Entrée à la crèche

Rebonjour à toutes,

Mon loulou va à la crèche au mois de septembre. Il y sera du lundi au vendredi de 8 heures à 12 heures 30.

Bon je suis contente car je me dis qu'il va se socialiser, voir autre chose que la maison, avoir un autre rythme, d'autres activités ...

Mais en même temps, je stresse à mort. Vont ils bien s'occuper de mon loulou ? Seront ils aussi patients que moi ?

Personnellement, je prône la bienveillance, le dialogue et la patience en matière d'éducation mais pourront elles le faire ? Je ne connais pas le projet pédagogique de cette crèche !

Bon ce qui me rassure :
- C'est une crèche municipale
- Seulement 14 enfants
- Juste la tranche d'âge de mon fils

ET puis autre gros souci : mon fils est un grand timide. Il ne va jamais jouer avec les autres enfants. Pour essayer de pallier à ça, je l'emmène à des rencontres parents-enfants mais pareil il se cramponne à moi et ne veut pas aller jouer avec les autres. Il joue seulement avec moi ! Ensuite, il "se laisse faire". Je veux dire quand les autres enfants sont violents avec lui, il vient vers moi en pleurant mais ne se défend pas. Pareil, quand on lui arrache les jouets, il ne dit rien.

Je ne veux pas en faire un violent, loin de là, mais ça me fait beaucoup de peine cette situation. Et cette entrée en crèche me stresse particulièrement.

Et puis, il n'a jamais été dans un autre cadre que celui de la maison avec ses proches. Va t'il s'adapter ?

Bref, autant de questions qui s'enchainent dans ma tête !

Le passage à la crèche, c'est toujours une grande étape, et en particulier pour les parents ;)

Toutes les crèches ont un projet pédagogique (et un projet social), que tu peux demander à voir. Après, à quel point l'équipe le connait et l'applique, c'est une autre histoire...

La bienveillance dans les pratiques avec les enfants, pour ce que j'ai pu observer, ça fait vraiment partie de la formation des jeunes EJE maintenant. Elles (et ils, mais bon, ce sont surtout des femmes, alors pour une fois le féminin l'emportera sur le masculin) sont bien formées à la psychologie des tout-petits, et leur rôle dans une équipe est aussi de conseillé, guider et former leurs collègues sur le sujet. La bienveillance, la verbalisation, le soutient à l'autonomie, ça fait aussi partie des préconisation du rapport Giampino (dernier rapport ministériel en date sur l'accueil de la petite enfance), et, dans l'esprit au moins, c'est rentré dans les mœurs des crèches. Après, l'application dépend beaucoup des équipes.

Je comprends bien ta crainte de voir ton fils "se laisser faire". J'y ai été un peu confronté avec mon fils en ce début de sa deuxième année de crèche (soit à 2 ans). Il a parlé tôt, et plutôt bien, et assez vite, il a été capable de retenir ses gestes d'agression/défense violent, et d'exprimer autrement sa colère. Du coup, face à des enfants pas encore rentré dans la parole, et s'exprimant beaucoup par agression, et bien, il s'en prenait plein la figure (j'avais fait un post, qui a dérivé sur une problèmatique très "crèche parentale" après : https://bebe-nature.forumactif.com/t31955-les-enfants-des-autres-a-la-creche). En discutant avec les éducatrices, on s'est rendue compte que si avec nous il disait "non", quand nous n'étions pas là, il avait tendance à se laisser faire et à aller chercher un adulte. L'équipe comme nous lui avons dit qu'il avait le droit de se défendre et de dire "non". Se défendre, ce n'est bien sur pas taper/griffer/mordre en retour, mais parfois simplement mettre ses mains en défense, s'écarter, garder son jouet, etc... Et puis tout un accompagnement d'explication et de verbalisation a été mis en place pour expliquer aux enfants leur réactions, et proposer des solutions alternative (taper un coussin, jeter un ballon, échanger un jouet, demander, etc...). Maintenant, les grands sont capables de négocier entre eux, de s'échanger des jouets, de se promettre d'en passer un après "10 minutes" (durée non garantie conforme!), de se demander des choses sans s'agresser ("arrête de crier, ça me fait aux oreille", "enlève ce masque, ça me fait peur" "tu sais, il ne fait pas prendre le doudou des autres enfants, A. - pourquoi ? Parce qu’après les enfants ils ne sont pas contents").

A la crèche, en collectivité, ton enfant va être confronté aux autres, c'est inévitable. Et à cet âge-là, ça passera probablement aussi, mais pas seulement, heureusement, par des coups, des morsures, des griffures. Reçues et donné. Malgrès la présence des éducatrice, ça parfois tellement vite qu'on n'a pas le temps de l'empêcher. MAIS, ça ne veut pas dire que ton enfant s'y sentira mal. Il va apprendre la vie avec les autres, ce qui est autorisé et interdit. Il va apprendre à communiquer avec des enfants de son âge. Et peut-être trouver ça chouette aussi ? 19-20 mois, c'est l'âge où on a commencer à voir de vrais affinité, un début d'amitié se créer mon fils et le petit L. C'est toujours son meilleur copain aujourd'hui, celui auquel il laisse le vélo à pédale si convoité parce que "celui-là L. l'aime beaucoup beaucoup ", celui qui se jette dans ses bras en arrivant le matin ( ils ont deux ans et demi et trois ans).

Je suis tout à fait d'accord avec Babycake (nous sommes aussi en crèche parentale, et je crois qu'elles sont cousines, si ce n'est sœurs nos crèches).

Je complète en répondant davantage à la question de la timidité.
Mon grand a toujours été très observateur. C'est à dire qu'il reste en retrait looooongtemps, ne va pas vers les autres, veut qu'on joue avec lui, se cache derrière nous quand quelqu'un lui parle,... J'aurais pu dire qu'il était timide. Mais j'ai très vite appris (avec ce forum, avec notre crèche d'amour) qu'il avait besoin de ce temps d'observation pour cerner les gens (enfants et adultes), pour analyser les situations, se sentir à l'aise dans un nouveau lieu. Une fois ce temps passé, il prend confiance en lui et en l'environnement, et s'ouvre. Les premiers mois de l'école (jusqu'à y'a pas très longtemps), j'ai cru qu'il n'avait pas de copains. La maitresse m'a dit qu'il n'avait effectivement de "meilleur ami", mais qu'il était copain avec tout le monde et jouait à toutes les récréations avec les autres.
La timidité n'est certainement pas un vilain défaut, mais elle peut cacher de grandes qualités : l'observation, la prudence, l'analyse... Je crois que le regard de l'adulte sur l'enfant qui reste un peu en retrait est important, qu'il aide l'enfant à se construire.

NB : il y a dans notre résidence un petit garçon avec qui je dirais qu'il y a eu un vrai coup de foudre d'amitié avec mon fils. Zéro période d'observation, au premier regard ils sont partis jouer ensemble comme s'ils se connaissaient depuis toujours. Ils avaient 2 ans et 2 ans 1/2 à l'époque et sont toujours comme ça ensemble plus d'un an après même si nous les parents n'avons jamais favorisé ça (même si on aimerait bien malgré nos emplois du temps peu compatibles).
Comme quoi, tout peut arriver, par surprise !