"dame petite!" ou quand un enfant nous met dans la gêne

Alors hier, au marché, nous avons croisé un femme naine qui a beaucoup intrigué mon aîné qui m'a interpellé en me disant "dame petite!"
Ah oui, en effet, mais comment réagir dans des cas comme celui-là? Parce que c'est complètement spontané de sa part évidemment, mais c'est très gênant pour nous.
Ici et pour le moment, tout le monde ne comprend pas le français (et encore moins celui de notre fils), ce qui nous arrange bien dans ces cas-là, mais cela risque de ne pas durer toujours...
Si vous avez des pistes, je suis preneuse!!

J'ai eu un peu le cas cet été dans le train. Une dame téléphone en arabe derrière moi. Et A me demande "pourquoi la dame elle dit n'importe quoi ?". J'ai répondu qu'il y avait plusieurs langues dans le monde et que c'était une chance, que ça faisait un monde plus coloré et plus joli, que parler plusieurs langues c'était vraiment sympa. En sortant la dame m'a serré le bras avec un grand sourire.

Je partirais sur la diversité, et le positif, genre "elle a de la chance, elle est plus près des bisous des enfants".

Milo nous met de temps en temps dans des situations gênantes, en criant bien fort dans la bibliothèque silence : "pourquoi ils sont moches, les gens ?" ou bien "pourquoi le monsieur il est tout nu? " à un joggeur en short (court il est vrai
Dans ces deux cas là, c'est plutôt mignons, et personnes ne se vexe. Je lui explique juste qu'on ne fait pas de remarque sur les gens à hautes voix comme ça, ça n'est pas poli, et ça peux les vexer. ( et on a aussi expliqué que le monsieur n'étais pas tout nu, mais il n'a pas voulu en démordre.)

Il m'a aussi interrogé sur des gens en fauteuils roulant, mais il là il l'a fait discrètement ou après coup. Comme c'est spontané, et qu'après tout, notre objectif c'est qu'il accepte la différence spontanément, on lui répond toujours, sans gêne, et le plus simplement possible. On lui a dit que les jambes de certaines personnes ne marchaient plus, alors, à la place, ils roulaient dans un fauteuil pour se déplacer. Il a demandé pourquoi ça ne marchait plus, alors on a dit que parfois c'était de naissance, parfois à cause d'une maladie, ou d'un accident qui abîme les jambes. Je craignais qu'il est peur que ça lui arrive aussi, mais non. Il a fait le lien avec le chat de mes parents qui a perdu un oeil dans un accident de voiture, et ça ne lui a pas posé de problème.

Je crois que le mieux pour ne pas vexer la personne visée est de répondre sans trop de gêne à la curiosité de notre enfant, ce qui montre que pour nous, le handicap est une variante avec laquelle on compose.

Ah oui avec des explications comme les vôtres, peu de risques que les personnes se vexent! Au contraire!
Plus près des bisous c'est un super argument!

En effet, répondre à la simplicité par la simplicité, ça me paraît une bonne idée!
Maintenant, je n'ai pas de grandes facilités avec la parole, j'ai grandi dans une famille où on a du mal à dire les choses, alors je m'entraîne

J'aime aussi penser au handicap dans le sens des courses de chevaux (j'aime pas les courses de chevaux par contre) : on met un poids supplémentaire, le handicap, aux chevaux les plus rapides pour les remettre au niveau des autres chevaux. Donc le handicap, c'est parce que c'est des gens super forts et que sans ça, nous, on arriverait pas à les suivre

Maintenant, nous avons le droit à "monsieur pas content?" quand un homme ne lui semble pas assez souriant...
Et je sèche à nouveau!

On y a doit nous aussi, plus quand les gens cris, ou quand des enfants pleurent, ce qui l'interroge toujours beaucoup. Moi, je trouve ça super qu'il pose ces questions, parce que ça veut dire qu'il arrive à concevoir que les autres ressentent aussi des émotions, à les identifié, et à comprendre qu'il y a une cause. C'est toute de même la preuve que tout le boulot de verbalisation des émotions qu'on fait porte ses fruits!

Dans ces cas-là, je lui dit que je ne sais pas, parce que je ne connais pas le monsieur, et qu'il faudrait lui demander. Si je pense que la personne n'est pas vraiment pas contente, je le lui dit. Puis je lui demande ce qu'il en pense, et on joue à deviner, on fait des hypothèses. Peut-être qu'il s'est disputé ? Peut-être qu'il est en retard ? Peut-être qu'on lui a prit un jouet des mains ? ( ça c'est l'hypothèse du schtroumf ). Je trouve que c'est une super occasion de développer l'empathie. Et l'air de rien, ça permet aussi d'entendre les préoccupations de notre enfant, qu'il projette facilement ("peut-être qu'il a peur du bruit des travaux ? Peut-être qu'il veut voir sa maman ?")

Hihi pas mal l'hypothèse du jouet pris des mains!

Ici aussi on joue aux devinettes, notamment quand il entend un enfant pleurer! Et en effet, c'est une bonne idée d'utiliser la même méthode dans les cas de "monsieur pas content". Jusqu'ici, il s'agissait surtout de messieurs un peu âgés, aux visages un peu ridés, et pas spécialement fâchés, simplement pas en train de sourire.

En tout cas, ça me plaît aussi qu'il puisse utiliser des mots pour décrire ce qu'il ressent des autres. D'ailleurs, à la maison, il va souvent voir son père pour lui dire "maman fâchée" ou inversement, et on peut donc lui demander pourquoi il pense que nous sommes fâchés, et c'est une bonne occasion de discuter de ce qui s'est passé!

Oui je vous rejoins dans ces façon de tourner la question, l'exprimer et je trouve ça super de pouvoir mettre en mots ce qu'on voit qui se passe autour de nous et qui questionne.