J'aurais pu écrire mon texte dans la catégorie "ça ne s'est pas passé comme prévu". Mais je le mets ici pour que celles qui envisagent un aad puissent être tentées de le lire. Car je veux témoigner de l'importance de s'approprier ce projet de naissance.
Je devais avoir un aad pour la naissance de ma petite crevette.
Avant ça je faisais partie de celles qui pensent qu'il faut quand même avoir un grain pour accoucher chez soi et paradoxalement en même temps c'était quand même une toute petite envie dans un coin de ma tête (il y a maintenant qqs années, j'avais vu un reportage sur une SF pratiquant les aad et ça m'avait marqué).
Puis je suis tombée enceinte, je suis arrivée en Irlande à 2 mois 1/2 de grossesse. J'ai cherché un gynéco (parce que à ce moment là, je ne savais pas que l'on pouvais être (très bien) suivie par une SF). En vain! J'ai appelé, sans mentir, tous les gynécos de Cork mais ils étaient tous bookés pour ma dpa. Ce fût un grand moment de solitude
qui s'est soldé par une formidable rencontre: celle de ma SF. J'ai eu un entretien avec elle, j'ai parlé de l'éventuelle solution d'un aad avec mon chéri. A ma grande surprise, lui était totalement partant!!!
Et puis le jour J est arrivé ... ou plutôt devrais-je dire la semaine, car pendant toute une semaine (depuis le dimanche et j'ai accouché le vendredi soir) j'ai eu des contractions de travail... toutes les 5 min ... mais la nuit seulement, rien le jour! C'est ce que les gynéco appellent aimablement un faux-travail... ma SF n'aime pas ce terme, car quoiqu'il en soit c'est une partie du travail!
Le jeudi après-midi, le travail à repris pour le dernière ligne droite, à priori...
Pendant que je gérais mes contractions, mon chéri remplissait la "piscine" et la SF préparait de quoi accueillir le bb. A 4h du mat' j'ai eu "le droit" d'aller dans la "piscine" d'accouchement. Nous l'avions installée dans la cuisine.
En me déshabillant, j'ai vu la bouteille d'oxygène: stress...
Je suis rentrée dans la piscine, ça m'a fait un bien fou! A tel point que les contractions ont cessé... 2h après, toujours rien. Je suis sortie de l'eau et j'ai essayé de relancer le travail avec le ballon. Quand les contractions ont de nouveau été bien là, je suis retournée dans l'eau. Re-travail stoppé...
Dans le même temps la SF a constaté un ralentissement du rythme cardiaque du bb lors des contractions. Elle a laissé un peu de temps pour voir ce qu'il advenait puis direction la maternité, hors de question de prendre le moindre risque.
Finalement j'ai failli avoir une césarienne, à laquelle j'ai échappé parce que le bloc opératoire était plein (on croit rêver).
Je n'ai pas eu d'ocytocine (ouf!), pas de péri... mais j'ai été 3h allongées sur le côté sous monito (l'horreur, beurk!) et j'ai été un peu déchirée: ben oui j'avais les pieds scratchés sur les étriers parce que j'ai failli avoir la ventouse, bb étant fatigué... mais rien que d'entendre épisio+ventouse, j'ai aidé bb qui est sorti tout seul, non mais!
Je n'ai eu ma petite crevette que quelques secondes sur moi, un peu déboussolée, ne comprenant pas que je venais de mettre au monde mon enfant.
Puis il a fallu expulser le placenta, heureusement entier. Et le gynéco à mis 40 min pour me recoudre.
Une fois le test d'Apgar, la pesée et l'aspiration (beurk beurk, pas touche à mon bébé qui va trèèèès bien!
) faits Mathieu avait pris Anaëlle dans ses bras. Moi, je piaffais d'impatience de la tenir contre moi et de lui donner le sein.
Et encore, heureusement, en Irlande, on laisse d'avantage les choses se faire naturellement et tranquillement...
Tout ça pour dire que mon aad m'était un peu tombé dessus comme ça. Je pense que je n'étais pas tout à fait prête. En plus j'avais une peur folle qu'il puisse arriver quelque chose pendant l'accouchement (je sais beaucoup de choses sur les accouchements, peut être trop) malgré le fait que ma SF m'avait donné tous les éléments pour être rassurée et je lui faisais confiance.
Je n'ai pas assez préparé ce projet pour me l'approprier vraiment. Non, définitivement, je n'étais pas prête.
Je suis certaine que c'est à cause de ça que le travail s'est arrêté. Comme par hasard, il a repris devant la menace d'une césa ou au meilleur cas d'ocytocine... Le mental est très puissant.
Maintenant pour un futur (j'espère) bb2, je suis prête et déterminée à accoucher chez moi, et ça c'est grâce à vous, à vos témoignages. Je bosserai d'avantage mon projet.
Je me suis rendue compte que j'étais prête désormais en recevant le n° hors-série de Grandir Autrement sur les aad. En le feuilletant j'ai eu les larmes aux yeux de ne pas avoir su y arriver.