Pour fêter la fin de l'allaitement de mon doux bébé, j'ai décidé d'écrire (enfin) le récit de sa naissance...
Mon petit prince, tu vas avoir un an et je me remémore encore et encore ta venue au monde en cette orageuse journée d'été.
Nous sommes le 1er août, tu es prévu pour le 4 mais je sens depuis plusieurs jours qu'il est temps que tu nous rejoignes, tu n'as plus beaucoup de place dans mon ventre.
J'ai vécu avec délectation les quelques semaines de mon congés maternité a me prélasser au soleil, profitant de chaque rayon, de chaque chant d'oiseau, de chaque bruissement de feuille. Je me sens bien, tout a une saveur particulière, je suis vraiment sereine en t'attendant.
Ton papa est avec moi ce matin mais il ira travailler cet après-midi.
Pendant le repas de midi je commence a sentir quelques contractions irrégulières et pas du tout douloureuses, je les accueille avec plaisir, je sais que ce n'est que du pré-travail et je m'ouvre totalement a ces sensations, je sais que ces contractions ne sons pas inutiles.
Je dis a papa qu'il peut aller travailler mais vers 14h j'appelle ta mamie pour qu'elle vienne m'aider a m'occuper de ta grande soeur, j'ai besoin d'être complètement avec toi pour t'accompagner.
Mamie arrive, elle est assez stressée, elle a peur que j'accouche de nouveau sans notre sage-femme.
Je sais qu'il est trop tôt pour l'appeler, je ne suis pas encore en travail, je n'ai pas mal et les contractions sont très espacées.
Vers 16h30 j'appelle K. car mamie insiste. Elle ne répond pas. J'appelle aussi papa pour lui demander d'écourter sa journée de travail et de rentrer a la maison.
A 17h00 K. me rappelle, complètement en panique d'avoir loupé mon appel. Elle garde en mémoire la naissance express de ta grande soeur, elle était arrivée 20 minutes après sa naissance et cette fois ci elle veut être a nos côtés!!
Je la rassure en lui disant que le travail n'est pas encore lancé mais je connais bien mon corps, tout se déroule exactement comme la première fois, le travail va se lancer d'un coup et tout va aller très vite.
Elle rentre donc chez elle pour récupérer son matériel et elle vient a la maison.
En les attendant je vaque a mes occupations, je fais du ballon, j'accueille les contractions toujours pas douloureuses avec délice.
Nous avons fait de la sophrologie avec ton papa pour préparer cet accouchement, j'utilise donc ce que nous avons appris pour me connecter a toi. Je suis incroyablement sereine. Mamie est épatée de me voir aussi calme.
Au loin des nuages noirs d'orage se forment, il fait très lourd, le vent se lève. Un temps parfait pour illustrer la tempête qui s'annonce.
Ta grande soeur fait la sieste. Je pars marcher sur notre petit chemin avec mamie, je m'imprègne de la vue, de l'air, des éléments qui m'entourent. Papa arrive, un grand sourire sur son visage. Je suis tellement heureuse de le voir arriver! Nous allons enfin revivre la fabuleuse épopée de la naissance. Je l'aime ton papa, c'est mon pilier, mon roc.
18h15, LA contraction. Celle qui annonce le début du travail. La même que celle ressentie il y a 22 mois lors de la naissance de ta soeur. Suivie d'une grosse envie d'uriner et de la perte du bouchon muqueux. Ca y est, tu es en chemin pour venir nous rejoindre!
Mamie va lever ta soeur pour partir avec elle. Nous ne souhaitons pas qu'elle assiste a ta naissance, nous la trouvons trop jeune.
Mamie est rassurée de pouvoir s'en aller, elle est trop stressée par la situation.
J'embrasse M. en pleurant a chaudes larmes, la prochaine fois que nous nous verrons elle sera grande soeur. Mon petit bébé qui a bien grandi...
Les contractions sont de suite fortes et rapprochées. Je vocalise en visualisant mes collines. Ces même collines que ma sophrologue m'a appris a utiliser pour imager les contractions. Mon mantra tourne dans ma tête " ce ne sont pas des montagnes, ce sont des collines... ce ne sont pas des montagnes ce sont des collines..."
18h30, K. arrive. Elle aussi affiche un large sourire, ravie d'être là pour cette naissance. Elle me serre dans ses bras, tellement contente d'être arrivée a temps!
On va sur le canapé, elle palpe doucement mon ventre pour vérifier si tu as bien la tête en bas, puis nous écoutons ton coeur. Tu vas très bien mon amour, tout se passe bien pour toi.
Elle ne m'examine pas. Inutile selon elle. Je suis ravie parce que je n'ai envie d'aucune intrusion. Je sais que le travail avance bien, je n'ai aucune envie de le vérifier.
Pendant ce temps j'essuie les contractions les unes après les autres. "Ce ne sont pas des montagnes, ce sont des collines..."
18h45, il pleut. De grosses gouttes d'orage. Je sors dans la cour avec papa, il me protège avec un parapluie. A chaque contraction il me prend dans ses bras et appuie dans mon dos.
Il m'encourage doucement en caressant mes cheveux. Je peux sentir sa force du plus profond de mon être.
J'aime nous sentir unis tous les deux, en fusion, ruisselants de cette pluie d'orage.
J'ai mal, très mal même, mais je gère super bien. Je sens ce besoin irrépressible d'aller dans l'eau, comme pour ta soeur. Papa va donc me faire couler un bain.
Pendant ce temps je reste avec K., je gère les contraction en me mettant a genoux sur une chaise, appuyée sur le dossier. Je peux sentir mon col qui s'ouvre progressivement. J'accueille cette sensation en visualisant l'ouverture. Une grande fleur qui ouvre ses pétales les unes après les autres.
K. m'encourage en me disant qu'elle est épatée, que je gère super bien. Je ne crie pas. Je laisse juste aller des sons graves en soufflant.
19h15, ça y est je peux enfin aller dans l'eau!! Que cette sensation est délicieuse! Je me mets a 4 pattes dans la baignoire, mon ventre est tout léger immergé dans l'eau chaude.
A peine installée la poche des eaux se perce, encore une fois la naissance de ta soeur se reproduit a l'identique, je sais qu'il ne reste que quelques minutes pour te tenir dans mes bras mon amour.
K. Me rejoint, elle s'est changée, elle a mis une tenue de yoga pour être plus a l'aise et elle s'installe sur son tabouret près de moi.
Ton papa nous rejoint aussi.
Je commence a sentir la poussée arriver. Je n'ai plus du tout mal.
La poussée est très progressive, j'ai vraiment le temps de te sentir frayer ton chemin. C'est tellement puissant!
Je mets ma main entre mes jambes et je sens ta petite tête toute douce...
Ca m'encourage a pousser plus fort! K. et papa m'encouragent, tout le monde rit, c'est une grande fête!
Encore une poussée et ta tête est dehors.
La suivant arrive tout de suite et tu glisses doucement dans les mains de K.
19h24. Tu es là mon bébé!
Tu pleures tout de suite. Je m'assoies et te prends contre mon coeur. Que tu es beau! Que tu sens bon! Je ne me lasserai jamais de cette odeur tellement douce.
Papa et K. m'aident a sortir de la baignoire et nous allons nous allonger tous les deux sur le canapé, bien au chaud sous des couvertures et des serviettes.
Je t'aide a prendre le sein. Tu te débrouilles comme un chef. Tu plonges ton regard si profond dans le mien. Je me souviens de ce regard comme si c'était hier. Tellement intense...
La suite se passe bien, le placenta est nickel est je n'ai qu'une petite déchirure.
Nous te pesons et te mesurons. On m'avait annoncé un gros bébé. Tu pèses 3kg200 pour 49cm!
K. rentre chez elle vers 22h, nous pouvons enfin commencer notre découverte de la vie a 4.
Nous nageons dans le bonheur et dans la douceur de cette naissance si simple et naturelle...
Le lendemain ta grande soeur te découvre. Elle est toute chamboulée et interrogative de te voir là dans ton petit berceau. Tu es si petit...
Cela fait presque un an que tu nous combles de joie mon petit prince. Un an de maternage intensif, de portage, de câlins lactés... Il y a eu des hauts et des bas bien sur, mais ton sourire nous a toujours aidé a passer le cap. Mon petit bébé joyeux, mon doux Elijah... je t'aime de tout mon coeur