Est-ce que ça peut lui laisser des séquelles ou traumatismes

Bonjour,

j'ai posté dans la section accouchement et grossesse un petit résumé de notre parcours suite à la naissance ce 1er juillet de ma princesse Hind.

Comme je l'expliquais dans ce résumé mon bébé a dû être transferée dans un autre hopital que la clinique où j'ai accouché à moins de 24h de sa naissance, car elle a fait une infection au streptocoques B + escherichia coli qui lui ont valu une jaunisse+ problème respiratoires qui ne pouvaient être pris en charge à la maternité...

Elle a été transferée le samedi vers 18h et n'est revenue avec moi à la maternité que le mardi.

Le samedi son papa est resté avec elle jusqu'à minuit, le dimanche + lundi + mardi nous sommes restées mon mari et moi à ses cotés de 9h à 20h/21h (sauf le mardi où nous ne nous sommes plus quittés), ma fille ne pleurait pas énormement et avait l'air de bien supporter tout ce qu'on lui faisait mais je m'angoisse de savoir si ça peut lui laisser un traumatisme?

J'ai déjà remarqué qu'elle est apaisée quand elle entend les pleurs d'autres bébés (à la maternité lors du bain, tous les bébés pleuraient et elle, elle les écoutait les yeux grands ouverts comme si ça l'apaisait), depuis qu'elle est revenue à mes côtés elle se réveille rapidement la nuit quand il n'y a plus ni mouvements ni bruits alors que la journée elle est beaucoup plus calme.
La nuit je l'emmaillote et du coup elle dort collée contre moi.

Je me pose toutes ces questions car je ne peux enlever de ma tête le souvenir du dimanche, quand vers 20h je commençais à lui expliquer que j'allais partir la laisser avec les puéricultrices mais que je pensais fort à elle et que je reviendrais au plus vite, mon bébé m'écoutait et me regardait (enfin était en direction de moi), elle a commencé à pleurer avec des larmes et m'a attrapé les doigts avec ses deux mains, rien sque de l'écrire j'en pleure encore ! C'était vraiment déchirant, j'ai vraiment eu l'impression qu'elle comprennait la situation aussi petite soit elle !

Alors j'ai vraiment peur que cette séparation si précoce lui laisse quelque chose, depuis qu'elle est revenue je ne la lâche plus !
Je ne cesse de la garder contre moi, j'en ai besoin !

Même si tout cela est derrière nous, ça reste un souvenir très lourd !
Avec plein d'angoisses qui remontent, plein de tristesse !

Pfff pas facile tout ça !

Monbbmimi, comme je te le disais dans l'autre post, je suis très touchée par ce que vous avez traversé à la suite de la naissance de Hind.
Je trouve absolument normal que tu te sentes envahie par toutes ces émotions et cette angoisse. Et je suis émerveillée de te voir te laisser submerger par tout ça, sans tourner le dos, sans chercher à tourner trop vite la page!
En terme de "séquelles", personne n'a de boule de cristal... Mais pour moi, ce que VOUS venez de vivre (vous c'est elle et toi, le papa, et dans une moindre mesure, les aînés), c'est un traumatisme, en ce sens que vous avez vu la mort de très près et que ça, ça touche profondément.
Tu témoignes d'une grande sensibilité et d'une grande finesse quand tu décris cette interaction étonnante que tu as eue avec Hind dimanche soir en lui disant "au revoir" : tu étais alors vraiment au diapason de ton bébé et tu lui as permis de communiquer de façon très forte avec toi... J'en suis moi-même toute émue.

Je crois que vous ne devez pas hésiter à chercher une aide extérieure... Mais une aide, disons, "spécifique", quitte à faire des kilomètres, beaucoup de kilomètres...
Je pense à un ou une psychologue spécialisé dans les questions périnatales, mais aussi à quelqu'un qui travaille au niveau énergétique. De telles conditions de naissance font parfois le lit d'une dépression post-partum, il est vraiment important de ne pas rester seuls après un tel choc. Je ne veux pas être catastrophiste, hein, je te parles comme à une amie proche.

En attendant, n'oublie pas que les larmes sont plein de bonnes choses, soit indulgente envers toi-même et continue à utiliser ta sensibilité pour te connecter à ta princesse, regarde-là : elle est bien vivante, toute prête à t'épater encore et encore!! ...

Lionne tes mots me touchent profodement et je te remercie de prendre le temps de les poster !

Ca peut paraitre bête mais les contacts que j'ai pu avoir uniquement via internet m'ont pas mal aidé et soutenus ce n'est jamais de trop !

J'avoue que j'ai moi même peir de cette depression du post partum, dépression que bien sur je me suis toujours persuadée de ne jamais connaitre puisque tout s'est toujours bien déroulé pour les grandes, mais justement tous ces imprévus font que maintenant je ne m'avance plus sur ce que je penses être acquis !!!

Pour mes filles j'ai toujours fais mon ba.by blues à la maternité où je pleurais comme une madeleine pour rien (pour bb1 je ne cessais de répéter "je ne veux pas qu'elle grandisse" !)
pour bb2 c'était le soir où on l'avait emmené faire une séance de lampes UV car elle avait une petite jaunisse, vers minuit, je me retrouvais seule dans ma chambre (en plus ma c'était le jour où ma soeur et ses enfants -avec qui je suis très très proche- repartaient à l'étranger, et qu'on ne se reverrait pas avant de longues semaines), j'ai appelé mon mari et ma mère en pleurant: "je suis toute seule ! on m'a prit mon bébé et je suis toute seule !"
Toujours vers le 3eme jour.

Mais là c'est comme si je n'ai pas pu faire mon ba.by blues, prise dans le tourbillon, je n'ai rien eu le temps de faire comme d'habitude, pas de nuit toute paisible avec mon bébé, cette nuit réparatrice où on a l'impression de revivre, où on ne fait que respirer son bébé, en plus là j'ai eu les fameuses tranchées dès les heures qui ont suivies l'accouchement !

Et je l'ai vite ressenti, même mon ventre est très vite redevenu plat comme avant, comme si mon corps passait son tour, ce tour où il prend le temps de se remettre tout doucement, là non pas le temps.

Bref j'appréhende c'est vrai pour moi le retour de boomerang, sans être vraiment sure que ça arrivera.

Mais aussi pour ma puce je sais que ça pourrait lui laisser des "traces" j'avais essayer d'en parler avec la puéricultrice qui s'occupait d'elle, et elle n'a dit que: "ça peut laisser un traumatisme, mais pas forcément!"
A sa réponse j'ai compris qu'elle ne voulait pas m'affoler.

Je penses que le moment venu je consulterais, ou essayerais de trouver l'aide dont nous avons besoin.

J'avais au passage oublier de préciser, que j'ai lacher prise lors de mon accouchement, en prenant la péri alors que je ne la voulais pas, j'ai fini par la prendre car en plus d'être épuisée, en fait ma fille n'avait pas sa tête sur le col, elle était de coté et le travail avançait vraiment très lentement, si sa tête avait été sur le col j'aurais pu accoucher en 2h !
Bref c'est quand la sage femme m'a dit qu'à ce rythme je pouvais continuer, mais que ma puce ne naitrait surement que le matin, que j'ai fais ce choix...

Car le lendemain matin c'était le 2 juillet, date du décès de mon père, et je ne pouvais pas faire naitre ma fille à cette date, ça a été ma hantise depuis des semaines, je ne pouvais pas c'était plus fort que moi...

Au final c'est bien à cette date, le 2 juillet que tout s'est passé, les mauvais résultats de PDS + problème respiratoires + transfert par le samu !
Bref je ne cesse depuis de dire que quand une journée est pourrie il n'y a rien à faire !
Ce n'est que le soir, une fois dans ma chambre que j'ai eu le choc de me rendre compte qu'on était le 2 juillet !
J'ai donc eu droit à une bonne dose de larmes supplémentaire !

Pfff désolée pour les romans que je poste mais ça fait du bien de poser les mots...

Merci pour le soutien !

Oh j'aurais pas pu dire mieux que Lionne

C'est juste, terriblement juste.

J'ai eu une pré-éclampsie, et je n'ai vu mon fils que le lendemain. Nous avons vécu un mois de néo-nat à la suite de cela. Cela a été vraiment vraiment très dur, et nous n'en sommes pas encore sortis.

Je te dirais pour être passée par une DPP, que tout ce qui "sort" en terme d'émotions, ne le cache pas, ne restreint pas, ne t'empêche pas. Si tu dois pleurer, pleurer fort, si tu as envie de crier ou de rager, laisse tes émotions sortir. Ce fut ma plus grande erreur : tout garder, essayer de cacher. En fin de compte, nous avons tous été rattrapé par ça, par la suite. N'hésite pas à en parler à ta petite puce, à mettre des mots dessus. Elle ne comprendra peut-être pas le mot en lui-même, mais toute l'émotion qu'il contient, elle le comprendra. Qu'on dise, ou pas, un enfant, si petit soit-il, sait.

Je t'embrasse fort fort fort

Lionne a effectivement très bien parlé!
Je voudrais simplement ajouter une chose. Tu parle de la date du décès de ton père, tu as fais le lien entre ces 2 dates... C'est quelque chose que ta fille portera en elle si tu ne fais pas le travail de nettoyer cette souffrance.
J'ose poser une question rhétorique a laquelle je te laisse réfléchir: est ce vraiment un hasard si elle est née si près de cette date ? Peut-etre que cette naissance a eu lieu ainsi pour t'aider a avancer?! Si on accepte de les écouter, nos enfants nous indiquent le chemin pour grandir

Pour la dpp, je ne m'y connais pas bien, je laisse d'autres t'en parler, mais ne reste pas seule !

Bisous et câlins