Paracétamol et allergie

Je suis étonnée qu'on n'en ai pas parlé plus que ça, personnellement je l'ai apprise par une collègue ce matin. Une enquête belge vient d'être publiée le mois passé faisant une corrélation entre l'administration du paracétamol chez les petits et les allergies...

http://www.rtbf.be/info/societe/detail_le-paracetamol-augmente-le-risque-d-allergie-chez-l-enfant?id=7974100

Je rejoins de près quand même le premier commentaire lisible sur le site. C'est bien de lancer une telle information, mais lorsque le paracétamol est le premier médicament proposé en soin (fièvre, douleur), il serait bon de parler des alternatives (ici dans l'article en question, l'alternative du bain tiède, hmmmmm je trouve ça moyen).

Qu'en pensez-vous ?


Maud, la flippée de la fièvre (pour resituer mon propre positionnement )

Effectivement très intéressant! Je partage ça dans mon entourage: mon mari a eu du paracetamol à la naissance et a fait un œdème de quinck, et a de nombreuses allergies depuis!...
En revanche je te suis, je me vois pas me contenter d'un. Bain pour un bebe fiévreux!

je ne suis pas étonnée, j'avais lu il y a cinq ans je pense une étude montrant un lien entre prise de paracétamol et asthme, les terrains asthme/allergie étant souvent liés, cette nouvelle étude ne fait qu'aller dans le même sens.

je vous copie colle l'étude, je me l'étais envoyé par mali du boulot...

Citation :

L'exposition in utero ou pendant l'enfance au paracétamol semble augmenter le risque d'asthme

LONDRES, 25 septembre 2008 (APM) - L'exposition in utero ou pendant l'enfance au paracétamol semble augmenter le risque d'asthme chez l'enfant, selon deux études qui confirment de précédentes données.

La première étude, publiée dans un numéro spécial du Lancet consacré à l'asthme, évalue l'impact de la prise de paracétamol au cours de la première année de vie dans le cadre du programme ISAAC (International Study of Asthma and Allergies in Childhood).

ISAAC se déroule en trois phases: la première a permis d'évaluer la prévalence et la sévérité de l'asthme et des maladies allergiques dans des populations données, la deuxième à identifier des facteurs de risque et la troisième est une répétition de la première afin de suivre l'évolution de la prévalence.

Richard Beasley de l'université de Wellington (Nouvelle-Zélande) et ses collègues ont utilisé les données de la troisième phase de ce programme pour étudier le rôle du paracétamol dans la survenue d'un asthme, d'une rhinoconjonctivite et/ou d'une dermatite atopique chez 194.55 enfants à 6-7 ans dans 31 pays.

L'analyse multivariée des données indique que, globalement, les enfants auxquels il a été donné du paracétamol pour une fièvre au cours de la première année de vie, le risque d'asthme est augmenté de 46%, celui de rhinoconjonctivite de 48% et celui de dermatite de 35%, par rapport à des enfants non exposés aux paracétamol.

L'analyse par pays montre que cet effet survient presque partout, avec quelques différences: le risque d'asthme et de maladies allergiques est, par exemple, accru de manière significative en Europe occidentale, en Océanie, en Asie-Pacifique et en Amérique latine, alors que les résultats ne sont pas significatifs en Afrique; le risque reste significatif uniquement pour la rhinoconjonctivite en Amérique du Nord et uniquement pour l'asthme en Europe centrale et orientale ainsi qu'au Moyen-Orient.

Concernant un asthme sévère à 6-7 ans en particulier, l'usage de paracétamol au cours de la première année de vie augmente le risque de 43%. Il apparaît aussi qu'une utilisation moyenne au cours de l'année précédant l'étude (au moins une fois dans l'année) multiplie le risque d'asthme sévère par 1,61 et une utilisation élevée (au moins une fois par mois) par 3,23.

L'usage récent de paracétamol est aussi associé à une hausse du risque de rhinoconjonctivite et d'eczéma: il est multiplié respectivement par 1,32 et 1,18 avec une consommation moyenne et par 2,81 et 1,87 avec une consommation élevée.

Ces résultats confirment de précédentes données mais ne suffisent pas à établir un lien de cause à effet. L'exposition au paracétamol pendant l'enfance semble être un facteur de risque potentiel important d'asthme et de maladies allergiques mais d'autres études, notamment des essais contrôlés et randomisés, sont nécessaires pour confirmer cet effet, avant de formuler de nouvelles recommandations sur l'usage de ce médicament chez l'enfant, concluent les chercheurs.

Dans un éditorial, Graham Barr du Columbia University Medical Center à New York fait observer que cette étude tirée du programme ISAAC est la plus grande contribution à ce jour apportée à la littérature sur l'association entre paracétamol et asthme.

Dans la seconde étude, parue dans les Annals of Allergy, Asthma & Immunology (AAAI), le Dr Victoria Persky de la Chicago School of Public Health et ses collègues se sont intéressés à l'exposition au paracétamol in utero auprès de 345 femmes recrutées au cours de leur premier trimestre de grossesse.

Les enfants nés de ces grossesses ont été suivis jusqu'à leur 1 an: une respiration sifflante a été rapportée chez 33%, une respiration sifflante qui en particulier perturbe le sommeil chez 21,5%, une toux qui perturbe le sommeil chez 65,4%, un problème respiratoire conduisant aux urgences pour 33,9%, une hospitalisation pour problème respiratoire chez 10,1% et un diagnostic d'asthme chez 4,6%.

L'analyse des données montre que c'est l'exposition in utero vers le milieu et la fin de la grossesse qui augmente de manière significative le risque de respiration sifflante: les enfants ont donc un risque de respiration sifflante à 1 an multiplié par 1,8 par rapport à ceux dont la mère ne consommait pas de paracétamol à cette période de la grossesse et un risque de respiration sifflante qui perturbe le sommeil en particulier multiplié par 2,1.

Cette étude se poursuit pour voir si l'exposition in utero au paracétamol continue à avoir un impact sur l'incidence de l'asthme à 3 et à 5 ans, indiquent les chercheurs.

Ils précisent que c'est seulement la deuxième étude qui montre un lien entre l'exposition au paracétamol en fin de grossesse et le risque d'asthme chez l'enfant et que d'autres travaux sont nécessaires.

(Lancet, 20 septembre, vol.372, pp.1.039-48 & pp.1.011-12 et AAAI, vol.101, n°3, pp.271-78)

concernant les alternatives, les bains dérivatifs sont surprenants d'efficacité pour contrôler la fièvre sans l'éliminer (c'est mon but) et également pour diminuer la douleur, notamment pour les dents...

sinon, j'ai lu des amies qui disent avoir nettement diminué la douleur d'une rage de dents par des bains de bouche à l'eau salée, j'ai supposé que l'action était anti inflammatoire (si l'eau est très salée, plus que le physio, et attire l flotte responsable de l'oedème, ça peut expliquer une diminution de la douleur?) bref, si quelqu'une a une idée là dessus... du coup si l'enfant est coopérant ça peut se tenter...

Citation :

je ne suis pas étonnée, j'avais lu il y a cinq ans je pense une étude montrant un lien entre prise de paracétamol et asthme, les terrains asthme/allergie étant souvent liés, cette nouvelle étude ne fait qu'aller dans le même sens.

Tiens, je suis étonnée, mon pneumologue me dit toujours qu'il faut prendre du paracétamol et surtout pas d'aspirine.

C'est sans doute différent pour les loupiaux alors

il faudrait savoir pourquoi il propose plutôt du paracétamol, et aussi savoir si il est au courant, tu vois ce que j'ai mis date de 2008, et les médecins que j'ai vus pour mes fils me parlent encore de paracétamol sans jamais préciser le risque (pourtant si le risque d'asthme augmente dès UNE prise par an, et sachant que dans ma famille le terrain est plus que lourd, ils devraient logiquement...)
mais si je comprends bien tu parles de toi, et moi je n'ai jamais lu d'études concernant les adultes de mémoire.

oui, je parle des adultes mais cela doit sans doute être différent pour les enfants.