ENV/accompagnement respectueux : ces petits moments magiques

ça fait un moment que je pense à ce sujet....
je trouve que souvent, entre parents, on parle des choses qui ne vont pas, des ras-le-bol, des coups de mous... évidemment ça fait du bien de poser ce genre de choses pour aller de l'avant, mais... je trouve que parfois, se raconter les choses qui vont bien, ces petits moments magiques, où tout roule, où on se sent en harmonie, et bien ça construit aussi. Et j'aime l'idée de se concentrer surtout sur les belles choses...
alors voilà, je vous raconte un des moments les plus importants que j'ai vécu dans cette aventure qu'a été pour moi l'apprentissage d'un accompagnement respectueux.

D'abord, il faut que je dise que pour moi, le sommeil, c'est un truc pas simple.
Petite, je dormais très peu, MAIS on m'a toujours fait comprendre que je ne devais pas déranger, pas me lever trop tôt, pas embêter avec mes peurs et mes cauchemars... J'ai fait des cauchemars terribles, jusqu'à la naissance de mon grand, presque quotidiennement. Pour moi, il était évident d'accompagner mon enfant dans le sommeil, rester avec lui pour qu'il s'endorme, être là s'il se réveillait la nuit, le rassurer, tout ça... en théorie!
En pratique, j'ai pris de plein fouet d'énormes pressions familiales, "il ne fait toujours pas ses nuits?" "mais il ne saura jamais s'endormir seul" "tu es trop fusionnelle, c'est de ta faute" "tu as l'air fatiguée, il te réveille trop, il faut lui mettre des limites"...... j'imagine que vous voyez ce dont je parle? mais j'étais jeune, et assez fragile, je n'avais pas de soutien de mon homme qui était encore plus perdu que moi, distant, et qui réagissait à cette pression en me demandant d'obtenir des "résultats" en terme de sommeil pour notre enfant, qui s'impatientait des soirées bien trop longues où je passais des heures à l'endormir... bref, pas de soutien, pas de relai, pas d'exemple non plus concret, j'avais tout à inventer. Et un petit garçon très très sensible, et toujours partant pour appuyer là où on doit travailler.... donc, il dormait peu, mal. Il ne lâchait pas.
Un soir, je me suis enervée, j'attendais qu'il s'endorme, j'en avais marre des tétées super longues, j'étais tendue, je lui intimais de dormir maintenant... Il pleurait, bougeait, plus je lui parlais mal, plus je durcissais, en rage de voir ma soirée fichue en l'air, moins il dormait... évidemment... comment s'endormir alors qu'on est collé à sa mère ultra tendue, à cran? comment se relâcher alors que la personne référente est là, juste là, mais débordante de colère?
à un moment, j'ai crié... il a eu peur, il a pleuré... je me suis arrêtée, je me suis assise avec lui sur le lit, je l'ai pris dans mes bras... et j'ai cherché l'écharpe, j'ai respiré un bon coup, et je l'ai installé, et au lieu d'être raide, j'ai décidé de lâcher, de prendre ce temps avec lui, pas en lutte, pas contre. Ma voix s'est faite douce, rassurante. mes mains ont touché avec une intention de douceur, d'apaisement, de réassurance. je l'ai bercé, une longue danse dans le noir de la chambre, en pleurant, parce que j'avais trouvé la clé. j'avais retrouvé mon petit, je touchais aussi du doigt la faille. je comprenais que cette rage ne lui était pas destinée, que lui n'y pouvait rien à tout ça. je comprenais que je n'étais pas là pour l'endormir, mais pour l'accompagner, tout seul il savait s'endormir, il lui fallait juste les bonnes conditions. Je me suis souvenue de l'importance de l'intention, même sans parole l'intention change tout... alors,intentionnellement, j'ai donné de l'amour. et j'ai senti son petit corps se relâcher, j'ai senti son souffle presque dans mon cou... et je suis restée longtemps à le porter, à pleurer, à savourer aussi. Et je me suis sentie à ma juste place, exactement là où je devais être : avec lui.

depuis, j'ai beaucoup cheminé, mais ce moment là, cette sensation d'un petit qui lâche parce que je suis revenue à une attitude juste, cette douceur, cette magie... je la garde dans mon coeur, parce qu'elle me guide. Parce que ça m'aide à savoir que le conflit, bien souvent, ne vaut pas le coup. Que choisir l'amour, choisir d'améliorer la relation plutôt que de durcir le ton et s'éloigner,c'est ce que je veux.
ce souvenir m'aide aussi, lorsqu'on s'enerve, à m'accroupir, et dire ok, là ça ne va pas, on crie, vient on fait un câlin et après on en parle calmement. il m'aide à ouvrir mes bras, à ouvrir mon coeur lorsque les habitudes issues de mon éducation arrivent sans crier gare.

ce souvenir là est un peu raide, mais j'en ai d'autres plus sympas à raconter... ça vous tente, un post pour choisir de voir nos réussites? pour se dire quand on a super bien géré, quand on a rattrapé une situation qui tanguait franchement? un post tout doux qui aide à avoir envie de mieux?

aaaaaaaahhhh, milles mercis, merci, merci, merci,merci pour ce post!

J'ai pleuré en te lisant. Je me suis reconnue dans cette situation particulière.
Le nombre incalculable de fois où je me suis mise dans une colère noire parce que mon petit gigote et pleure dans son lit. Le sentiment d'impuissance.
La pression des autres ('mais laisse le pleurer', 'voilà tu le prends, il a gagné')
Et puis......le soulagement du lâcher prise. Faire comme je le sens, arriver à ce moment où s'en est trop et où je sais que la seule issue est de lâcher.

Merci de nous rappeler qu'il n'y a pas QUE des moments difficiles.
J'ai tellement tendance à ne voir que ce qui va mal, surtout en ce moment je suis en plein dedans.
Ton post arrive pile au moment où j'en ai besoin

anoushka
tu vois ce soir j'étais fâchée avec mon grand, et au téléphone avec mon homme, je réalise qu'avant de lui dire bonne nuit, je ne lui ai parlé QUE des choses négatives, qui m'avaient déçue/mise en colère. Bein j'ai raccroché, je savais qu'il ne dormait pas, je suis remontée lui dire les jolies choses, et whaou, je me sens légère. magique hein?
tu vois, plus je lis des jeunes mamans comme toi (et moi à l'époque) qui subissent des pressions de l'entourage, plus je me dis qu'il faudrait INTERDIRE les avis, les conseils, tant qu'on n'est pas bien à l'aise dans notre rôle de parent. c'est vrai quoi, c'est vraiment horrible ces pressions là, et ça prend une place folle dans nos vie si on n'y met pas des limites... tu vois, là pour le coup, je suis convaincue des bienfaits des limites parce que sinon, comme souvent, c'est celui qui ne répondra pas qui va prendre, le petit, le plus faible, à qui on va demander de se contrôler, alors que nous même n'y parvenons pas...


alors prends soin de toi, de vous, et cultive les jolies plantes, la beauté est dans l'oeil de celui qui regarde a dit Oscar Wild, à nous de choisir de voir cela

merci Fille du vent pour ce post doux.

Il me vient une réflexion en te lisant, je ne sais pas si ça va te parler...

Tu dis que pour toi le sommeil n'a jamais été simple, et visiblement tu as vécu des choses très dures vis à vis de cela. As-tu fais (ou pensé à faire) un travail là-dessus?
Je suis profondément convaincue que l'on transmet nos peurs et nos angoisses profondes et non résolues à nos enfants. Souvent, détecter, analyser et maîtriser ces peurs entraînent un apaisement et une belle sérénité chez les bambins.

(je ne dis pas que les tiens ne sont pas sereins, mais j'ai cru comprendre avec le post de Bamboo, que comme pour toi, le sommeil est compliqué pour eux).

oh oui je travaille énormément dessus... et je crois comme toi que si je ne veux pas leur transmettre ce poids, je me dois, et je leur dois, de le fire ce travail. et d'ailleurs, il y a déjà beaucoup de changement dans notre façon d'appréhender le sommeil, d'un truc douloureux, inutile, pénible, effrayant on est passé, rien que par la façon de le présenter, de le vivre aussi, à un moment de la journée dans lequel on se glisse avec délice... dans l'idée hein, évidemment rien n'est parfait ni linéaire, mais je suis heureuse et fière de ce chemin là; Et d'ailleurs le deuxième chérinou n'a pas du tout les même problématiques que le grand (lui c'était et c'est toujours un problème physique de reflux, mais pas cette angoisse qu'on partageait le grand et moi)

Merci pour ce post et pour partager avec nous ce moment si beau même s'il est douloureux au départ!

En ce moment avec tout ce que j'ai à faire, j'ai du mal à m'arrêter et à accorder de vrais temps de présence à mon fils... Je suis déjà tendue vers la suite, je calcule et je planifie ce que je vais faire après, et encore après... Il sent bien que je ne suis pas vraiment là avec lui... et évidemment c'est là que ça part en cacahouète! Maintenant j'arrive de plus en plus souvent à me recentrer sur l'instant présent, grâce à ces petits signaux qu'il me lance... Je suis tellement fière de lui, de nous! Quand on prend vraiment le temps de la rencontre authentique, on est plus léger pour la suite...

Je viendrais avec plaisir un autre jour partager une anecdote où l'ENV nous a permis de reconnecter, mais là je suis trop fatiguée, et je vais m'écouter moi: aller au dodo

super post !!!

En plein dedans aussi avec un petit homme qui refuse de nouveau son lit et qui hurle chaque soir il est souvent difficile de positiver surtout quand la fatigue, le regard des autres etc s'en mèlent !!!

Merci pour ce joli message positif

Merci pour ce petit vent positif

Je t'en parle ici mais je l'ai déjà lu chez toi ailleurs, et ça m'aide beaucoup, cette notion d'intention. Ma maman ne cesse de me répéter en ce moment que ma fille "doit bien nous faire ch*** pour qu'on voie qu'elle existe", en y mettant une intention de sa part de chercher une activité qui nous poserait un problème. Je me sens toujours un peu perplexe quand je l'entends me dire ça, je vois juste une petite fille qui a besoin de plus d'attention (et je ne sais pas toujours lui donner tout ce dont elle a besoin), ce qui est parfois agaçant, mais qui reste très gérable pour moi. Alors que si je met l'autre paire de lunette, qui dit "elle le fait exprès juste pour te faire ch***", ben là je rentre dans un rapport de force et j'ai envie de la "maîtriser". Chaque fois, je pense à toi et à cette notion d'intention, et je me rappelle que celles que je lui prête ne sont pas nécessairement les siennes...

Bravo! Pour ta démarche, pour ton message!
J'ai aussi souvent la même sensation; parfois on est ko, et on sort de l'empathie avec notre p´tit, on pense à aller vite avec lui pour enfin souffler un peu... Et soudain, comme tu dis, c'est une magie qui s'empare de nous, on retrouve l'empathie, on se met dans sa tête, on retrouve le contact juste, qui souvent n'a pas besoin d'être long pour tout changer...
C'est beau de grandir avec nos enfants

oui, c'est ça, se rappeler qu'il ne faut qu'un tout petit pas pour changer de point de vue, de paire de lunettes, d'attitude... et le compliqué semble moins dramatique, et on se souvient combien on l'aime, et qu'au final, ce ne sont que quelques minutes, ou même quelques jeures/jours/mois/années et ça pèse plus si lourd... au contraire!

et avec des petits qui grandissent, les voir lorsqu'on se fâche et qu'ils voient que je suis mal, qu'ils ont dépassé les bornes, revenir tout doux vers moi en me disant "je te fais un câlin pour t'aider à t'apaiser" ou "tu veux un bisous?", ça fait vraiment chaud au coeur... et moi qui me drapait comme ma mère dans ma bouderie (il faut assumer gnagnagna, je suis ok dans e principe, mais seulement avec justesse, pas un truc froid, distancié, de principe...) maintenant je sais dire oui, ça me ferait du bien, je sais souffler et recevoir ce cadeau, cette aide. (parfois aussi j'ai du mal et je laisse juste une porte ouverte, là je n'arrive pas mais je sais qu'après ça me fera du bien, je te le dis ok?)

en ce moment mon travail c'est quitter l'ordi vite s'ils m'appellent, parce que je veux qu'ils sachent qu'ils sont plus importants qu'une recherche...
et aussi m'appliquer à ne pas faire monter la pression si ça ne roule pas parfaitement le soir avant de se coucher (et oui, j'ai juste déplacé! mais ça va mieux depuis que j'en ai pris conscience!) Du coup si je sens que je commence à monter en pression je m'applique à contrôler ma voix, si je parle calmement ça m'apaise moi aussi.

Moody, c'est fou non cette propension à toujours croire de prime abord qu'un enfant le fait exprès, qu'il teste, ou ci ou ça? et ça fait vraiment du bien, à nous comme à eux, de s'en libérer....

En effet, c'est dingue cette façon de penser 'il le fait exprès pour avoir de l'attention' , 'il a compris que s'il pleure vous allez vous en occuper', 'une fois qu'il a mangé, qu'il est au sec, qu'il n'a ni chaud ni froid, qu'il n'a pas soif, ben tu peux le laisser hurler'.
Désolé pour le HS, j'étais dans la belle-famille hier (je sais bien qu'ils essaient juste d'aider...)

AH "le faire exprès", c'est tenace hein !!
Un petit exemple de CNV avec mon ptit Loup qui savait à peine marcher. J'avais lu je sais plus où qu'un enfant ne peut pas se représenter une interdiction sans la réaliser et que donc un enfant qui fait une "bêtise" en regardant celui ou celle qui lui interdit ne le nargue pas (comme on l'entend souvent !) mais demande confirmation que c'est bien ce qu'il est en train de faire qui est interdit. Vu sous cet angle, vous imaginez ce qui peut se passer dans sa tête s'il n'est pas compris dans ce sens et se prend une bonne punition !

Bref : petit exmple : Loup mettait de la terre sur les fleurs. Je lui expliquais à chaque fois qu'il ne fallait aps le faire car çà les abîmait et que les fleurs en avait besoin au pied et pas à la tête. Il recommencait en me regardant évidemment plusieurs fois de suite puis il est passé à autre chose. Et le lendemain, il est revenu aux fleurs, a pris de la terre et m'a regardé en faisant non de la tête et a reposé la terre....par terre ! Mes lectures se voyaient confirmées, j'en aurais pleuré !! Depuis, je "prêche" la bonne parole dès que j'ai une occasion. Et quand on me répond que non il/elle a très bien compris car il avait arrêté de le faire et là il recommence, je réponds qu'alors c'est sans doute qu'il/elle avait compris que çà déchaînait colère/punition... mais que le sens de l'interdiction, du pourquoi, çà n'était pas acquis.

Les enfants sont des chercheurs/scientifiques hors paire !

oh oui!! hors pairs!
moi j'admire leur démarche scientifique, leur façon de ne pas avoir peur des échecs, d'oser se lancer tout entiers dans leur expérimentations diverses...

merci de ton partage, moi j'aime tellement lire ces choses là, ça me soutient, j'en ai vraiment besoin je crois... lire et relire, m'appuyer sur ces expériences d'autres pour me faire la mienne...

Oui leur démarche scientifique est pure en plus, elle est complètement dénuée de toute idée partisane ce qui est très dur dans la recherche scientifique, je suis bien placée pour le savoir et les observer nous en apprends vraiment beaucoup !
çà me rappelle toujours une expérience de Maria Montessori qui avait institué le lavage des mains à l'entrée en classe pour ses enfants des rues chez qui l'hygiène n'était évidemment pas une priorité. Un matin, elle a vu un petit garçon se laver et se relaver plusieurs fois de suite les mains. Là où une autre lui aurait dit que là c'était bon, elles étaient propres ses mains, Maria Montessori l'a laissé faire et l'a observé. Il n'a plus jamais fait çà les autres jours : il se lavait les mains une fois et c'était terminé. Elle dit n'avoir pas compris pourquoi cet enfant avait eu besoin de recommencer à ce point un même geste mais elle pense que c'était important pour lui, il a acquis quelque chose de nouveau de jour là , elle ne sait pas quoi mais c'est pas grave, ce qui est important c'est que cet enfant ait fait cette acquisition, lui-même ne savait sans doute pas d'ailleurs ce qu'il était en train d'acquérir comme savoir mais le fait de le laisser faire était très important.
En recherche, on ne sait pas toujours ce que l'on cherche, on formule des hypothèses et on fait des expériences pour voir si çà fonctionne et si çà ne fonctionne pas on change de protocole et on avance à tâtons comme çà mais des fois on est face à un problème et on ne sait pas comment le prendre à bras le corps mais on cherche quand même, çà n'est pas toujours compris dans nos sociétés actuelles où l'erreur n'est pas considérée comme constructive et où le profit à tout prix est recherché. Donc laissons nos enfants chercher, c'est dans leur nature.

aujourd'hui, on a amené mon barbu à son boulot, et on est allés avec eux travailler un peu à la serre comme on fait souvent, sauf que ça partait mal, le PetitChat était très très grognon, restait à côté de moi en ralant, me poussant... le Loup lui me demandait sans arrêt à partir pour aller au parc (un super parc dans cette commune, mais je n'avais pas du tout envie....). donc je leur dis oui mais je termine là ce bout de travail, parce que j'aime ça, et je voyais que c'était déjà trop pour ce qu'ils pouvaient me donner mais je n'arrivais pas à lâcher ça... bref, ça a dérapé, ils se sont disputés au milieu des tomates filées, mon barbu bougon qui leur parle mal...bref, j'étais vraiment frustrée, je sentais bien que je devais faire cet effort là pour que la situation se débloque, mais je n'avais pas envie, j'étais comme une petite fille qui boude et s'obstine...
Alors j'ai tranché, on part, tant pis, j'avais préparé tout le repas pour rien, le gâteau à partager pour rien, et puis ils ne mangeraient pas avec leur père encore une fois avant les jours sans lui... bref, je punissais tout le monde pour me venger je crois.
Je suis partie récolter les légumes pour la semaine, on a cueilli tout plein de fraises énormes et délicieuses, et puis eux se sont adoucis, et.... j'ai fait cet effort. J'ai lâché, on est allés au parc, j'ai joué avec eux, je les ai regardé s'amuser, et j'ai posé ma rancoeur pour profiter d'eux, de nous, de ce cadeau d'être ensemble... et on a passé une super journée, vraiment! j'ai tellement trouvé de la joie dans le fait d'avoir dépassé ça, que j'ai pu gérer comme une chef la fatigue et la tristesse dans la voiture au retour, j'ai pu les guider pour passer une très belle fin de journée ici, ils ont pu se coucher vraiment tôt... bref, magie du moment où on décide qu'on peut changer les choses, choisir la bonne solution  
des pensées légères à tous les parents chercheurs  

On gagne toujours à lâcher prise, j'ai lu ton post à 3h du matin et j'étais en plein dedans d'ailleurs  

Petit cul se réveille à 2h du matin, je râle, le maintiens sur moi, tétée, petit doigt, tétée, petit doigt : je tente de le poser : pfff que dalle, on recommence, tétée, petit doigt, tétée petit doigt : pfff que dalle : j'suis fatiguée, je veux dormir.

Puis je pense à Mamanoé, qui disait qu'on ne pouvait pas forcer un enfant à dormir et que bien souvent fallait juste lâcher prise.
Alors pouf, je pose petit cul sur le genoux qu'il puisse s'amuser à 4 patter, j'allume le pc, je lis ton post, il me fais du bien.
Je lâche le pc, je vois petit cul qui bataille de toute ses forces pour me rejoindre, il avance, se rétame, avance, se rétame, avance encore, ne lâche pas le morceau il VA y arriver et puis d'un coup pouf il tombe sur mon sein, le prend et tète comme un forcené.

....

Le jour se lève, les oiseaux se mettent à chanter, la pluie a cessé.

Petit cul sombre petit à petit dans le sommeil et finalement j'ai aimé ce petit interlude hors du temps.














Même si j'aimerais la sieste de ce matin  

Louve a écrit:

Le jour se lève, les oiseaux se mettent à chanter, la pluie a cessé.

Petit cul sombre petit à petit dans le sommeil et finalement j'ai aimé ce petit interlude hors du temps.










Même si j'aimerais la sieste de ce matin  

 
mmmh, moi aussi j'aime ces moments calmes, juste un enfant et moi, dans le silence de la nuit.... mais pareil, pas trop souvent et avec une sieste, ça permet de mieux apprécier ;)
et je sais pas toi, mais moi, lâcher, ça me coûte une fois mais après ça vient beaucoup plus facilement les temps d'après, là ce matin ça a glissé tout bien tout simple alors que grosse crise du grand!

Un grand merci Marilyne pour ton post sur les "bêtises" et leur interprétation par les enfants. Je suis en plein dedans avec Miss K. et c'est vrai que c'est difficile de garder son calme. Savoir qu'elle a besoin de se représenter l'interdiction pour l'intégrer va beaucoup m'aider.

Je sens qu'elle va m'aider aussi quand, pour la 3ème fois, monsieur se coince la main dans le tiroir par exemple. En tout cas, je me la répète beaucoup en ce moment mais je n'ai pas le réflexe de le formuler devant lui "oui, c'est bien ça, je t'ai dit de laisser le tiroir fermé". On chemine ensemble avec le papa et on apprend chaque jour, on travaille sur nous.

Je crois que c'est ça pour chacun de nous, on progresse, on apprend les uns des autres. Eux de nous, nous d'eux, chacun sur son chemin puis sur le même.

Je partage quelques beaux souvenirs:

-> Ugo avait quelques semaines, il souriait par réflexe jusque là. Je lui ai touché le bout du nez et là, LE sourire, le vrai! Je lui ai quand même touché le nez une deuxième fois et j'ai bien entendu eu droit à un 2eme. C'est banal, oui, mais je ne saurais jamais décrire ce qu'il s'est passé à ce moment-là dans mon petit coeur de maman  

Souvenirs du jour:

Un qui m'a aussi bien retournée, dans un mélange de joie, de tristesse en même temps, de compréhension et de milliers d'autres choses: Ugo qui retire la téterelle pour se remettre à téter, pour dire qu'il ne veut plus de ça entre nous

Au moment du pyjama, il me sourit, me regarde intensément de ses yeux bien bleus, j'approche mon visage et là il me caresse la joue avec toute la tendresse dont il est capable.

J'aime mon fils  

   

Ici Poulette ouvre, ferme, ouvre, ferme la porte... elle se coince les doigts, pleure en me montrant ses doigts. Je la console et lui explique que c'est la raison pour laquelle je ne veux pas qu'elle joue avec la porte, et par précaution lui explique qu'elle doit pas garder ses doigts dans la porte quand elle la ferme. 1h plus tard retour à la porte: je l'ouvre, la ferme, l'ouvre, la ferme en me regardant et en souriant; évidemment je lui rappelle que je ne veux pas qu'elle joue avec la porte et évidemment elle se pince les doigts. Elle pleure, je la console et lui redit que c'est pour ça que je ne veux pas qu'elle joue avec la porte, le "je te l'avais dis" me brûle les lèvres, mais je ne lui dis pas.
10 secondes plus tard elle retourne à la porte et l'ouvre en grand, s'apprête à la fermer, me regarde, regarde ses doigts et dit "non" avant de sourire et de s'en aller.  

Je me suis toujours attachée à essayer de mettre des mots sur les émotions de ma fille, de lui donner des mots pour remplacer des cris ou des pleurs.
De la laisser s'exprimer.

J'aime qu'a deux ans, elle puisse dire :

Je suis fâchée / fatiguée /triste / en colère , ça m'énerve, ça me fait peur,
J'ai besoin d'aide, d'un câlin, que tu me portes,
J'ai pas envie ! Laisse moi tranquille ! Non merci. Moi j'aime pas ! Non pas celui-là

Mais aussi ...
Je suis fière / en forme / contente, c'est cool, c'est super,
Je me repose, je ne fais rien. Je veux faire toute seule.
C'est mon préféré ! Moi j'aime bien ...


J'aime son indépendance de goût, de volonté, d'opinion qu'elle n'hésite jamais à exprimer...

J'ai passé une journée avec la petite de Florie hier, elle a un peu plus de 2 ans et 1/2.
Alors qu'elle jouait avec ma fille, je leur ai laissé à chacune un verre à bec avec de l'eau, pour qu'elles pensent à boire.

Ma fille a 9 mois, et boire pour elle, c'est le jeu de l'arrosoir... elle balance de l'eau de partout, contente d'avoir un verre dans les mains. Je faisais des allés-retours dans la cuisine pour le repas, et au bout d'un moment, je regarde ma fille du coin de l'oeil et elle est trempée, je ne dis rien. La fille de Florie, en me voyant, a dit : "C'est juste de l'eau. Ce n'est pas grave. Elle joue c'est tout."

Je n'avais pas un regard méchant, ni rien, mais elle a vu dans mon regard que je disais probablement dans ma tête "et voilà, il faut encore changer les vêtements"... ça m'a fait un bien fou d'entendre la simple réalité de la bouche d'une petite fille. Et j'ai tout de suite répété à voix haute ce qu'elle m'a dit "C'est vrai. C'est juste de l'eau. Ce n'est pas grave. Elle joue, et elle s'amuse." Et, puis, je peux m'occuper tranquille du repas en attendant... il fait chaud, les vêtements vont bien sécher tous seuls !

Je n'ai pas dit ça à Florie, j'éspère qu'elle aura la surprise en venant le lire ici...