accueillir ses pleurs alors que c'est ma faute...

Expérience assez déroutante que j'ai vécu ce samedi avec ma fille....

je m'explique : samedi, après une nuit courte et caniculaire pour nous 2, la matin j'ai à faire en ville et dépose ma fille chez des amis, tout se passe bien pour elle, mais dès que je la récupère à 14h, bcp de pleurs, probablement de fatigue vu qu'elle a peu dormi la nuit, j'attends avec impatience de la mettre à la sieste pour que je puisse manger et me reposer un peu moi aussi ; mais rien à faire elle ne veut pas dormir, moi j'ai faim (et quand j'ai faim, j'ai bcp moins de patience...). En plus, je fais cramer le repas donc mon énervement augmente encore, et elle ne veut tjs pas dormir. Je lui explique, et lui demande juste un petit temps de calme, pour que je me repose ne serait ce qu'un quart d'heure, je lui dit qu'elle peut dormir avec moi, ou sinon qu'elle peut jouer calmement, mais non rien à faire, elle ne veut ni dormir (alors que je vois bien qu'elle est exténuée...) ni rester calme, elle veut jouer, me saute dessus comme un trampoline, ce qui a le chic de vraiment m'énerver, etc.... je la repousse un peu "méchamment", et comme elle continue, je m'énerve carrément, lui hurle dessus pdt quelques minutes...

bon après avoir hurlé, je décide de sortir (ce que j'aurais du faire avant !!) on va au parc, ça se passe plutôt bien, mais le soir rebelote, au repas c'est crise sur crise, elle est crevée, et moi aussi, nerveusement je n'en peux plus, la claque part toute seule....., après je frappe sur les murs, sinon je sais que j'aurais pu lui faire mal à elle.... Elle est terrorisée de me voir comme ça....

finalement je la met au lit, en abrégeant le rituel du coucher, et en m'énervant encore une fois...

Dédidément, dure journée....

ça y est elle dort : j'hésite entre aller moi aussi dormir, me vider la tête en m'abrutissant devant un film, ou lire. J'ai été bien inspirée de choisir de lire Montessori et Filliozat car ça m'a bien préparé à affronter la crise qui allait suivre.

Je remarque que ma fille a un sommeil très agité, et vers 23h elle se réveille en hurlant, je perçois tout de suite que bien sûr c'est lié à la difficile journée qu'elle a eu.
La crise de hurlements a duré plus d'une heure, heureusement j'étais à ce moment là en capacité de la gérer sereinement, je l'ai encouragé à exprimer sa colère, parceque'elle avait toutes les raisons d'être très en colère et blessée de mon attitude.
Dès que je lui ai dit qu'elle pouvait s'exprimer, elle a hurlé encore plus fort, se débattait et tapait partout, et elle a répété un par un, entre 2 sanglots, les évènements de la journée qui l'avaient marqué, j'ai verbalisé et expliqué tout ces évènements, en lui disant qu'elle avait bien le droit d'être en colère et de crier et en accueillant ses pleurs. Elle a voulu refaire avec moi ce que je lui avait refusé sans raison (par exemple changer sa poupée, mettre ses chaussures, lire une histoire....) mais tjs en hurlant. Dès qu'elle avait bien crié pour un évènement, elle se calmait un instant, et nommait un autre évènement, jusqu'à la claque du soir dans la cuisine, (elle m'a demandé d'aller dans la cuisine), et après ça elle s'est enfin calmé.

ça a été vraiment étrange pour moi, car d'un côté, c'est de ma faute, c'est moi qui n'ai pas su gérer la journée avec elle et qui me suit emportée contre elle et c'est pourtant encore moi le soir qui ai accueilli ses pleurs de colère....
c'est troublant de se sentir un peu comme un bourreau et un consolateur tout à tour, à quelques heures d'intervalle, et je ne sais pas si cela a été perturbant pour elle aussi....
Même si je pense que cela lui a fait du bien d'exprimer sa colère et sa souffrance, pour qu'elle ne la garde pas en elle.

mais quand même, je vous avoue que cette expérience m'a vraiment troublé...

Désolée du pavé, j'avais besoin d'en parler.

je reviendrais plus longuement, mais j'ai envie de te dire bravo ! bravo d'avoir su gérer comme ça et l'accompagner après une journée si difficile, je ne sais pas si j'aurais su
je comprend ton sentiment étrange, mais je trouve super qu'elle ait une confiance suffisante en toi pour te demander de l'accompagner dans son cheminement d'expression de ses tensions...

Wow, moi aussi j'ai juste envie de te féliciter pour ta franchise et pour ta patience et ton ouverture qui ont permis à ta fille de "revivre" ces évènements difficiles et de les intégrer à sa manière

J'imagine que cela doit être bien étrange et troublant et, à la fois, le fait que tu l'accueilles et que les choses soient dites, exprimées, hurlées, pleurées donne l'espace pour qu'elles soient intégrées et ne deviennent pas "traumatiques".

Encore BRAVO !

C'est vraiment bon de sentir la confiance de ta fille en ta capacité à la comprendre et l'accompagner après une si rude journée pour vous deux

coucou
je n'ai encore pas d'expérience telle que la tienne mais je trouve que ta réaction est admirable
Quand tu te qualifies de bourreau je te trouve dure avec toi même
certes cette expérience a été dure pour ta puce, et l'idéal serait de gérer ça différement, mais la vie n'est pas toujours idéale
bien sur que tu n'as pas montré "le bon exemple" mais tu as montré a ta fille que même les adultes ont des limites, des failles et des moments de craquages
tu as pu verbaliser ça avec elle ensuite et je crois que c'est ça qui compte

wouha tu as réussi à enlever ton doigt de l'engrenage! au contraire, je trouve ça important que la personne qui s'est énervée puisse recevoir les pleurs de l'enfant....
Elle sait que tu peux avoir des jours sans mais qu'elle pourra toujours compter sur toi!

On pète tous un câble un jour ou l'autre. Il est humain de faire des erreurs ou de craquer par épuisement.
C'est formidable qu'elle ait pu t'exprimer sa colère de ce qu'elle a vécu ce jour-là, c'est génial car elle n'a rien gardé en elle, rien ne va "pourrir" à l'intérieur, elle a évacué ce qui était mauvais pour elle. Effectivement le fait qu'elle t'ait exprimé sa colère montre qu'elle a confiance en toi.
Non ce n'est pas contradictoire d'être d'abord la personne qui s'énerve, puis ensuite la personne qui accueille les pleurs. Tu lui as offert une réparation, notamment une réparation immédiate, le jour même, et pour ça tu peux te féliciter.
Tu lui as montré que quand on se plante, on peut ensuite réparer, et c'est vraiment un bel exemple.

BRAVO !

Je trouve votre vécu de cette journée ... MAGNIFIQUE!
Tu as offert un moment d'une rareté exceptionnelle à ta fille: celui de revivre les moments difficiles, pour les dépasser, les accepter,...
BRAVO

bah voila ! je reviens, mais tout a été dit et redit !

tu te mets la barre un peu haut en ne voulant pas craquer... ça arrive à tout le monde, on est des êtres humains, et nos enfants apprennent aussi à travers nous que l'être humain a des failles... que parfois il est fort et parfois il est plus faible, et qu'il peut faire des erreurs ! je comprend que tu t'en veuilles d'avoir levé la main sur ta fille dans ce moment de colère... franchement, il m'arrive couramment de crier et de le faire pleurer parce que je lui ai fait peur... je n'aime pas ça, et j'ai aussi des remords... ça, je ne sais pas comment passer au dessus...
mais ta gestion le soir, franchement, tu m'épates, je suis admirative !

merci les filles pour vos messages, vous me rassurez

et oui, c'est vtai que j'ai tendance à mettre la barre très haut dans ma vie, dans tous les domaines, et les échecs n'en sont que plus difficiles....

effectivement, je sens bien que ça a été importante pour ma fille de s'exprimer, pour qu'elle ne garde pas ça en elle, et en même temps, l'intensité de sa réaction m'a vraiment fait peur, dans le sens où ça montrait bien à quel point elle a été blessée, y compris pour ce que je pensais être des détails (mais qui n'en sont pas pour elle).

Et comme ça n'est ni la première ni probablement pas la dernière que ça arrivera, c'est dut de constater qu'une simple journée difficile pleine de tensions peut à ce point les perturber. Pourtant je le sais en théorie, mais en pratique ça m'a vraiment impressioné....

tous les enfants ne sont pas aussi sensibles... je le croyais aussi avec ma première mais mon fils me prouve chaque jour que ce n'est pas une généralité... il ne sera pas sensible au même choses que sa soeur et il arrive à se protéger beaucoup plus facilement, à rebondir aussi...

Ben dis donc, moi aussi je suiis admirative, vraiment ! Je ne sais pas si j'aurais su réagir aussi justement, le jour même en plus. Je plussoie vraiment tout ce qu'ont dit les filles. J'ai encoreenvie d'insister sur une chose, parce que c'est dans le titre même de ton post en plus : non, ce n'est pas de ta faute ; je comprends plus qu'aieément que tu culpabilisses, mais vraiment, à quelle maman ici d'un petiot de l'âge de ta puce ce n'est pas arrivé de s'emporter ! Moi, il m'arrive de lui hurler dessus à mon fils, quannd je n'en peux plus, quand j'ai l'impression que quoi que je dise ça ne change rien. Alors oui, je m'en veux toujours terriblement après, et c'est toujours un constat d'échec pour moi, mais ben y'a des moments où on n'arrive pas à faire autrement, et c'est humain. Et l'essenciel dans ces moments-là est, je crois, de fairece que tu as fait : d'écouter son enfant, de le laisser exprimer toutes ses émotions, et de lui parler, de lui expliquer qu'on a réagi comme parce qu'on était fatiguée, parce qu'on n'a pas réussi à faire autrement sur le moment. Moi, je dis toujours ça à mon ffils, et je le rassure aussi toujours en lui disant que, même quand je suis en colère, je l'aime toujours très fort ; parce que je sents que tout ça lui fait peur à lui aussi, et après il vient toujours chercher des câlins et des bisous. Bref, tu n'es pas un boureau, loin de là. Et soit dit en passant, je t'admire d'autant plus que tu es seule avec ta fille, que tu ne peux pas passer le relais quand tu pètes un câble !

merci