Voilà, ma puce a 9 jours et je prend le temps, et une main, juste une!, pour raconter sa naissance.
Attention, méga, giga, supra tartine! Mais il y a une petite surprise à la fin
Pour vous rappeler un peu, ma DPA était au 3 avril. Des semaines avant, j'avais déjà 2cm d'ouverture et un bassin et des ligaments si détendus que mon super ostéo m'avait dit "je ne crois pas du tout aux 40 semaines tapantes, le 23 mars c'est une belle date non?". J'y ai cru...
Le temps passe et je finis à la maternité le 13 avril à 14h pour un monito de contrôle et que mon gynécologue décide avec moi si je rentre le soir même pour un déclenchement. Pas de contraction au monito, un col à 2,5 et mon gynéco coincé en salle d'op qui me fait savoir que je peux choisir, que si je veux on peut attendre jusqu'au jeudi 17. C'est un choix horrible mais:
- ma maman a quelques nuits blanches au compteur pour être venue garder les petits pendant des fausses alertes
- là elle est reposée et prête à l'éventualité de venir chez nous ce soir
- la maison est clean, le frigo et les armoires pleines
- mon mari a pris ses congés de paternité, il reprend lundi prochain donc si la petite nait vendredi il en profitera à peine
- depuis le début de la grossesse, j'ai le pressentiment qu'elle va finir en césarienne, et je commence à être tellement fatiguée que je m'imagine incapable de faire naître ma fille et emmenée en salle d'op...
OK. On rentre ce soir.
On nous donne une chambre, un lit pour mon homme, on m'examine: 2,5 toujours. On me dit qu'on m'examinera à nouveau à minuit pour voir s'il faudra mettre un tampon pour dilater le col ou pas et on me conseille de me reposer. On regarde d'abord quelques séries, mon homme me fait une tresse de princesse (une vidéo youtube et le voilà roi de la tresse!!) puis on décide de dormir. Évidemment, impossible... je lis un peu, tourne en rond, me force à rester couchée dans le noir, médite un peu...
A minuit on m'examine: 3cm. Ok, pas de tampon, on se voit à 6h pour que vous preniez votre douche puis on lance la perfusion. Mon homme dort comme un loire, tant mieux, j'aurai besoin de lui <3
Au matin, je prend ma douche, range mes sacs et on me déménage dans la salle nature comme demandé. Celle où j'ai accouché les deux autres fois, avec la baignoire, n'est pas libre. J'ai celle avec un très grand lit rond avec plein de morceaux qu'on peut déplacer, une écharpe pour se suspendre...
On m'installe la perf et pendant trois secondes, à voir l'aiguille dans mon bras, les collants qui tiennent le tout en place, le pied de la perf que je vais devoir balader partout, je pense à dire "non, finalement je ne suis pas prête, on va attendre, la laisser décider, enlevez-là!" mais je me raisonne. Comme c'est un déclenchement, il faut un monito en continu pour vérifier que ma puce supporte bien les contractions. Seulement voilà, elle ne se contente plus de se déplacer tous les quart d'heure ou de pousser les capteurs, elle se cache carrément! Impossible de la trouver plus de deux secondes, on l'entend de loin mais pas assez pour que le capteur la détecte. Les sage-femmes se relaient, remettent du gel, réessayent, remettent du gel... Bientôt, mon pantalon a l'air d'être en carton et on plaisante en me disant que l'hôpital va devoir me compter un supplément pour ne pas se ruiner ^^
Une sage-femme essaye encore mais elle ne comprend même pas dans quelle position est ma fille. Elle a la tête au niveau de mon pubis, c'est sûr, mais le reste?? Elle finit par m'emmener faire une échographie. En chemin, elle plaisante avec ses collègues: "ya de l'animation là-dedans, on ne comprend plus rien!". Et là voilà qui regarde avec mon homme "bon, ça c'est une oreille, on est d'accord, ça c'est... sa colonne! Mais comment est-ce qu'elle est mise???". Elle ne comprend pas beaucoup plus, pucinette a bien de la place!
Je retourne dans ma chambre et D., notre sage-femme nous rejoint, enfin le bonheur! Elle mange un pain au chocolat que mon homme lui offre et on plaisante sur le fait que comme ça, si les sf de l'hôpital repèrent des miettes, elle se dénoncera pour moi ^^
Le monito montre des belles contractions, bien hautes, bien longues et régulières, sauf que je ne sens rien, à peine de temps en temps l'utérus qui se serre, mais sans la douleur. Je marche, m'assied, danse un peu...
A 14h, toujours pas de contractions douloureuses et un col à 3,5... On décide de percer la poche des eaux, ce qui en plus permettra de mettre une sonde sur la tête de la petite pour l'avoir de façon continue et ne plus devoir stresser de peur de déplacer le capteur si jamais je change de position, etc. Au final je ne perds pas d'eau parce que sa tête fait immédiatement bouchon. Par contre, les contractions arrivent. Je me couche un peu parce qu'avec mes problèmes de circulation, mes jambes deviennent bleues dès que je me lève un peu et sont très douloureuses. Mon homme me tient la main, on met un peu de musique de relaxation et ma sage-femme me propose de nous laisser un peu à deux. Au bout de quelques minutes, je sens sa main qui devient lourde, me rend compte qu'il tombe de sommeil et lui dit d'aller se reposer un peu tant que je gère, que j'aurai besoin de lui en forme bientôt. Un drap de plage par terre, un gilet sous la tête et hop voilà mon amoureux qui sieste sur le sol de la salle nature ^^
Moi j'écoute de la musique de relaxation et je trouve que je gère plutôt bien, je pense à tout les récits de naissance que j'ai lu, je me laisse porter par la vague et je me répète "ce n'est pas de la douleur, c'est mon bébé qui vient, si je me laisse aller ça ira". Je tiens seule comme ça un peu moins d'une heure, mon homme se réveille et D. revient près de moi. Là, ça commence à devenir vraiment douloureux, et même si j'essaye de bouger, de me déplacer, mes jambes me font atrocement souffrir et je reviens toujours sur le lit en position semi-assise.
A 17h, je demande à D. de m'examiner: je suis à 5. Elle part noter ses observations dans mon dossier et moi je craque. Ce bébé, je l'ai tellement attendu, qu'après deux fausses couche, 40 semaines et 11 jours de grossesse, une journée à attendre, je n'en peux plus... Je sens, encore plus que sur la fin de la grossesse, que je me déconnecte. Cet accouchement, je ne le vois plus venir. Est-ce qu'il y a seulement vraiment un bébé? Est-ce qu'on m'a menti? Encore une fois, je me vois, des heures plus tard, épuisée et incapable de pousser mon bébé sur terre. A peine D. sortie, je demande à mon mari de faire appeler l'anesthésiste pour la péridurale.
On me dit "il arrive". Je compte dans ma tête: une vingtaine de minutes, ça fait à peu près 7 contractions maximum. Je me détend un peu et supporte les prochaines contractions, mais j'ai de plus en plus mal. Je me lève pour aller faire pipi puis m'appuie contre l'évier. A chaque contraction, je me met sur la pointe des pieds et me balance, ça soulage un peu. Je ne sais pas si c'est la position ou le fait que mes jambes font encore plus mal que la contraction. On me prévient que l'anesthésiste est retenu en salle d'op mais qu'il va arriver...
Plus d'une heure plus tard, on me prévient qu'il arrive. On m'installe en tailleur sur la lit, me donne une blouse, prépare le matériel... D. me demande régulièrement si rien n'a changé, si je ne sens rien de différent, me dit qu'elle a toujours un petit espoir. Je me dis que c'est ridicule... Ok pour mon fils, le temps que l'anesthésiste arrive il était dans mes bras, mais là je suis à 5, elle ne va pas arriver d'une minute à l'autre!
Il arrive enfin. Il est très gentil, m'explique bien tout. Il a même accepté qu'on me laisse dans la salle nature alors que les autres obligent à ce qu'on déplace les femmes dans une salle d'accouchement classique (peinture moche, des machines et des instruments dans tous les coins...). Il a juste demandé si le lit pouvait se mettre à la hauteur à laquelle il a l'habitude de travailler et voilà, il n'en demande pas plus. Il met la péridurale en place, ça dure longtemps... Je ne me rappelais pas que ça mettait si longtemps, on doit s'arrêter plusieurs fois pour une contraction.
Quand elle est mise en place, il injecte une première dose et me dit que dans les dix minutes à venir, les contractions vont devenir moins fortes et moins longues. On m'examine: toujours à 5. Encore une fois, je me détends un peu. Mes jambes sont endormies mais je sais encore les déplacer légèrement, je me dis "chouette, elle n'est pas trop dosée, je vais pouvoir sentir la poussée". Seulement, la prochaine contraction arrive, elle est pareille... La suivante me coupe le souffle et me fait me tordre. A la troisième, je dis à l'anesthésiste "ça devient atroce!" il a l'air très étonné et me dit "euuh... c'est toujours pareil mais pas forcément pire vous voulez dire" "non, c'est atroce!" et j'éclate en sanglots. On me réinjecte une dose et l'anesthésiste me pose une compresse avec de l'alcool (je suppose) sur la jambes, le ventre, de chaque côté pour voir si je sens le froid. Mes jambes dorment, ainsi qu'un petit bout du côté droit de mon ventre, mais c'est tout... La péridurale ne marche pas... On m'examine et là, surprise: je suis passée de 5 à totale en 10 minutes... A ce moment-là, soit on ne me le dit pas encore, soit je ne veux pas le comprendre.
Je suis submergée par la colère. J'ai cédé pour la péridurale, j'en ai les effets négatifs, je ne peux plus me déplacer pour me soulager, mais elle ne diminue pas du tout ma douleur... Je pleure de rage et D. me demande encore une fois si rien n'a changé. Enervée je lui demande "mais quoi par exemple???" "que ça pousse en bas par exemple", je lui réponds "ben si, ça pousse, mais je suis à 5, faut pas rêver!". Elle me dit que tout peut arriver, que je peux essayer. Mais je ne veux pas, je pleure que je veux ma péridurale, que je n'en peux plus. La deuxième sage-femme m'ausculte et me demande si je veux sentir la tête de ma petite. Là, je commence sérieusement à me demander si on se fout de ma tronche. Ils entendent pas, tous? Que je veux ma péri et que je ne ferai rien avant ça??
Je finis par pousser et miracle: la douleur disparaît. Ma sage-femme me demande si ça va et je lui dis "quand je pousse je sens plus" "tu sens plus(+)?" "non, je sens plus rien", je pleure encore plus. "Ben tu peux pousser alors, elle est juste là". Nouveaux sanglots "non je veux ma péri". Malgré moi, je commence à pousser et je ressens à nouveau cette force animale que j'ai ressentie pour mon fils: ce "je vais pousser ce bébé dehors et je me fiche de vos indications, des contractions ou autre, je fais comme je le veux".
Je sens la tête qui passe et dit à mon homme "vas l'attraper!!!". Il en avait émis le souhait pour cette naissance et j'ai vraiment envie qu'il puisse le faire, surtout que ce sera la dernière. Il se place à côté des sage-femmes mais j'ai terriblement mal et me remet à hurler. Il court à mes côtés pour me tenir la main. Dès que je n'ai plus mal je le renvoie chercher notre fille. Il fera l'aller-retour 2-3 fois, incapable de me laisser hurler ^^ Il arrivera à temps et, après neuf minutes de poussée, il dépose notre bébé sur mon ventre. Au moment où elle sort, j'ai honte mais je pense "hourra, c'était la dernière fois!".
Je regarde ma fille: elle est entièrement recouverte de vernix, elle pouvait encore prendre son temps! Je la regarde complètement hébétée et pense "comme ça, il y avait vraiment un bébé?" (comme si j'avais pu en douter avec les coups qu'elle me donnait et qui déformaient mon ventre!!).
Tout de suite, je vois D. et la sage-femme de l'hôpital qui passent en mode "choses sérieuses". D. me demande si je veux bien qu'on mette les étriers pour qu'elle ait une meilleure visibilité pour s'occuper du placenta. J'accepte. J'ai une photo de ce moment, où je devrais découvrir mon bébé mais où je fixe les sage-femmes, le regard à moitié vide et en même temps plein de terreur. Est-ce que le placenta va se détacher cette fois? Est-ce que je vais faire une hémorragie? Est-ce que je peux faire connaissance avec mon bébé ou est-ce qu'on m'emmène au bloc? Pendant ce temps, tout ce que j'arrive à faire, c'est dire à ma fille "oui mon coeur, je comprends que tu sois fâchée, mais là on s'occupe de maman. Dès que c'est fini, je le promets, je ne m'occupe que de toi".
J'entends les sage-femmes se parler: "quand même 900..." "un litre..." on me demande de pousser et le placenta sort. On appelle le gynécologue car il a l'air tout déchiré. En vérité, il est en deux parties au lieu d'une, ça arrive, mais il est complet. Je continue à saigner, on me masse le ventre, petit à petit ça diminue. Je peux enfin m'intéresser à mon bébé et je réalise seulement qu'elle est là. Les vieux instincts reviennent et je repousse ma blouse pour la coller à mon sein. Le bébé qui rampe seul jusqu'au sein, c'est tant pis, elle a assez attendu!
Toutes les dix minutes, on vient vérifier mes pertes, me masser et appuyer sur mon ventre. Chaque fois, je sens un flot de sang qui sort, je suis toujours un peu inquiète.
Mon mari va s'occuper de la petite et on la pèse finalement: 4kg160, record battu, elle est la plus lourde de mes trois bébés! On l'habille, elle passe un peu de temps sur son papa puis je la recolle dans mon cou. Les sage-femmes du service de nuit me disent que puisque j'ai eu la péridurale, il faudrait que je fasse pipi, que je me lève. Moi je n'ai pas envie, je ne dois pas faire pipi et en plus, pour mes deux autres accouchements, j'ai chaque fois insisté pour me lever et suis chaque fois tombée dans les pommes! Bon, allez, on y va avec une sage-femme de chaque côté. Ca va, je me sens bien, je marche sans souci... J'arrive aux toilettes, bon ok, merci, ma vessie allait exploser! Et je retourne me coucher. On m'emmène dans ma chambre à la maternité et nous voilà partis pour la nuit! Je préviens tout de suite la sage-femme de nuit que, si tout va bien (on va pas les braquer et passer pour des inconscients hein!) je voudrais sortir à J2 ou 3. Elle me dit qu'on va d'office tout organiser comme si je sortais à J2, prévenir le gynécologue, le pédiatre, etc. pour que tout soit fait, quitte à prolonger d'un jour au cas où. Génial!
Ce bébé est un petit miracle, et mon propre corps n'est pas en reste: le lendemain, je me sens parfaitement bien, ma tension est parfaite et mon taux de fer aussi! Elle tète comme un chef, dort, observe, retète... Tout va bien! J'ai quelques visites de gens triés sur le volet mais, une fois que le soir approche, je craque: mon mari va rentrer dormir avec les petits à la maison et je ne veux pas être seule. Je ne dors pas quand je suis à l'hôpital et la nuit est extrêmement longue. Il chipote avec son téléphone et j'apprends finalement que la tribu s'est mise en branle: deux amies qui avaient une sortie de prévue l'ont annulée, la première va venir dès que mon homme sera parti avec les petits, restera jusqu'à ce que la 2e arrive avec son homme et un autre ami ira garder la maison dès que les petits dorment pour que mon amoureux revienne près de moi une heure ou deux avant de rentrer dormir. J'apprécie pleinement cette présence du "clan", ces amis qui ne vivent pas encore forcément la même chose mais qui sont capable d'entendre que ça ne va pas et de demander "bon, qu'est-ce qu'on peut faire?".
Je vous passe le chantage et la culpabilisation du pédiatre sur le fait qu'on veuille sortir, le "faut enlever ce collier tout de suite" et compagnie, je pense que vous commencez à connaître hein!
Le dernier jour, ça se bouscule un peu dans ma chambre: la dame de l'one (votre pmi), la kiné qui me montre des exercices, la pédiatre, la dame qui veut prendre des photos... Et finalement la gynécologue qui, à la demande de ma sage-femme, va me faire une échographie pour vérifier que mon utérus est bien vide, juste au cas où. Je la suis, traverse le couloir de la maternité, croise des sage-femmes, des mamans... On passe devant la porte des escaliers, ceux avec lesquels je montais les 9 étages en espérant provoquer une ou deux petites contractions sur les monito post-termes ^^ On passe devant les chaises où des parents attendent leur échographie, on entre au quartier accouchement et on passe devant la sonnette où on appuie, pliée en deux, à chaque fausse alerte, les sièges où on attend qu'on vienne nous dire de rentrer chez nous, que ce n'est pas pour aujourd'hui (vous voyez la chute venir ou pas là??) j'entre dans la salle d'examen et on me fait une échographie. Pas une pour voir mon bébé, mais une pour vérifier mon ventre tout vide. Tout va bien, vous pouvez retourner à votre chambre.
Et là... ça me saute au visage et ça me dévore le bide: ça ne peut pas être la dernière fois. Grosse claque. On avait beaucoup hésite pour un 3e, les fausses couche avaient failli nous refroidir, mais un 4e? Laissez-moi rire. Sauf que c'est là, et que ça continue à me grignoter.
Mon mari vient me chercher avec les enfants pour rentrer à la maison. Le pédiatre se fait attendre et leurs jeux m'épuisent. Quand on arrive finalement aux ascenseurs, Lily me dit "t'as encore un très gros ventre hein maman!". Remercions les hormones, je me mets à chialer. Je rentre dans ascenseur et là je me vois: moi qui était toute bien, un super teint, toute habillée et tout, j'ai une tronche de maman épuisée, les yeux rouges et gonflés, je dégouline de plus belle. Traverser le hall de l'hôpital en surveillant les deux anciennement-petits-maintenant-appelés-grands m'épuise, et arrivée à la voiture je pleure encore plus. Ils chantent sur le trajet, je leur demande plusieurs fois de me faire un peu de silence pour que je puisse me reposer mais rien à faire, je finis par leur crier de se taire et on finit le trajet en boudant.
Une fois à la maison, vraiment, ça va! Une fois que j'accepte que tout ne se remette pas comme avant immédiatement et que je file avec bébé dans la chambre dès que je fatigue, tout roule! Bébé tète bien, toutes les 2h même la nuit mais c'est réveil-tétée-dodo. La journée, elle fait des siestes jusqu'à 5-6h d'affilée, est super calme quand elle est éveillée... ça, on n'a jamais connu hein! Nous on connaît les bébés à reflux, qui hurlent et ne dorment pas de la nuit! Pour dire, je peux même gérer les nuits toute seule et laisser mon homme dormir, je me lève juste un peu plus tard le matin et je dors un peu avec bébé l'aprem, le luxe!
Je pleure régulièrement, sans raison, quand même. Même à un moment où je demande à ma sage-femme "les consultations post-natales, on peut venir pourquoi?" (ça fait vraiment "quelle excuse on peut prendre pour te voir" mais c'est vraiment ça, je ne veux pas que ce soit fini, elle nous a tellement apporté, je veux la revoir!), elle me répond "ben, problèmes d'allaitement ou je-ne-comprends-pas-mon-bébé ou.... ou... ou je n'en peux plus je suis au bout du rouleau" ben juste cette idée me fait éclater en sanglots. Pourtant, j'y suis pas, au bout du rouleau!! Mais je sens bien que cette histoire de 4e que je suis en train de broder dans ma tête, ben tant que je n'aurai pas craché le morceau à mon homme, j'aurai l'impression de lui mentir, de lui monter un sale coup!
Quand ma sage-femme nous parle contraception et qu'il lui dit qu'il va aller voir un urologue pour se faire opérer, je suis bien contente qu'elle lui dise qu'elle a bien peur qu'on le trouve trop jeune et qu'on refuse. Je saute sur l'occasion comme une grande traitresse et dit "oh ben je vais remettre un stérilet au cuivre alors!".
Le soir même, on est au lit, un bébé endormi sur nos genoux, on s'émerveille et je lui dis "on en refait un dans 4-5 ans?". Il me regarde les yeux ronds et me dis "tu es sérieuse là? tu me fais un peu peur... tu es sérieuse à combien de pourcents?" "ben... 75... 80... au cas où dans 5 ans on aurait des problèmes de sous...". Je sens comme un petit vent de panique dans ses yeux ^^
Le lendemain, on en rediscute, entre deux interruptions des grands qui rentrent du jardin. Il me dit qu'il n'est pas complètement hermétique à l'idée, mais que je l'étonne, parce que j'ai dit tellement de fois que jamais je ne referais un bébé, qu'il était convaincu que là j'étais comblée et que du coup ben, il ne s'est même pas posé la question!
Je lui réponds que je ne me vois pas du tout en avoir fini avec ces aventures de bébé, qu'à 29 ans ça me fait trop bizarre. Que je vois sa collègue qui a trois enfants de plus de 7 ans et a refait un bébé qui est maintenant dans la classe de notre fille, avec des grands qui rentrent seuls de l'école, viennent parfois même rechercher leur petite soeur. Je me vois m'être occupé de notre dernière fille, vivre sa rentrée des classes, avoir fini les plus gros travaux qu'on prévoit dans notre maison (toiture, châssis, cuisine), trouvé un travail, travailler un peu, retomber enceinte, prendre un congé parental, profiter à fond de la grossesse, pouvoir plus facilement confier les grands pour aller aux rdv: les déposer chez des amis, ou profiter de leur activité extra-scolaire, je nous vois profiter de notre dernier bébé, le voir grandir et vivre une belle vie de famille à 6 quand les autres rentrent de l'école. On est d'accord que de toute façon, les voyages, on ne se voit pas en faire de grands tant que tout le monde n'est pas plus grands, qu'en attendant on est bien là, notre maison, nos amis, nos mini-trips et nos activités en famille... Je parle de sous aussi, de comment j'ai pensé la situation, de comment j'ai tout en tête...
J'ai l'impression qu'il est troublé... troublé parce qu'il est d'accord, que je lui vends du rêve, qu'il nous visualise bien là...
Un soir, il me fait même la plus belle des déclarations, et là je vais paraphraser, peut-être pas très bien, parce que je n'ai pas une si bonne mémoire. Il me dit un truc genre "mais sérieusement, tu aurais envie de plus toi? Tu vois quelque chose qui te manque? Moi non. Je suis bien là, notre maison, nos amis, nos petites soirées... M'asseoir sur la terrasse au soleil et regarder nos grands jouer, regarder notre bébé grandir... Je n'ai pas l'impression de manquer de quoique ce soit, tout ce que je peux souhaiter de plus, est déjà prévu, à bientôt, ou à dans quelques années, mais à un moment qui me convient".
Bon ben les filles (et mond'dou :p puisque tu n'as pas l'air d'aimer qu'on masculinise tout juste pour toi!), à moins d'un grand revirement dans nos vies, dans quelques années, on remet ça!!!!!!
Et donc notre puce a repris son poids de naissance après 3 jours, elle a pris 100 grammes par jour pendant les 2-3 jours suivants et ralentit un peu maintenant ^^ J'ai fait une méga congestion avec grosses courbatures, sein tout rouge et tout gonflé, 39 de fièvre, et mon bébé parfait a justement fait un pic de croissance ce jour-là! Ce qui fait qu'en une journée c'est quasi réglé!
Je recommence petit à petit à vous lire, je ne tarderai plus à participer! En attendant plein de bonheur à toutes (et mond'dou ^^), je vous adore!