Naissance d'Amine Antonin, maternité de Vyskov

17 mars 2012

Depuis quelques jours je me sens lourde et je suis en proie à des crises d'insomnie provoquées par des démangeaisons intempestives qui gagnent peu à peu tout mon corps... Ça avait commencé sur le ventre, je m'étais dit que ce n'était que ma peau qui craquait, pas d'inquiétude... Je m'hydrate à fond, on fait le tour des pharmacies pour chercher des crèmes contres ces fichues démangeaisons, et on continue notre vie... Balades matinales au lac pour essayer de convaincre Misterbébé... Le printemps arrive, quel beau moment pour venr au monde! On vit normalement, on fait les courses, on fait les magasins, on cherche ce qui peut bien encore nous manquer pour la grande arrivée... Grosse journée avec toute cette marche, je suis lessivée, je n'ai pas le temps de faire un tour sur internet, et pourtant une grande envie de me déconnecter de tout... Vais-je partir comme ça en traitresse sans rien dire à personne? Depuis quelques jours je n'ai plus aucun signes qui annoncerait un accouchement imminent, c'est presque désespérant par moment. Mais je suis persuadée que mon petit prince est bien là, au chaud, et que si il reste dans son studio, c'est qu'il en a besoin, il se peaufine, il se fait beau pour la rencontre!

18 mars 2012

Un de mes premiers réflexes du matin: fermer toutes les pages internet autre que mes recherches pour soulager ces démangeaisons qui m'empêchent de dormir et me pourrissent ma fin de grossesse.J'ai déjà tout essaye: crèmes, huiles, crèmes de la pharmacie, huiles essentielles... Rien n'y fait. Je m'accroche à l'espoir que Misterbébé se décide, là, aujourd'hui... Je suis tellement impatiente de le rencontrer! tellement fatiguée aussi... Par moments je me demande même si je ne me fatigue pas au point d'empêcher moi-même sa venue. Après tout, il me faut de l'énergie pour le marathon qui nous attend!

19 mars 2012

Je n'en peux plus de ces démangeaisons. En recherchant sur le net des idées pour me soulager, je suis tombée sur l'éventualité d'une maladie qui dans certains cas entraine la mort in utero du bébé... Un risque de l'ordre d'1 à 3% si je me rappelle bien, mais un risque déjà trop grand pour que j'ignore ce que j'ai lu: je suis déjà dans la période post-terme, mon corps peut fatiguer d'en être à cette quarante-deuxième semaine de grossesse, à travailler pour deux... J'appelle Jana, ma sage-femme pour lui demander conseil: elle me dit d'aller à la maternité: il faut contrôler que mon foie va bien pour écarter toute possibilité que ces démangeaisons soient une complication de fin de grossesse.
Misterdoudou pose aussitôt un jour de congé alors qu'il était prêt à partir au travail, et on prend la route de Vyskov, à une trentaine de kilomètres de Brno, là où se trouve la maternité que l'on a choisie... Nous sommes accueillis par une sage-femme aux premiers abords pas très sympatiques. Elle met Misterdoudou à la porte, me pose quelques questions, et c'est parti pour un monitoring. Je suis complètement à plat sur le dos, position hautement inconfortable, les sage-femmes ne parlent pas un mot d'anglais, je ne sais pas ce qui m'attend, et je ne peux pas m'empêcher d'être un peu anxieuse en écoutant battre le coeur de mon bébé.
Finalement une autre persone arrive, elle se présente en anglais: docteur Foltynova, gynéco obstétricienne, elle va m'examiner. Elle m'explique ce qui va se passer. Elle fait l'effort de parler anglais, elle est toute douce, elle me confirme qu'il faut vérifier mais elle n'est pas alarmiste, je la trouve même plusôt rassurante... Mais elle me dit qu'il vaut mieux que je reste à la maternité jusqu'à la naissance, le temps qu'on ait des résltats fiables sur mon foie, et parce que de toutes façons dans deux jours, je serai "pod-termin", ce qui veut dire que de toutes les manières je devrai rester à la maternité en attendant la naissance avec des contrôles réguliers. J'accepte et on commence les démarches d'hospitalisation. On nous demande de remplir pas mal de papiers. la gynéco va demander à oussama, resté dans le couloir, notre acte de mariage, nécessaire pour remplir tout ce qu'il faut... Le pauvre a cru que l'accouchement avait commencé! Il ramène les papiers, on nous demande de remplir en avance le choix du prénom, il nous fait un prénom de garçon: pas de problème, et un prénom de fille... Euh... Zut et flute, là, on n'a rien choisi! En catastrophe on tombe d'accord sur un prénom... Plus qu'à croiser les
doigts pour qu'il n'y ait pas d'erreur et que ce soit bien un garçon, mais je suis confiante: je l'ai senti dès le premier jour...
Viennent ensuite un échographie durant laquelle on nous annonce un bébé de 4Kg, et un examen du col, on m'amène une blouse de la maternité, on me met un bracelet avec mon nom, puis on me conduit à ma chambre.
Ce n'est pas celle que nous avions visitée, celle-ci est plus petite, la porte de la salle de bain ferme mal... Ca me fait tout bizarre d'entrer à la maternité sans mon bébé.
Oussama fait une tête d'enterrement. Moi aussi je suis super déçue... Je ne l'appellerai pas au boulot pour lui dire que son fils a décidé d'arriver, je ne le réveillerai pas en pleine nuit pour lui dire que c'est le moment de partir... J'essaye de positiver, il vaut ieux être ici et éviter un problème... On m'amène mon pemier déjeuner d'hopital: des pommes de terre qui nagent dans une sauce d'épinard, dans laquelle flotte une tranche de viande de porc, et une soupe de légumes... Bon appétit bien sûr! On m'a annoncé un régime spécial pour le foie. Mouais, y'a même pas de dessert! Les fruits seraient-ils mauvais pour le foie?
On doit ensuite returner faire un monitoring avec des micro-injections d'ocytocine, pour voir les réactions de mon utérus et du bébé... Pendant l'examen, on nous annonce qu'un médecin qui parle français va venir nous voir. Chouette! n fait alors connaissance avec le docteur Martena, qui se montre tout de suite très serviable. Il nous explique tout ce qu'il peut. Le test est long. Je passe une heure et demie allongée sur ce lit, avec une aiguille enfoncée dans le bras... J'ai connu mieux comme activité d'après-midi!
Une fois le test fini, on sort faire quelques courses et un tour en voiture dans Vyskov... On n'y trouve pas de Tesco, on s'arrête à Kaufland pour acheter de quoi manger, et un shampoing pour moi.
On rentre à la chambre. Sur le chemin, on recroise le docteur Martena. On en profite pour lui demander ce que je peux manger... Ouf, les yaourts c'est bon! On se repose un peu, et à 16h45 on m'amène un nouveau plateau: du riz au lait et des prunes au sirop... Chic, un goûter! Ca tombe bien, j'ai drôlement faim et je n'ose pas manger n'importe quoi à cause de cette éventualité de problème de foie... C'est infâme, je sens un arrière goût d'aspartame dans le riz au lait, mais j'ai tellement faim que je dévore...
Puis vient l'heure de retourner faire un monitoring. En sortant on voit un papier dans le couloir qui annonce les horaires du lieu... Avec horreur, je découvre que le riz au lait, c'était le dîner. On descend vers les "porodni saly", on m'installe dans un box d'accouchement pour faire le monitoring. Je trouve ça rigolo cette manie d'utiliser les boxes d'accouchement pour faire les monitorings, je me demande à chaque fois comment ça se passe si une femme arrive pour accoucher... On demande à la sage-femme ce qui signifient les chiffres en vert sur la machine de monitoring. Elle nous explique que ce sont les contractions, et que jusqu'à trente, c'est la tonicité normale de l'utérus, au-delà, on considère que c'est une contraction... J'oscille toujours entre 10 et 12... Tout à coup la machine monte jusqu'à 42, je ne sens rien. Le docteur Martena revient nous voir. Il nous dit que les risques qu'on a d'avoir une complication sont très faibles... Au cours de la conversation, il apparait que mes résultats d'analyses sanuines sont déjà là depuis quelques temps, mais on ne nous les a pas communiqués... J'avais compris le matin que ça prendrait quelques jours pour les avoir. Il nous dit que tout va bien, que mon
taux d'acide urique est un tout petit peu trop élevé... Qu'il faut le surveiller mais que ça ne devrait pas poser de problème... On discute tout le temps du monitoring. L'estimation du poids du bébé ce matin a l'air d'inquiéter un peu Oussama... "Mais votre femme peut accoucher sans problème d'un bébé de 5 kg"... Ca me ferait presque rire.... Je n'ai jamais douté du fait que sans pathologie, un bébé ne grossissait pas sans raison au point de ne plus pouvoir sortir du corps de sa mère...
Le monitoring est nickel, on remonte à la chambre... On m'amène des médicaments: du fer pour la légère anémie qu'on m'a diagnostiquée mi-février, et du "Dithiaden" contre les démangeaisons... L'infirmière (c'est la même qui nous avait fait visiter une chambre deux semaines avant, et elle nous a reconnus) demande si Oussama va rester dormir... On s'était dit que non, que ce n'était pas la peine qu'il reste avant la naissance,mais subitement on change d'avis. Qu'il ne soit pas là si le travail commence c'est nul. Il lui faudrait au moins trente minutes pour venir me rejoindre... On signe un papier pour dire qu'on prend la chambre tous les deux, et on nous demande de payer au moins une nuit d'avance. Drôle de pratique. Oussama doit aller retirer de l'argent. Quand il revient on décide d'aller à Brno lui chercher quelques affaires; ma valise nous a suivis, mais il n'y a rien pour lui dedans... Il va prévenir l'infirmière pendant que je m'habille. Elle est choquée qu'on veuille sortir de l'hopital à 20h comme ça. Il peut y aller lui mais moi je ne dois pas sortir de l'enceinte de l'hopital... Si elle savait le temps qu'on a passé dehors dans l'après-midi! Devant l'insistance d'Oussama, elle va prévenir le docteur Martena, pour voir si on peut sortir. Il arrive et nous dit d'emblée qu'il comprend tout à fait qu'on veuille rentrer chez nous, qu'on y sera sûrement mieux pour attendre notre grand moment. Il nous dit que nous n'avons quasiment aucun risque que quelque chose arrive... On a très envie de partir, on se demande si ce n'est pas stupide étant donné que si Misterbébé ne pointe pas le bout de son nez d'ici là, on devra retourner à la maternité le mercredi et y rester pour de vrai, c'est leur protocole...
Finalement, on décide de partir. On refait une échographie et un doppler avec le docteur Martena, il estime le poids du bébé à 3,700 Kg, il vérifie mon col et nous dit que rien n'a bougé, on peut partir sans crainte. On se met d'accord sur un contrôle le mercredi matin. Il nous conseille les relations sexuelles pour essayer de déclencher le travail, sans oublier de nous dire qu'il avait lui-même essayé avec sa femme et que ça n'avait pas marché... C'est déjà le deuxième gynécologue à nous conseiller ça, je ne peux pas m'empêcher de trouver l'anecdote amusante... On passe encore un temps fou à préparer de la paperasse pour sortir, il faut qu'on signe une décharge en tchèque, l'infirmière me donne des petits sachets avec les médicaments et me libère de cette vilaine aiguille que j'ai dans le bras depuis le matin... Enfin libres, on arrive chez nous à 22h30, on dîne et on s'écroule directement...

20 mars 2012

La vie quotidienne... Que c'est agréable! Oussama part au boulot, moi je reste tranquille à la maison. J'essaye de rester active, je range un peu... Le soir au retour d'Oussama, on part faire un grand tour à Olympia... On achète une barre pour mettre les rideaux sur le berceau, on marche beaucoup dans le centre commercial... Jusqu'à ce que je n'en puisse plus. En marchant vers la sortie je dois ralentir. Une contraction! Pas douloureuse du tout, je sais que ça n'annonce pas grand chose, mais elle est bien, là, courte et légère... Une autre arrive, j'ai dû en sentir trois ou quatre avant d'atteindre la voiture... Une fois assise, je ressens encore beaucoup de tiraillements en tous genres, mais assise, je n'arrive pas à dicerner si ce sont des contractions ou autre chose... Une lueur d'espoir... Misterbébé se déciderait-il cette nuit de printemps? J'ai tellement marché que je suis à bout de forces, on rentre, on dîne et on va se coucher, il faut que je me repose; si le grand marathon arive, je veux pouvoir le vivre jusquau bout!

21 mars 2012

Misterbébé n'est pas venu... Tant pis, ça fait bien une bonne semaine que j'ai arrêté de me faire des fausses joies au moindre signe. Il viendra quand il sera prêt. Moi je suis prête, je l'attends, je l'accueillerai avec le même amour quelle que soit la date qu'il choisisse.
On se prépare et on reprend le chemin de la maternité, pour le contrôle... On décide de ne pas y dormir ce soir, et de revenir demain si Misterbébé n'est toujours pas là. Alors on y restera.
On est accueillis par une sage-femme surbookée, il y a au moins un accouchement en cours... Elle nous envoie en salle d'attente. On patiente une bonne demie-heure avant de voir le docteur Martena. On lui explique notre état d'esprit, et qu'on voudrait rentrer encore ce soir pour ne revenir que le lendemain. Il nous dit qu'il en parlera à son chef, qu'il veut me voir et qu'aujourd'hui il y aura de toutes façons la "grande visite", avec le chef. Il nous envoie refaire un test d'ocytocine. Les sage-femmes ne laissent pas Oussama entrer, il y a beaucoup de monde, plusieurs femmes pour des contrôles comme moi, et deux accouchements en cours... On m'amène dans le "vieux" box d'accouchement. Le lit est horriblement inconfortable, et on me replante un aiguille dans le bras... La sage-femme qui s'occupe de moi est adorable. Elle ne parle que tchèque, mais a l'air d'avoir à coeur que je la comprenne. Elle me fait boire, elle m'explique ce qu'elle fait, me demande comment je me sens... La machine du monitoring ne fonctionne pas bien, je dois tenir un des capteurs, ce qui rend le tout encore plus inconfortable...
A côté, j'entends deux femes qui accouchent... Leurs cris sont puissants, je me demande si je crierai comme ça aussi... Finalement le cri d'une des femmes laisse place au cri d'un nouveau-né... La musique se répète à quelques minutes d'intervale dans l'autre salle... J'imagine le bonheur et l'amour qui a rempli ces salles, j'en ai la larme à l’œil, bientôt, ce sera mon tour...
La sage-femme réapparait pour me "brancher" à l'ocytocine, elle me dit à quel point c'est agréable d'entendre les cris des nouveau-nés... Je ne peux qu'aquiescer. Par la porte entroverte, je vois passer un bébé dans les bras de la sage-femme, suivant d'un papa les bras ballants... Je me dis qu'il faut que je pense à dire à Oussama de le porter lui-même le moment venu.
La sage-femme repart, me laissant de nouveau seule avec le bruit du coeur de mon trésor, et ma perfusion d'ocytocine...
Tout à coup la porte s'ouvre et une armada de médecins entrent. Je reconnais le docteur Foltynova, qui me glisse rapidement que c'est la grande visite et que le chef va décider de si oui ou non je peux rentrer chez moi ce soir... J'ai reconnu le chef grpace à sa photo qui était affichée dans la salle d'attente de gynécologie. Il a l'air stressé, dépose un tas de papiers sur mes jambes, examine tout mon dossier en s'adressant à ses sous-fiffres en tchèque... Je comprends qu'il n'est pas d'accord avec le fait que je m'en aille, je suis officiellement "pod-termin", pour les médecins, cela signifie un risque accru de complications, et ils se protègent... Il me met mon acte de mariage sous le nez "Qu'est-ce que c'est que ça?" "Euh, c'est mon acte de mariage, accompagné de sa traduction assermentée"... Je ne comprends pas 100% de la conversation mais ça discute beaucoup... Le chef n'est pas d'accord pour me laisser partir, la docteur Foltynova lui explique ce qu'on voudrait faire, elle a l'air de mon côté... Finalement le chef s'adresse à moi en anglais: "Cette décharge que vous avez signée n'est pas valide, puisqu'elle a été faite uniquement en tchèque, langue que vous ne maîtrisez pas. Nous ne sommes pas équipés ici pour vous suivre de cette manière, on ne peut pas venir faire un examen quand bon nous semble, si vous voulez accoucher ici il faut accepter les protocoles de l'hopital, sinon contactez Brno. Quelle est votre décision? Vous voulez en parler à votre mari?" Comme ça, d'une traite, d'un air sévère... Je répond que oui, je veux en parler à mon mari, même si au fond de moi je sais que la décision est facile, et qu'on restera ici... Toute l'armée de gynéco-obstétriciens quittent alors la salle. La sage-femme revient me voir pour augmenter une dernière fois la dose d'ocytocine. je lui demande si maintenant que c'est plus calme, Oussama peut me rejoindre... Elle dit qu'elle va vérifier avec ses collègues.
Quand elle revient quelques minutes plus tard, elle me dit qu'elle ne l'a pas trouvé là où il m'attendanit. Elle me donne mon sac à main pour que je puisse l'appeler, et me dit de lui dire de sonner à la porte... Après la froideur du chef, sa gentillesse me met un peu de baume au coeur... Quelques minutes plus tard, Oussama arrive dans la salle. je lui explique rapidement ce qu'a dit le chef et très rapidement, la décision est prise de rester... On fait part de cette décision au docteur Foltynova, qui nous dit qu'elle trouve ça mieux comme ça... Elle va nous chercher des papiers en anglais, à signer, et elle s'excuse qu'il ne reste plus que la chambre la plus chère comme chambre individuelle... Je suis un peu déçue de devoir rester... Un jour de différence, qu'est-ce que ça peut bien leur faire? Elle me dit aussi qu'elle va arranger un rendez-vous avec un dermatologue demain matin, mais je ne suis pas sûre d'avoir bien compris... La sage-femme revient, pour arrêter le monitoring.
Puis arrive Jana, ma sage-femme. Je suis surprise de la voir, apparemment, elle a eu une naissance ce matin... On lui raconte la matinée, on lui dit qu'on reste ici... Du coup on a quelques questions pour elle: comment va se passer la naissance? Quand est-ce qu'on l'appelle, puisqu'elle ne viendra pas chez nous? Elle nous explique tout au mieux et nous rassure. Elle nous explique aussi que la chambre sera prête vers 15h. Il est 11h, on doit attendre dans ce vieux box d'accouchement. Elle nous amène du thé et un stylo pour signer les papiers... On se met aussi d’accord pour qu’elle vienne me masser le vendredi à la fin de son shift. Puis le déjeuner arrive. Du poulet avec du riz, et la même soupe de légumes que le lundi... J'ai toujours une aiguille dans le bras droit, je suis très mal à l'aise dans mes mouvements avec cette aiguille, et ça fait tout bizarre de manger... Jana revient nous voir et je lui demande de me l'enlever. Si besoin on pourra toujours en remettre une dans le bras gauche, ça me gênera moins! Le docteur Martena vient aussi nous voir. Il donne à Oussama des numéros de téléphone pour qu'il puisse se commander des pizzas. Il nous dit qu'aujourd'hui le chef est très stressé car il a reçu une plainte le matin-même, qu'il se protège et qu'il protège son service même si le risque qu'il nous arrive quelque hose est quasiment nul... "Il est un bon médecin mais la communication..." Oui, ça j'ai vu merci! Il nous propose de rentrer quand même chez nous et de revenir pour les contrôles sans qu'on remplisse de papiers, parce que de toutes façons, si on arrive pour accoucher ils ne pourront pas nous refuser... Nous refusons, c'est trop bête de tomber dans des magouilles pareilles alors qu'on allait revenir demain pour de bon! Il nous laisse, Jana revient nous proposer de nous installer dans le box d'à côté dès qu'il sera fini de nettoyer... Il est plus neuf et confortable, je pourrai m'asseoir sur le ballon, on y sera mieux pour attendre notre vraie chambre...
Finalement, vers 14h30, on peut monter. C'est la chambre qu'on avait visitée... Elle doit bien faire 30m2, il y a un lit , un canapé lit, deux fauteuils, une table avec deux chaises, un guéridon, un écran plat, un frigo, un micro-ondes... Une vraie chambre d'hôtel! Oussama va chercher la valise puis on décide d'aller faire un tour dans le parc de l'hôpital. Il fait un temps magnifique, le soleil chauffe, on peut sortir sans manteaux... Je me dis que j'aimerais bien que Misterbébé se décide cette nuit, je n'avais pas imaginé dormir à la maternité sans lui... On fait le tour du parc, on évite soigneusement le bâtiment à l'écart de tous les autres, appelé "PATHOLOGIE", en se disant que puisque c'est si loin, il doit héberger les malades contagieux... On se retrouve dans un endroit bizarre où sont stockés plein de sacs poubelles... On se demande si ils peuvent contenir des déchets organiques, ou même juste des seringues et autre matériel usagé... Bof, pas terrible, juste à côté du bâtiment pathologie, on rebrousse chemin et on ne retournera plus vers ce qu'on appelle les "déchets radioactifs".
On remonte à la chambre, le dîner arrive déjà: deux rohlik, un fromage frais et une banane... Super équilibré les repas de l'hôpital dis donc!
Le docteur Foltynova vient me demander si je préfère continuer à prendre mon maltofer, prescrit par ma gynéco à Brno, ou si je vais prendre Sorbifer qu'on donne ici à la maternité... Je revois sa tête dans l'ambrasure de la porte me répétant "Maltofer? Sorbifer? Maltofer? Sorbofer?" Je trouve ça amusant et surprenant comme question, elle est médecin, pas moi, elle devrait savoir. Je lui dit que je n'ai pas amené mon Maltofer et que je lui fais confiance pour me donner ce qu'elle juge approprié... Je l'aime bien, elle est amusante, son anglais n'est pas parfait mais on sent qu'elle veut vraiment qu'on comprenne, elle me met à l'aise... J'espère déjà que ce sera elle qui sera présente le moment venu...
18h30, l'heure d'un nouveau monitoring... Tout est parfait, on remonte à la chambre. On s'ennuie un peu, on joue avec les téléphones, j'allume la télé et je mets les Schtroumpfs en tchèque... On a faim, Oussama part acheter à manger... Du thon aux herbes, du pain, de la pomazanka et du fromage... Ca parait frugal mais on se régale.
On réalise qu'il n'a aucune affaires pour dormir, on était si sûrs de rentrer chez nous ce soir! Je n'ai pas non plus mon coussin d'allaitement devenu si indispensable à mon sommeil... Tant pis, pour cette nuit, on fera avec les moyens du bord. On se couche chacun de notre côté, lui dans le canapé même pas déplié, moi dans le lit que je peux mettre en position semi-assise... On se demande si on va bien dormir, la chambre est si grande, c'est bizarre de dormir si loin l'un de l'autre... Comme toutes les nuits je me réveille au milieu de la nuit, bataillant contre les démangeaisons... Je fais les 100 pas dans la chambre, je joue avec mon téléphone...

22 mars 2012

6h du matin, une infirmière me réveille pour écouter le cœur du bébé. Elle me rappelle que je dois descendre à 6h30 pour un monitoring. J'étais persuadée que j'avais mis mon réveil à sonner à 6h... Bizarre que je ne l'ai pas entendu. Je réalise alors que mon téléphone est là, à côté de moi, sans batterie... J'ai dû finir par m'écrouler de fatigue et m'endormir alors que ma lampe de poche et mon jeu étaient encore allumés...
Encore toute ensommeillée, je fais un brin de toilette rapide avant de descendre pour le monitoring. Oussama vient avec moi bien-sûr. Les battements de cœur réguliers de ce petit trésor font une musique très douce... Mais je ne peux plus me concentrer dessus, je veux tellement qu'il arrive, ne pas être ici avec tous ces examens à subir... Je pense à Rima qui m'a écrit en parlant du monitoring "Ca ne me suffit plus, je veux la voir", et qui a accouché le lendemain... Je m'en veux presque de ne pas en avoir vraiment marre d'être enceinte. Pourtant la fin de grossesse ne m’épargne pas: fatigue, anémie, rétention d'eau, démangeaisons, vergetures, éruption de boutons, je n'entre plus que dans une seule tenue qui devra me suivre jusqu'à la naissance... Mais non, je suis si persuadée que si ce petit bébé reste là, au chaud dans mon ventre, c'est qu'il en a encore besoin que je n'arrive pas à en avoir marre, j'attends d'être soulagée, sans plus, je lui suis dédiée, à défaut d'avoir offert mon corps à la science, je l'ai offert à son développement... Je joue avec mon téléphone, je crois que je n'aurais jamais autant joué à aligner des diamants multicolores de toute ma vie...
40 minutes plus tard, on remonte à la chambre, on s'allonge, on se rendort... Mais non, le docteur Foltynova arrive avec l'infirmière pour voir comment ça va. Elle me demande comment vont les démangeaisons, je lui dis que je n'ai encore presque pas dormi... Elle m'annonce une visite chez la dermatologue à 8h ce matin, une infirmière viendra me chercher pour m'y accompagner. Elle me demande si par hasard des contractions se sont faites sentir. A la réponse négative, elle me répond sur le ton de la confidence «Maybe some sex can help you ». Paf, jamais deux sans trois ! J’ai envie de lui demander si elle réalise qu’on est dans une chambre d’hôpital, que je passe mon temps à me gratter et que je suis absolument énorme… Elle me conseille aussi de beaucoup marcher dans le parc, et de manger beaucoup d’oranges : un demi kilo, selon elle ça peut aider le col. Le petit-déjeuner arrive aussi: du thé dégoûtant, deux rohlik, une portion de beurre et une portion de confiture... je me dis qu'au moins, à défaut d'avoir des déjeuners et des dîners normaux, le petit-dèj a l'air correct... Je mange, et on décide de descendre chercher un café à la machine pour Oussama. En sortant l'infirmière nous dit qu'on va devoir déjà partir pour la dermatologue. Je lui explique qu'on va juste chercher un café... OK. On y va rapidement, et sur le chemin du retour, on tombe sur l'infirmière qui me demande de venir tout de suite, il faut partir pour la consultation. Je lui demande si je dois m'habiller ou si c'est dans le même bâtiment. Elle ne comprend pas. La gynécologue froide à côté d'elle me lance "Yes, clothes", sans même me regarder... Bon, je m'habille et je ressors de la chambre, toujours avec Oussama, qui m'accompagnera à tous les examens. C'est une autre infirmière qui nous amène chez la dermato. Elle est adorable. Un peu bavarde, elle ne parle que tchèque mais fait des efforts pour parler très clairement.
Elle nous amène au sous-sol, et on découvre que tous les bâtiments de l’hôpital sont reliés entre eux via le sous-sol… Ca me fait penser au métro, si ce n’est qu’infirmiers et malades déambulent à la place des gens pressés du métro…
On arrive au bon endroit. Le bâtiment est super vieux, rien à voir avec la maternité, et les ascenseurs sont microscopiques, on entre à peine à trois… La dermato nous attend. Son cabinet est extrêmement vieux. Elle n’a pas d’ordinateur, seulement une machine à écrire, on plonge dans un autre âge…
Elle me demande de lui montrer ma peau. On commence par le ventre, elle ne voit rien de spécial à part les vergetures. Je lui dis que ça démange aussi les bras et les jambes, on ne voit rien sur la peau… Elle pose son verdict : prurit gravidique. Elle me dit qu’elle va me prescrire deux crèmes et que ça partira vraiment après l’accouchement. Elle tape tout ça sur sa machine à écrire antique, rappelle l’infirmière qui nous a accompagnés et lui explique tout, lui rend mon dossier et on retourne à la maternité.
On continue de se promener dans le parc, ce sera notre activité principale des prochains jours… En remontant, l’infirmière me donne déjà une bouteille e crème. Elle m’explique combien de fois et comment l’appliquer… Je teste direct : quel soulagement ! Le déjeuner est là. Je mange rapidement avant d’aller au monitoring. Tout va bien. J’ai l’impression que cette machine ne nous avance pas à grand-chose, je n’avais pas de doute sur le fait qu’il allait bien…
Pendant l’après-midi, Oussama retourne à Kaufland pour s’acheter à manger, et me ramène un sac d’oranges et un autre de clémentines… J’aime ce genre de prescriptions ! Après tout on a choisi cette maternité pour son côté nature, on ne perd rien à essayer les oranges !
Pendant ce temps, l’infirmière m’amène un autre flacon de petites gouttes pour mon ventre. Je ne sais pas trop à quoi ça sert mais j’ai l’impression que ça estompe les vergetures…
On passe le reste de l’après-midi à se promener dans le parc, avec une seule idée en tête : aider Misterbébé à se décider…
A 18h30 nouveau monitoring… Je commence à trouver ça répétitif… Je m’amuse à faire de fausses mini contractions sur la machine : c’est facile, il suffit d’appuyer un peu sur le capteur… Qu’on me parle encore de la fiabilité de la technologie ! Tout va toujours bien, on peut remonter à notre chambre. Je n’ai pas encore touché à mon dîner, mais je n’y toucherai que bien peu : du gâteau de riz meringué et une banane… Beurk, j’ai l’impression qu’ils ont recyclé le riz au lait de lundi, c’est compact et sans saveur…
Cécile (ma sœur) nous appelle finalement, on n’a pas réussi à la joindre de la journée. Elle arrive demain, sa valise n’est pas faite, elle n’a pas réservé de bus pour Brno… Elle nous enverra un message demain pour nous dire à quelle heure elle arrive, et Oussama ira la chercher à Brno.
Sur cette décision, on se couche… Ma nuit sera semblable aux précédentes, malgré la crème que j’ai soigneusement appliquée juste avant de me coucher, au bot de quelques heures je me réveille, mais… Pas seulement à cause des gratouilles, je sens aussi des contractions ! Je me lève, je fais de nouveau les 100 pas dans la chambre…

la suite Fofita, la suite !!!!!
steuplaît ....................

le récit à rebondissements !!

La suite !!!

Waow! Tu fais comment pour taper ce roman, ma puce ne me laisse pas 5 min moi...

Cela dit, la suite viiite!

oh la la comment t'abuses de nous laisser comme ça en plein milieu!!!!!

allez couche amine antonin et raconte nous la suite

et la suite vite.... hihi

Bouhhhhhhh la suite la suite la suite!!!!!!!

Ah ouiiiii, la suite !

Oh la vilaine, elle nous laisse en plan comme ça!

Ah ouais, mais là, j'étais bien déconnectée du monde en te lisant, j'étais avec vous et tout et tout, et la chute est rude ! Alleeeeeez, la suite la suite ! En tout cas, oui, que de rebondissements !

Hehe pas facile de trouver le temps d'écrire tout ça! Voilà un jour de plus pour patienter!

23 mars 2012

J’ai fini par me rendormir, comme toutes les nuits. Les contractions ont disparu, comme à chaque fois…
On descend pour le premier monitoring du jour. C’est Jana qui nous accueille et me pose le monitoring… Elle est très douce, j’aime bien qu’elle s’occupe de moi. Ca renforce ma conviction que choisir une sage-femme et la connaître, c’est très important, très rassurant.
Le monitoring est toujours normal, on peut remonter dans notre chambre. Le petit déjeuner est là. Des rohlik avec du pâté, beurk. Je remplace le pâté par du miel et pendant que je mange le docteur Foltynova vient me demander comment ça va, et si il y a eu des contractions. Je lui parle des légères contractions de la nuit. Elles ne font pas avancer grand-chose mais c’est positif. Elle m’informe que ce matin, il y aura la « grande visite » et qu’il vaut mieux que je reste dans la chambre en l’attendant. Elle me dit qu’ils viendront probablement entre dix et onze heures…
L’heure passe, personne ne vient… Quand finalement je me décide à aller aux toilettes, j’entends que tout le monde arrive… C’était couru d’avance ! Ils ressortent avant que j’arrive… Quelques minutes plus tard, le docteur Foltynova vient me chercher, elle me dit que le chef va m’examiner. Elle m’amène dans une petite salle « osetrovna » je pensais que c’était une salle de garde, la porte en est toujours fermée… Je comprends maintenant que c’est parce que c’est une salle d’examen. La grande armada est là… Le chef va m’examiner. Il y a un rideau pour cacher le lit d’examen… Ouf, je me voyais déjà demander à ne pas être examinée en présence de tout ce beau monde… Ile me dit que mon col n’a pas bougé, et qu’aujourd’hui je devrai refaire un test d’ocytocine. Il me dit que les derniers résultats étaient négatifs : « your uterus is not ready to deliver ». Exactement ce que j’avais besoin d’entendre, tout le monde ici semble penser que j’ai un problème ou quoi ? Mis à part ce léger manque de délicatesse je découvre le chef sous un jour nouveau. Il est très gentil et calme aujourd’hui. Il me demande comment je me sens ici, me dit de ne pas hésiter à contacter les médecins si j’ai besoin de quoi que ce soit…
Je retourne dans ma chambre, à peine le temps de manger qu’on vient me chercher pour le test d’ocytocine.
C’est toujours Jana qui s’occupe de nous, dans la salle moche… Elle me pose le monitoring et revient un peu après pour la fameuse aiguille qui me branchera à la perfusion d’ocytocine. Je suis encore une fois impressionnée par sa grande douceur. On commence à 6mL d’ocytocine par heure… Après 10 minutes, elle revient voir, ça n’a rien fait… On constate que 6mL ça ne me fait pas grand-chose. « 6 mL is nothing », et elle double la dose. A 12 mL, rien ne se passe non plus… On passe à 24… La machine a dû enregistrer au maximum un ou deux mini contractions de toute la durée du test, qui dure pourtant une heure et demie au total… A part ça tout va bien… C’est une autre sage-femme qui vient arrêter le test. Je lui demande de m’enlever l’aiguille du bras… En sortant on voit que Jana est occupée avec une autre femme. Je la préviens qu’on remonte et elle me dit qu’elle viendra me voir à la fin de son shift.
Cécile nous a appelés : il n’y avait plus de place dans le bus, elle a donc dû aller prendre le train et arrivera vers 16h.
On retourne faire un petit tour dans le parc puis Oussama prend la route de Brno pour aller chercher Cécile et quelques affaires.
Je ne vais pas me promener tout de suite, j’attends Jana qui doit venir me masser… Elle arrive finalement à 18h, je m’étais endormie, elle vient de finir son shift et on voit sur son visage qu’elle est vraiment lessivée. Elle me dit qu’elle n’a plus d’énergie, me demande où est Oussama pour lui montrer comment me masser. Comme il n’est pas là, elle me montre à moi les points à masser : d’abord le bas du dos, elle me dit de faire des grands cercles avec la paume des mains, en appuyant bien. Puis les chevilles : 4 doigts au-dessus e la malléole interne, appuyer à fond avec les pouces. Elle rigole un peu en me disant qu’Oussama verra peut-être encore la marque quand il rentrera, j’ai tellement d’eau dans les chevilles que la marque de ses pouces ne part pas ! Elle me dit aussi que c’est normal que ça fasse mal : ça doit faire mal. Ensuite elle me montre quel point masser sur mes mains : la partie molle à la jointure du pouce et de l’index. Puis elle finit en me disant qu’il faut me masser les pieds : chaque orteil puis toute la plante, tout le pied… Elle me dit que tous ces points sont connectés à l’utérus. Elle me laisse une huile spéciale pour le massage, et me dit de l’amener aussi en salle de naissance car c’est une huile spécifique pour la première phase de l’accouchement.
Dès qu’elle part, je mange ma purée, qu’on m’a laissée comme d’habitude un peu avant 17h, et tout de suite, je suis prise d’une envie irrépressible d’aller aux toilettes. Je prends ça pour un bon signe : des contractions cette nuit et je sais que se vider fait partie des signes qui peuvent annoncer l’accouchement… Je met ça sur le compte du massage, j’essaye de bien garder les points à masser en tête pour ne pas me tromper en les expliquant à Oussama.
Puis, en attendant Oussama, je fais encore 5 fois le tour du parc, il fait déjà nuit quand je remonte dans ma chambre… Oussama et Cécile arrivent juste à temps, avec des pizzas, pour le monitoring. On abandonne Cécile dans la chambre, et on va aux salles d’accouchement… On est accueillis par une nouvelle sage-femme. Je ne connais pas son nom, j’ai oublié de demander les noms des sage-femmes… Je l’appellerai Life’s Good : elle est joviale, un peu ronde, c’est comme si elle avait pris toute la sècheresse de certains collègues pour la transformer en positif chez elle… Elle a l’air tellement relax !
On remonte à la chambre et on mange. Heureusement que Cécile et Oussama ont amené des pizzas !
On discute, on joue un peu au Uno, puis il faut ramener Cécile à Brno. Je lui laisse mes clefs, elle dormira chez nous, même si on se verra très peu.
Oussama revient tard, vers 22h45… Il doit m’appeler parce que la porte est fermée. Je vais lui ouvrir, et on se met à la tâche massage. Je mets beaucoup d’espoir dans ce massage, je me rappelle que lors d’un de nos rendez-vous, Jana avait évoqué ses massages, et qu’elle avait dit que généralement le bébé venait après… Je lui dis de ne pas avoir peur de me faire mal. Il y met du cœur à l’ouvrage, ça me fait mal, je me concentre sur ma respiration… Une bonne chose de faite ! On va se coucher satisfaits…
Ma nuit est comme la précédente : je me réveille à cause des gratouilles et de contractions que je ne peux pas vraiment appeler douloureuses, mais qui me font l’effet d’avoir mes règles…
Comme d’habitude, je fais les 100 pas, c’est la seule chose qui parvienne à me rendormir…

Dis t'es sadique en fait hein allez avoue!!!!!

On sait de qui tient Amine pour se faire autant désiré

ohlalala j etais persuadé de lire la fin !!! la suiiiiiiiiiite plizeeeeee

La suitttttteeeeeeeeeeeeeeee

oui la suite !!!!!!!!

Alors ?

Hop là, pas facile, avec petit bout greffé à mes seins, j'ai tapé la moitié du texte d'une seule main dans le lit!

24 mars 2012

Oussama me réveille, il est 6h45 et on a changé d’heure ! Panique à bord, j’avais complètement oublié ce foutu changement et je suis en retard pour le monitoring. Le temps d’émerger et de faire un brin de toilette, nous sommes prêts à presque 7h… En sortant, je vérifie l’heure auprès des infirmières. Je crois que ça les a un peu fait rigoler… On est tellement hors du temps !
Une fois en bas, il ne devait plus y avoir de salle libre, on m’installe dans le lit d’examen, inconfortable, dans l’entrée du département d’accouchements. Oussama me dit d’arrêter de jouer avec mon téléphone, de me concentrer sur ce petit cœur qui bat, sur notre bébé qui arrive, sur ma respiration… Bébé dort. La sage-femme, Zuzana Krejcova, essaye de le réveiller en bougeant mon ventre… Il dort paisiblement, son rythme cardiaque autour de 120, c’est un peu plus bas que d’habitude, mais il dort…
Au bout d’une vingtaine de minutes, la sage-femme me demande de me tourner sur le côté. Je ne savais pas encore alors à quoi ça pouvait bien servir que je me tourne. Je crois que c’est une bonne chose que je ne l’aie pas su tout de suite.
Au bout de 45 minutes environ, alors qu’on commence à se dire qu’elle nous a oubliés, la sage-femme revient arrêter le monitoring. Elle nous donne le papier et nous demande de l’amener directement aux infirmières en haut.
On remonte et on déjeune comme d’habitude… Ce matin c’est de la brioche… J’ai déjà acheté de la brioche à Brno, c’était parfaitement dégoûtant… Visiblement ici c’est la même, je dois l’arroser copieusement de beurre et de miel pour qu’elle passe…
Comme les autres jours, le docteur Foltynova passe voir si tout va bien… Je lui raconte encore les contractions.
On se douche et on s’habille puis on sort marcher dans le parc pour le reste de la matinée. On marche d’un bon pas et en rentrant on monte les escaliers jusqu’au troisième étage et on les redescend… La marche, les escaliers… Que de bonnes choses pour aider Misterbébé à descendre, et nous sommes de plus en plus obnubilés par cette idée, coincés à la maternité sans lui.
Lorsqu’on remonte à la cambre, je suis tellement épuisée et essoufflée qu’Oussama demande à l’infirmière de venir écouter le cœur du bébé. Elle vient immédiatement avec son étrange stéthoscope qu’elle pose sur mon ventre. Très vite elle attrape mon pouls. Elle me dit que c’est mon cœur qu’elle entend. J’imagine le tintamarre que ça doit faire pour Misterbébé si elle-même entend mon cœur dans le bas de mon ventre... Elle finit par entendre aussi son cœur ; tout va bien.
On mange et on descend pour le monitoring. Je me concentre encore sur ce petit cœur qui bat, même si je m’amuse aussi un peu à faire de fausses mini contractions en appuyant sur le capteur… Oussama me fait écouter la musique relaxante qu’il a trouvée le mercredi. Je me vois de plus en plus dans la baignoire de la grande salle avec cette musique… Au bout de quelques temps, on entend le cœur qui ralentit, la sage-femme me demande de nouveau de me mettre un peu sur le côté… Pas évident, je suis dans une chaise ! Mais je tiens du mieux que je peux… Le monitoring dure un peu plus longtemps que d’habitude, encore une fois je commence à me demander si la sage-femme ne m’a pas oubliée quand elle revient arrêter le monitoring… Cette fois-ci elle garde le papier et nous dit qu’elle va le montrer au médecin. Je ne tilte pas, je sais que tous les résultats de monitoring sont dans mon dossier et que le médecin les regarde à chaque fois.
On remonte dans la chambre et on s’endort.
Une heure plus tard, le docteur Foltynova vient me voir pour me demander de retourner faire un monitoring une demi-heure plus tard, il y a quelque chose qu’elle veut vérifier. Je préfère ne pas demander quoi, c’est assez anxiogène comme ça qu’on nous demande de refaire un monitoring.
Elle nous demande aussi de ne pas retourner nous promener avant, de rester au calme dans la chambre…
On retourne donc faire un monitoring. On nous met dans la belle chambre, ça doit être là qu’il y a la machine la plus neuve…
Quand la sage-femme – toujours Zuzana Krejcova – vient me poser le monitoring, je ne peux pourtant pas m’empêcher de lui demander pourquoi on le refait… Elle dit que ce n’est pas grand-chose, juste que son cœur ne battait pas très vite à un certain moment.
Le docteur Foltynova vient nous voir. On lui demande quelle est la norme. Elle nous dit qu’il faut que le cœur batte entre 110 et 160, et que là tout va bien, c’était peut-être la machine mais on vérifie par sécurité… Le monitoring se passe bien, on fait encore un doppler, tout semble correct… Oussama lui dit qu’on entend toutes les versions, chaque médecin nous dit un truc différent… Quels sont les risques exactement pour le bébé et pour moi ? Elle nous explique qu’après terme la surveillance est très importante parce que même si c’est rare, il arrive que le placenta se dégrade trop vite et que le bébé meure, et qu’il peut alors devenir un poison pour le corps de sa mère… Dans notre ca ce qui les inquiète c’est que depuis une semaine, on a constaté qu’il n’y avait presque plus de liquide amniotique… Elle passe un long moment à tout nous expliquer. Elle nous dit que lundi on devrait commencer le pré-déclenchement, elle nous explique comment ça va se passer… Elle nous explique même comment se passe le déclenchement si besoin. Elle nous dit aussi que si on en a vraiment marre, on peut demander un déclenchement, mais que selon elle on peut encore attendre, le pré-déclenchement permettra de voir mes réactions et celles du bébé aux hormones qu’on me donnera, et je comprends que ça diminue les risques que ça se finisse en césarienne d’urgence… Elle nous dit encore de manger beaucoup d’oranges, que ça fait partie des « trucs » de l’alimentation probiotique. Je lui explique la réaction de la veille avec cette fichue orange, mais je lui dis que je vais réessayer… Elle nous dit aussi de continuer à marcher dans le parc, que ça peut aider, que tant que tout va bien, on ne fera rien avant lundi de toutes façons…
On remonte à la chambre… Oussama veut déclencher… Pour moi ça comporte toujours plus de risques qu’un accouchement spontané… Si le déclenchement était déjà plus sûr, les médecins nous l’auraient dit… Après tout est-ce que ce n’est pas pour ça qu’on a accepté de rester enfermés ici en attendant la naissance ? Il faut leur faire confiance… Et si tout le monde nous dit des choses différentes, tant pis, je décide de faire confiance au docteur Foltynova, je me sens bien avec elle et elle me parait honnête alors que j’ai l’impression que d’autres ne nous disent pas tout…
Oussama retourne faire des courses, il rachète plein d’oranges, il me les épluche même… Je n’ai jamais mangé autant d’oranges dans ma vie ! On passe le reste de l’après-midi à se promener dans le parc… J’essaye de relativiser, je lui dit que je ne rentre pas sans contraction, on marche pendant une bonne heure, tout en regrettant de ne pas être tranquilles à Brno : on se dit qu’avec un tour à Oympia comme ce mardi, Misterbébé viendrait sûrement, ces tours dans le parc, c’est de la gnognotte à côté !
Le soir, nouveau monitoring. On nous met dans la même salle que pour la vérification l’après-midi, on ne peut pas s’empêcher de penser que c’est pour qu’on fasse ce contrôle avec la même machine pour que ce soit comparable. Par moment on entend que ça ralentit. On appelle la sage-femme qui nous dit que tout va bien, si c’est juste un mini pic vers le bas ce n’est rien. Bon. Je ne sais pas si elle dit ça juste pour nous rassurer, moi je stresse quand même dès que ça ralentit. Je ne peux plus me concentrer sur ce petit cœur qui bat et qui m’inquiète, je reprends le téléphone d’Oussama pour jouer à dégommer des petites bulles colorées… Après-tout c’est quand j’ai commencé à me concentrer sur les monitorings que les problèmes ont commencé ! Je profite aussi de ce moment pour envoyer un message à Cécile pour lui demander si elle veut qu’Oussama aille la chercher le lendemain matin pour qu’on passe la journée ensemble.
Elle répond par l’affirmative et on se met d’accord pour qu’Oussama aille la chercher vers 11h40 le lendemain à la gare.
On peut enfin rentrer dans notre chambre, on nous dit que le monitoring est bon… Mais ça ne suffit pas à faire taire les angoisses qui sont nées de cette journée.
On se couche moroses, et je m’embarque dans une nuit semblable aux précédentes, moins les contractions…

tes franchement pas drôle

ahhhhhhhh fofitaaaaaaaaaaaaaaaaa !!!! tu nous rend accro la j ai l impression d etre ma grand mere avec son rdv des feux de l amour ( bon en beaucoup mieux jte rassure)

oops desolé j ai posté deux fois !! remarque la repetition est l ami de la mémoire ! nous oublie passsssss on veut la suite lool

Moi je vais finir par te bouder si ça continues

mais...........................la suite ................................

Rhaaa mais tu veux qu'on te supplie en fait?

La suiiiiiiiiiiiite

Je compatis, et je salue même le fait que tu arrives à nous écrire ça !!!!!!!!!!!