Bébé Nature, la naissance respectée
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 De la maltraitance médicale...

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julyff
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julyff


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MessageSujet: De la maltraitance médicale...   De la maltraitance médicale... EmptyVen 28 Mar 2014 - 19:44

Je partage ce témoignage qui me rappelle ce qu'on a vécu lors de ma premiere fausse couche (version avec les tout jeunes étudiants en prime pour nous)
http://m.rue89.com/#/news/251043
J'en profite, je vous partage un texte écrit enceinte de Zoé lors d'une discussion avec Martin Winckler(je le relirai plus tard, je n'ai pas le temps là. Je me réservé le droit d'éditer hein  content050 

"Jeune femme militante (des droits de l'Homme bien plus que "féministe", bien que la cause des femmes me turlupine depuis quelques mois, au fil des expériences médicales comme professionnelles), esprit critique, je n'avais pourtant jusqu'à récemment jamais envisagé de remettre en cause le sacro-saint corps médical. Ce dernier disposait du savoir sur les mystères du corps humain et faisait ainsi nécessairement ce qui est "bon" pour le patient - point barre.

Et puis je vous ai lu Monsieur Winckler (je me souviens notamment de ma dernière illumination en lisant le Chœur des femmes "mais c'est vrai dis-donc, pourquoi devoir être entièrement nue pour un frotti et se voir tripoter l'intérieur et l'exterieur sans crier gare"), et rencontré mon philosophe de mari, fils de médecin questionnant les pratiques médicales, l'éthique de la prise en charge des patients. Et puis, surtout, nous avons depuis plus de deux ans entrepris de faire un enfant, avec quelques mésaventures à la clé nous ayant mis dans une position de "mineurs" face au corps médical, nourrissant notre réflexion.

Ces déambulations nous ont fait réfléchir ensemble aux contradictions entre discours et pratique du soin, et en particulier sur la "femme, le couple et le médecin", pour constater avec colère (et sidération parfois) que les plaidoyers sur l'émancipation, notamment des femmes, étaient trop souvent galvaudés, utilisés parfois pour justifier les pratiques les plus asservissantes.
(Ce texte pourrait bien entendu être augmenté pour causer médecine et émancipation de l'Homme en général, tant notre système de santé s'engage sur une pente dangereuse à cet égard).

Premier choc: "monsieur, taisez-vous".
Alors là, les bras nous tombent! Euphorie de futurs parents lorsqu'une fausse couche nous est annoncée. Les médecins de l'hôpital sont complètement terrorisés par la présence de mon conjoint, par le fait que je souhaite qu'il reste avec moi lors des examens. stupeur, d'autant plus grande que nous n'avons pas face à nous (la consultation devient "face à face") des praticiens "vieille génération", non non, seulement des femmes, jeunes.
cet enfant, c'est notre projet de couple, même si mon corps en est le réceptacle! Bon sang, on ne se battrait pas depuis 50 ans pour l'égalité dans cette affaire?!?! le discours dominant n'irait-il pas dans le sens "messieurs, arrêtez de laisser madame se débrouiller seule entre couches et biberons"?!?! Expérience répétée régulièrement depuis, la dernière fois il y a quelques mois dans un flambant neuf service de maternite de la banlieue parisienne, pour une échographie et un examen de contrôle: pas de place pour le père dans la salle d'écho (relégué dans un coin de l'immense pièce, duquel il ne peut ni voir l'écran ni entendre les commentaire chuchotés par le médecin! la modernité est fascinante...) et pas de place pour ses questions à lui lors de la consultation: je pleure, j'ai peur d'une nouvelle fausse couche, mon mari pose les bonnes questions, celles que je me poserai une heure après, lorsque nous serons seuls chez nous, sitôt le choc passé, et bien non, la gynéco -jeune femme, une fois n'est pas coutume- ne lui répond pas, ne le regarde pas (ou avec un regard en coin genre "pfff monsieur, franchement, qu'est-ce que vous y comprenez à tout ça?"), vaguement elle développe un peu, pour moi seulement, ses explications.
La femme est le pire ennemi de la femme.

deuxieme choc: je suis une poupée entre leurs mains.
première fausse couche toujours, dans un hôpital parisien, service des urgences, en pré-opératoire: trois osculations, successives, répétitives. Une interminable heure nue (même pas eu droit à la fameuse blouse d'hôpital qui vous découvre les fesses en moins de deux). l'interne seule, d'abord, terrorisée par la fausse couche et mes pleurs, me tripote les seins (alors là j'aimerais savoir pourquoi il faut me tater la poitrine en vue d'une aspiration. passons). Une deuxième interne arrive, un peu plus expérimentée, repose les mêmes questions, demande à ce que mon mari sorte (nous refusons); vas-y que je te retripote les seins, te braque un spot entre les jambes et regarde là-dedans, sous le regard toujours médusé de la première (elle nous fait presque de la peine, elle a notre âge et la réalité de son futur job semble la laisser coi!). Et là la grande chef arrive, redemande à mon mari de sortir, refus de nouveau, est un peu gênée mais bon, éteint la lumière mais braque de nouveau son spot entre mes jambes (jamais aimé être sous les projecteurs moi!). moi nue, mon mari à côté (nous avons été bien inspirés d'imposer sa présence, seule chaleur rassurante dans cet univers froid), trois nanas en train de me regarder l'intérieur comme si j'étais une poupée. Pas de dialogue. Humiliation. Détestation du corps et du corps médical.
Dans le cadre de mon travail, j'ai pu discuter avec le personnel d'une usine à bebe parisienne toute-belle-toute-neuve (et publique s'il-vous-plait!) m'expliquant qu'ils ne peuvent plus suivre les femmes correctement faute de moyens: on fait des péridurales pour s'occuper moins des mamans et pouvoir choisir le moment de l'expulsion (quite à les instrumentaliser, faisant fi des suites de couches difficiles, physiquement et psychologiquement), on répond aux sollicitations par téléphone car les chambres sont trop nombreuses et le personnel réduit, on n'assure plus de préparation à l'accouchement, et j'en passe et des meilleures.

Et pour compléter cette cure de jouvence (pour l'esprit critique, enrichissons-nous de chaque expérience aussi désagréable fut-elle!), un manque d'empathie à vous faire pâlir - remarquez, quand on s'évertue à fuir le dialogue, il est compliqué de développer une quelconque compassion avec son patient. Sauf que, c'est violent cette affaire: "bon une fausse couche c'est rien hein, ça arrive tous les jours faut pas faire une fixette"; 30 minutes de salle d'attente avec une jeune maman et son nouveau-né face à nous; s'entendre dire un bon paquet de conneries (passez moi l'expression) du genre "ah vous avez les seins gonflés, bah normal vous êtes enceinte hein, même si l'embryon est mort" (Bien bien); l'opération, le réveil avec face à moi une maman qu'on lave après son accouchement; la journée dans le service maternite (les ivg et les fausses couches face aux pleurs des nouveaux-nés et aux yeux brillants de bonheur de leurs heureux parents); l'angoisse lors de la grossesse actuelle, qui ne sera écoutée que par notre gynéco (ouf! Enfin quelqu'un qui a de l'empathie, qui est presque aussi soulagée que nous lorsque le petit cœur bat à L'Echo! Rendons hommage à ceux qui redonnent confiance), face à un corps médical, notamment à l'hôpital, qui n'entend pas, lui qui s'enferme (est enfermé?) dans la technique.

Aujourd'hui la naissance du petit tant attendu approche. Forts de ces expériences, nous avons cherché très longuement pour trouver un lieu de naissance nous permettant d'envisager sereinement ce moment si important dans une vie, pour l'intégrité de mon corps, pour la place de mon mari, pour l'écoute et le dialogue, la confiance au-delà de la seule sécurité.

Alors nous avons choisi de nous lancer dans un truc un peu différent, une "maison de naissance" (abus de langage, ces structures n'étant pas autorisées dans notre contrée si progressiste et humaniste) - Pour être suivis par une seule sage femme avec que nous apprenons à connaître pendant toute la grossesse (qui d'ailleurs, clin d'œil au Chœur des femmes, demande l'autorisation avant de poser sa main sur mon ventre ou de vérifier mon col), pour que le futur papa ait toute sa place (celle qu'il veut prendre), pour qu'on ne m'impose pas des gestes médicaux reconnus comme inutiles pour les situations sans complication par les autorités sanitaires (perf, episio, sonde urinaire et j'en passe et des plus flippantes encore), pour ne pas avoir l'impression d'être mutilée mais plutôt d'être accompagnée dans cette naissance (je veux bien finir avec cette fichue episio, mais en en ayant discuté avec le praticien, pour le bon déroulement de l'aventure, pas pour son confort à lui).
Pour nous, être suivis dans cet établissement militant est une chance en plus d'être une évidence. Mais en discutant autour de nous, certaines réflexions, notamment de femmes (jeunes) se réclamant du féminisme, m'ont beaucoup interrogée: c'est que dans une maison de naissance ma bonne dame, on n'a pas le beurre et laŕgent du beurre: pas de péridurale. Et là, réponse atterrée : " les femmes se battent depuis des dizaines d'années pour s'émanciper, ne plus enfanter dans la douleur, et toi tu oses aller dans un lieu où tu seras obligée d'accoucher à l'ancienne", "on te pensait pas reac", "et pourquoi pas accoucher dans le bois"....
Et pour couper court, "alors vous, vous pouvez pas faire comme tout le monde et accepter que ça se passe comme ça, sous le contrôle (le commandement?) de la technique, c'est un mauvais moment à passer mais bon c'est le prix à payer pour donner la vie en femme moderne".

Ce décalage entre les pratiques en obstétrique et le discours émancipateur m'effraie. Nous sommes complément mystifiés par un certain discours médical, qui s'avère être en fait celui de la rentabilité et de l'uniformité libérales. Nous n'arrivons pas à questionner collectivement la pratique médicale (discuter n'empêchant pas de reconnaître le savoir et le savoir-faire des médecins, ni bien entendu l'apport de la technique que je suis bien heureuse d'avoir au-dessus de la maison de naissance en question en cas de pépin). Nous posons de grands principes pour justifier finalement notre soumission à ce système de santé. On fonce tête baissée vers les maternités comme celles évoquées plus haut (dont je ne blâme pas le personnel, malade de devoir prendre en charge d'une façon odieuse trop de patients...), neuves, pleines de techniques et de "sécurité", sûrs de pouvoir être accompagnés au mieux, sans s'interroger pour savoir si l'émancipation tant louée passe vraiment par une naissance sans papa (impuissant spectateur dans le coin qui lui est réservé) à la force du forceps, palliant à l'absence de poussée suffisante à cause d'une péridurale trop dosée ou répondant à la nécessité de faire naître cet enfant entre deux autres, à la chaîne.

Alors oui, je préfèrerais "ne pas avoir mal" et pouvoir me dire que si je suis moins gaillarde qu'espéré devant la montagne à gravir je pourrai bénéficier de la piqure bienfaitrice, oui je préférerais accoucher dans la maternité du coin plutôt que de me farcir les transports à chaque consultations, non je n'ai pas envie d'incarner la mère bio-nature-ecoflex qui allaite bebe pendant deux ans, mais j'ai envie de choisir, besoin de discuter, de ne pas être une "poupée entre leurs mains" au moment où je donne la vie, besoin d'avoir mon mec à mes côtés qui sent qu'il a sa place (et peut tourner la tete sans jugement) et je dois donc prendre à mon tour mon bâton de pèlerin pour l'émancipation, de la femme, de l'Homme.
Certains combats n'ont pas de fin. "
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mimikief
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MessageSujet: Re: De la maltraitance médicale...   De la maltraitance médicale... EmptyVen 28 Mar 2014 - 20:22

pfff  pascontent061  quel triste constat...

je n'ai pas le coeur à raconter, mais j'ai vécu des choses similaires lors de mon ivg ( en rajoutant le jugement, le mépris...) et c'est juste inadmissible...  pascontent166 


 0059_G 
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julyff
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julyff


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MessageSujet: Re: De la maltraitance médicale...   De la maltraitance médicale... EmptyVen 28 Mar 2014 - 20:55

Merci Mimikief  0059_G 
J'imagine que pour une IVG l'accueil est encore plus "reservé"... C'est désespérant...
(Bon j'edite pas apres relecture rapide. C'était sorti du cœur.)
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museuse
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MessageSujet: Re: De la maltraitance médicale...   De la maltraitance médicale... EmptySam 29 Mar 2014 - 0:55

Très joli texte, triste malheureusement.. mais bien réel.
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mimi
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MessageSujet: Re: De la maltraitance médicale...   De la maltraitance médicale... EmptySam 29 Mar 2014 - 18:26

J'ai lu ton texte, il y a tant à dire, tant à ressentir. Je viendrai le relire plus tard quand mon loulou ne fera plus de trampoline sur mes genoux.
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MessageSujet: Re: De la maltraitance médicale...   De la maltraitance médicale... Empty

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