Pour faire suite à cette histoire...
- Saphaëlle a écrit:
- Quelle situation difficile à décortiquer Misère, je me sentirais mal dans ce genre de situation
C'est tout à fait ça!
Je suis prise entre la peur de louper quelque chose de grave et l'idée de ne pas paniquer et de prendre les choses tranquillement, en donnant des pistes à N. pour faire face si quelque chose se produit.
On a refait le point avec mon homme : depuis plus de 6 mois, N. ne nous a quitté que pour l'école, personne d'autre ne l'a gardé depuis. Au vue de son âge, on ne pense pas que cette idée du bisou sur le sexe puisse être antérieure (nan, parce que je me suis franchement posée des questions sur toute personne ayant pu approcher ma fille seul. Quand on sait que le plus souvent, en cas d'abus, l'agresseur est quelqu'un de proche de la famille, ça fait froid dans le dos et on peut se mettre à douter de tout le monde...)
Donc on est quasiment sûr que cette idée lui est venue de l'école.
On se rassure en se disant que ça ne peut venir que d'un enfant, parce que dans les écoles, il y a maintenant beaucoup de protocoles pour éviter ce genre de choses. Les adultes ne peuvent théoriquement pas se retrouver seuls avec un enfant derrière une porte fermée. De plus, N. a une maîtresse et une ATSEM femme (sans vouloir faire de discrimination, statistiquement, 97% des agressions sont commises par des hommes. source : le pdf en lien dans mon précédent message,
qui dit plus précisément que 3% sont commises par des femmes, mais ça revient au même).
Rassurée à ce niveau, j'ai pu dire à N. lundi matin que j'allais parler avec sa maîtresse de cette histoire de bisou d'amoureux dont elle m'avait parlé.
Moi : tu te souviens où tu nous as dit qu'ils s'embrassaient les amoureux?
Elle me fait oui de la tête et me montre son sexe
Moi : Tu veux me redire qui t'as parlé de ça?
Elle me redonne le prénom du petit garçon
Moi : Tu sais, la dernière fois, tu m'as aussi dit qu'il t'avait dit "baisse les yeux" pendant qu'il mangeait, et tu ne l'as jamais vu à la cantine. Du coup, je ne suis pas très sûre. C'est important de ne pas dire que c'est lui si c'est quelqu'un d'autre.
Elle m'a redit que c'était ce petit garçon.
Moi : d'accord, on va en parler à la maîtresse, comme ça elle sera au courant et si jamais quelqu'un te reparle de ton sexe ou veut te faire faire quelque chose que tu ne veux pas, tu pourras aller la voir. Tu sais N., personne n'a le droit de toucher à ton sexe ou de t'obliger à faire quelque chose que tu ne veux pas.
J'ai donc raconté tout ça à la maîtresse, devant N. pour qu'elle l'entende (et qu'elle sente que ce n'est pas quelque chose de tabou, qu'on peut en parler). J' ai parlé à la maîtresse du petit garçon, mais également exprimé mes doutes avec cette histoire de cantine.
La maîtresse a confirmé à N. que si quelqu'un essayait de la toucher à cet endroit, il fallait venir la voir tout de suite. Elle m'a dit qu'elle en parlerait avec la maîtresse du petit garçon en question, pour savoir si elle avait déjà eu des échos similaires ou vu/entendu des choses à ce niveau (cette maîtresse est actuellement malade, mais elle en a parlé avec la remplaçante). Elle m'a également dit qu'elles surveilleraient de plus près les passages aux toilettes (mixtes dans cette école maternelle).
Et puis, hier après midi, j'ai relu à N. le livre que j'ai mis en lien : "Petit doux n'a pas peur"
(je le trouve pas mal, mais ça se termine avec "et Gros loup sera puni". Alors, évidemment, je pense à la punition de la loi pour un abus, que le livre dénonce métaphoriquement et qui en tant qu'adulte me parait normale. Mais ici ça m'a ennuyé puisque je travaille avec N. sur l'idée que, même si la maîtresse punit, on est pas obligé de le faire, elle n'est pas obligée de punir ses doudous. Je crois qu'aux prochaines lectures, je me permettrai de transformer un peu le texte en terminant par "et les adultes empêcheront Gros Loup de refaire du mal" ou un truc du style... Mais ça, c'est un autre débat!)Donc hier, après la lecture, N. m'a quand même dit "oui, mais Petit Doux, et Gros Loup, ils existent pas en vrai, c'est juste dans le livre. Mais le petit garçon, il existe en vrai, et je voudrai qu'il existe plus!"
Je lui ai demandé si il lui faisait peur, elle m'a dit que oui. Elle ne m'a pas reparlé de l'incident mais de la fois où ce petit avait tiré et déchiré la capuche d'une petite fille. Elle m'a dit que ce n'était pas bien, et que la petite fille, elle était triste. Je lui ai demandé ce qui lui faisait peur, elle m'a répondu qu'elle avait peur qu'il déchire aussi sa capuche.
Alors j'ai expliqué qu'on ne pouvait pas faire disparaître ce petit garçon, mais qu'il n'avait pas le droit de l'embêter ou de lui faire peur. Que si il venait l'embêter, elle pouvait lui dire de la laisser tranquille, qu'il n'avait pas le droit. Et que si il n'écoutait pas, il fallait aller le dire à la maîtresse.
Donc bon, toujours aucune certitude vis à vis de ce petit, mais en tout cas, N. n'est pas tranquille avec lui, alors on le prend en compte et j'en ai reparlé à la maîtresse...
Voilà, je pense avoir fait ce que je pouvais pour l'instant avec les infos que j'ai. Et tes mots, Saphaëlle, m'ont fait beaucoup de bien :
- Saphaëlle a écrit:
- Mais ce dont je ne doute absolument pas, c'est que N a des parents très attentifs à elle
Parce qu'on doute toujours
un peu beaucoup dans ces moments...