La poussée pour les mères primipares

Merci beaucoup pour le partage de ce document...  

Il me parle beaucoup, à moi aussi. J'ai accouché en plateau technique, c'était un déclenchement. Je me suis vite rendue compte que si mon SF m'avait relativement préparée à gérer la douleur (avec des exercices de respiration par exemple), il ne m'avait absolument pas parlé de la poussée, des sensations ressenties, de la potentielle phase de désespérance, etc. Et même si j'ai pu accoucher en étant relativement (encore ce mot...) respectée, il y a des choses qui m'ont totalement échappée, notamment au sujet de la poussée, et que j'ai vécues comme un échec, alors que ce document me fais comprendre qu'il n'en était rien !

En effet, vers 8 cm, j'ai eu une très forte envie de pousser (c'était juste après ma phase de désespérance). Je n'avais plus mal, mais la sensation de la poussée était intense, presque extrême, et j'avais vraiment besoin de me recentrer, d'être dans ma bulle, rassurée et protégée, et encouragée... Ce qui n'a pas été tout à fait le cas. Je suppose que pour mon SF, ce n'était pas le moment de l'expulsion, donc la poussée n'avait pas à être prise en charge. J'ai donc beaucoup lutté contre cette envie de pousser, je n'arrivais pas à lâcher prise, je ne savais pas si ce que je faisais était bien, si c'était le bon moment; et mon SF n'a pas posé de mot sur ce que je vivais, donc je suis restée dans cet état de confusion et de malaise, seule avec "ma poussée" qui me prenait les tripes... Et je l'ai complètement refoulée !

Suite à quoi le travail a stagné. Je ne sais pas si c'était dans l'ordre des choses, ou si c'est la conséquence du fait que je n'ai pas été encouragée à vivre ma poussée au moment où elle s'est présentée et à me faire confiance. En tout cas, j'ai eu la sensation qu'une part de moi bloquait le travail car je n'avais pas été autorisée, encouragée à faire confiance en mon besoin de pousser.

Le coeur de ma fille a fini par ralentir, et on a fait une "poussée dirigée" (c'est à dire pousser sur commande pendant la contraction, alors que je n'avais plus aucune sensation de poussée naturelle). C'était violent, et ça allait contre mon corps, je n'étais plus du tout dans ma bulle, je voulais juste que ça finisse, je n'avais plus du tout confiance en moi et en mes capacités. Alors que quelques temps auparavant j'avais vécu cette sensation de poussée tellement fort !

Bref, je m'excuse pour le pavé, mais ça évoques beaucoup de choses, car finalement c'est une part de mon accouchement dont je garde un souvenir douloureux et je me dis que j'aurais tellement gagné à être entendue à ce moment là dans mon besoin (et préparée à l'avance). Ce sont des choses dont on ne parle quasiment pas en préparation à l'accouchement, en tout cas, jamais du point de vue des sensations auxquelles on va être confrontées...

Et je suis tout à fait d'accord avec les filles qui rêvent d'un dialogue post-partum avec l'équipe ou la SF qui se sont occupées d'elles. Mais encore faut-il que tout le monde soit partant... Et c'est très dur, je trouve, d'en parler immédiatement après. J'ai eu un suivi à domicile avec mon SF pendant plus d'un mois, et je n'arrivais pas à toucher le moindre mot sur ce qui s'était passé, car c'était beaucoup trop sensible, et que lui semblait ne trouver rien à redire à la façon dont les choses s'étaient déroulées. Ah, j'aimerais tellement pouvoir informer les futures mamans autour de moi, pour qu'elles trouvent les ressources, qu'elles se préparent au mieux... Vive le forum qui offre cette possibilité !