Bon ben voilà, je me lance à raconter mes dernières semaines, alors que ma puce a déjà 8 mois! Je pense que ça me fera du bien parce que, même si je n'ai pas eu de réelle complication, il y a plusieurs trucs qui me restent en travers de la gorge et que j'ai besoin de dépasser.
A 40 SA, ma puce est toujours bien installée et n'a pas l'air de vouloir sortir. On ne veut pas provoquer tant que tout va bien, donc ma gynéco nous donne juste un rendez-vous pour une semaine plus tard, au cas où elle ne serait toujours pas là et que je n'en pourrais plus. On marche énormément avec mon homme, on se promène, on fait le ménage... Typique de la maman qui n'en peut plus
Et avec tous les amis et la famille qui nous appellent tous les jours pour savoir si elle est là, qui paniquent à chaque fois que je touche mon ventre, c'est pas de tout repos!
Tout le monde me dit de bien me reposer pour ne pas arriver au moment de l'accouchement complètement épuisée donc je fais des méga-sieste, je dors énormément. Je vais tous les 2-3 jours faire un monito, ce sont des jours assez sympas parce que, mon mari travaillant, j'y vais avec le futur parrain de la petite et on s'amuse toujours bien.
4-5 jours avant le rdv, je commence à ne plus savoir dormir...
Le mardi (le rdv était jeudi) avant les 41 sa, je n'arrive pas à dormir et contracte toute la nuit, des grosses grosses contractions très douloureuses, qui s'approchent jusqu'à 4-5 minutes, s'arrêtent 30 minutes, reviennent... Le mercredi, mon homme va travailler, je lui envoie des messages toute la matinée parce que j'ai super mal (à chaque contraction, le chien perd quelques touffes de poils, le pauvre!) et à 13h on décide d'aller à l'hôpital.
On me fait un monito, il y a de grosses contractions mais pas assez régulières, j'ai très mal mais la sage-femme qui est là n'arrête pas de répéter à mon mari que chacun supporte différemment la douleur. On comprend: "votre femme est une chochotte le bébé n'arrive pas!". Après une heure ou deux je me mets à pleurer, elles ont l'air étonnées et me proposent de prendre un bain chaud dans la salle de naissance. Je ne sais pas y rester longtemps, j'ai trop chaud, je transpire, la douleur ne diminue pas. Elles vérifient mon col, ça a augmenté mais à peine, elles me proposent d'aller marcher et de revenir dans une heure.
Je suis incapable de marcher, je vais m'asseoir dans la voiture, pliée en deux tout le long du chemin, et attend le moment où je peux y retourner. Elles vérifient: ça n'a pas avancé, on me demande si je préfère attendre là que ça se lance ou rentrer chez moi. Chez moi c'est trop loin, je vais chez ma maman qui habite plus près. Une de ses voisines est sf à l'hôpital où on accouche, elle vient régulièrement voir où j'en suis pour que je ne retourne pas à l'hôpital pour rien. Vers 20h, elle voit qu'une des poches des eaux (je savais pas qu'il y en avait 2...) a percé, en tout cas elle en a vraiment l'impression), donc elle téléphone à l'hôpital pour leur dire que je vais arriver.
Quand j'arrive, ouffff c'est le sage-femme qu'on adore qui est de garde!!! Il nous installe dans la salle de naissance avec la baignoire et, comme on l'a demandé dans notre projet de naissance, nous laisse tranquilles. Sauf que j'ai trop mal, je hurle à chaque contraction, j'ai à peine quelques secondes entre deux, ce qui fait que si je veux changer de position pour être mieux, je me retrouve paralysée en plein mouvement, coincée dans une position inconfortable et incapable de bouger. Mon col s'ouvre très très lentement, on doit même pas être à 6cm. Je vais tellement mal que je ne pense pas à demander de l'aide au sf, lui quand il passe me dit que je gère très bien les contractions, mouais...
Je suis complètement épuisée, on approche de minuit, je n'ai pas dormi depuis au moins 3 jours à cause des insomnies, je n'arrête pas de répéter "je veux dormir, je n'en peux plus", mon mari me dira après qu'il ne me reconnaissait plus. Pourtant il est près de moi, parfait, m'aide, me rappelle ce que l'haptonome nous a appris... Je finis par appeler le sf et lui demander si avec une péri je pourrais dormir, au bord du délire. Il me dit que oui, je demande la péri et hop, on m'enlève la chemise de nuit choisie exprès pour ce moment, me met une blouse (pour la péri je ne pouvais pas garder ma chemise de nuit) et on m'emmène de l'autre côté du couloir, dans une "bête" chambre de travail, toute grise, pleine d'appareils, petite, moche... La salle nature est pour les mamans qui accouchent sans la péri...
A 6h du matin, j'ai pu me reposer un peu, je vais mieux, mais le sf m'annonce qu'il doit partir. Son service est fini et il serait resté si l'accouchement avait l'air imminent, mais là ça n'a plus avancé du tout, alors qu'entretemps on m'a percé la poche des eaux et injecté plusieurs fois de l'ocytocine.
Il est remplacé par une salle bonne femme désagréable qui, au début, veut attendre que je ressente le réflexe de poussée pour me laisser pousser. Finalement, trouvant le temps long, elle me fait pousser. Pas question d'une autre position que sur le dos. On est épuisés, on n'a pas la force de se battre. A chaque contraction, elle tire mes genoux à fond contre ma poitrine, me coupant le souffle, me faisant faire un mouvement que je ne supporterais pas sans la péri (j'en ai eu très très mal au dos et au bassin pendant des semaines).
Ma petite nait, on la pose contre mon ventre, elle est sublime, son papa pleure, elle se colle à mon sein, on oublie tout... J'ai une déchirure qui me vaudra quelques points.
Au moment des soins, ayant bien écrit dans le pdn qu'il voulait participer et faire lui-même tout ce qu'il pouvait, mon mari se dirige vers la petite. La sf la prend et commence à la frotter etc. Quand elle traverse la pièce pour aller l'habiller, mon mari la suit les bras tendu pour enfin prendre sa merveille à bras et l'habiller. La sf lui lance, mi-agacée, mi-amusée "je ne vais pas la laisser tomber vous savez!!"; Elle a tout fait elle-même, il n'a pas participé. De nouveau, l'épuisement ne nous a pas aidés à nous battre...
Le séjour à la maternité s'est très bien passé, les sages-femmes étaient adorables, pleines de bons conseils, au final on a juste pas eu de bol...
On parle de bébé 2 et ce qui est sûr, c'est que soit on emmènera une amie doula, soit on demandera à la sf indépendante qui s'occupait de nous d'assister elle-même à l'accouchement.
Sinon, j'ai oublié de dire qu'on a été suivis 7 mois par la sage-femme d'une maison de naissance, qui nous paraissait très bien au début et a finit, petit à petit, par nous sembler un peu dangereuse dans certaines de ses idées et certains de ses actes. Quand on lui a annoncé qu'on pensait aller quand même à l'hôpital parce qu'on se sentirait plus rassurés, elle nous a lancé d'un air mauvais "n'espérez pas avoir un accouchement naturel là-bas!!". L'hôpital est pourtant très accouchement naturel, pas d'épisio, on ne pousse pas à la péri, positions qu'on veut, monito ambulant, etc, etc, mais il a fallu qu'on tombe sur LA sage-femme qui n'adhérait pas trop à toutes ces idées...
En tout cas, notre puce nous comble de bonheur et, même si ça me fait parfois un petit pincement au coeur quand je lis d'autres récits, ou des discussions sur les mamans qui veulent accoucher sans péri, on s'en est pas trop mal sortis!!!
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