Rendez-vous du 8ème mois... déjà !

J'ai décidé de m'ouvrir un post pour cette fin de grossesse, parce que j'alterne entre hiver et printemps, et je me rends compte que je suis super bavarde, donc au moins là je n'aurais pas l'impression de m'imposer entre deux posts
Je suis ultra ambivalente dans mes sentiments... Aujourd'hui ca fait 7 mois, 7 mois que je sais que ce bébé va changer nos vies. Et il y a encore des jours où j'oublie, où je prévois une vie sans ce bébé.
Je me suis payé une mini dépression cette semaine en regardant les prix des billets, je pensais naïvement rentrer cet été, quelques semaines... entre 2000 et 4000 dollars les billets en tout, ben euh... c'est mort (ou alors ne dernière minute). Surtout avec un nouveau né et sachant que je serais surement seule avec les 3...
Je m'en veux de penser que sans ce bébé on serait rentré cet hiver, parce que j'aurais continué à bosser, mais c'est là, ce genre de pensées idiotes où je ne peux m'en prendre qu'à moi-même...
Et pourtant je l'aime, notre bébé, déjà... on a commencé à préparer sa petite chambre, demain on prépare la nôtre pour un AAD, je croise les doigts pour cet AAD...
Mais je crois que j'ai peur, peur de ne pas "assumer" trois enfants... de ne pas leur donner les mêmes chances aussi...
Cette grossesse nous amène à une croisée des chemins, j'ai pris la décision d'arrêter mes cours de naturothérapeute, décision qui me coute, mais soyons lucides, je ne pourrais pas rentrer souvent en France avec un salaire de thérapeute, et surtout je ne suis pas prête de finir mes cours sans travailler...
Par contre je reprends en septembre le chemin de l'école pour accéder à un diplôme québécois dans ma branche, en recherche... avec un meilleur salaire et de plus belles perspectives pour mes enfants (et pour financer tout ca, vive le Québec qui fait des beaux prêts-bourses spécial famille !).
Et aussi, je ne veux pas que mon homme soit le seul à assumer notre famille. Je le vois "dépérir" là où il est actuellement, car il a peur de changer, de peur de ne pouvoir assumer, surtout avec numéro 3.
Mais du coup, je serais une maman moins présente que je l'étais pour Élisa, pour Romane... je serais une maman-course, est ce que j'arriverais à assumer ça aussi ?
Est ce que je pourrais allaiter aussi longtemps ? Cododoter alors que je me lève tôt pour aller en cours ?

Bon voilà, je tourne beaucoup dans ma petite tête...

Mais sinon pour accueillir notre petite surprise, j'ai demandé à mes amies de m'organiser un BlessingWay et Baby Shower, j'ai vraiment hâte... j'ai reçu plusieurs perles pour me faire un collier d'accouchement, je suis super émue de les regarder...
Bon j'arrête là, vous êtes toutes en train de dormir (ou d'accoucher pour certaines peut-être )

Merci de m'avoir lue dans mes interrogations boostées aux hormones !

C'est tellement important de pleurer sur ce qu'on perd, de se laisser traverser par ça!

Les larmes et la colère passées, on se dégage une place nette pour l'arrivée de ce bébé-qui-va-tout-changer (et c'est bien le cas de tous les bébés, n'est-ce pas?).
Et si tu peux être écoutée dans tes craintes et ta tristesse, tu sauras te laisser surprendre par ce troisième bébé...

Oh Dine, je crois que cette ambivalence, on l'a toutes durant la grossesse. A te lire, je me rappelle ces moments où je "me tournais" vers ce que "je perdais" (je mets des guillemets parce que les termes ne sont pas tout à fait adéquats, mais c'est un peu ça aussi). Et c'est sûr que quand on a un bébé, notre vie n'est plus jamais comme avant. Et même quand on l'attend, on a du mal à se rendre compte de comment sera notre vie avec notre bébé. Pourtant, il est déjà là, dans nos vies, dans nos coeurs, il a commencé à nous chambouler et à changer nos vies, mais c'est encore difficile de s'en rendre compte. Je crois que ça fait partie du cheminement pour accepter ce nouvel enfant, lui faire une place. Et je ne pense pas que ça remette en cause notre façon de l'aimer... Je crois que c'est une façon de faire le deuil de la vie qu'on avait avant, je crois que c'est nécessaire.

Comme le dit si bien lionne, laisse-toi traverser par tes émotions, elles sont là, vis-les...

Maintenant, pour ce qui est de "quelle vie vais-je avoir avec cet enfant, vais-je pouvoir lui offrir tout ce que je voudrais lui offrir comme je le rêve", ça je ne sais pas... ce sont des questions que je me pose déjà avec mon premier enfant. Je crois que la vie est faite de contraintes et de compromis. A chaque moment, j'essaye de profiter de ce que je vis et de choisir ce qui me semble le mieux en fonction de ce qui s'offre à moi, mais ce n'est pas simple. Je suis souvent partagée aussi entre ce qui me semble le mieux (être avec mon enfant) et ce qui est bien pour nous, même à plus long terme, comme de retrouver du travail. Même si maintenant j'ai envie de rester très proche de ma fille, j'ai aussi besoin pour mon estime de moi et mon portefeuille de retrouver du travail. Je sais que retrouver du travail fera que je serai moins patiente sur les nuits, que peut-être j'arrêterai le cododo, que ma fille doit s'adapter à un mode de garde... En même temps, j'essaye de voir les côtés positifs de la situation: ça donne l'occasion à ma fille de découvrir un nouvel environnement et des occasions de découvrir d'autres choses, ça me permet de m'insérer socialement et de sentir que je fais ma part dans notre famille.

Du coup, je m'étale aussi. J'espère que mon bavardage t'aide un peu

Je pense fort à vous, et fais-toi, faites-vous confiance: la vie de cet enfant sera différente de celle de ses soeurs, mais peut-être est-ce un bien pour lui/elle? Pour vous tous? On ne sait jamais bien ce que la vie nous réserve, peut-être dans quelques années te diras-tu que c'était une chance incroyable parce que tu seras super épanouie dans ton travail et dans votre famille? Je te le souhaite en tout cas!

Je n'aurais pas su mieux dire que Lionne et Moody.

Les pleures sont libérateurs et chaque étape dans notre vie personnel et familliale boulverse les acquis précédents, c'est cella aussi la magied'une naissance et de l'arrivée d'un nouveau membre dans la famille

Ma douce Blandine, j'ai lu ton message tout à l'heure, et je pense fort à toi depuis (enfin, je pense souvent à toi très fort, mais là encore plus!!)

Je suis vraiment touchée par cette ambivalence que tu décris... Ce bébé que tu aimes déjà, mais qui s'est imposé à vous quand même, et qui bouleverse tes projets... Ca me semble tellement normal de se sentir tiraillée comme tu l'es en ce moment... et en même temps cela doit être vraiment dur à vivre...
Les pensées qui te traversent, elles sont loin d'être idiotes... Et accepter de les entendre est une bonne chose à mon sens, plutôt que de se voiler la face...
Oui, si ce bébé ne s'était pas installé, vous auriez pu prévoir d'autres choses pour les prochaines années...
Mais vous avez fait le choix de l'accepter, même si ce n'est pas facile, et même si les raisons de ce choix, tu as besoin de te les remémorer encore maintenant...

J'ai très envie de te rappeler que tu es toute jeune encore... Alors oui, ce bébé retarde certains projets, en met certains autres entre parenthèse, et tu dois tirer une croix sur certaines choses dans l'immédiat... Mais 3 ans, 5 ans... Ca passe tellement vite... (c'est la vieille routarde qui te parle!!) Et il peut se passer tellement de choses en quelques années...
Je suis sure que tout ce qui te tient à cœur professionnellement et sur le plan du développement personnel, tu pourras les réaliser dans l'avenir... Les projets, même à très long terme, restent des moteurs...
Alors que ce bébé... C'était sans doute le moment de le faire... Après, tu n'en aurais peut-être plus eu le courage, alors que tu en avais quand même envie à la base, je crois...

Je ne sais pas si mes mots peuvent être aidants pour toi, mais vraiment vraiment je suis contente que tu puisses poser tout cela ici, et nous donner l'opportunité de te soutenir...

Je t'embrasse fort

Merci pour vos paroles...
Oui ton bavardage m'aide Moody (lol, ca me fait drôle de t'appeler comme ca )
Pleurer... hier j'ai croisé un bébé naissant à la maison de naissance. ca m'a toute retournée j'ai fondu en larmes devant la Sage-femme... je réalise à peine que dans quelques semaines j'en aurais un aussi... Enfin à peine... je ne sais pas... mais oui, ces jours ci j'ai le gout de pleurer. Et en même temps, je me prépare à l'avenir, je suis en train de faire ma demande d'inscription pour septembre, à l'université.

Laure, et oui, je suis jeune mais plus tant, les 6 dernières années sont passées très vite... c'est vrai. Le nombre des choses que je voulais faire avant 30 ans... me reste 11 mois ^^
J'ai privilégié ma vie de famille avant ma carrière, mes passions avant mes études... et le désir de vivre à l'étranger qui nous a pris du temps aussi Et maintenant je ne regrette rien du tout, mais j'ai le gout d'avancer, de ne pas stagner à la maison. J'ai besoin d'être active et "encore jeune", de me sentir encore un peu "toute jeune" comme tu dis...(peut-être pour ca que je reprend aussi mes études, même si tout le monde aura presque mon age lol) je me suis un peu oubliée en étant maman ! Oui, je suis devenue une autre, mais j'ai besoin de redevenir un peu moi... (je ne sais pas si je suis claire !)
Oui Laure, à la base j'en avais envie de ce bébé, mais je ne l'imaginais pas maintenant, ou plutôt la raison et les projets m' avaient convaincue que ce serait mieux après...
C'était sans doute le moment, c'est vrai... (je prendrais bien un thé avec vous les filles, vous me réconfortez...
En tout cas...
Le bilan de ce rdv.... je dois rester le plus couchée possible, en faire le moins possible, plus de grandes marches. Bébé est la tête en bas (je l'avais senti, c'est le bébé que je sens le plus de mes trois ) j'arrive même à trouver sa tête, son dos, son pied c'est génial, même la Sf était surprise de voir à quel point on le sentait bien...
En gros il a le droit d'arriver dans 3 semaines minimum pour que ce soit à la maison de naissance, et dans 4 semaines pour que ce soit chez nous...
l'AAD semble tellement bien se préparer... La SF vient visiter dans 3 semaines justement et déposer le matériel... Une de mes meilleures amies d'ici sera présente, comme une doula finalement...

Je trouve la phrase de Lionne très juste "c'est important de pleurer sur ce qu'on perd".
Ouvre les vannes, autorise toi à laisser aller tous ces sentiments pour accueillir ton bébé dans la sérennité.
Je pense à toi pour ces dernières semaines