projet de naissance accepté

Je vous mets un projet de naissance, que j'ai trouvé sur le blog d'une maman "nature", et QUI A ETE ACCEPTE !!!!


Projet de naissance

Le père :
Je souhaite être considéré comme acteur à part entière de la naissance de notre enfant. Je souhaite accompagner et aider ma femme quelque soit le déroulement de l’accouchement.
Ma femme me désigne comme personne de confiance pour prendre les décisions pour elle et notre enfant.

L'environnement :
Nous aimerions que la salle de travail et d’accouchement ne soit pas un lieu d'aller et venue mais préserve notre intimité et besoin de calme. Nous aimerions pouvoir mettre de la musique et bénéficier d’une lumière tamisée propice à la relaxation.

Le travail :
- Je souhaite pouvoir bouger et marcher à mon aise pendant tout le travail. Je ne désire pas être entravée par un suivi monitoring en continu.
- Je ne désire pas être mise sous perfusion (pas de soluté), seule une « voie d’accès » est acceptée.
- Je n'envisage pas le recours à une anesthésie péridurale. Je remercie l’équipe médicale de m’encourager dans ce sens et d’adapter sa pratique à ce souhait : respect du processus physiologique de mon accouchement (pas de rupture artificielle de la poche des eaux, pas d’injection d’ocytocine ou autre produit pour accélérer les contractions).
- Je serais heureuse de recevoir des conseils d’une sage-femme dans la mise en place de méthodes naturelles de soulagement de la douleur (suspension, postures, respiration, douches/bains).
- Je désire pouvoir boire de l’eau à mon aise.

L’expulsion :
- Je désire pouvoir adopter la position de mon choix lors de l’expulsion.
- Je ne souhaite pas de sonde urinaire : j’urinerai de moi-même.
- Nous aimerions que l’accoucheur soit le moins interventionniste possible : en particulier pas d’utilisation de la ventouse ou forceps sauf si la vie de notre enfant en dépend.
- Je ne désire pas d’épisiotomie de façon systématique, seulement en cas de nécessité.
- Lors de la sortie de notre enfant, nous souhaitons le moins de bruit possible ainsi qu'une faible intensité lumineuse, sans lumière directe sur mon vagin, afin qu’il ne se sente pas « agressé ».
- Dans la mesure du possible, le père aimerait pouvoir sortir son enfant lui-même et qu’il soit posé sur le ventre de la mère immédiatement après l’expulsion.
- Nous souhaitons que le cordon ait cessé de battre avant de le couper ou le clamper et que ce soit le père qui le fasse.

Les premiers soins au bébé :
Dans la mesure où notre enfant se porte bien :
- Nous désirons qu’il reste en contact avec ma peau aussi longtemps que souhaité et qu’il puisse aller au sein s’il le désire. Nous vous demandons d’être disponible mais tout à fait discret et respectueux de ce processus de «rencontre».
- Si notre enfant a besoin d’être réchauffé, nous souhaitons privilégier le peau à peau (méthode kangourou) avec sa maman ou son papa, plutôt que la couveuse.

Nous souhaitons avoir l’entière responsabilité des soins de notre enfant :
- Dans la mesure où notre enfant va bien, nous souhaitons qu’aucune manipulation intrusive ne soit pratiquée (sondage, aspiration, gouttes dans les yeux, injections, prise de sang). Nous souhaitons que notre enfant soit « tamponné » et non baigné. L’examen et la pesée peuvent attendre quelques heures et nous souhaitons qu’il se fasse en présence du papa et de la mère si son état le permet.
- Nous souhaitons qu’aucune substance autre que mon lait maternel ne soit administrée à notre enfant, sans notre consentement (vaccin, médicament, alimentation, vitamines…).
- Si des soins urgents au bébé sont indispensables, nous souhaitons qu'ils soient faits en contact avec la mère et/ou le père, avec des explications et notre consentement.

La délivrance :
Je souhaite que le placenta soit expulsé naturellement, sans injection de produit ou manipulation. Nous aimerions voir le placenta et qu’il ne soit pas remis à un laboratoire de cosmétiques ou autre.

La non séparation :
Si notre bébé doit être transféré dans un autre établissement, nous souhaitons que la mère puisse le suivre.

La césarienne :
Si la césarienne devient nécessaire, nous aimerions que le père reste à mes côtés pendant l’intervention et soit le premier à entrer en contact avec notre enfant après le médecin et la sage-femme.

L'allaitement :
Que ce soit une naissance par voie basse ou césarienne, je voudrais que mon bébé soit mis au sein immédiatement après sa naissance.
Si mon état de santé ne me permet pas d'allaiter notre bébé tout de suite après sa venue, je devrai pouvoir tirer mon lait dès que possible et régulièrement.
Si mon bébé ne peut téter, il doit bénéficier de mon lait maternel et d'aucune autre substance, qui lui sera administré sans l'usage d'une tétine.
Aucune substance autre que mon lait maternel ne sera administrée à notre enfant sans notre consentement. Nous vous remercions de ne donner à notre enfant aucun biberon, ni aucune sucette.

L'hospitalisation :
Dans la mesure du possible, je désire être en chambre seule.
Je souhaite garder mon bébé dans ma chambre 24 H sur 24 H et ce dès sa naissance afin que l'allaitement puisse être conduit à la demande.
Nous désirons que le père puisse nous rendre visite sans restriction, et rester la première nuit avec nous s’il le désire.
En cas de césarienne, nous désirons que le père puisse « cohabiter » avec moi et notre enfant, afin que l’allaitement à la demande soit facilité.

Dans le cadre d’un accouchement non pathologique, nous souhaitons que nos choix soient respectés. Nous reconnaissons que des circonstances puissent arriver où les connaissances de l’équipe médicale soient d’une importance vitale. Cependant, avant toute intervention, nous souhaitons être informés des raisons, effets et risques possibles que présentent d’éventuelles thérapies de remplacement, afin de nous laisser choisir ce qui nous conviendrait le mieux.

Je vous mets ci après la suite .... un seul point a dû etre négocié !



Pour répondre à vos questions quand à notre projet de naissance…

Nous avions rendez-vous le 3 mars avec la surveillante du service de maternité, afin de le proposer et d’en discuter avec elle… Je vous avoue que la veille j’avais une boule d’angoisse à l’estomac : allait-il être accepté ? Allions-nous passer pour des « fous » ? [Bas, oui, dans notre entourage élargi, certains nous ont traité de parents inconscients et sectaires car nous souhaitons respecter le processus physiologique de la naissance… Pas de surmédicalisation… alors on est fou…Pour remettre les choses en place : UNE personne nous a…]

Et bien, en fait, tout s’est très bien passé…

J’avais préparé les arguments nécessaires à nos demandes (textes de loi : Charte du patient, Charte de l’enfant hospitalisé, code de la santé, code civile…) et les textes médicaux (recommandations OMS liés à l’accouchement normal, études du « collège national des gynécologues obstétriciens français »..). Et bien, je n’ai pas eu à m’en servir… Bah, oui, pour que votre projet tienne la route, il faut mieux avoir les arguments concrets et irréfutables…

Icioulaba, je te précise : non, non, elle ne s’est pas foutu de nous et ne nous a pas ri au nez ! Bien au contraire ! Elle nous a « félicité » d’être acteurs de notre vie, de notre santé, de nous interroger ainsi sur la grossesse, la naissance, notre rôle de parents, les méthodes éducatives… Elle espère que ce n’est pas juste pour la « naissance », mais que nous continuerons ainsi… d’être des personnes et parents « conscients »…

* Le seul point où nous avons dû trouver un terrain d’entente :

Je ne voulais pas de perfusion d’office de glucose (soluté) : ce n’est pas possible. C’est vrai, qu’un simple cathéter sans rien de branché dessus serait possible, mais eux ne le font pas. Je lui ai expliqué pourquoi je n’en voulais pas : je ne veux pas être entravé dans mes mouvements, ni qu’il en profite pour m’injecter de l’ocytocine sans mon consentement, par ex…. Elle m’a promis qu’ils ne m’injecterons rien sans mon consentement : ce n’est ni leur habitude, et la loi l’interdit ! En plus, lors d’un accouchement « naturel » sans péridurale, l’ocytocine n’est pas nécessaire. Et cette perfusion de soluté sera posée qu’au moment où je serai en salle d’accouchement, c'est-à-dire en fin de travail. J’ai donc accepté.

Pour ce qui est de boire : pas de problème, par contre ce ne sera pas des litres et des litres. Mais, aucune contre-indication. (sauf sous péridurale). Elle m’a aussi conseillée d’emmener des citrons : couper les citrons en quartier et les sucer entre les dents désaltère très bien et donne de l’énergie… (Vitamines). D’ailleurs l’OMS recommande les boissons et l’alimentation succincte durant tout le travail : cela permet de prendre des forces…

En fait, ce qu’il faut savoir : les protocoles sont différents entre un accouchement sous péridurale et sans péridurale…

- Sous péridurale : on se retrouve immédiatement en salle de travail sous perfusion de soluté et sous surveillance monitoring continu (et nous sommes donc entravé dans nos mouvements). La péridurale demande une surveillance particulière à cause des effets secondaires, complications et souffrance fœtale possible (Cf mon article sur les procédures d’accouchement) Bien souvent, l’injection d’ocytocine est nécessaire, la sonde urinaire obligatoire et interdiction totale de boire et manger. (Voir article).

- Par contre, sans péridurale, les protocoles sont tout à fait différents : la surveillance n’est pas du tout la même, nettement moins contraignante. Des complications sont nettement moins redoutées, tant pour la mère que pour l’enfant… De ce fait, tout le travail se passe en chambre. Une surveillance sous monitoring et les contrôles vaginaux se font par intermittences (environ 1 fois toutes les heures et dans la chambre). On peut boire de l’eau, on peut bouger, pas de perfusion de soluté ou autre… etc…, pas de sonde urinaire (on contrôle toujours nos muscles urinaires). Par contre, lorsque que nous sommes assez dilaté (en fin de travail), on va en salle d’accouchement et là on nous pose la perfusion de soluté et le monitoring (qui peut être ambulatoire). Mais, généralement, là ça va assez vite, et le moment de la poussée arrive…

Je ne connaissais pas du tout les « projets de naissance » avant ma grossesse et mes questionnements face à la naissance, etc… Par contre, j’étais au courant de pratiques souvent surmédicalisées des hôpitaux et cliniques (mon entourage est en grande partie dans le médical…). Je me suis aperçue, à travers mes recherches et dialogues avec d’autres couples ou personnels de maternité, que les projets de naissance commencent à se généraliser – même en France. (Dans d’autres pays, c’est rentré dans les mœurs ! A nous de faire évoluer les mentalités françaises…). En fait, je pense aussi que le « problème » vient aussi souvent de nous : nous n’osons pas…

Comme je l’ai déjà conseillé : informez-vous, documentez-vous, osez ainsi être acteur de votre santé !

- Ensuite, évidemment, je pense qu’il y a la façon de rédiger et proposer son projet de naissance… Certains sont absolument « décalés » et dangereux, donc inacceptables… La surveillante de la maternité, nous a avoué que certains projets qui lui sont présenté sont totalement irrecevables… (elle veut prendre le notre comme modèle… )

- Si vous souhaitez en faire un et ne savez comment, faites-vous aider par une sage-femme libérale… Elle saura vous dire ce qui est possible, ce qui ne l’ai pas, comment le demander…

- Et surtout appuyez vous sur des textes de loi et des textes de références médicales reconnues (comme textes OMS…). Si vos demandes sont réalistes, avec des arguments médicaux ou législativement irréfutables, comment voulez-vous que cela soit refusé ? Sur quels motifs ?

Ensuite, c’est une question de confiance entre l’équipe médicale et vous-même… Là, c’est très important.

* Quelques textes de loi :

Code de la santé publique : - "Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment. Lorsque la personne est hors d'état d'exprimer sa volonté, aucune intervention ou investigation ne peut être réalisée, sauf urgence ou impossibilité, sans que la personne de confiance prévue à l'article L 1111-6, ou la famille, ou à défaut, un de ses proches ait été consulté." Article L1111- 4

Charte du patient hospitalisé :

- "Le médecin doit donner une information simple, accessible et loyale à tous ses patients. Il répond avec tact et de façon adaptée aux questions de ceux-ci."
- "aucun acte médical ne peut être pratiqué sans le consentement du patient."
- "le respect de l'intimité du patient doit être préservé lors des soins, des toilettes, des consultations et des visites médicales à tout moment de son séjour hospitalier."
- "un patient hospitalisé peut à tout moment quitter l'établissement après avoir été informé des risques possibles pour son état et après avoir signé une décharge."

Charte de l'enfant hospitalisé : "On évitera tout examen ou traitement qui n'est pas indispensable. On essayera de réduire au minimum les agressions physiques ou émotionnelles et la douleur."

Serment de l’ordre des médecins : "J'informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons, et de leurs conséquences."

Charte des droits de la parturiente (non ratifiée par la France) :

- "la maternité doit être l'aboutissement d'un libre choix"
- "aucune intervention chirurgicale (césarienne) ne doit être pratiquée lors des accouchements en milieu hospitalier sauf en cas d'absolue nécessité"
- la parturiente doit avoir le "libre choix de I'hôpital et des modalités (position) de l'accouchement et de la façon d'allaiter et d'élever l'enfant"
- on doit favoriser "l'accouchement naturel, sans que l'accouchement soit accéléré ou retardé, si ce n'est pour des raisons absolument impérieuses et justifiées par l'état de la parturiente et de l'enfant à naître, le recours à la césarienne en cas d'absolue nécessité, la présence, si la parturiente le souhaite, d'une personne choisie parmi le couple, les parents ou les amis, avant, pendant et après I'accouchement, le droit pour la parturiente de décider conjointement avec le médecin, après avoir reçu une information détaillée à ce sujet, des thérapies et des traitements"

Aussi l'OMS demande aux établissements d'encourager l'établissement de "projet de naissance"...

Eh oui, dans un monde idéal, les chartes seraient respectées, mais bien sur, toutes ici nous savons que ce n'eests pas le cas: il n'y a qu'à voir le problème des épisios: on ne demande JAMAIS l'avis de la patiente. Pour ce qui ets de l'accueil du nouveau né, il n'est que très rarement fait dans le respect de ce bébé (la lumière dans la g..., les injections d'ocyto, et les divers examens, je ne trouvepas ça très respectueux de cette nouvelle vie...)
Bref, en effet, c'ets à nous de faire changer les choses. Car, et c'ets tant mieux, on peut réussir à trouver parmis le ssoignants des gens prets à nous entendre dans ce genre de demande (si, si, il y en a ...).
Par contre, les TV toutes les heures durant le travail et la voie veineuse obligatoire, ce n'est pas du tout ce que l'OMS recommande.... (TV déjà toutes les 4h max...)

Merci à toi Axa

C'est donc possible d'éviter l'aspiration avec un projet de naissance? Je pensais que le seul moyen d'y échapper c'était l'aad?

Tu peux en effet mettre par ecrit que tu refuses l'aspiration systematique de bébé, sauf si bien sur il a les voies très obstruées (et ça, ça s'entend!!!)