Fin de mon aventure lactée

Coucou les filles !
Ça fait longtemps que je n'ai pas posté par ici, et j'ai eu besoin de venir poser quelques mots. Parce qu'il n'y a qu'ici que je peux le faire, parce qu'il n'y a qu'ici que je me sentirais pleinement entendue et comprise.

Mon bébé koala a fêté ses 3 ans le mois dernier. Déjà ! Toujours allaité, ça faisait néanmoins quelques mois que les tétées ne se passaient pas très bien. Au bout d'un moment, ça commençait à devenir douloureux pour moi (j'ai lu je ne sais plus où qu'en fait, passé 2 ans, la succion se modifiait chez le bambin, et qu'il était fréquent que les tétées deviennent douloureuses). Forcément, quand ça commençait à devenir trop difficile pour moi, j'interrompais les tétées, et forcément, A. le prenait très mal (je sais bien qu'apprendre à gérer la frustration chez un tout petit relève quasiment de l'impossible). Bref, en fin d'année dernière, je commençais à envisager sérieusement d'amorcer un sevrage, le cœur brisé, puisque je rêvais d'un second sevrage naturel, et j'ai un peu forcé pour supprimer la tétée du matin. À ce moment là, pour mieux accepter cette fin d'allaitement, je me suis fait faire une perle de lait maternel.

Et puis, les choses se sont arrangées, pour notre plus grand bonheur. A. était plus à l'écoute : il arrêtait de lui-même de téter dès qu'il sentait que je commençais à me tendre, et il se posait dans mes bras pour un long long câlin. Je trouvais ça super qu'il écoute mes signaux et que nous trouvions une nouvelle harmonie.
Et puis au début du mois mars, nous sommes partis 3 jours dans la famille. 3 jours durant lesquels A. a complètement oublié de téter (alors qu'à la maison, c'était très ritualisé : une tétée avant la sieste, une tétée avant le coucher du soir), alors je ne le lui ai pas rappelé. Je me suis dit que c'était dommage puisqu'on avait trouvé un nouveau fonctionnement qui nous convienne, mais que mon devoir avant tout est de l'accompagner dans ses apprentissages, et que s'il ne pensait pas à téter, c'est qu'il franchissait un nouveau cap. D'autant plus que A n'a pas envie de grandir, il aime avoir la place du petit.

De retour à la maison, retour des habitudes, les tétées ont repris. Mais finie, notre petite organisation respectueuse de chacun. De frustration, quand je devais stopper la tétée, A. me mettait des coups, ce n'était pas une simple colère, je lisais une haine que je n'avais jamais vue dans ses yeux, et purée, c'est ça qui fait le plus mal. J'ai essayé de continuer, pour voir si avec le temps, les choses se calmeraient, mais en une semaine de temps, il n'y a eu aucune évolution. Alors j'ai forcé le sevrage, car c'était plus possible pour moi dans ces conditions.
Je rêvais d'un allaitement long qui se terminerait bien. Un peu comme pour T., mais T. s'est sevré seul à 2 ans parce que j'étais enceinte. Là, j'avais envie qu'on prenne notre temps, car A. est le petit dernier. Ça me brise le cœur de me dire que plus jamais je ne connaîtrais ça. Et finalement, je me dis que c'est peut être aussi de ma faute si A. refuse de grandir. Il doit sentir que malgré moi je m'accroche encore un peu à mes envies de petit bébé.
C'est une dure période de deuil pour moi, en ce moment. Je fais le deuil de ma grand-mère, de mon allaitement, et des bébés que je n'aurais plus. J'ai deux petits garçons magnifiques et c'est une nouvelle page qui se tourne, de nouveaux grands bonheurs à venir, mais n'empêche que ça me rend triste.
Mais ça fait du bien aussi de venir poser ces mots.
Merci de m'avoir lue.

Je t'ai lue et je sens l'émotion jusque là.
Pensées de toutes ces choses à traverser, et tu as bien fait de les poser ici.
<3

Juste des câlins parce que je t'ai lue et que je ne peux pas repartir comme ça... Ça semble difficile comme période en effet!
(Et le regard qui fait si mal, je le connais aussi, et tu viens de m'en faire prendre conscience, ça va me faire avancer dans mes réflexions et peut-être plus... )

Je passe par ici et je te laisse un petit message car j'ai l'impression que tu as besoin de soutien pour traverser cette nouvelle étape dans votre relation avec ton fils. Il aura été allaité 3 ans... 3 ans en France ou en Belgique c'est énorme quand on sait que la plupart des mamans allaitantes arrêtent au bout de 3 à 6 mois! Pendant 3 ans tu lui auras donné le meilleur pour lui et vous avez certainement passé un grand nombre de moments complices et câlins. Tu pourras lui raconter plus tard qu'il a tété pendant 3 années et je crois que c'est un joli cadeau pour lui!

Maintenant, je lis aussi ta déception de ne pas être arrivée au sevrage naturel, mais il faut aussi pouvoir s'écouter et se respecter et si vraiment les tétées n'étaient plus possibles pour toi alors c'est sans doute qu'il était temps de passer à autre chose. J'espère en tout cas que le sevrage permet à ton loulou de revenir à un état plus serein et qu'il n'est plus trop agressif avec toi et surtout que vous gardez une bonne relation. J'avoue que mon fils a 2 ans et demi et n'est pas décidé à se sevrer (pourtant je suis enceinte de 6 mois révolu) et que j'ai peur que le jour où on amorce le sevrage (naturel ou non), il y ai une rupture ou un changement dans notre relation...

Ça raisonne ici parce que j'ai vécu un peu pareil avec M. qui s'est sevré tout seul à deux ans, j'étais enceinte. Et pour T. je pensais aller sur un sevrage naturel aussi, et j'ai du amorcer le sevrage, la relation n'était plus bonne, T. exigeait téter quand il voulait sans entendre mon ressenti. Et anémie en fer pour moi.

Merci pour vos messages, les filles. Vous avez toujours les bons mots. Entre mon homme qui a un peu de mal à comprendre mon ressenti pour ce sevrage (c'est vrai que ça fait 3 ans, et que c'est long par rapport à la moyenne), et mon entourage qui ne sait même pas qu'A. était toujours allaité, c'est pas évident de trouver du soutien.

Cerisia, les premiers jours où j'ai forcé le sevrage, mon tout petit l'a mal vécu, mais il n'a pas été aussi violent que lors de ses moments de frustrations. C'est aussi ce qui m'a confortée dans le sevrage. Finalement, c'était plus dur à vivre en allaitant qu'en refusant une tétée. Il m'a boudée ensuite quelques jours au moment de le coucher pour la sieste, il voulait que ce soit son papa qui le mette au lit. Là, ça fait 2 ou 3 jours que ça se passe bien et qu'il accepte un simple mais gros câlin de ma part. En fait, pour la sieste, il avait l'habitude de s'endormir dans mes bras après avoir tété, et maintenant il se contente de s'endormir dans mes bras sans téter… mais j'espère ne pas parler trop vite, et que tout continuera à bien se passer. En tout cas, je n'ai pas l'impression que ça affecte vraiment notre relation au quotidien et c'est déjà bien (finalement, c'est peut être moi qui vis le plus mal le sevrage).
Mon petit A. traverse aussi une période pas forcément facile. Il grandit alors qu'il n'en a pas envie, et on est en plein dans l'apprentissage de la propreté. Ça m'embête que le sevrage arrive en plein dedans, ça fait beaucoup de choses. Mais bref…

La Galineta, je compatis, c'est difficile quand le sevrage ne ressemble pas à ce qu'on espérait. Si ta santé en pâtissait tout comme votre relation, tu as pris une bonne décision. J'espère que ta relation avec T. s'est améliorée depuis.

Abeille, merci pour les câlins

C'est une période difficile que tu traverses, plein de câlins
C'est effectivement un deuil de sortir de cette période de la toute petite enfance... Tu as tant partagé avec ton petit pendant ces trois ans, ce sont des moments précieux pour sa construction et celle de votre relation...
J'y pense déjà souvent, voyant Zoé grandir, de ce jour où je sortirai aussi de cette période: on adore les voir grandir, et en même temps quand on s'épanouit dans la relation avec les tout petits ces étapes sont difficiles (début mars ses 5ans m'ont mis un coup, moi qui la voit encore comme mon bébé...). J'y pense désormais avec ce bébé 2 qui devrait arriver bientôt, car on aimerait 3 enfants mais sans certitude...
Bref, je comprends que ce soit un deuil difficile à vivre et je t'envoie plein de pensées

Pas évident au milieu de ces proches et leurs réactions pas vraiment en phase avec ton ressenti, c'est bien de pouvoir partager autour si on en a besoin et être écouté tout simplement.

Tu arrêtes au bon moment peut-être, et si tu es en phase avec toi ça va passer.
Je dois dire qu'ici les deux sevrages on n'a pas eu de retour en arrière, bien que T. me parle de mes tétés de temps en temps ou quand il les voit et dit que c'est à lui, à boire. Il fait semblant aussi des fois où ça lui arrive de mettre carrément sa main dans mon t-shirt soudainement, mais c'est rare et plutôt serein à ce sujet entre nous. Si ça peut te réconforter.
Déjà tu remplaces par un câlin, il a encore ta présence forte en amour. En fait quand ils nous sentent en accord avec nous-même, fixe et cohérent ça va mieux. Même si ils peuvent dire qu'ils sont pas contents, ils ont le droit après tout !

Pourquoi "il grandit et il n'en a pas envie ?"

Oui, je me dis ça. Et non, la relation avec T. ne s'est pas améliorée, elle est assez compliquée notre communication...Il a tendance à s'exprimer par la violence et c'est assez dur au quotidien d'y faire face. Il nous fait mal et il rigole. Puis ils continue.
Au sein il pouvait me mordre par jeu, je disais que j'avais mal et il continuait.

Eh oui julyff, 5 ans Zoé, ça n'est plus vraiment un bébé ! Le deuxième quand il arrivera ça va te faire drôle comme il est petit et Zoé te paraîtra grande d'un coup à côté, et encore ta petite pourtant, ta première petite ;) y paraît qu'on les voit grand un jour après les avoir tellement accompagnés !

Oui j'imagine! Et on en parlait hier soir avec Jules, ce deuxième enfant va sans doute nous permettre à Zoé et moi de défusionner un peu... Elle réclame un petit frère/petite soeur depuis qu'elle a deux ans, je me dis maintenant que c'est peut-être aussi, inconsciemment, pour ne plus être au coeur de l'attention...
Ah ce lien maman-enfant!... On grandit avec eux, même si ça bouscule parfois!

Ah oui tu penses, c'est vrai qu'on peut le voir comme ça.
Ici ils ne m'ont jamais demandé un frère ou une soeur avant qu'on en mette en route ^^ aussi on n'a pas spécialement une relation fusionnée.
Ça tu l'as dit, on grandit avec eux, qu'est-ce que ça bouscule !