à j + 5
Vendredi 2 septembre, nous partons tous joyeux, Lulu dans sa pisicne, et nous dans la voiture, arrivés à l’hopital à 8h30, en passant le porche, les contractions commencent…Quelle blague, je rigole, j’espère encore qu’on va pouvoir les griller…
J’arrive toute souriante à l’acceuil, on passe le sas à microbe, Vincent se déguise en schtroumpf à lunettes, je suis écroulée…
Bon ça rigole moins, ça fait quoi 10mn que je suis là je dois me mettre à poil et enfiler leur blouse en espèce de plastique où tout le monde voit mes fesses…je crois que je me renseigne poliment sur le protocole, on me dit bon 2 h de monitos pour commencer, après mise en place du tampon, alors j’explique à Vincent, depuis 10 jours que je viens tous les deux jours à l’hopital, je suis une pro, alors là tu vois ouille, c’est ma contraction, là c’est le rythme cardiaque de Lulu, ben du coup il va scruter les graphiques pendant 30 h il a un tracé visuel de ce qu’il se passe, il adore…Moi j’adore pas les tv qui sont hyper hyper douloureux, j’ai apparemment un col qui remonte derrière les amygdales, c’est la folie, tout ça pour entendre que ça bouge pas, mais pas du tout…On passe me poser une perf, ça commence bien, le sang gicle partout, en plus j’ai vraiment mal, ces contractions on s’y croirait…Les 2 h de monitos deviennent 4h, ça résume à peu près tout ce qui se passera par la suite, des délais rallongés à la louche, des petits mensonges au fur et à mesure pour tenir le suspens…Pendant ce temps là on me fait des prélèvements, toxo, herpès, edf, tout ce qui leur tombe sous la main… et enfin la pose du tampon ! Je crois que Vincent a craqué peu après et est parti se faire un ronald, moi j’avais planqué des biscuits (bio !) un peu partout, mais finalement vers 13 on m’annonce que je vais pouvoir manger !! J’y croyais pas, à 14 h toujours rien, je pâli, je me dis ça y est j’ai raté la cantine, je demande aux sf entre deux bassins à vider ou à remplir (merci la perf), non ils me gardent mon plat au chaud et je vais monter dans une chambre, y a pas de cantine (je le savais, je faisais exprès d’être bête..ahaha
Alors j’arrive en grossesse pathologique, le mec qui m’emmène en brancart était complètement flippé, il voulait pas que je bouge, il croît que je viens prendre racine dans leur service (je dois faire 4m20 de tour de taille, et il a peur que je fasse un préma), et puis bon on m’accroche ma perf au porte manteau à roulette, le plateau repas arrive et oh seigneur, c’est donc vrai qu’ils lavent les légumes à l’eau de javel en collectivité, dire que je vais manger ça pendant 6 jours et me taper les tomates farcies de la bm en rentrant chez moi, heureusement que je la savais pas, je me serai pendue au porte manteau…
L’après midi est agréable, Vincent chronomètre les contractions, pendant qu’on se raconte des blagues, ça commence à faire mal, toutes les 2 mn, 3, puis 4 puis 3, allez un petit coup de monito pour changer, la soirée arrive, Vincent part manger chez ses parents pendant qu’on m’ammène un autre plateau repas, et une voisine, une africaine enceinte et en dépassement de son quatrième, qu’ils ont oublié depuis ce matin dans la salle d’attente et qui crève la dalle…on discute en mangeant, je me lève me rassoit, ça commence à faire mal, et là elle me dit que j’ai pas des vrais contractions, sinon je pourrai pas parler, et que comme j’ai pas perdu les eaux, ça a pas commencé…Je dis oui oui ah bon ouille…j’appelle mes grands parents et ma mère et c’est pendant cette conversation que ça devient ingérable, je crois que c’est parcez-que je leur parle et qu’ils m’énervent, je crois que c’est le stress, j’ai envie de foutre le camp, j’ai envie d’être à la maison avec mon chat, j’en ai marre de me balader avec cette putain de perf, je commence à dire des grots mots, ils m’énervent..J’appelle Claire, toujours persuadée que je vai spouvoir gérer, elle me détends, ça va un peu mieux, pendant 30 secondes, et je me souviens d lui avoir dit « mais s’ils pouvaient me la faire maintenant cette césarienne »…En fait les contractions deviennent permanentes, dès fois j’ai 4, 5 secondes de répis, et ça reprend, j’en ai marre de Vincent qui devrait être revenu et qui revient pas, je l’appelle, il est bloqué en bas, les cerbères veulent pas le laisser entrer, il passe quand même, je vais l’attendre dans le couloir car ma voisine roupille, et une infirmière me voit pliée en deux, en larmes, j’en peux plus, Vincent arrive, je me souviens c’est horriblecette douleur qui ne s’interromp pas, ils appellent la sf,, encore un tv qui finit en torture, je sui stoujours à 1 cm !!!mais autant externe qu’interne et le bouchon muqueux dégage enfin !! Je supplie la sf de me laisser avec Vincent, elle veut me coller du nubain, je suis persuadée de pouvoir gérer s’il reste, mais on voit bien que non,, je descend en salle de prétravail et je cède, nubain, monito, les heures passent, j’arrive à faire des micros dodos quand je n’ai plus de contractions , quelques secondes de sommeil à chaque fois, je veux limiter la prise de nubain, je sais que Lulu en prends aussi, l’effet de la première ampoule s’estompe, j’arrive à tenir un peu plus d’une heure avant d’en demander une autre.. ;qui ne fera plus rien, suivie d’une autre, qui ne fait plus grand’chose, Vincent rentre nourrir le chat, je suis dans une espèce de coltard terrible où j’ai toujours mal, voilà ce que ça fait le nubain, ça fout dans le coltard et on a toujours mal…Et là c’est Lulu qui en a marre, soudain il donne un grand coup, j’entends un bruit, je suis trempée…voilà les eaux, j’appelle la sf « 3cm, vous allez en salle de travail on vous fait la péri j’appelle votre mari »…La péridurale…uhuhuh je m’en doutais qu’elle arriverait j’y pensais pas…le plus grand flip de ma vie, me faire enfiler un truc entre les vertèbres, uhuhu quelle angoisse…
J’arrive en salle de travail, je rappelle que je contracte toujours en permanence, que je suis énorme, que je suis sur un brancart avec une anesthésiste qui m’engueule pour que je m’assoie…je peux pas parler, je peux encore moins m’asseaoir, donc elle me hurle dessus jusqu’à ce qu’unee soignant e comprenne que j’essaie de me relever et m’aide (enfin !), et là j’ai pas fini de ma faire engueueler vu que je suis morte mais morte de trouille en plus de douleurs, et que je cambre dès qu’elle m’éfleure avec son aiguille, j’ai arraché les bras de la soignante, le plus dur moment, faire le dos rond (ça y est c’est la denière fois que je sens mes jambes, je vais mourir paralysée ) mais plus jamais ça s’il vous plaît plus jamais ça…le pire moment mais quelle horreur cette péridurale, le seul soulagement, je sens plus les tv, c’était le pire…
Je retrouve Vincent en schtroumpf à lunette, tout souriant, qui ne comprends pas que je viens de vivre une des plus grandes mais plus grandes grandes trouille de ma vie…ça nous mène à samdi 3 semptembre, 6h du matin…très rapidement perf de syntho, et défilé des sf…le ryhtme de Lulu baisse pas mal àchaque contraction, une sf ou une autre passe toutes les 30 secondes l’air inquièt…ça y est j’ai compris, ce sera la césa.Rapidement on arrête le syntho, je sens plus mon ventre, je sens plus mon bébé, et je me dis, mais je pourrais très bien faire une crise d’herpès maintenant avec toute cette hostilité, et je ne le sentirai pas, je ne sens plus mon bébé je ne sens plus rien, je m’endors même parfois, du coup je me mets à espérer la césa, je ne veux pas que Luhan ait la moindre possibilité d’être contaminée, et puis j’ai peur de tout, de la perf, du monito, de la péridurale, de la sonde urinaire, de l’expulsion…évidemment le travail stagne, ils se demandent si ça a avancé, ils ne veulent pas me faire des tv trop souvent non plus, mais ils n’ont pas tous la meême grosseur de doitg, alors, 3,5, ou 4, un petit 4 alors, il est 10 h, le mec en vert qui ouvre les ventres commencent à venir me voir, Lulu ne descend toujours pas, il a la tête en arrière et de travers, ça sent grâve la césa…On demande à Lulu, Vincent continue le lien avec lui, moi je le perds, du coup il mets en pratique toutes les scéances d’hapto…Bon je lui dis c’est comme tu veux ou comme tu peux, tu peux passer par la petite porte, si tu ne veux pas, on va m’ouvrir le ventre pour te sortir, tu n’as pas à avoir peur, tu seras avec ton papa pendant qu’ils me referment et je vous retrouve après…j’attends encore 2h, ils me laissent une chance, si par miracle le travail s’accélérait d’un coup, mais je ne veux plus d’une voix basse, j’ai plus de force, mais bon ce jour-là il ya la queue au bloc, 4césa dont une en urgence, pour une suele naissance par voix basse, je part au bloc à 12h50 , ouh là, là, le bloc….
C’est dur, je suis morte de trouille, je demande à l’anesthésiste de me racaonter une histoire, elle m’explique ce qu’ils font, j’avoue tout le monde est très gentil, de très bonne humeur pour des gens qui bossent un samedi…Celles qui ont connu, ben savent, moi j’aurai bien aimé être ailleurs, si j’avais pu foutre le camp, d’ailleurs je leur ai demandé l’option de m’attacher pour pas que mon corps s’en aille tout seul. et pui j’en tends Luhan…sa voix…Claire, il a une voix trrès claire, je le vois peu de temps, juste pour le rassurer, je l’embrasse, je lui dis qu’il va retrouver son père que je serai là bientôt, je crois qu’il est beau, un peu sanguinolent…
Là ça devient très long et très désagréable, je m’accroche, pour la première fois j’ai envie de m’accrocher, je dois être là pour lui J’ai les yeux rivés sur l’écran du monito, je vois ma tension fluctuer entre 6 et 27, parfois je perds conscience, je me réveille, c’est très long…
Et enfin je rejoins ma famille, Lulu dans les bras de Vincent avec une sacrée banane, Luhan est magnifique et son père est très fier…ça fait une demi-heure qu’il l’écoute, les yeux grands ouverts, parler du jardin, du chat et de la tortue…On va rester 4 h dans cette salle de naissance sans fenêtre…et là la galère de l’allaitement va commencer avec cette bande de bras cassés, mais ça mérite un autre chapitre…
Je le vois enfin, mais il me faudra plus de 4 semaines pour ressentir pleinement la joie et l’émotion de sa naissance, je vais rester longtemps traumatisée par cette overdose de médicalisation, mais dans les 10 premiers jours, le combat sera surtout de le mettre au sein, et exclusivement…