13 janvier 2013, 23h52 : Je ressens la première contraction vraiment douloureuse et, instinctivement, regarde l’heure en espérant que ce soit toi qui arrive enfin. Je me promène entre la cuisine et la salle de bains, ce qui fait rire ton papa et moi aussi par la même occasion.
14 janvier 2013, vers 3h : Je vais me coucher pour essayer de dormir un peu, je sens bien que ce qui se passe est inhabituel. J’espère toujours, hésite encore, tu bouges beaucoup mais je pense que ce n’est encore que le tout début… Je me retourne à chaque contraction qui s’espace d’environ un quart d’heure maintenant
5h : La position allongée ne me convient plus, je me lève et préviens ton papa que ce sera sûrement pour aujourd’hui (ou demain ?). Il va se reposer un peu avant ton arrivée et pour passer le temps, je regarde des vidéos sur l’accouchement. Je surveille la durée des contractions et leur espacement, j’en suis à moins de 10 min d’écart mais la durée est difficile à déterminer, je perds le fil à cause de la douleur.
5h50 : Cela devient vraiment difficile, je téléphone à la sage-femme pour être rassurée... Après la description des symptômes, elle me dit qu’elle se met en route pour voir l’avancée du travail, je continue à promener dans la maison en l’attendant. Je réveille ton papa pour l’avertir de l’arrivée de Marcia.
7h : Marcia arrive, le col est dilaté et ouvert de 3cms, il paraît que c’est rapide et que j’ai une bonne façon de gérer les contractions (ça fait toujours plaisir à entendre dans ces moments-là). La poche des eaux n’est pas rompue et mon bébé est donc protéger du streptocoque pour le moment. Marcia me dit de continuer comme ça et qu’elle reviendra vers 10-11h (sauf si je l’appelle entre temps), l’accouchement sera selon elle prévu pour le milieu de l’après-midi.
8h15 : Assise sur le lit, je ressens une contraction vraiment intense, je me lève et plie un peu les jambes. Je sens un genre de craquement, la poche des eaux se rompt… L’odeur n’est pas des plus agréables et les contractions s’intensifient. Je rappelle Marcia.
9h : Marcia me réexamine, l’ouverture est de 7cms maintenant, elle prévient Marcel, le médecin obstétricien et m’encourage à chaque contraction.
A partir de ce moment-là, je n’ai plus vraiment la notion du temps, je me lève quand je contracte et m’assied sur le lit après pour me reposer.
J’en arrive à être à dilatation complète mais il ne descend plus, une partie de la membrane reste intacte et le retient. Marcia me dit finalement que le travail se remet en route, la tête arrive tout doucement, je reste allongée. Je fatigue, j’ai mal, Marcia essaie de me rassurer en me disant qu’il arrive... Je râle, c’est ce qu’ils me disent depuis tout à l’heure, je pense broyer la main de Pascal mais il ne s’en plaint pas.
Je commence vraiment à en avoir marre, je veux arrêter et je le fais savoir. Marcia me dit qu’il est là et je peux toucher sa tête. Je pousse mais jamais assez longtemps, ça brule alors j’arrête. Marcel me dit de pousser plus longtemps et j’entends parler d’épisio après quelques contractions. Je parviens à leur demander s’ils vont me couper, Marcel me le confirme et je crois comprendre qu’il me préviendra à ce moment-là car je devrais cesser de pousser. Quelques minutes plus tard, je sens une lame terriblement froide me traverser la chair, c’est le pire moment que j’ai vécu ces dernières heures… Et là, Marcel et Marcia m’encouragent à pousser encore, il faut faire vite !
12h40 : Tu arrives (enfin) et pleure beaucoup je trouve mais cela me rassure que tu aies crié. Marcia t’essuie un peu et te met contre moi, tu cherches aussitôt à téter. Toute une aventure commence, je me demande encore comment nous t’avons créé et je réalise toute la responsabilité que cela représente. Je me rends compte juste à peine que Marcel me recouds. Mais ce n’est pas fini, le placenta ne veut pas se détacher, je perds beaucoup de sang, ma tension chute, je me sens vide de tout, j’ai dû mal à te garder sur moi mais je tiens bon. Marcel tire sur le cordon et Marcia pousse sur mon ventre ou l’inverse et après un temps qui me paraît interminable, il sort enfin, intacte. Après avoir terminé de me « rapiécer », il ne nous reste qu’à profiter de ces premiers instants magiques, une nouvelle vie commence à trois..