Help, il est infernal......

zoétoune a écrit:

Mon coin de colère, je ne sais pas, je ne l'imagine pas trop.... mais par contre, quand il me dit "colère maman!" je lui répond que oui, je suis en colère, et j'explique que "quand il fait ça, ça me met en colère", que parfois, c'est lui qui est en colère, et parfois, ça peut arriver à maman aussi. Et on passe très vite à autre chose, ça redescend vite chez moi.

Cette limite bienveillance / maltraitance, on avait parlé déjà, ça me parle..... C'est terrible comme ils peuvent nous repousser loin dans nos retranchements. Cette nuit, je lui ai hurlé dessus comme une démente, je suis partie dans ma chambre, mais même là, je continuais de jurer en hurlant et en ayant envie de taper dans les murs, je crois que c'est une façon de faire sortir sa violence sans "passer à l'acte" sur son enfant.
Eh oui... il refait des siennes depuis quelques nuits au niveau du sommeil. Il passe au "sans couche" maintenant à la crèche comme à la maison, alors je me dis que c'est peut-être juste ce cap qui réactive des angoisses. La nuit, il m'appelle en pleurant, en réclament un câlin, il ne veut que moi et quand il est recouché, je dois attendre sur la chauffeuse qu'il se rendorme, mais il ne dort que d'une oreille et dès que j'essaie de repartir quand il semble enfin dormir, il lève le bras et pointe du doigt la chauffeuse en disant "là-bas!" pour que je me rasseye. Et c'est regrosse crise si je ne m'exécute pas, et ça peut durer 2h.... je me sens carrément prise en otage par mon fils! (je devrais peut-être me questionner aussi sur les vies antérieures avec ce que je dis là!). Et biensur je suis épuisée, et biensur, ça n'aide pas à faire face...

J'étais en analyse des pratiques hier avec notre psy du boulot et il parlait justement de cette violence qu'on a tous en nous, "naturellement", à la naissance : Le plus pacifiste des hommes a les mêmes pulsions de violences en lui à la base que celui qui passe à l'acte, il a juste fait un choix différent, en fonction de ses idéaux mais intérieurement, il les vit et les ressent aussi. C'est tout bête, mais ça m'a fait relativiser sur mes compétences de mère "ENV", ces pulsions sont normales et quand on vient titiller vraiment trop fort, ça sort... c'est normal...

Ça me questionne aussi sur ce que me renvoie la sensation d'une prise de pouvoir de mon fils sur moi, ou en tout cas, sur ce que JE vis comme tel, tellement ça y ressemble. C'est juste insupportable. Dans la vie, avec d'autres adultes, c'est déjà un truc qui peut me mettre dans de gros états de colère, alors avec l'aplomb que peut avoir un jeune enfant, l'effet en est décuplé je crois!
Et puis il y a toujours ce spectre de l'enfant "que l'on doit savoir éduquer / mettre dans le rang / à qui on doit apprendre le respect et que si on foire, on est un mauvais parent". On exhorte notre enfant à être cet enfant dans la norme, qui conviendra à la masse et qui ne fera pas peser ce type de jugement, terrible, sur nous. C'est hyper primaire en fait comme réaction, quand j'y pense.... mais à vous lire, j'ai l'impression qu'à des niveaux différents, on est toutes à un moment donné plus ou moins passées par là...
Et puis, je crois que c'est aussi de la violence contre soi, de la culpabilité de ne pas réussir à être cette mère que l'on voudrait être, celle qui enfante un enfant parfait! En tout cas, pas celui-là qui est en train de révéler les sombres facettes de nous-mêmes!

Bon, j'arrête pas ma psychologie de comptoir.... !

Ca me parle à un point que tu n'imagines même pas

Merci en tout cas pour ce fil de conversation, ça m'apporte énormément !!!!!!!!!!

tout pareil, ça fait du bien de voir que c'est pareil chez les autres (ma fille continue à hurler la nuit et je perds patience parce que j'ai le second qui tète... c'est qu'une fois mais faut se lever et ça casse la nuit);
pas que je me réjouis de ce que vous vivez... je me sens juste moins seule lol

Moi ça fait 2 ans que je me réveille 6 à 8 fois par nuit. Et pourtant on dort tous dans le même lit...
LA seule chose qui le calme c'est le sein
C'est une luttte quotidienne cette histoire de sommeil, d'autant que quand je suis vraiment fatiguée je lui refuse, et là ça peut durer des heures.... Je vais parfois au boulot avec l'impression d'avoir oublié mon cerveau à la maison et d'être littéralement à coté de mes pompes.

Cannelle a écrit:

Moi ça fait 2 ans que je me réveille 6 à 8 fois par nuit. Et pourtant on dort tous dans le même lit...
LA seule chose qui le calme c'est le sein
C'est une lutte quotidienne cette histoire de sommeil, d'autant que quand je suis vraiment fatiguée je lui refuse, et là ça peut durer des heures.... Je vais parfois au boulot avec l'impression d'avoir oublié mon cerveau à la maison et d'être littéralement à coté de mes pompes.

Glups!! Ah oui là deux ans comme ça je comprends que tu fatigues

C'est vrai que j'avais pas bien saisi : moi, je croyais qu'il faisait des crises de tyrannie la nuit, mais apparemment, c'est de l'angoisse. Franchement, je crois aussi que tu vises juste au sujet de la propreté. Il apprend un nouveau truc, il régresse sur autre chose.

Et ça, ça se poursuit jusqu'à l'âge adulte ! Nan, sans rire, je deviens dingue quand je constate combien c'est vrai encore sur des élèves de CM2 : apprenez-leur le passé simple et ils ne savent plus conjuguer le présent, voire carrément, ils ne savent plus tracer des traits à la règle...

Jess a écrit:

Et ça, ça se poursuit jusqu'à l'âge adulte ! Nan, sans rire, je deviens dingue quand je constate combien c'est vrai encore sur des élèves de CM2 : apprenez-leur le passé simple et ils ne savent plus conjuguer le présent, voire carrément, ils ne savent plus tracer des traits à la règle...

Alors ÇA!!! Quelle observation géniale!!

Sinon je crois que chez un enfant encore très jeune, disons sans que cela soit devenu un mode de relation qui est fixé dans la famille, ce qui peut être vécu comme une "tyrannie" de la part de la maman, eh bien on peut souvent faire l'hypothèse que cela correspond à une angoisse très profonde (ouais comme toutes les angoisses, quoi) qui nécessite absolument la présence rassurante de maman...
Et je veux aussi saluer ce que tu soulignes, Zoétoune : Il te fait bien comprendre qu'il a besoin de toi, mais il tolère que ce soit dans une certaine distance...
C'est vraiment tout un art que d'autoriser des régressions tout en gardant le cap de "grandir-se séparer"!!

Tenez, ça me fait penser à ça : mon petit loup a adopté un "doudou" depuis quelques semaines (je croyais qu'il n'en aurait jamais!). Et vos "deuzans" à vous, ils doudoutent?

Ni doudou, ni tétine, ni biberon... et c'est pas faute de lui avoir proposé les 3....
Je crois que c'est moi qui fait office des trois....

pas de tétines ni doudous mais depuis la naissance de son frère, ma fille a adopté son poupon qu'elle porte, allaite, et fait du cododo. il faut absolument qu'il soit à côté d'elle mais pas sous la couette.

Ah je crois qu'on aura pleins de choses à se dire quand on se verra , mon loulou me fait aussi la meme chose... Et mon homme me répond "on lui fait un frère ou une soeur, il va nous lâcher"... Euh je vois pas le rapport là vu qu'il faudra s'occuper de deux loulous Bref, c'est hors sujet mais en tout cas, ici loulou ne sait pas jouer seul et le soir, je commence à me dire que je vais arrêter de cuisiner car il s'accroche à ma jambe et je ne peux plus faire un pas sans avoir 11 kg à trainer à ma jambe, difficile de préparer le repas comme ça Bon parfois parler arrange un peu les choses mais pas toujours... Alors je le met dans le Manduca et c'est un peu plus calme durant quelques minutes...
Je n'ai pas trop de temps aujourd'hui mais je te MP dès que je peux.

Bisous ma belle, courage pour les nuits!!

OK, j'attends ton mp LuneRose

Ici, il a choisi son doudou vers 10 / 12 mois, la famille s'est élargie depuis : Il y a LE doudou qui s'appelle "lulu", puis il y a "doudou", "didi" et "pépé" vient d'entrer dans la famille!!!!! Vous vous en doutez, je ne suis pour rien dans le choix des noms
Mais bon, il est pas super accroc, il est même plutôt fier quand il en emmène un autre que lulu à la crèche. Il parade dans les couloirs de la crèche en brandissant son "p'tit nouveau" devant tout le monde!
Par contre, pas de tétine (j'ai toujours eu un gros rejet psychologique) ni de pouce. Ça vaudrait carrément le coup d'en faire un sujet à part entière, c'est sympa ces histoires de doudous

En parlant de tyrannie (Jess), c'est vrai que je suis passée dans mes messages du son coté "infernal" diurne à cette question des problèmes de la nuit. Pour moi, ce sont deux choses bien différentes mais évidemment, comme c'était pas précisé, la confusion est tout à fait logique!

Je suis entièrement d'accord toutefois avec Lionne (et ça fait du bien de le lire d'ailleurs!) : ce que l'on vit, d'une manière générale, comme de la tyrannie est la plupart du temps le reflet d'une angoisse profonde.

Je ne sais plus si j'en avais déjà parlé sur un des forums, mais j'ai connu une petite fille il y a longtemps qui était carrément tyrannique avec sa mère, je l'avais même prise en grippe à l'époque. Elle ne lâchait pas sa mère, la "privait" de toute liberté, c'était la grosse crise (elle avait 7 / 8 ans) dès qu'elle s'absentait de la maison. Cette femme, quelqu'un de proche pour moi, semblait carrément à la merci de sa fille! Elle a renoncé pendant des années à toute activité "pour elle" et c'était impossible de se retrouver seules pour avoir une discussion ensemble, sans sa fille.
Tyranique, c'était clairement le mot qui me venait et j'étais un peu choquée que mon amie (très maternante) accepte la situation.
Pendant des années, je reste sans voir cette petite fille jusqu'à il y a quelques mois. Elle a plus de 20 ans maintenant, elle est partie de la maison et elle se met à me parler de ses problèmes d'angoisses : quand son petit ami s'absente, elle a toujours peur, mais vraiment très peur, qu'il lui "arrive quelque chose".
Et elle me dit qu'elle a toujours eu ce problème, qu'avant, c'était avec sa mère : aussi loin que ses souvenirs peuvent remonter, enfant, elle était convaincue que sa mère pouvait mourir soudainement, à tout moment et qu'il lui fallait toujours rester auprès d'elle pour que rien ne lui arrive. Si sa mère devait s'absenter, elle était en état de panique totale, imaginant que, très certainement, sa mère pourrait mourir pendant son absence. Si elle lui disait "je rentre à 10h", elle ne ratait pas une minute qui passait à l'horloge, n'attendait que son retour et à 10h01 si maman n'était pas revenue, c'était l'effondrement, à l'intérieur. Alors, évidemment, elle piquait une grosse crise et passait un gros savon à sa mère à son retour, de quoi la démotiver de ressortir. Et de l'avis de bien des gens je pense, c'était une "vraie petite peste".
J'étais très loin d'imaginer tout ça. J'ai pris une belle claque quand elle m'a livré cette histoire, belle leçon d'éducation et d'humilité!!!!!! Merci à elle!!!!!

Voilà, tout ça pour dire, et c'est bien le coeur de ce gros défit qu'est "l'éducation", on ne sait jamais ce qui se trame vraiment dans l'esprit de nos petits, alors, dans le doute, on essaie d'aller vers l'analyse la plus bienveillante possible et d'un autre, on est toujours tiraillé vers cette "évidence" (pour les regards extérieur) qu'on est en train de faire de notre enfant un "inadapté social" à trop l'écouter...... Ah que c'est compliqué!!!!!!