Une belle naissance multiple par césarienne au final

Coucou , j'ai enfin quelques minutes à moi pour vous raconter la naissance de mes filles.

Pauline et HéloÏse sont arrivées le 12 août 2009 par césarienne.
Ce sont des jumelles monozygotes. Grossesse monochoriale biamniotique (un placenta unique et deux poches).
A la naissance, Pauline pesait 2 kg et mesurait 44 cm, Héloïse pesait 1.480kg pour 40 cm.

J'ai vécu une grossesse relativement tranquille juste qu'à 6 mois A l'echo, le gynéco s'est inquiété car un des bébés grossissait très lentement. Il m'a donc envoyé chez une collègue référente pour avoir un deuxième avis. Idem.
Au final , j'ai été assez suivie et hospitalisée deux semaines avant l'accouchement. Le but était de garder les bébés le plus longtemps possible, surtout passer les 33 SA pour la maturation des poumons mais pas trop pour que leur état ne se dégrade pas.

Au final, j'ai accouché à 35 SA (le terme normal pour des jumeaux étant considéré à 38 SA)

Premier épisode:
à 34 SA, suite à une visite chez le gynéco, il m'envoie faire un monito de contrôle à l'hôpital de Thonon car lui n'arrive pas bien à capter les deux foetus avec son appareil.
Le monito est normal mais vu le poids des bébés et le terme (moins de 1.5 kg et moins de 35 SA), la gygy décide de me transférer dans un hôpital plus spécialisé au cas où. J'arrive à peine à négocier pour rentrer chez moi une heure pour prendre des affaires. Elle avait peur que je ne revienne pas (ça doit arriver et l'idée m'a effleuré). Les hôpitaux de toute la région étant pleins (on est fin juillet), me voilà partie pour Dijon à 3h d'ambulance de là. Drôle de journée, moi quii était venue pour un simple contrôle, je me retrouve à Dijon à minuit, avec toute la batterie de tests à refaire pour mon entrée.
Service des grossesses pathologiques. Dur dur. Je suis presque la seule à pouvoir me balader dans les couloirs, les autres étant clouées au lit. Une femme à bout nous demande du feu dans son lit. Nous ne fumons pas mais je me dis qu'elle doit vraiment craquer. J'ai de la chance de pouvoir me lever car les lits sont super durs et j'ai mis mon tapis de yoga sous le matelas. J'ai mal partout le matin au réveil. Petit déj super léger alors mon mari m'a fait des provisions pour la semaine, ce qui fait rire le personnel. Je brode, persuadée que je n'ai qu'à attendre et qu'il ne se passera rien de grave. le plus bizarre étant que je ne me rends pas compte qu'il y a un soucis puique physiquement pour moi tout va bien.

deuxième épisode: à 35 SA, le médecin de Dijon a bataillé et réussit de me trouver une place sur Thonon. Terme atteint mais poids toujours vers 1.5kg pour Héloïse. Je rentre à Thonon ou je passerai deux semaines avant l'accouchement. Là, les repas sont vraiment bien, c'est self-service le matin avec tout ce qu'on veut. Le personnel est prévenant.
Mon gynéco me fait une écho le vendredi 7 aout. Les bébés ne grossissent plus, le liquide amniotique n'est pas clair. Mais les monito sont toujours normaux. Il me dit 'j'ai une place cet après-midi' pour les sortir. Je réponds 'quoi??,?euh non c'est pas possible , demain' Mais demain ce ne sera pas moi et après je pars en vacances' 'euh je m'en fiche' 'ce n'est pas une bonne lune?' qu'il dit en souriant 'non'. 'Bon, de toute façon il faut que je vois avec le pédiatre'
Je repars en pleurs dans ma chambre en ayant peur qu"on vienne me chercher à tout moment. Au final, le gynéco reviendra nous voir à 23h30 (mon mari ayant rappliqué au plus vite). Il s'assoit sur mon ballon et dit 'en effet, c'était une drôle de journée, je n'ai eu ensuite que des urgences'.
Le dimanche, re-echo. La gygy la plus agée fait son écho sur son vieil appareil et demande à une jeune de faire une deuxième écho en aveugle sur son nouvel appareil. Elles comparent ensuite leurs résultats. Verdict: la césarienne est programmée pour le mercredi. Ils ne sont pas opposés à la voie basse pour des jumeaux, mais sachant que c'est le deuxième bébé qui était le plus petit, la durée de l'accouchement par voie basse pourrait être trop dur à supporter pour un si faible poids.

Bien que cela faisait presque trois semaines qu'on me disait qu'il allait falloir les sortir, je n'avais pas encore 'integré', 'digéré', le fait que j'aurais une césarienne. De diamche à mercredi, j'ai donc eu le temps de m'y préparer mentalement, de poser plein de questions et une sage-femme m'a fait une séance de yoga pour préparer l'accouchement par césarienne. C'est vrai que je flippais à fond.

Troisième épisode: le mercredi 12 aout à 8 h. Je me prépare soigneusement. Nous savons qu'aujourd'hui est le grand jour. Je fais mes respirations de yoga, habille mon ventre mentalement de la couleur 'jaune d'or', parle à mes bébés. Nous sommes assez sereins.

Le rentre dans la salle d'opération. Il fait plutôt frais. Le gynéco m'explique tout ce qui va se passer et comment nous allons accueillir nos bébés. Tout le monde est très prévenant. Je commence à trembler de partout mais me ressaisit. L'anesthésiste me pique puis je me couche.
Ca va assez vite. Je n'ai pas mal mais divine surprise, je sens ce qui se passe. Je sens que la poche des eaux et rompues et que mon premier bébé sort. Elle crie. C'est une fille. Je l'embrasse, lui sourit. Son papa l'accompagne vite au chaud puis revient me soutenir. Je me reconcentre pour bébé deux. Respirations yoga. Deuxième fille. Elle est en effet vraiment minuscule mais pleine d'énergie crie et me sourit.

Leur papa va ensuite les accompagner en soins de néonatologie pendant qu'on m'amène en salle de réveil. Je suis très très heureuse. C'est dur d'être séparée de mes bébés mais je sais qu'elles sont dans de bonnes mains. Je dois maintenant reprendre des forces pour pouvoir les rencontrer de nouveau.
Bonne surpise: la sensation au nieveau des jambes revient en deux heures. Mauvaise surprise: je supporte mal la morphine et je ne serais capable de retrouver mes filles qu'en fin de soirée.

(je finirai ce récit plus tard car elles se réveillent pour la tétée)

J'attends la suite avec impatience

moi aussiiiiii

La suiiiiite

Mmmmhh, j'ai hâte de lire la suite!

j'attends la suite.....

donc la suite:
réveil pénible. Je me sens prête pour aller voir mes filles mais il faudra que j'attende la fin de la tournée du soir des infirmière. 1h30 de plus, cela me paraîtra très long.
Les infirmières arrivent, m'enlèvent perfusions et tout le bazar. Mon mari m'aide à m'assoir dans la chaise roulante. Nous allons en néonat' à 20m de ma chambre. Ces 20m me paraîtront une immensité lorsque je recommencerai à marcher péniblement au bout de trois jours (une douzaine de jours pour pouvoir faire le tour de l'hôpital à pieds).

Il est environ 23h. Nous arrivons. Dans la lumière bleutée et le silence de la nuit, je vois ma fille Pauline allongée sur la table de surveillance. Je pleure: de bonheur mais aussi d'un immense désespoir qui me vient du fond des tripes. Je me ressaisit. Ma fille ne mérite pas que sa maman lui présente ce visage. Elle a une perfusion, trois électrodes mais pas d'assistance respiratoire. Elle dort. je n'ose pas la toucher. En fait si, j'ai posé ma main sur elle mais ne peux pas la prendre bien sûr. Au fond dans la pénombre , une infirmère me sourit.

Nous allons ensuite voir Héloïse dans la pièce d'à côté. On entend le bruit répétitif de sa couveuse. Héloîse est toute petite. Sa couche lui arrive à la poitrine! Elle dort aussi paisiblement. Je passe mes mains à travers les hublots et lui fais une caresse. C'est un des moments les plus durs et les plus beaux de ma vie en même temps.
Déjà je fatigue, nous retournons à la chambre. Mon mari dormira ici ce soir et demain pour m'aider. Il est très tendre et attentionné.

Le lendemain matin, je me reveillerais avec une crampe aux épaules et un torticolis d'enfer! J'ai compensé la douleur de la césarienne et un comble, ce qui me fait le plus mal est mon cou!!!

Aujourd'hui nus ferons notre premier peau à peau avec nos filles. Moment magique, très intense. C'est à ce moment là vraiment que je me sens maman pour de bon.

Les filles et moi passeront ensuite un mois à l'hôpital (heureusement à 10 min de la maison pour mes sorties et mon mari). Les débuts de l'allaitement seront difficiles car les petites n'avaient pas la force de têter et étaient nourries à la sonde gastro-oesophagienne au début. De plus elles auront neaucoup de régurgitation à cause d'un reflux gastro-oesophagien tenace. Tire-lait, sonde avec mon lait dans leur bouche quand elles étaient au sein, pesée avant après, stimulation manuelle... Les infirmière et une spécialiste en lactation m'ont vraiment encouragé et soutenue. De toute façon, à part leur donner mon lait, je ne pouvais pas faire grand chose d'autre au début. C'était primordial.
Au total, il aura fallu presque deux mois pour qu'elles sachent têter très correctement et que je maîtrise les positions. Mais maintenant ça roule. Mon objectif minimum est les 6 mois d'allaitement et un an si possible.

Mon mari aura été très présent auprès de moi et de ses filles (même s'il allait souvent travailler).

Je pense que nous avons vraiment eu de la chance de profiter de la maternité de Thonon et du personnel compétent et attentif.

Un seul bémol, parfois une communication un peu en téléphone arabe entre les gynécos et les sages femmes.

Les petites ont maintenant 4 mois et sont en pleine forme (ou presque car subsiste un peu de RGO,)

Je vous embrasse et vous laisse car elles se réveillent pour manger.

merci pour ce récit.....je trouve que tu le racontes de façon très émouvante surtout la rencontre avec tes puces!!!

tout est bien qui fini bien....je te souhaite plein de bonheur!!!

Très joli récit, merci de nous avoir fait partager cela

Bisous et tout plein de bonheur avec tes petites puces

ah oui, et ce que j'ai trouvé formidable, c'est que chacun des gynécos (le mien), celle qui a décidé de m'envoyer à Dijon et celui qui m'a fait la césarienne soit venue me voir dans ma chambre pour prendre des nouvelles et pas seulement en coup de vent.
Celui qui m'a opéré ou le mien (ou peut-être même les deux) m'a dit: 'je sais que vous ne voyiez pas trop les choses comme ça mais il ne faut pas être décue' (cf de l'accouchement, de la médicalisation). Je ne suis pas déçue mais très heureuse. Je pense que vu les conditions, cela c'est passé le mieux possible.
C'est tellement plus facile d'intégrer une médicalisation quand les gens vous expliquent et vous font participer pendant l'accouchement. Et puis le plus beau est que mes deux filles soient toutes les deux là et maintenant en bonne santé.
J'ai quand même été touchée que le(s) gynéco(s) ai cette pensée.

Je suis vraiment touchée par ton récit. Ca n'a vraiment pas du être facile à vivre!

Bonne suite avec tes 2 louloutes!

Merci de nous avoir livrer ton histoire

J'aime bien ta dernière remarque sur la communication de la part des gygy, ce que tu dis est tellement vrai