Le premier, c'était il y a presque trois ans maintenant. J'en rêvais depuis longtemps, et puis j'ai rencontré mon prince, celui qui deviendrait le père de mes petits.
Une petite graine de bébé a poussé en moi, et la belle fleur a éclos par une nuit d'octobre, après de longues heures de danse primitive dans ma bulle.
J'ai la chance d'habiter près d'une maternité à taille humaine, j'ai donc eu l'accompagnement humain et attentif nécessaire.
Je ne voulais pas de péridurale, il était important pour moi de vivre ce qui allait m'arriver, sans filtre.
C'était long.
Et elle a atterri dans mes bras, et qu'elle était belle...
Et elle est restée dans mes bras, tout le temps qu'elle en a eu besoin, et puis dans ceux de son père.
Notre système nous laisse si peu de temps pour donner la vie, et accompagner les premiers instants de nos petits...
Deux mois et demi? J'aurais du la laisser si tôt? Hors de question pour moi, j'avais pris les devants, mis des sous de côté pour rester auprès d'elle.
Elle a têté mon sein pendant une année, et aujourd'hui, la voilà à l'école!
Un deuxième miracle.
Celui ci, c'était il n'y a pas si longtemps. Mon beau est né à la mi juin, il a pris son temps. Il est né cinq jours après le rendez vous qu'on lui avait donné. A la maternité, ils ont bien essayé de me convaincre de hâter un peu sa venue, mais non non non,, si aucune raison médicale ne le justifiait, il allait rester au chaud, ce bébé.
Et c'est ce qu'on a fait.
Minuit.
Des contractions paraissant plus sérieuses que celles qui me travaillent depuis quelques jours.
Allez mon bébé, on va faire ça ensemble, on va l'ouvrir, ce chemin pour te laisser passer.
Le temps passe. A quel moment devra-t-on partir? Allez, encore cinq contractions et je le réveille. Mais je me débrouille drôlement bien, autant le laisser dormir encore. Allez, à 5h, je le réveille. Non, ça va. Allez encore cinq contractions.Bon, là, il est 7 heures, il a eu une nuit raisonnable! Darling, je crois qu'on va se diriger doucement vers la maternité!
Il fait beau, le soleil se lève à l'est, et c'est aussi dans cette direction que nous allons. C'est donc inondés de soleil, une musique joyeuse à fond dans la voiture, et un sourire confiant après chaque contraction que nous nous approchons. La voiture se gare, je souhaite continuer un peu de ce travail avant d'entrer, d'être immobilisée par le monito. On marche encore une heure dans le soleil du petit matin. Mes contractions accueillies tantôt par les épaules de mon cher, tantôt par l'écorce hospitalière d'un arbre.
Maintenant, nous pouvons y aller. La sage femme qui m'accueille est celle qui m'a suivie à la fin de ma grossesse.
Havre de paix. Elle sait qu'il ne faut pas me parler de péri de perfusion... qu'il faut me laisser tranquille. Ce qu'elle fait donc.
On contrôle mon col, je suis à 8. Mon petit et moi avons bien travaillé, il va être temps de le découvrir.
Son père est là, à la juste place, avec la présence juste dont il sait si bien faire preuve. Il appuie dans mon dos de ses poings quand nécessaire.
SPLATCH! La poche des eaux! Ca ne m'était pas arrivé la première fois: ça surprend!!
Il est temps de s'installer, il arrive! J'avais demandé à ma sage accompagnante de laisser son cordon finir de battre avant de le couper, mais mon petit acrobate s'en était enroulé le cou. Elle a donc dû couper dès la tête sortie. Ladite tête était bleue...
Et là, instant de panique très vite canalisé par ces dames d'un professionnalisme et d'une humanité que j'admire. L'enfant est sur moi, il va très bien, après quelques frictions. Oh, mon bébé, mon bébé!! Mais au fait, vous savez ce que c'est? Ah ben non, c'est vrai ça... fermez les yeux que je le soulève, 1... 2...3!! Un garçon!! Très bien! Dans tous les cas, cet instant est parfait.
Et puis, ces sages dames savent qu'elles peuvent nous oublier longtemps, qu'on ne leur en voudra pas. Alors nous voici, la peau contre la peau. Longtemps. Longtemps. Par contre; vite, vite, il aura trouvé mon sein ce petit!
J'ai tenu cet accouchement de bout en bout. La première fois, c'était si long que plus d'une fois, j'ai cru que j'allais devenir folle. Ce à quoi, immanquablement, mon cher et tendre répondait mais non, sinon, tu ne le dirais pas!
Cette fois, j'ai accompagné toutes les contractions, et ce qui m'a sauvé, hormis le souffle bien sûr, c'est de profiter des moments entre deux contractions, et de les vivre comme de vrais temps de repos. Le fait de conscientiser que là, mon corps est détendy, ça optimise la récupération!! Si ça peut servir à d'autres...