Expérience très marquante d'accouchement

Bonjour à toutes !
Me revoilà après deux moi, avec un superbe bébé dans les bras

Je prendrai peut être plus tard le temps de décrire mon accouchement, mais aujourd'hui je vais juste en faire un bref résumé.
Ma petite June est née par voie basse sans péri, à la maternité où nous avons été très bien accueillis et où j'ai pu accoucher comme je le voulais.
J'ai pu bouger pendant les contractions en salle de travail, me mettre debout, à quatre pattes, sur le côté... Les sages femmes étaient vraiment très compréhensives, et même un peu admiratives de ce premier accouchement sans péri...
Mais je reste avec des questions qui me taraudent... Quelle différence ça fait d'accoucher sous péridurale? Certaines d'entre vous ont-elles expérimenté les deux possibilités ?
Et avec un sentiment persistant... J'ai vraiment peur de devoir accoucher une seconde fois, même si je sais que j'aimerais avoir d'autres enfants... Et je reste convaincue de ne pas vouloir la peri... Mais c'était une expérience vraiment très difficile, rien que d'en parler l'émotion me submerge à nouveau.
Je n'ai vraiment pu commencer à aimer mon bébé, à m'attacher que le lendemain soir après l'accouchement, tellement la douleur vécue m'avait choquée... D'autres ont-elles vécu ça?
C'était vraiment très éprouvant, parce que j'ai eu des contractions deux jours et deux nuits d'affilée, j'ai donc passé plus de 48 heures sans dormir avant de fournir l'effort ultime pour mettre ma petite fille au monde...

C'était très marquant dans les cotes positifs aussi, comme je le disais, j'ai eu ma liberté de mouvements grâce au refus de la péri, et à la fin quand sa petite tête et ses épaules étaient sorties, ma position m'a permis d'attraper bébé sous les bras et de le tirer moi même vers la sortie... Avant de la poser sur moi. Puis quelques minutes après, June a pu prendre sa première tétée. Elle est en parfaite santé. Et je m'en suis sortie sans épisio !

Alors, comment avez-vous donné une place à cet événement si important dans une vie de femme?

Felicitations!!   (et très beau prénom  )

Je comprend tout à fait ton sentiment. J'ai mis mon fils au monde il y a 3 semaines, et c'est sur que la douleur ressentie peut être violente. Moi elle ne m'a pas trop marquée mais j'étais accompagnée de ma sage femme en plateau technique qui m'a vraiment aidée à la gérer, je pense que ça énormément joué (vive les plateaux techniques  ).
J'ai plus été marquée par la mega dechirure, puis la suture qui a été hyper douloureuse (plus que l'accouchement je crois), et qui m'a laissée un drôle de sentiment dans les jours qui ont suivi, jusqu'à ce que j'ai pu en parler avec ma ssage femme et le personnel de la maternité qui voyaient bien que quelque chose n'allait pas!
Moi aussi je me suis dis: je n'arriverais jamais à accoucher de nouveau, c'est tellement dur! Mais ça je me le suis dis pendant 2 jours environ. Là mon petit a 3 semaines et je me dis que dans 2 ou 3 ans je repartirai bien dans l'aventure.

Maintenant quand je repense à mon accouchement j'éprouve beaucoup de fièreté (pour mon petit et moi), et j'évoque les passages difficiles en rigolant (surtout celui de la suture où j'ai incendié et insulté le gyneco pendant qu'il recousait le pauvre)

Je pense que quand la douleur a été mal vécue la clé c'est d'en parler, il faut évacuer. Et ce que tu ressent est tout à fait normal  

Prend soin de toi  

Si ça peut te consoler au niveau de l'attachement de ton bébé, j'ai vécu la même chose.
Un flottement de quelques jours pendant lequel il était là et "à moi" mais sans que je sois attachée à lui et que je l'aime.
Mais pour une raison inverse à toi.
ON m'a imposé une péri non souhaitée, et elle était trop dosée, beaucoup trop.
Je n'ai rien senti, je n'ai pas pu bouger, je n'ai pas eu le choix et j'ai eu une épisio vraiment pas belle (et mal recousue).
D'ailleurs après sa naissance, je disais à tout le monde que je ne voulais plus jamais d'enfant tellement c'était un traumatisme.
Au final, c'est comme si ce bébé je ne l'avais pas mis au monde et qu'il n'était pas le mien.
Je n'arrive pas à faire le lien avec cet autre enfant que j'avais dans mon ventre.
Mon fils on me l'a juste apporté, je n'ai rien à voir avec sa naissance.

Et pourtant, il est mon fils, ce que j'ai de plus précieux, il est tout ce que j'ai. Je l'aime comme je ne savais pas que je pouvais aimer.
Et rassures toi, quelques semaines après sa naissance nous étions à nouveau en rêve d'un second.

Je pense que péridurale ou pas, quand on subi un choc, les choses sont dures, mais la vie est bien faite et on s'en remet vite

A mon avis l'accouchement peut être un tel choc pour la femme que le cerveau met du temps à se reconnecter : la preuve j'appelais mon BB du prénom de son cousin, je me rendais compte que je me trompais mais j'étais trop secouée le 1er jour après mon accouchement (sans péri aussi). J'avais l'impression de passer à côté de tous ces 1er moments.

J'attends mon BB2, avec l'expérience du 1er accouchement je sais qu'il faut que je sois au top de ma forme pour avoir suffisamment d'énergie et d'endurance (tenir dans le temps sans s'épuiser inutilement). Je me prépare physiquement avec la piscine, la sophro (gestion du souffle et du mental aussi), une nourriture saine (sans trop de sel), et de l'homéopathie avant pendant et après. Je m'informe un peu plus sur les pièges à éviter aussi comme aller trop tôt à la maternité et reconnaître ce qui m'a aidé la 1ère fois : les massages de mon mari (indispensables !) et une bouillotte chaude dans le dos.

J'ai souffert pendant l'accouchement mais c'est après pour les tranchées que je n'ai pas du tout géré la douleur et je comprends cette impression de se faire dépasser et de supplier quand ça va s'arrêter. Maintenant je me dis que sur une vie c'est une période douloureuse qui vaut le coup, c'est certain. Même si ça s'inscrit dans notre mémoire corporelle. Par contre qu'est-ce que j'aimerai attraper mon BB à la naissance et ne pas en être séparée cette fois-ci.

Oui une 2ème naissance permet peut-être aussi de vivre les choses autrement.

Je vais pointer au club des accouchements "marquants", je pense que le club est grand  

J'ai vécu un accouchement express, comparé au tien, 4 heures entre la perte des eaux, la première contraction et la délivrance! Et pourtant, je me suis sentie dépassée par tout ça, c'était d'une violence énorme, que je n'ai pas géré du tout. Il faut dire que les SF mettaient en doute le fait que j'étais à dilatation complète, puisque pour un premier, c'était trop rapide... Quand zhom a pris "le" bébé dans les bras, je tremblais de tout mon corps, on m'appuyait sur le ventre pour sortir le placenta, puis on m'a recousu à vif, au motif que j'avais pu accoucher sans péri, donc qu'il n'était pas besoin de m'anesthésier pour recoudre... Je voulais juste m'effacer et mourir, quitter cette souffrance, cette pièce, mon corps...je ne comprenais plus rien. Je me suis raccrochée au sourire de mon homme, à son déferlement d'amour, c'est lui qui a fait le lien entre ce bébé et moi, mais ça a pris du temps.

Plusieurs jours après, j'ai rédigé le récit de cette naissance. Je l'ai relu il y a quelques mois, et je me rends compte que ma perception des évènements a bien bougé, je n'écrirais plus la même chose aujourd'hui. En parler m'a beaucoup aidée, partager tout ça, accepter cette violence et cette souffrance... Tu es sur la bonne voie pour digérer tout ça!  

Pour moi ça a été long et très marquant aussi...

Les contractions avaient commencées le samedi matin à 5h30. On s'est pointé à la mater qu'à 10h30. J'ai été marcher entre deux monitoring mais ça n'avait pas trop bougé. La SF qui était là n'était vraiment pas cool... elle m'a fait très mal en vérifiant mon col. Elle a même essayé de me faire un décollement de membrane sans me prévenir... j'en ai pleuré tellement c'était douloureux (quelle connasse !). C'est une manoeuvre hyper agressive...

Une fois dans la salle d'accouchement elle m'a aussi percé la poche des eaux (encore douloureux...) pour accélérer... tout pour accélérer alors que je supportais bien les contractions... elle était plus pressée que moi et m'a mis sous Ocytocine sans vraiment me dire pourquoi, sans m'expliquer l'utilité... surement pour aller vite, encore ! Heureusement, les SF suivantes étaient au top.

Plus tard on m'a posé la péridurale... ouf, j'ai pu dormir... mais elle n'a pas fait effet longtemps, la douleur est revenue et là c'était insupportable. On m'a remis un tas de doses, replacé la péri au cas ou elle avait bougé mais rien, la douleur était de plus en plus horrible (je ne sentais plus mes jambes mais la douleur, si). Mon homme était obligé de me coller un masque de je ne sais quel gaz sur le visage à chaque contraction pour que je sois dans un état semi léthargique et que j'oublie un peu la douleur. J'étais tellement épuisé que je ronflais entre chaque contractions espacées de 2 minutes.
Inutile de préciser que pendant la poussée j'ai donc absolument tout senti... à ce moment je n'étais carrément plus moi même, j'ai donné tout ce qui me restait de force pour qu'elle sorte le plus vite possible. Je n'ai même pas voulu toucher sa tête quand les SF me l'ont proposé, je voulais juste qu'elle sorte... je le regrette un peu aujourd'hui, mais j'avais trop mal il fallait que ça finisse.

Quand Jade est enfin sortie, le bonheur de l'avoir sur moi n'a pas duré. Le placenta ne sortait pas, les SF ont dû aller chercher plusieurs morceaux. Avec la péri qui ne fonctionnait pas j'ai encore tout senti. Et là, j'ai des flash de ce qui s'est passé mais c'est flou. Je me suis senti partir, ils ont fait sortir Jade et mon mari. J'ai fait une hémorragie de la délivrance, tout a coup, 10 personnes étaient là, la gynéco, d'autres SF... Je me souviens qu'elles n'arrivaient pas à me poser une perf, que ça continuait à "fouiller" dans mon ventre. On m'a envoyé je ne sais quel substence dans le nez pour que j'oublie un peu ce qui se passait en bas, du coup j'ai complètement déliré. Je me souviens les avoir entendu dire qu'elles avaient fait préparer le bloc d'urgence mais heureusement j'en ai pas eu besoin. J'ai aussi était un peu déchiré et j'ai bien entendu senti quand elles m'ont recousu...

Enfin, Jade et mon mari ont pu revenir (je n'ai aucune idée du temps qui est passé pendant tout ça) et on me l'a enfin mis au sein. On est resté plusieurs heures en salle d'accouchement avec des SF qui venaient me contrôler régulièrement en m'appuyant sur le ventre pour vérifier les saignements... On est remonté en chambre seulement vers 8h alors que Jade est arrivée à 3h21.
J'étais donc épuisée, le babyblues est vite apparu... Je m'occupais de ma fille par automatisme. Je l'éloignais de moi la nuit (je mettais la couveuse un peu plus loin) car je n'arrivais pas à dormir en entendant ses bruits.

J'ai eu la fameuse péri, je voulais l'avoir... du coup, je ne m'attendais pas à souffrir autant, je ne mettais pas préparé à cela. Franchement, sur la table d'accouchement, si on m'avait dit "bon il faut une césarienne" j'aurais dit amen... J'en pouvais juste plus. On nous dit rarement à quel point c'est éprouvant, finalement on n'est jamais assez préparé à cette étape...

Une chose est sure, pour le 2ème (oui moi aussi je hurlais que je n'accoucherai pas une 2ème fois le jour j !) je prendrai plus mon accouchement en mains. Je ne ferai pas aveuglément confiance au personnel médical...

Félicitations! Et effectivement très beau prénom, très doux!  
Je n'ai pas eu de problème d'attachement avec ma fille (même si j'étais sonnée les deux premières heures, je la sentais contre moi sans avoir vu son visage, j'ai adoré cette transition entre nous...), en revanche je suis sortie sonnée aussi de mon accouchement:
J'ai eu mal, mais pour le coup moi ça a été très vite (déclenchée à midi, naissance à 15h30!), et j'ai été dans un état second qui fait que je ne me souviens plus de la douleur (dès le soir même c'était le cas). J'ai énormément crié, et ça m'a beaucoup marqué; crié que je n'y arriverais pas, me perdant dans la douleur sans penser à ce que je devais faire: faire naître ma fille. J'ai été choquée d'avoir un éclair à un moment, alors que son cœur souffrait depuis une bonne heure, que j'avais eu les forceps, que quatre personnes etaient rentrees dans la salle parce que ca commencait à etre dangereux, un éclair de "mais ma pauvre qu'est ce que tu fous à hurler comme une brebis qu'on égorge alors que ta fille souffre et que si tu n'oublies pas très vite ta trouille et ta douleur et bien ta fille va mourir". J'en ai encore les larmes aux yeux... (Là je peux vous dire que j'ai poussé comme une folle et que Zoé a jailli!)
Je suis donc sortie choquée, avec l'impression d'avoir mal fait, d'avoir été une mauvaise mère. Et c'est la parole avec les personnes présentes qui m'a apaisée et aidé à inscrire cette naissance qui n'était pas ce que j'avais imaginé dans mon histoire, à la trouver belle: d'abord m'a sage femme, auprès de qui je m'excusais d'avoir tant crié pendant qu'elle me lavait, et qui m'a dit que non, que c'était une magnifique naissance. Ensuite mon mari, qui du soir à aujourd'hui ne cesse de me répéter combien j'ai été forte et cette naissance magnifique (j'avais super peur de l'avoir choqué!). Et aussi dr petrof, qui m'a aidée à avoir l'éclair de lucidité en question en posant sa main sur mon ventre et me berçant alors que j'avais perdu pieds, revenue me voir le lendemain pour reparler de la naissance, de mon vécu, me dire combien il était important d'en parler, avec ma fille aussi, combien la médecin qui m'avait engueulée de pas avoir pris la péri avait en fait eu peur et n'avait pas à me reprocher ce choix...
Voilà, je crois que nous devons accepter que la naissance ne se soit pas passée comme dans nos rêves depuis petites filles, que nous ayons réagi autrement que nous pensions, que la douleur est tellement inimaginable (même si on la ressent toutes différemment..) qu'elle nous submerge.
Au final ça a été pour moi une grande leçon de confiance envers mon corps, qui a su faire seul ce que ma tete ne pouvait plus penser...
En tout cas tu as bien fait d'ouvrir ce fil de discussion qui nous concerne toutes  

L'attachement s'est réellement fait entre ma fille et moi à 2 mois. ce fut un coup de foudre, pendant une tétée. Je l'a regardais avec bienveillance ... elle a lâché le sein pour me faire un sourire    
L'attachement fusionnel s'est vraiment fait ce jour là.
Les 6 premiers mois nous nous sommes dis : plus jaaaaaaaaaaaaaaaamais!
Puis mon homme a donné son feu vert, mais je n'ai pas encore digérer l'après naissance.
(charcutée sans anesthésie 4h après la pose de la rachi anesthésie (qui est prévue pour durer 2h) , je suis repassée au bloc sous anesthésie générale parce que je me vidais de mon sang. J'ai refusé la transfusion, j'ai donc eu une perfu à chaque bras, un drain et une sonde urinaire...ce qui n'aide pas à prendre son enfant dans ses bras. J'ai pu marcher normalement 15 jours après)
Le premier anniversaire nous bouleverse souvent, pour son tout petit, mais aussi par rapport à nous. Dans mon cas il m'a beaucoup apaisé.
Notre famille n'est pas complète, je sens qu'il y aura un deuxième...je travaille sur moi pour pouvoir lui laisser de la place un jour.

Pour moi aussi ça a été très dur! (et je me rend compte en vous lisant que ce n'est d'ailleurs pas encore digéré...)
Je ne voulais pas de péri ni accoucher sur le dos... et puis après 24h de travail qui n'avancait pas je l'ai eu. Répis de quelques heures puis... la douleur, vraiment! a hurler sur tout le monde (même sur mon homme qui ne m'avait pas laché depuis le début...  ), en colère de souffrir avec péri alors que, n'en voulant pas, je l'avais prise pour ne plus souffrir justement!

J'avais mal, physiquement et moralement et j'avais une trouille bleue de na pas réussir a aimer celui ou celle que j'allais mettre au monde!!!
Quand on l'a posé sur moi c'était du soulagement, que ça s'arrete enfin! Je n'ai pas ressenti de bonheur immense face à cette petite fille. Ma joie était de voir celle de son papa, tout ému et au comble du bonheur.

Il m'a fallu 2 mois également pour que cet espèce d'amour inconditionnel me submerge (et ne me quitte plus      ).

Un jour il y en aura un autre, l'expérience me fera faire des choix différents, je n'idéaliserais plus mon accouchement comme j'ai pu le faire, mais je pense que ça restera une expérience toute aussi marquante!