Confiance et intuition

J'ai hésité à poster ici vu que je n'ai pas accouché à la maison mais c'est pour parler d'un ressenti qu'on doit plutôt avoir à la maison qu'à l'hôpital car je crois qu'il faut vraiment être dans sa bulle pour ça...
Après cette obscure introduction, je m'explique.
Quand je raconte mon accouchement et le fait d'être arrivé à la maternité au dernier moment, on me dit que j'ai eu quand même beaucoup de chance qu'il n'y ait pas eu de problème.
Quand je dis que je savais que je n'accoucherais pas dans la voiture, ils ne comprennent pas.
Quand je dis que je sentais qu'il n'arriverait rien à mon bébé, on me répond qu'on ne peut pas savoir à l'avance...
C'est vrai qu'on ne peut pas savoir à l'avance... pourtant, je le sentais très profondément.
Sacha ne bougeait pas beaucoup pendant l'accouchement, et pourtant, je savais qu'il allait bien... je n'avais même pas peur d'accoucher seule, je sentais que si on laissait nos 2 corps tranquilles tout se passerait bien...
Est-ce que pendant la naissance de vos enfants, vous aviez ce genre de ressenti, cette sérénité et cette confiance ?
J'ai l'impression que ça dépasse la plupart des gens mais que c'est évident quand on vit une naissance libre...

j'ai accouché à l'hôpital mais dans des conditions particulières puisque j'étais en hollande et j'ai ressenti la même chose que toi ! le moniteur qui vérifiait les battements du coeur de nathan ne fonctionnait pas. Gégé était paniqué et pourtant moi j'étais hyper zen... tout le long j'ai été connecté au bébé et je savais qu'il allait bien que tout se passait pour le mieux ... c'est un état presque de transe à mon sens, un truc inexplicable qui comme tu le dis ne peut etre compris par tout le monde !

pendant tout l'accouchement, et j'ai eu du temps, ein isa? , je ne me susi jamais dit que Tomy pouvait avoir un probleme. JE n'ai pas craint du tout pour lui, jamais...
J'ai senti qu'il arrivait, j'ai poussé, sans aucune peur...

Peu de futures mères sont ainsi connectées à leur enfant et prennent le temps ou ont l'envie de ressentir en toute plénitude cette symbiose avec celui-ci, d'écouter leur corps, un corps fait pour enfanter, très capable de faire en sorte que tout se passe sereinement...tout est tellement médicalement, cadré maintenant que les femmes ont peur de ce qui se passe dans leur corps et ne lui font pas/plus confiance, et c'est à ce moment là, souvent que quelque chose dérape...

Oh que oui je vois ce que tu veux dire ! Quand la doc m'a dit il faut déclencher dans les 24 à 48 h je me disais que c'était pas le moment, que ma puce allait bien et qu'il y avait assez de liquide (malgré ce que l'écho soi-disant montrait)
Quand on a passé 3jours à tenter de déclencher naturellement à la MDN, je n'arrétais pas de dire que ce n'était pas l'heure... La suite m'a donné raison, une seconde écho avec un autre doc a montré qu'il y avait assez de liquide et que ce n'était pas le moment d'accoucher !!!On m'a renvoyé chez moi...
Quand j'ai eu mes contractions la nuit même, ma sage-femme me disait d'attendre avant de venir, mais là je savais que c'était enfin l'heure...
A la fin ma sage-femme m'a dit de toujours suivre mon intuition, puisqu'apparemment elle était bonne (mais alors pourquoi personne ne m'écoutait ???)
En tout cas maintenant je marche beaucoup au feeling dans ma maternité...;)

Élisa&Dine a écrit:

mais alors pourquoi personne ne m'écoutait ???

Parce que malheureusement, dans nos beaux pays industrialisés et surmédicalisés, on ne voit que rarement des femmes sachant assez écouter leur corps pour le respecter...et ayant assez de volonté pour le faire respecter par les autres

Ca me fait rêver ce que vous dites...
Il y a bcp de travail pour moi avant de faire confiance à mon corps et à mon ressenti

A vrai dire, quand j'y repense, je crois que je n'ai pas du tout réfléchi à tout ça pdt l'accouchement. J'avais choisi l'AAD en toute confiance et j'étais sereine, j'avais vraiment confiance en ma SF mais je n'ai pas vraiment pensé pdt l'acc aux éventuels problèmes, j'étais vraiment dans ma bulle...

Mais comme tu dis, la plupart des gens me prennent pour une extra-terrestre qd je raconte ça!

Laure a écrit:

Ca me fait rêver ce que vous dites...
Il y a bcp de travail pour moi avant de faire confiance à mon corps et à mon ressenti

Je pense que c'est très dur dans notre société cartésienne de faire confiance ainsi. Je pense que ça fait appel à un ressenti très primaire - voir primate - et à un ressenti qui va au delà du corps purement biologique... deux aspects que nous n'acceptons pas vraiment.
Je sais que depuis le début de ma grossesse, je sentais que mon bébé était bien et que je n'aurais aucun mal à le mettre au monde, mais je n'arrivais pas à m'écouter. Je ne voulais pas avoir trop confiance en moi (et en lui)... Ce n'est qu'en fin de grossesse que j'ai trouvé une forme de sérénité.

Personnellement, je n'ai jamais pu envisager à un seul instant de mes 2 précédentes grossesses que tout pourrait bien se passer...

Bon, Pauline est née à 35 SA...
Mais pour Camille, née à J-2, je suis arrivée souriante à la mat, à 3 cm de dilatation, et je me suis retrouvée quelques heures plus tard, pleurant parce que la péri n'avait marché que d'un côté, que je ne gérais rien du tout, que personne ne me disait rien... La SF dit tout d'un coup à sa collègue, "bon faut appeler le gynéco maintenant, faut plus trainer", et là je hurle "quoi?? il faut faire une césarienne c'est ça ?..." Persuadée que le travail n'avait pas avancé, qu'il y avait un problème, que quand elles me disaient "c'est bien, faut continuer comme ça" c'était juste pour me rassurer et qu'en fait ça n'allait pas du tout...
Elles ont été très surprises, et m'ont dit "ben non, le bébé va naitre, là..."

C'est pour ça que cette fois, je veux que ça se passe autrement, et j'espère savoir trouver en moi les ressources nécessaires, en m'entourant de personnes de confiance...

Laure ce que tu ecris me renvoit a la naissance de Noah. Je voulais avoir une naissance la plus naturelle possible et je comptais sur l'aide de la SF qui serait la. Manque de bol ce jour la ou cette nuit la on etait constamment 5 femmes a accoucher en meme temps pour 2 SF de garde. Moyennant quoi on a passe beaucoup de temps seuls avec mon homme et ca m'a fait paniquer et je n'ai pas reussi a rentrer dans la bulle dont beaucoup parlent.

Pendant longtemps je me suis dit que si une SF ou autre personne competente et comprehensive avait ete la a cote de moi ca aurait ete different et c'est peut etre vrai. Mais apres je lis des recits d'AAD ou d'ANA ou les femmes ont trouve cette confiance en elles memes et je me dis que je ne me suis pas assez faite confiance, que le fait d'etre seule aurait pu etre une chance mais ca ne m'est pas du tout apparu comme ca sur le moment. Je suis partie en fait un peu fataliste et je sais maintenant que lorsque BB2 pointera son nez il faudra que je bosse la dessus.

En fait je me rends compte que j'ai du mal a clarifier mes pensees. Je suis sure que si on trouve des personnes en qui on a confiance alors c'est clair que ca cree de bonnes conditions pour avoir confiance en soi aussi et c'est pour ca que pour une future grossesse je voudrais m'entourer d'une doula mais je pense que je dois aussi faire un travail sur moi meme sur ce sujet en fait et pas simplement attendre que les choses se passent.

Si l'intuition féminine existe, elle existe au moins pour cela.
Je ne suis pas d'une nature très à l'écoute de mon corps : je ne connais pas mes cycles, ne les repère pas, je me rends compte après mon mari que je suis enceinte, etc. Bref, la connaissance de mon corps n'est pas mon fort.
Mais, alors, quand il s'agit de la naissance de mon bébé, alors là, oui ! Je lui parle intérieurement, j'essaie de vivre l'événement avec lui, selon sa personnalité et son temps. C'est évident !
Et toutes les SF et les médecins du monde ne pourront jamais rien contre ça !
(Laure, je ne dis pas cela pour toi, mais je crois que les médecins sont formés avec cette peur du risque et cette idée que le pire peut toujours arriver et qu'ils sont les mieux placés pour le prévenir...)

Gaëlle-Marie a écrit:

(Laure, je ne dis pas cela pour toi, mais je crois que les médecins sont formés avec cette peur du risque et cette idée que le pire peut toujours arriver et qu'ils sont les mieux placés pour le prévenir...)

Gaëlle je suis carrément d'accord avec toi....

En France un accouchement est considéré comme un évènement potentiellement mortel jusqu'à preuve du contraire (i.e. jusqu'après la naissance de l'enfant, quand on aura écarté toute pathologie possible), alors que c'est un évènement naturel où parfois il y a des problèmes (selon l'OMS, seul 15% à 20% des accouchements sont "à problème", donc pour lesquels il doit y avoir une intervention; on pourrait "s'amuser" à comparer avec, par exemple, le 70% du taux d'épisiotomie... ou autre....)

Bisous!

Pour Justin je n'étais pas du tout en connexion avec mon corps donc j'ai très mal géré.
Par contre pour Heloïse je n'ai pas eu le choix! J'ai eu un sentiment de panique à cause de la rapidité mais sinon je me suis sentie complètement en accord avec moi même. C'était une sensation incroyable!
Et quand je dis que j'aimerais avoir un 3ème enfant pour revivre ça (et non la grossesse que je n'aime pas trop), on me prend pour une débile

Happy Girl a écrit:

mais je pense que je dois aussi faire un travail sur moi meme sur ce sujet en fait et pas simplement attendre que les choses se passent.

pareil

j'étais toute contente d'avoir trouvé une sage femme "avec plateau technique", je me disais que ça allait être super, que ça allait bien se passer: "elle allait m'aider"...
et puis en lisant des récits d'accouchement, j'ai focalisé sur la douleur (j'ai quand même eu des péri les 2 fois même si ça a pas super bien marché la 2e), et j'ai réalisé que quoi qu'il arrive, c'est pas la SF qui la ferait sortir, la petiote, mais c'est moi toute seule...
je suis sûre que j'y arriverais, mais je ressens fort ce besoin de me "préparer" (je ne sais pas si c'est vraiment possible, m'enfin...)
donc je vois ma sophro vendredi

Citation :

je crois que les médecins sont formés avec cette peur du risque et cette idée que le pire peut toujours arriver

c'est exact, et je pense que c'est en partie pour ça que j'ai du mal à envisager que tout va bien aller...