Faire avec son éducation, ou pas !

Ce matin j'ai percutée sur un sentiment qui m'habite, une réaction désagréable que j'ai par rapport à des comportements de mes enfants.
Depuis quelques temps, mon grand adopte de temps en temps (en général quand on est pressés, genre départ à l'école) un comportement qui m'exaspère. Il fait semblant de ne plus savoir comment mettre son pantalon, son slip, ne sait plus comment se laver les mains.
C'est un comportement qui me dit clairement, j'ai besoin de toi. Sauf que dans ces cas là je ne suis pas du tout réceptive et je m'énerve rapidement car je ne comprends pas pourquoi CE comportement à CE moment là.
Et comme souvent, une incompréhension entraîne une colère. Cette colère je la tourne vers mon fils mais en fait, c'est contre moi que je suis en colère, car je ne comprends pas. Je lui ai expliqué çà ce matin une fois calmée.
Et dans ce moments là, soit je l'aide et c'est ce qu'il recherche, soit je ne l'aide pas et çà empire. Sauf que céder est parfois dur pour moi car depuis mon enfance je cède. J'ai toujours cédé devant ma mère dont j'avais peur, soyons franche. Et là c'est encore moi qui doit céder. Je le fais le plus souvent car je sais que si rapport de force il y a, çà n'est pas à mon enfant de céder. Mais voilà, mon éducation me rattrape souvent et je peine à céder, comme si je trouvais çà injuste, moi qui aie toujours cédé.
Parfois aussi, allez souvent, franchise encore ! je fais ce que je déteste, je menace. Vous ne rangez pas vos jouets, ils seront aspirés par l'aspirateur, c'est un exemple. Sauf que c'est complètement contre-productif car je ne passe jamais à l'acte donc ma menace est vaine. De plus en plus, je passe par d'autres "stratagèmes" (ranger avec eux, l'aider à mettre une jambe dans chaque jambière, faire sous forme de jeu) mais dans mon fort intérieur, j'ai parfois l'impression de céder.
C'est dingue, cette putain d'éducation à la con, qui nous formate. Je voudrais la pirater. Bien sûr qu'elle a eu des bons côtés mais les mauvais me pourrissent le quotidien.
Je ne voudrais surtout pas que mes enfants aient peur de moi comme j'ai eu peur de ma mère et pourtant, quand je formule des menaces, c'est bien çà que je recherche non ? Mais mes enfants ne sont pas comme moi, ils n'ont pas peur de moi et ne répondent pas à mes menaces, ils s'en fichent complètement. Souvent çà m'énerve mais a posteriori, je trouve çà beaucoup mieux pour eux.
Mais bon çà ne résout pas le fait que je gâche des moments avec mes enfants.

Voilà, çà fait du bien de poser çà.

ça me parle tout à fait!
ça m'agace moins mais quand je suis crevée je peux vite monter au créneau. mon mari, lui, s'agace plus vite parfois, en fait ça dépend mais il est plus fatigué que moi.
Mon fils qui est né aussi en 2010 fait exactement comme le tien!

là, en ce moment, j'essaie de faire plus de câlins à mon aînée que j'ai, soyons honnête, beaucoup snobée depuis sa naissance car rien n'était simple: mal vécu quoi! l'allaitement a clairement permis un lien que je n'aurai pas eu du tout sinon.
j'en parlas à ma mère qui me disait que mon père a vécu la même avec mon frère car il ne dormait jamais: l'horreur. Elle me disait qu'il faudrait en parler avec ma fille de tout ça. elle me dit qu'on ne peut donner ce qu'on n'a pas reçu. je me demande ce que je n'ai pas reçu car j'ai passé mes premiers mois sur mes parents à longueur de journée. Mes enfants aussi, ceci dit, mais j'aurai aimé le faire de gaieté de coeur pour ma fille. par contre, étant vraiment avertie de ce qu'est un nourrisson, je l'ai fait avec plus de plaisir au second... Evolution personnelle quand tu nous tiens..... j'étais pas prête

Bonjour Maryline,

Ton message me touche à cœur puisque je me reconnais en toi et en cette éducation que t'as reçue et cette envie de bienveillance en arrivant pas s'y retrouver.
Malgré les nombreux ouvrages que j'ai lu sur la bienveillance en passant par du Faber et Mazslih et du Filliozat, j'ai compris à un moment donné que ne pourrais pas y arriver seule et qu'il fallait que je me fasse aider. J'ai eu la chance énorme de trouver une personne qui a tout de ce que je recherchais: elle travaille sur les femmes (cycles lunaires, fausse couche regles ...)rituels et nature et est très ancrée sur la bienveillance avec un cote spirituel, bref je retrouve en elle l'esprit de ce forum.

Avec elle je / on travaille mon fils (7 ans) et moi sur le sentiment de colère parce qu'il faisait des colères excessives que j'avais vraiment du mal à digérer. Il s'est avéré en parlant de l'education que j'ai eu (obéissance par soumission, aucune opposition , enfant timide et reservée, violences..) que mon fils s'autorise ce que moi la petite fille ne s'etait jamais autorisée et finalement cela m'a permis de voir sa colère comme quelque chose de positive: mon fils est assez en confiance avec moi pour revendiquer son droit d'être et s'affirmer.
Finalement c'est plus rassurant qu'un enfant qui ne s'oppose jamais où ne fait jamais de colère.

Mon fils a fait des séances tout seul avec elle pour avoir les outils pour exprimer au mieux sa colère, il est à fond dans la thérapie et elle lui a conseillé l'ecriture  et c'est ce qu 'il a fait cette semaine à un moment où j'etais très en colère après lui, il m'a écrit, je lui ai répondu et on s'est tous les  apaisés au final Finalement, quand on écrit il n'y a pas de "ton" dans la voix qui pourrait fermer définitivement la personne au dialogue et on est obligé de réfléchir plus à de qu'on dit quand on écrit que quand on parle sur le coup de la colère.Nous sommes passés de la colère ,à un sentiment d'apaisement tous les 2,et je l'ai félicité parce que je trouvais sa solution d'écrire vraiment géniale et je le pensais vraiment!  

Peut être me tu te faire aider pour guérir l'enfant intérieur que tu es et sur la femme que tu es aujourd'hui aussi, j'espère que tu trouveras TA solution en tous les cas.

Très intéressant le cheminement là-dessus, je vais suivre

Aelys : je fais une psychothérapie depuis presque 2 ans pour me libérer de tout çà.
Au début j'y allais en me disant que çà m'aiderait à changer de comportement et maintenant après tout ce temps, je pense en fait que çà m'aide à simplement accepter mon comportement. Et c'est vrai, de fait, que je suis plus souple avec moi-même et que je ne pense plus que chacune de mes actions va conduire mes enfants en psychothérapie pour le restant de leur vie. Mais tout de même, j'aspire toujours à plus de bienveillance, de compréhension et c'est pas tous les jours facile.
Je suis consciente aussi de ne pas accorder à mes enfants tout le temps dont ils ont besoin. BOulot, travaux, gestion quotidienne font que l'on court en permanence et qu'il n'est pas facile de se poser.

Ta phrase : "on ne peut donner ce que l'on n'a pas reçu" me parle assez. J'ai eu une enfance globalement heureuse, malheureusement gâchée par la perte de mon père et j'avoue que je ne me souviens plus trop du comportement de ma mère avant, même si je me souviens d'un père plus cool que ma mère, globalement. Mais ensuite, malgré tout l'amour qu'elle m'a régulièrement témoigné, elle s'est durci et elle avait bien des circonstances atténuantes. Se retrouver seule à élever deux enfants à 37 ans, en ajoutant le chagrin d'avoir perdu son homme .... Elle a mis la barre haute et est devenue intransigeante, dure avec elle et par conséquent dure avec ses filles. Moi entrant dans l'adolescence, je me suis renfermée. Oh il y a bien eu quelques rebellions de temps en temps mais vite étouffées dans l'oeuf par ma peur d'elle, sans doute peur de ne plus être aimée selon ma psy. Et pourtant elle pouvait être caline aussi, très proche physiquement mais aussi tellement dure et injuste souvent. Et tout çà, je ne peux plus lui dire car elle est aussi décédée il y a 8 ans. D'où également ma difficulté à sortir tout çà car j'ai l'impression d'avoir fui encore par peur et de n'arriver à l'exprimer que maintenant qu'elle n'est plus là.

Bref, elle m'a transmis des valeurs importantes dont je suis fière et çà je le garde et essaie de le transmettre mais c'est la façon dont elle me les a transmis que je ne veux pas reproduire. Il n'est pas nécessaire d'avoir peur de la réaction des gens pour être poli, agréable, sociable, généreux. Je me défait de tout çà petit à petit mais c'est déjà dur pour moi alors pour mes enfants. Ils sont tous neufs eux, avec un disque dur vierge, je ne veux pas y introduire de virus malveillants !
Il aurait fallu que je pirate mon éducation avant d'avoir des enfants ...