Il est têtu...

Je viens vers vous car nous sommes en pleine phase d'affirmation de soi avec notre loulou de 22 mois... Enfin, je ne sais pas si c'est ça ou autre chose et j'avoue que je ne sais pas trop comment réagir sans finir par m'énerver ou hausser le ton.

Quelques exemples :

- On va à la piscine et au bout d'une heure on sort de l'eau... Il réclame encore jusqu'à ce qu'il soit rhabillé puis il pleurniche dans la voiture en disant encore "enco enco enco enco" en boucle (trajet de 20 minutes quand même). On a beau lui expliquer sur tous les tons qu'on a passé un chouette moment (raconter ce qu'on a fait) mais que tout a une fin et que nous reviendrons bientôt, essayer de détourner son attention,... rien n'y fait et il bug en pleurnichant! C'est très usant pour nos oreilles et ça a tendance à m'énerver!!

- Je passe devant un trou plein d'eau en allant à la crèche, je reste un long moment devant en décrivant ce qu'on voit, en expliquant que l'eau vient de la pluie... J'amorce le départ en disant qu'on va continuer notre promenade, qu'on est presque à la crèche, je dis que je compte jusque 5 et on y va... 10 minutes plus tard, après lui avoir retiré ses chaussures, mis ses affaires dans le casier, fait un câlin, il boucle toujours sur "l'eau, l'eau l'eau" et bien sûr j'explique que je dois aller travailler, qu'on ne peut pas rester toute la journée devant le trou, qu'on repassera après la crèche, qu'on jouera au soir avec de l'eau... rien, il boucle toujours! Et évidemment, fond en larmes quand je le passe à la puéricultrice...

- Idem avec les bougies... J'en allume une, il souffle, je rallume, je préviens que c'est la dernière fois, je rallume (une dernière fois) et crise parce que je lui propose autre chose comme jeu...

Que faire?

Ce qui marche ici quand A se met en boucle, c'est de mettre des mots sur sa frustration, l'accepter sans tenter de le raisonner. C'est expliqué dans Filliozat. En gros
1) tu exprimes sa frustration, genre "c'était super chouette la piscine, c'est très dur d'en sortir". Jusque là c'est facile.
Ensuite je reprends mon Filliozat p 87 pour rien oublier. Et flûte je retrouve pas ce que je voulais. Y'a un exemple, mais pas la liste de possibilités que j'attendais.
2) Tu laisses parler ton imagination. Tu revis la super piscine avec lui "j'ai adoré me sentir flotter, c'était vraiment drôle quand tu m'as éclaboussée". Ca va encore.
3) Tu joues la petite fée qui exauce les voeux. "Ca serait super si on pouvait habiter à la piscine. On pourrait se baigner toute la journée. Et même dormir sur un matelas qui flotte. Et manger dans l'eau, tu imagines ? Ca serait pas facile, le pain serait tout mouillé, comme celui des canards." Bref, tu l'accompagnes dans son rêve, tu lui offres ce qu'il souhaite, en partie. Et ça c'est super dur, parce qu'il faut résister à la voix cartésienne qui dit que tu vas juste lui donner encore plus envie. Se dire que l'envie est là, que c'est pas parce qu'on ne parle pas d'un truc qu'il ne fait pas envie. On a l'impression qu'on va provoquer une crise de larmes encore plus grande et en fait non, ça marche. L'autre jour j'ai transformé un yaourt à la vanille en yaourt au caramel avec une formule magique et A a arrêté de pleurer et a mangé le yaourt en riant. Il m'en a demandé un autre après.

En même temps, quand on y réfléchit et qu'on se met à la place de l'enfant, c'est pas si illogique que ça. Là en ce moment je regarde les écharpes de portage d'occasion pour en faire un mei tai. J'en parle avec mon mari. Quand je lui ai dts "J'ai vu une superbe Osha avec ses motifs cachemire à 300 euros", et qu'il m'a répondu "Euh... c'est vraiment cher", je le savais, mais j'aurais préféré qu'il me dise "ah oui, c'est vrai qu'elle est jolie, ça ferait un mei tai vraiment chouette." et qu'on parte à imaginer notre propre motif... On l'a toutes fait de regarder des trucs qu'on peut pas avoir tout en sachant qu'on ne peut pas l'avoir.

Merci Doudie. Je crois qu'il me manque le mode d'emploi... J'ai bien compris que c'est important d'exprimer les émotions de l'enfant mais je ne sais pas toujours quoi faire après!

Tu parles de Filliozat, c'est lequel que tu utilises? J'ai tout essayé ou un autre?

C'est vrai que quand une activité leur plaît ils ne se lassent pas comme ça.

En te lisant, j'ai l'impression que ton loulou a besoin de repères temporels. As-tu pensé à un timer ? Ou plus simple des gommettes sur une pendule (quand la grande aiguille est dessus on s'arrête) ? Ou un sablier ? Évidemment tu ne peux pas toujours les avoir sur toi mais ça peut peut-être déjà désamorcer certaines crises.

La notion de temps est difficile à appréhender surtout dans une activité plaisante. Des repères visuels peuvent leur permettre de mieux appréhender (et puis c'est objectif c'est pas juste papa et maman qui décident arbitrairement).

Et puis bon pour les fois où ça ne marche pas, il faut savoir aussi écouter leur frustration...

C'est "au coeur des émotions de l'enfant". Je vais essayer de scanner les pages qui correspondent.

Je crois que Filliozat en parle aussi dans "j'ai tout essayé".
Doudie à déjà exprimé ce que j'ai pensé en te lisant, accepter sa frustration sans chercher à le raisonner. Accepter qu'il puisse être triste, avoir encore envie et lui montrer qu'on a entendu.

Je rebondis sur ce que dis tortue verte pour les repères de temps, ici on utilise le "bip bip" en fait un simple chrono mis sur notre téléphone portable. ça fonctionne bien, et L. le demande lui même parfois. Bon il est + grand que ton bonhomme mais c'est peut être une piste (et le téléphone on l'a généralement facilement sur nous)

Merci pour vos pistes de réflexions... Il faut vraiment que je me procure ce livre au coeur des émotions de l'enfant...

Par contre, tout semble rentrer dans l'ordre... Il ne boucle plus comme s'il buggait à chaque contrariété.

Et j'ai remarqué que lorsque je lui refuse un dessin animé par exemple, il est très très important que je lui dise bien que "c'est le dernier" avant de le lancer! Alors il répète "denier denier en levant le doigt" et la frustration passe plus facilement et bien sûr rappeler que j'avais dit dès le début que c'était le dernier et maintenant c'est fini on va jouer à X,Y ou Z.

Quand vraiment c'est trop dur, je le prend dans mes bras et je vais m'asseoir ailleurs avec lui en lui expliquant ce qu'il ressent et bien souvent ça le calme rapidement et on peut passer à autre chose. D'ailleurs, ce matin après sa dose de dessin animé (j'essaye de ne pas dépasser les 10 minutes), il râlait pas mal, j'ai ouvert mes bras et il s'est réfugié pour un gros câlin puis est parti jouer tout content. Qu'est-ce que je suis contente de trouver des trucs pour ne pas devoir crier ni m'énerver!