Très rapidement (et d'une seule main
) j'ai le grand bonheur de vous annoncer que notre deuxième fille est née à la maison, comme nous l'espérions tant, et même en mieux !
Les détails pour bientôt!!
Une photo!
(Désolée pour la qualité, je n'ai pas mieux!)
Le récit!
Samedi matin, 6h30, je suis réveillée par une contraction. Depuis deux semaines j’en ai fréquemment mais rien ne se met en route réellement. Olivier part travailler, j’aurais envie qu’il reste, mais en même temps rien ne me permet de le retenir, j’ai juste envie qu’il soit là… La matinée passe, les contractions restent, mais rien de régulier ni de douloureux. Vers 16h30 je prends deux spasfon j’ai envie de savoir si il s’agit du travail qui se met en route ou non. Une heure après, j’ai toujours des contractions, plus espacées, mais toujours là… Je ne sais pas quoi penser, j’appelle ma mère qui doit venir prendre soin de Romane pendant l’accouchement, car elle a deux heures de route à faire. Je suis indécise, j’ai peur de la faire venir pour rien. J’appelle ma sage femme qui me dit qu’à ce rythme, elle ne peut pas encore savoir si c’est un travail qui se met en route ou non, mais comme ma date de terme est dans deux jours, de toute façon tout ça devrait bientôt commencer. Je rappelle ma mère, elle va venir « au cas ou » et du coup sera sur place si ce n’est pas encore le travail qui commence. Nous allons nous promener avec Romane à la ferme pédagogique, nous profitons de la douceur de la soirée tous les trois. Au retour je n’ai presque plus de contractions, ça m’embête, je commence à être vraiment impatiente que tout ça démarre… Romane s’endort en voiture, nous la laissons dormir un peu, nous sommes complètement décalés dans nos horaires, nous goûtons très tard. Je n’ai pas très faim, mais je mange des fruits secs pour avoir mangé un peu quand même. J’ai souvent besoin d’aller aux toilettes, je perds alors le bouchon muqueux!
Ma mère arrive vers 21h. Il fait nuit, nous nous apprêtions à sortir pour aller au feu d’artifice de la fête du village. Immédiatement, elle me donne les perles qu’elle a apporter pour les ajouter au collier du blessingway. Je les met dans ma poche et les garde dans ma main pratiquement souvent. Nous partons tous les quatre à pieds. Immédiatement, mes contractions s’accélèrent. Je me surprend à me dandiner au milieu de la rue pendant les contractions! Pendant le feu d’artifice, je commence à avoir besoin de la présence d’Olivier pour faire passer la contraction, mais Romane doit bien sentir que quelque chose se passe, elle ne veut pas quitter les bras d’Olivier! Je me met derrière lui pour le sentir contre moi. J’ai hâte que le feu d’artifice prenne fin. Mais ensuite nous croisons plusieurs voisins, j’ai du mal à tenir une conversation, je me sent un sourire crispé! Je préfère me tenir à l’écart, de toute façon, je n’arrive pas trop à écouter le contenu de la conversation.
Une fois de retour, je téléphone à la sage femme, je ne suis toujours pas certaine que le travail soit en route! Je lui propose finalement de la rappeler dans 15 minutes, au cas ou le travail ralentirait une fois posée chez moi. Ma mère propose à Romane de manger un peu, elles vont dans la cuisine. Olivier note les heures de chaque contraction et contact notre doula sur msn. Elle nous conseille de dormir un peu, mais je ne peux pas, en peu de temps, les contractions passent à toutes les deux minutes! Elles deviennent aussi plus intenses, j’ai besoin de vraiment souffler, de m’appuyer en avant. Olivier me masse le bassin et ça m’aide beaucoup. Je lui demande à plusieurs reprises de rappeler la sage femme: « mais pour lui dire quoi?? » me demande t-il?!! Finalement, après un temps qui me semble long, il téléphone. Je lui demande aussi de prévenir notre doula, qui vient de très loin.
J’essaie plusieurs positions pour « passer« chaque contraction: me suspendre, bof, allongée pour me reposer un peu, oulala non, j‘ai l‘impression de prendre une mauvaise vague en bateau!, assise, aie aie aie… Non, rien ne me convient mieux que penchée en avant ou a 4 pattes, appuyée sur mon gros ballon de gym. Pendant ce temps Olivier installe tranquillement la piscine que nous avons gonflé il y a deux semaines, il vient m’aider quand je le lui demande. J’essaie d’aider Olivier et ma mère à remplir la piscine, mais les contractions sont trop proches, je n’arrive pas à faire grand-chose entre! Cette fois je n’ai plus envie qu’on me parle pendant les contractions, j’ai besoin de calme.
Je m’installe sur un tapis de bain près de la piscine en slip et en tee-shirt, j’entend les bruits de la maison, mais bientôt ils commencent à me gêner eux aussi. J’ai de plus en plus besoin de silence. J’ai vraiment besoin de me concentrer pendant les contractions: je pense à me détendre, à respirer profondément et à souffler lentement, à prendre conscience de la présence d’Olivier contre moi, je me centre sur mon bébé qui fait son chemin pour naître, je l’encourage à appuyer fort pour ouvrir mon col… Et puis la contraction passe, je ferme les yeux et je m’affale sur le ballon… Il me vient un instant l’idée qu’une péridurale, effectivement c’est « confortable« !!
Je sors le collier du Blessingway et entre deux contractions j’essaie d’expliquer à ma mère de qui vient chaque perle et ce qu’elle signifie, mais j’ai beaucoup de mal!
Ma mère essaie d’aller coucher Romane dans son camping-car dans le jardin, mais Romane n’a pas très envie d’y aller, elle veut que je lui fasse un câlin, faire du cheval sur moi quand je suis à 4 pattes… ça devient difficile pour moi… Je m’assoie sur le ballon, je fais un câlin à Romane dans un moment de répit et je lui propose d’aller lire un livre dans le camping-car, elle accepte avec enthousiasme! Ouf! Notre sage femme entre à ce moment là, je suis contente de la voir arriver! Mais je suis encore assise sur le ballon et je me fait surprendre par une contraction! Aie! C’est difficile!
Je me remet à 4 pattes, ça va mieux, mais ça s’intensifie encore, je fait des OOOOO bien rauques sur quelques contractions, ça m’aide à me replonger dans l’accouchement. Maintenant je ne supporte plus aucun bruit et Olivier en fait les frais! Il marche pendant les contractions avec son trousseau de clefs qui bat à sa ceinture!! Je lui demande vertement d’enlever ses clefs et ses chaussures et d’arrêter de marcher pendant les contractions, de rester avec moi, de m’aider à souffler! Et puis je m’excuse entre deux contractions! (J’ai du être assez virulente, car bien plus tard, je vois notre sage femme remettre ses chaussures!!) Je ne souhaite pas être examinée, j’ai très peur du couperet de la réponse, je ne supporterais pas d’en être à… A n’importe quoi, en fait, je préfère ne pas savoir, ne pas me dire des choses du genre: « alors, si j’en suis à tant, il va falloir encore tant de temps pour que le bébé naisse… ». Donc je reste sur mon ballon, Olivier et elle derrière moi. Ils me massent pendant les contractions, Olivier souffle avec moi. Et puis d’un seul coup, j’ai besoin de changer de position, je ne sais pas pourquoi. Une partie de moi se dit qu’il faudrait que j’aille dans la piscine car Oliver et ma mère ont mis un certain temps à la remplir! Je me déshabille et je baisse la lumière qui me gène. Dans l’eau je me remets dans la même position, appuyée à 4 pattes sur le bord, Olivier est devant moi cette fois. Je n’ai aucune notion du temps, je commence à m’encourager intérieurement en me disant que de toute façon j’en suis capable, puis que je vais y arriver, et puis je demande à mon bébé de m’aider… Je ne supporte plus les massages, je demande d’arrêter, j’ai besoin de dire que je n’y arriverai pas et ça me fait du bien! (Mais Olivier a eu un peu peur, à ce moment là!) Notre sage femme essaie d’écouter le cœur du bébé, mais ma position ne lui permet pas de bien entendre, ce qui inquiète encore plus Olivier. La sage femme me dit de ne pas paniquer, de respirer, elle m’encourage…
Et soudain, j’ai besoin de changer de position à nouveau, je me relève sur mes genoux et j’ai l’ impression d’ouvrir les yeux! De respirer! Je suis beaucoup moins mal pendant les contractions, j’ai l’impression de sortir d’un tunnel. Je peux même un peu parler entre les contractions. Je demande à ma sage femme si je peux m’examiner! Drôle de question puisqu’il s’agit de mon corps!! Elle répond que oui, évidement! Elle profite de ma nouvelle position pour écouter le cœur du bébé. Je m’examine: je sens quelque chose de doux et lisse, tout bombé: la poche des eaux! Et juste derrière, la tête du bébé! Je m’examine à nouveau après une contraction: la poche bombe encore plus et je sens que la tête à avancé! Je ne sais pas combien de temps après je sens la poche des eaux éclater! Ça me fait l’impression d’une bulle de chewing-gum qui éclate! Je ne sens pas le liquide couler, je suis déjà dans l’eau… Un peu plus tard, au milieu d’une contraction quelque chose me fait dire « je crois que je vais avoir envie de pousser! » j’en suis toute étonnée! Je guette cette sensation sur les contractions suivante, elle ne ressemble à rien de ce que je m’étais imaginée! Je n’ai pas envie de pousser autour de la tête, c’est tout mon corps qui pousse, sans que je n’y soit pour quelque chose, sans que ma tête ait décidé quoique ce soit! J’accompagne le phénomène comme je peux, d’instinct. C’est très intense, je n’ai qu’une envie: que mon bébé sorte qu’il vienne, qu’il arrive! Je sens mon périnée se tendre s’ouvrir sous la pression de la tête. Je ne vois plus rien autour de moi, je suis totalement absorbée par cette envie, ce besoin que mon enfant naisse, qu’il passe enfin! Je l’appel, je crois que je crie! Je lui dis « viens viens viens! » sur chaque contraction. Je n’entend que la voix de ma sage femme qui me dit de l’accompagner doucement, sans forcer. Un instant entre deux contractions je change très légèrement mes appuis et je sens la tête remonter! Je m’exclame quelque chose comme « Oh non! La tête est remontée!! » c’est une sensation marrante, mais je ne veux pas qu’elle remonte encore! Je repense alors aux paroles d’une femme qui me racontait son accouchement et qui me disait qu’elle avait bien pensé à faire en sorte que son bébé ne remonte pas entre les contractions. Sur le coup, je ne savais pas vraiment comment faire, mais en fait, rien que le fait d’y penser fait que je trouve tout de suite comment faire pour le maintenir « en bas » entre deux contractions! Je m’imagine que je vais sentir que mon périnée tirera moins au moment où le reste de la tête passera, ou le corps du bébé passera… J’entend ma sage femme me dire qu’au moment ou le bébé sortira il faudra seulement qu’il ne reste pas trop longtemps dans l’eau. Mais en fait tout va très vite, une fois que la tête est passée… Mon bébé entier est né!! Je le sort de l’eau sans même y penser, je le mets sur ma poitrine et je m’assoie, adossée au bord de la piscine! A partir de là, tout est flou, je n’ai aucune notion du temps passé, de ce qu’a fait Olivier à ce moment là… Je crois que la sage femme s’est penchée au dessus du bord de la piscine pour voir le bébé… Je ne me souviens que de la sensation de son corps contre le miens, sa tiédeur… Mon bébé est tout doux, tout lisse, tout humide!… Je ne sais même pas si il a crié! Il est là, c’est tout!
Au bout d’un moment, comme je perds du sang et que nous ne sommes pas trop au chaud a sage femme me propose de sortir de l’eau. C’est laborieux car je ne veux pas couper le cordon avant la sortie du placenta! (D’ailleurs je le sent, froid contre mes cuisses, c’est une drôle de sensation!) Nous profitons de mon changement de position pour découvrir le sexe… C’est une fille!! C’est Mahault qui nous a rejoint! Ma sage femme la prend et j’essaie de sortir de l’eau, tant bien que mal. Je m’installe juste de l’autre côté de la piscine je m’adosse contre le bord, assise sur des alaises jetables. Je crois que c’est à ce moment là que notre doula arrive. Je ne réalise même pas, je suis ailleurs! (Finalement, moi qui la voulait près de moi pour être certaine d’avoir quelque un à mes côtés pour me dire que j’étais capable de mettre au monde mon enfant, je suis assez heureuse qu’elle soit arrivée après la naissance car maintenant je sais que j’en suis capable, même sans une personne pour me le rappeler! Son accompagnement attentif et respectueux tout au long de ma grossesse m’a permis de vivre mon accouchement sans crainte, dans la confiance, en moi, mon bébé, mon couple!)
Ma sage femme me propose de me mettre au dessus de la baignoire shantala pour expulser le placenta. Je ne suis pas du tout à l’aise, il faut qu’elle tienne Mahault en même temps… Finalement je me rassoie par terre. J’essaie de pousser, mais j’ai le sentiment de ne pas savoir faire ça!! Finalement le placenta sort. Je ne me souvenais plus que c’était si épais! Ma sage femme le regarde, puis je lui demande de m’expliquer ce qui sert à quoi… Je le touche, met ma main dans la poche dans laquelle Mahaut vécu et grandi, c’est tout doux, tout fin! Ma doula pense au prélèvement nécessaire à l’isotropie placentaire, j’avais complètement oublié! Olivier réapparaît, il ne voulait pas voir le placenta, il est allé prévenir ma mère de la naissance. Il coupe le cordon. Cette fois-ci je le vois faire! C’est ici que Mahault prend sa première tètée, mais c’est très flou pour moi! Plus tard je déménage dans le canapé avec Mahault. Ma mère vient nous voir, Mahaut a moins d’une heure! Moi qui n’était pas certaine d’être complètement détendue et sereine si elle était présente pour la naissance me voilà profondément heureuse de partager ces moments avec elle! Olivier va et vient, il range, vide la piscine avec notre doula, apporte de la tisane… Je suis bien, mon bébé contre moi, mais j‘ai envie qu‘Olivier soit là aussi… Ma sage femme doit peser Mahault, elle le fait au pied du canapé: 4,250kg!! Je suis épatée! Ma mère retourne auprès de Romane. Ma doula m’aide à me laver pendant que ma sage femme habille Mahault, je ne suis pas sûre d’en avoir envie mais ça rassure Olivier. Nous montons nous coucher Mahault et moi, nos deux « anges gardiennes » vont pouvoir rentrer chez elles. Olivier nous rejoint bientôt. Il est plus de 4h du matin! (en fait, notre sage femme est arrivée à 23h30 et Mahault est née à 00h57! Il ne s’est écoulé que 12 minutes entre la rupture de la poche des eaux et la naissance!) Le lendemain matin, Romane monte nous voir avec ma mère, elle découvre sa petite sœur, l’appelle « mayo » et lui donne un de ses doudou! Ça y est, notre famille s’est agrandie! Nous allons nous découvrir dans la vie à 4, après cette naissance qui c’est passée si simplement, comme une évidence!