encore et toujours l'alimentation.

J'espère t'apporter un témoignage réconfortant : j'étais une enfant comme ta fille au niveau de l'alimentation. Et aujourd'hui je suis une adulte qui adore manger et cuisiner, et qui mange varié et équilibré !  

Entre 3 et 6 ans environ, je mangeais essentiellement des pâtes au beurre, du jambon ou des saucisses, et des biberons de lait ! J'ai le souvenir d'un grand dégoût pour les autres aliments, en particulier ce qui n'avait pas la forme classique d'un aliment (sauces, fromages râpés, soupes) ou qui était mélangé (gratins, potées, plats en sauce)...

J'ai diversifiée mon alimentation petit à petit. Souvent, le nouvel aliment accepté prenait toute la place pendant un moment, je ne voulais manger que ça, tous les jours, puis cela passait. J'avais aussi un amour pour des aliments incongrus (les citrons, que je croquais littéralement !).

Pour ma part, cela s'est débloqué vers 14 ans, quand j'ai commencé à cuisiner pour moi et ceux que j'aime, et sûrement aussi, à prendre mes distances avec mes parents. Car ma mère a toujours mis énormément d'enjeux autour de l'alimentation. Je pense que c'est ce qui a entretenu mes difficultés : le fait de créer tout un tas d'angoisses autour de ça, de mettre la pression pendant les repas sur les quantités ingérées, de forcer la main sur les aliments difficiles ou nouveaux... Je sais combien c'est difficile de gérer cela sereinement, mais je pense que c'est essentiel de rester positif, doux et encourageant, et surtout de la respecter dans ses possibilités.

J'ai toujours été un poids plume, mais en excellente santé, jamais malade ni carencée (avec pourtant une alimentation très chaotique). Beaucoup d'enfants sont sur ce modèle "moineau qui picore" et se portent bien... Dans la limite du raisonnable, je dirais, "tant qu'elle mange" et qu'elle est en santé, il ne faut rien attendre de plus de sa part.

Vcrmo donnent une journée type assez intéressante je trouve, avec un côté "chronobiologie" qui peut s'avérer utile (notre corps est plus à même d'assimiler certains nutriments à certains moments de la journée, par exemple : les graisses le matin, le sucre en fin d'après-midi... En suivant ces règles naturelles, on facilite le travail de l'organisme).

Si elle aime la charcuterie, en effet, pourquoi ne pas lui en proposer le matin au petit-déjeuner ? Idem pour le fromage. Est-ce que des bouts d'omelette légèrement sucrée et bien sèche, bien cuite, pourraient lui plaire ? Du pain perdu saupoudré de sucre complet ? Les fruits secs (raisins, bananes, mangues, noix...) si elle aime cela, sont riches en nutriments et minéraux. Est-ce que tu pense pouvoir ajouter de la purée d'amande dans son biberon sans que cela ne l'embête ? Une petite cuillère, c'est déjà pleins d'éléments intéressants pour sa santé.

Laisser de la nourriture à sa disposition est une bonne idée également : tu peux poser un peu partout des petits bols avec des fruits secs, des petits morceaux de fromages, de fruits... Tu peux aussi lui faire une place dans le frigo, à sa hauteur, avec des boîtes pleines de morceaux de légumes ou de fruits frais, des yaourts, et lui expliquer qu'elle peut venir se servir quand elle le souhaite, comme une grande, et lui montrer que toi aussi tu as plaisir à aller grignoter de temps à autre dans le frigo, au cours de la journée (des aliments sains, bien sûr !).

Jouer à la dînette avec de vrais aliments pour les poupées est aussi un idée sympa : des coquillettes cuites, des bouts de jambon... Elle pourra ainsi exprimer les sentiments qui sont liés aux repas chez elle, et dédramatiser aussi les éventuels tensions ou conflits à ce sujet. Vous pouvez même rejouer ensemble un repas qui aurait été conflictuel (tu peux jouer ta fille, et elle Papa ou Maman, si elle en a envie...).

Et si tu es inquiète, surtout, il vaut mieux le lui expliquer calmement, sans reproches ni pression, et laisser passer la vague d'émotion... Ta fille le comprendra. Et elle évoluera quand elle sera prête, c'est certain ! Plein de pensées encourageantes en tout cas.