Tout n'est pas bon à imiter...

C'est ce qu'on tente de faire comprendre à notre fils qui se met à imiter les comportements violent d'un autre petit garçon...

Le petit a 4 ans et réagit très vite par la violence, il tape, hurle au visage des autres en serrant les poings (genre hulk) jette des objets (en visant la tête des autres) pousse....
C'est le fils d'un couple de très bon amis à nous, qui sont dans le maternage proximal, la non-violence...

Et ces derniers temps, quand on se voit ça n'arrête pas. Mon fils s'en prend plein la figure et il se met à faire pareil, mais pas uniquement sur cet enfant-là, il va aussi tester ce que ça fait sur d'autres, des plus petits que lui en général, ou son entourage proche (ma mère à reçu une belle claque l'autre jour... )
Et les 2 sont entrés dans une relation où il n'y a quasiment plus que ça: ils se crient dessus, se poussent, se donnent des tapes...

J'ai entendu que c'était "normal", que c'est une phase que ça va passer (au sujet du comportement de l'autre garçon) mais ça ne me va pas comme explication, je n'aime pas cette façon de banaliser la violence, chose que je vois beaucoup autour de moi...
Alors je me questionne, est-ce ma trop grande sensibilité qui fait que je ne supporte pas ces actes violents? c'est super dur de voir mon "petit bébé" avoir une trace rouge dans le coup parce que l'autre lui a sauté à la gorge, lui même m'a dit qu'il n'avait pas eu mal mais très peur...

Mon fils est dans une période où il imite tout tout tout, ce qui a du bon (la toilette devient facile quand je fais la mienne en même temps que lui) mais là pour le coup ça commence à me faire un peu flipper je dois avouer.
Et quand je le reprends parce qu'il a pousser un autre enfant j'ai souvent en face une maman qui dit "oh ça va, c'est rien il n'a rien eu" en parlant de son enfant ce qui m'agace, d'une part parce que j'ai l'impression que les sentiments du petit en face sont niés et d'autre part parce que moi j'essaye de faire comprendre à mon fils que non, ce n'est pas rien de pousser (ou taper) un autre, que ça peut faire très mal...

Pff je ne suis pas bien ce soir avec tout ça...j'en viens à penser qu'il vaut mieux éviter que mon fils voit cet enfant, mais ça signifierai pour mon homme et moi ne plus voir nos amis...et je me pose (comme toujours) beaucoup de questions sur comment agir/réagir sur le moment mais aussi en amont...

Je passe, je te lis et je ne pouvais pas te laisser sans un mot, car c'est exactement la situation avec l'enfant d'un couple d'amis que m'a présenté une copine, le garçon a 4 ans et demi, éducation douce, bienveillante, non-violente, tout est mis en mot (à l'extrême patience de la mère tournée à fond sur ces méthodes de maternage, CNV etc) et pour avoir vu cet enfant 3 fois, il a un comportement violent, des cris puissants et beaucoup de limites en lui. Faut par exemple surtout pas toucher au vélo de sa soeur, il le surveille des autres, même si elle ne l'utilise pas à ce moment et s'en fout il va incendier celui qui ose s'en approcher et le terroriser vu sa réaction brusque. Sa mère négocie toujours tout avec lui et il y a des notions du genre "tu veux pas le prêter maintenant alors dans combien de fois/de temps c'est bon ?" M. devant ce marchandage il comprenait rien et le garçon attendait une réponse ferme.
Chez eux ils ont par exemple chaque jouet en deux exemplaires pour ne surtout pas faire de conflit entre le frère et la soeur ou copain de visite. Dans la voiture toujours des jeux en double au cas-où l'endroit où il va il y a conflit sur un jouet. Il a été déscolarisé suite à ses comportements de ce que j'ai compris car plus vivable dans la classe. Sa mère donne tout, et un moment respecte même plus ses limites. Au bord du craquage.
La copine quand elle les voit est super vigilante et doit souvent s'interposer pour expliquer que là stop ça va plus car son fils de presque 2 ans se fait violenter. Un jour elle a même parlé sincèrement avec la mère car trop tendu de se voir pour passer un petit moment agréable ensembles avec les enfants.
Perso je l'ai que peu vu mais le bref aperçu m'a laissée très pensive...

Je ne crois pas que ce soit une extrême sensibilité de ta part, y a des extrêmes dans la tolérance et l'éducation de ses enfants, faut les accompagner en bienveillance, beaucoup de liberté et d'écoute mais aussi expliquer les limites de respect des autres. Et si un enfant a beaucoup besoin de contact, évacuer son énergie ok mais pas sur les autres, se défouler dans une activité ou sur un coussin !

Je comprends aussi bien ton sentiment vis-à-vis d'une situation comme tu décris, je vois pareil et ça tique...

Après avoir vu ce genre de cas et l'étonnement que ça a provoqué chez nous, j'en ai parlé avec M. en lui demandant si ça l'avait surpris, déjà sur le moment j'ai expliqué le message que voulait faire passer le garçon mais en plus doux car le cri avait fait peur à M.
Puis dire que certains réagissent de façon très forte, et qu'on n'est pas obligé de répondre pareil, ni le prendre pour soi, avec des mots dire à l'autre que ça nous va pas le dialogue comme ça. Que je suis là toujours pour atténuer mais qu'il intègre déjà que même si d'autres font ainsi il peut daire différemment et ça marche mieux

Merci de ton message La Galineta, ça me conforte un peu dans ce que je ressentais sans arriver forcément à y mettre des mots...
Ce petit garçon est enfant unique, il a toujours eu beaucoup beaucoup d'attention de ses parents et il est très gâté.
(bon c'est là que ça me fait peur aussi parce que je commence à me demander comment va devenir notre fils, vu qu'on a assez le même fonctionnement... mais ils n'ont pas le même tempérament et le petit était déjà brusque avant ses 2 ans...)

Il faut que j'arrive à discuter avec ses parents, eux disent que c'est depuis l'école qu'il est comme ça, je n'en suis pas certaine à vrai dire, mais sont-ils capables de l'entendre...

J'ai essayé de discuter avec mon bonhomme hier soir, je lui ai redis que je n'étais pas d'accord de comment l'autre enfant avait été avec lui. Et aussi que j'avais vu qu'il l'imitait mais que ces choses-là ne sont pas à imiter, qu'il sait s'exprimer par des mots et qu'il peut dire quand il n'est pas d'accord. (chose qu'il a fait quand l'autre lui a jeté un jouet à la figure (il l'a manqué de peu) il lui a crié "on n'a pas le droit de jeter des jouets!!!" il a fini sa phrase en hurlant d'un manière que je ne lui connaissais pas...c'est ça qui est dur aussi, de voir mon fils aussi différent en la présence de ce petit...)
Il a aussi intégré que c'est dans les coussins ou sur le canapé qu'on peut taper quand on est en colère et que la colère doit sortir, il me le répète lui même. Il m'a parlé que quand on est en colère contre quelqu'un on peut essayer de redevenir calme.

Je vais essayer de faire des jeux de rôle avec lui (avec ses playmob*l ou ses doudou)
Je suis preneuse d'idées de livre pour lui sur le sujet si quelqu'un a...


Dernière chose, je me relis et je me demande, est ce que relancer le sujet avec mon fils aujourd'hui de différentes manières pourrait aider, ou au contraire, est-ce que ça ne risque pas de renforcer de manière négative?

Je n'ai pas beaucoup d'idée pour ta situation précisément, mais cela fait un peu écho à notre expérience en crèche parentale.

Notre fils est gardé en crèche parentale, ce qui signifie qu'à peu près une fois par semaine, moi ou mon compagnon sommes de garde à la crèche, en plus de l'équipe de pro, pour encadrer les enfants. C'est une petite structure de 16 enfants (10 mois à 3 ans), et son organisation fait que pendant les gardes, en tant que parents, on se retrouve à encadrer plus ou moins 5 enfants à la fois, dont le sien. La crèche n'est pas organisée en groupe d'âge (sauf pour la sieste et les repas, question de rythme), donc parmis ces 5 enfants, il y a de tout, des petits et des grands... et des plus ou moins violents.

Et en tant que parents d'un seul enfant, ça a été pour nous un véritable apprentissage que de prendre en charge un groupe, et d'apprendre à aider les enfants à gérer leurs relations dans le groupe. On parle d'enfants un peu plus petits que le fils de ton amis, ils n'ont pas une maitrise parfaite de la parole. Quand ils sont en conflits avec un autre enfant (pour un jouet, un livre, les genoux de l'adulte...), la frustration, la colère monte vite, et leurs gestes violents partent immédiatement. Je ne crois pas que ce soit une phase, par contre, oui, ça me semble être une réaction normale : l'émotion (colère, frustration) crée une tension intérieure que l'enfant cherche à faire baisser, et faute d'avoir les mots ou les codes pour réagir autrement, ils vont au plus évident : le geste violent. Ils n'ont souvent pas pour objectif de faire mal à l'autre, parce qu'ils n'ont pas toujours conscience de faire mal (et certain sont vraiment embêtés quand ils s'aperçoivent que l'autre enfant pleure à cause d'eux), mais ils déchargent cette énergie. Et tout notre rôle d'adulte, c'est d'arriver à la fois à être présent pour l'enfant agressé ET pour l'agresseur, pour mettre des mots sur la situation, expliquer les comportements, et proposer d'autres façons de faire. Exemple : "machine, c'est interdit de taper, ça fait mal, regarde Truc a mal parce que tu l'as tapé. Truc, Machine t'a tapé parce que tu lui a pris son jouet des mains. C'est normal qu'elle soit en colère, mais elle aurait dû te le dire autrement. Machine, dans ce cas là, tu peux dire non à Truc".
C'est long, usant, récurren , et formidablement difficile quand son propre enfant qui est agressé (pas simple non plus quand il est agresseur), de garder son calme, et prendre ce temps d'explication. Mais je suis persuader que gérer et exprimer ses émotions selon un mode socialement acceptable, c'est un apprentissage pour les enfants, ET pour les parents, c'est aussi un vrai apprentissage que d'arriver à les aider à apprendre cela.


Quand il est rentré à la crèche, Milo avait 11 mois, et c'était le plus jeune. Assez vite, il s'est mis à taper quand il était en colère ou frustré, ce qu'il ne faisait pas avant. Est-ce l'exemple des plus grands de la crèche, ou bien simplement son évolution ? Difficile à dire. En tout cas, nous comme les pros de la crèche avons gérer de la même façon : "tu as le droit d'être en colère et de le dire, mais pas de faire mal aux autres, tape dans ce coussin si tu as besoin de taper/ jette ce ballon si tu veux jeter quelque chose". En 2-3 mois, c'est passé. Taper dans le ballon ou crier lui permet de lâcher le trop-plein d'émotion, et comme il a parler très tôt, il a vite su dire non à ses petits copains. Le corollaire, c'est qu'en ce moment, c'est souvent lui qui se fait frapper/griffer/mordre (quasi jusqu'au sang, il a une trace impressionnante dans le dos). Je suis fière de lui quand je le vois réussir à retenir sa main et se contenter de crier "NON truc, veux pas!", mais ça me fait mal au coeur de le voir se faire frapper et rudoyer parce qu'il ne se défend pas physiquement (les EJE interviennent et les séparent, mais le temps d'y arriver, c'est parfois trop tard...)

Merci babycake pour ton message.
En effet je pense aussi que c'est normal pour un petit de réagir par des gestes quand l'émotion le submerge. Quand je disais que l'explication ne me va pas, c'est parce que les gens se contente de ça "c'est normal" (sous entendu ça va passer tout seul, donc on ne fait rien) mais du coup ils n'accompagnent pas leurs enfants dans une décharge émotionnelle acceptable pour tous. Et là je crois que cet enfant manque de clés, pour faire autrement...
Et ce que tu dis sur le fait d'être présent pour l'agresseur et l'agressé me parle, effectivement je n'ai pas été présente pour l'agresseur et je pense que ça a joué dans le fait qu'il soit revenu à la charge, ce petit bonhomme n'a trouvé personne pour l'écouter.

Je me suis pas mal occupé d'enfants avant d'être maman et je me rends compte que la résolution de conflit est bien plus difficile quand c'est notre enfant qui est concerné...

Bon je suis en tout cas rassurée pour mon fils, il n'a pas refait de gestes violent depuis et hier, il commençait à s'énerver sur une fermeture éclaire, il s'arrête, respire et souffle tranquillement et réessaye calmement, et il réussi, il était super fier de lui, il me regardai genre "t'as vu maman, j'y ai pensé et ça a marché"

sahine a écrit:

je me rends compte que la résolution de conflit est bien plus difficile quand c'est notre enfant qui est concerné...

C'est bien vrai...

Ce qui m'a le plus inquiété dans la famille que j'ai vue, c'est que si son garçon vexe fort un petit en face qui se met à pleurer, elle va minimiser la situation en disant "oh il lui a rien dit de méchant, il pleure vite aussi..." alors que renier le sentiment d'un autre enfant en face de son fils je trouve ça dur...si on est bienveillant on essaie de jouer la balance pour tous, éponger avec douceur et aussi expliquer à son fils que là c'est trop par exemple...