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 Ode (ou pas) à mon grand frère

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Mond'dou
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MessageSujet: Ode (ou pas) à mon grand frère   Ode (ou pas) à mon grand frère EmptyMar 17 Fév 2015 - 15:52

Ode (ou pas) à mon grand frère(ou le syndrome post-traumatique du cadet) début
Grâce à Marilyne et après de longs mois d’introspection, j’ai entamé un travail sur moi. J’essaye d’être plus cool, de lâcher-prise mais mon carcan éducatif a sévèrement vérolé mon disque dur. D’aucuns diraient qu’il faudrait que je pirate mon éduction. Dernièrement, je suis allé voir une kinésiologue la semaine dernière pour essayer de faire sauter des verrous de mon enfance et essayer de passer à autre chose. Du coup, ce piratage passe par l’écriture. Ça m’est plus facile.

En voyant le comportement parfois violent de mon fils aîné sur son petit frère, j’ai eu l’impression me retrouver plus de 30 ans en arrière. J’ai vu passer plusieurs posts sur le sujet et je voulais apporter mon expérience personnelle de la fratrie. Vous en avez une
Le premier truc qui me revient, même si ce n’est pas représentatif de toute mon enfance, c’est surtout un profond sentiment d’injustice entre mon frère et moi. Notamment pour les c*nneries qui étaient forcément de mon fait, qu’elles aient été faites collégialement, c’est forcément moi qui prenait la baffe, j’avais une tête d’ange charmeur à claques et je les ai pal mal attirées, surtout par mon père (pas non plus été un enfant battu, mais disons que je connais bien le sujet !). Aussi, si avant de devenir père, l’idée de donner une claque à mon gamin ne me posait pas plus de problème que ça, autant quand je suis devenu papa, je me suis dit que non, définitivement, mes enfants n’en n’auraient pas. Je m’y tiens, fort heureusement, mais le problème est déplacé dans le domaine de la communication qui peut s’avérer pas du tout non violente.

Le mythe du grand frère protecteur : c’est de la bullshit !
J'ai donc un frère, de 2 ans mon aîné (c'est la même configuration que nos deux garçons, Loup et Nino). D'aussi loin que je m'en souvienne, on s'est toujours tapé dessus avec mon frère, pas cool mais assez classique apparemment. (Je vous rassure, ça s'est tassé depuis ! à 38 et 40 ans, ça serait temps ! Y a la sagesse, évidemment, mais aussi l'intelligence : Il fait 20 kg de plus moi ! On a beau être bête, on se rend bien compte quand on a mal ! Alors, c'est pas sur le côté physique que je pouvais miser pour avoir le dessus (toujours cette compétition !)), j’ai donc dû développer d’autres armes comme l’humour sous plein de forme (pas toujours compris par mon public à l’époque).
Évidemment, avoir un grand frère plutôt costaud, ça peut présenter certains avantages comme défoncer un roncier avec un poteau de clôture par exemple ou défoncer une dalle béton avec un brise-roche mais, bon en 38 ans, les occasions ne se sont présentées que rarement… Vous l’avez compris, mon frère peut être ce qu’on appellerait dans mon jargon : un gros bourrin ! Alors, petit, il valait mieux être de son côté. Sauf que moi, j’ai toujours un problème avec l’autorité et la hiérarchie en général, frangin y compris. Donc, nos problèmes ont souvent été réglés à coups de baffe quand on n’avait rien d’autre sous la main ! Je me souviens me faire courser par mon frangin avec une mandibule de bœuf en guise de hache ou nous battre en duel avec de vraies épées dans notre chambre. Pourquoi y avait-il des épées dans notre chambre et des mandibules de bœuf dans le jardin de mes grand-parents, me direz-vous ?, ce n’est pas la question. De toute façon, le moindre truc qui trainait aurait pu faire l’affaire (parapluie, essoreuse à salade, boule de pétanque ou ceinture…). Rarement, le sang a coulé, tout au plus, des bleus, quelques égratignures ou une arcade sourcilière éclatée, la routine habituelle pour ma mère quoi ! (ma grand-mère qui nous connaissait plutôt bien, quand elle nous emmenait à la plage en vacances l’été, et bien elle nous installait sous l’échelle du maître nageur secouriste, juste au cas où !). Bon, avec le recul, on a quand même eu de la chance de pas se faire plus mal que ça ! Donc, on se chamaillait souvent quand on était ensemble (oui, on appelle ça comme ça, nous !), et on ne peut pas dire que mon frère ait eu un instinct de protection particulièrement développé envers moi !

À côté de la plaque
Je me souviens d’une fois pourtant où j’avais eu un accrochage avec un gars en 4e, je faisais le c** dans un couloir du lycée (le collège était dans les locaux du lycée, je l’ai bousculé sans le faire exprès et lui m’a envoyé bouler tête la première dans le mur (pas très fin mais bon). Bilan : cuir chevelu un peu ouvert, un peu de sang mais pas grave, infirmerie quand même. Je ne lui en voulais pas particulièrement, il avait pas non plus voulu me fendre le crâne. Sur ces entrefaits, ma mésaventure arrive aux oreilles de mon frère qui d’un coup embrasse pour la première fois de sa vie la carrière de justicier grand frère protecteur et entend régler le problème à sa façon : baffe ! Du coup, il arrive à attraper le mec par le col, le soulève (il fait ça très bien, comme dans les films !) et lui dit un truc du genre « tu retouches à un cheveu de mon frère, t’es mort ! ». L’autre lui dit : oui, m’sieu, je le referai plus, pas de ma fôt !, pas taper, pas taper ! On aurait pu dire : merci Frérôt ! Mais non ! Parce que du coup, alors que je n’avais rien demandé à mon frangin (je voulais gérer ça tout seul), le mec et ses potes m’ont pris en grippe pendant des mois parce que j’étais une balance et que je pouvais régler mes problèmes tout seul ! J’ai ramé un moment pour qu’on me lâche enfin la grappe ! Aussi, j’ai fait promettre à mon frère de ne plus jamais intervenir dans mes affaires !

Toujours pareil que lui… Les neurones miroir, cas pratique
Toujours est-il que, enfants, mon frère a toujours été plus grand, plus fort, plus ceci, plus cela que moi (jusqu'à l'adolescence). Je pense que je voulais tout faire pour lui ressembler, du moins faire comme lui ou avec lui, le rattraper. Bon, lui, ça, ça lui plaisait pas trop, il ne voulait pas se coltiner son petit frère mais je me suis accroché un moment.
Depuis la maternelle, je voulais le suivre partout mais avec deux ans d’écart, pas facile. À deux ans, ma mère m’a mis à l’école : je pleurais toute la journée parce que mon frère était à l’école et pas moi ! J’ai donc commencé avec un an d’avance. Comme on était dans des doubles niveaux, j’ai pu suivre mon frère un an sur deux. Les exercices de grands, c’est vachement mieux que les trucs de petit (ça me rappelle quelqu’un à la maison, ça !). Du coup, j’ai suivi les leçons de mon frère et avec la mémoire plutôt performante dont je dispose (Marilyne confirmera), j’ai pu suivre sans trop d’efforts : j’ai appris à lire en même temps que mon frère. Pour lui, c’était moins facile de ce côté-là. Il a plus galéré. On en n’a jamais parlé mais je pense qu’il y a dû y avoir de la jalousie envers moi. Ça doit pas être évident pour un grand frère de voir le petit y arrive mieux. D’où son envie, peut-être, de faire des trucs sans moi. J’ai conservé mon année d’avance jusqu’en seconde, là où les hormones m’ont rattrapé mais ça, c’est une autre histoire...

Les deux du stade
En sport aussi, je le suivais mais toujours dans une classe d’âge inférieure : Il a fait du foot avec ses copains en club, j‘ai voulu faire du foot pour être avec lui. Mais là, pas possible d’avoir une année d’avance, c’était la loose, j’étais avec des nains de mon âge et pas avec mon frère ! Comme le foot ne lui a pas plu, ça ne m’a pas plu non plus ! L’année d’après, ce fut donc les tatamis. Au judo, apparemment, j’étais plutôt bon : j’avais eu une médaille d’argent en fer blanc pour une compétition. Tu m’étonnes que j’étais bon, je faisais tout pour passer au niveau supérieur (rattraper le niveau du frangin ! Oué !!!!!!!!!!).  ! Et là, bingo ! là, sans doute vexé que je le rejoigne dans son groupe (lui, n’avait pas dû autant progressé), et ben, ce c**, il a arrêté le judo à la fin de l’année pour faire du tennis ! Malgré une carrière de judoka qui s’annonçait déjà brillante, auréolée de pleins de lauriers et de gloire, évidemment, moi, j’ai aussi laissé tomber le judo pour aller embrasser à mon tour une carrière très prometteuse de tennisman… Il a arrêté le tennis, probablement avant que je le rejoigne, pour aller faire du scoutisme. Rebelote, je l’ai rejoint l’année d’après. J’étais enfin avec lui dans la même patrouille !

La suite au prochain épisode Adolescence, Scout toujours, fin des neurones miroir, émancipation
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Mond'dou
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MessageSujet: Re: Ode (ou pas) à mon grand frère   Ode (ou pas) à mon grand frère EmptyMar 3 Mar 2015 - 12:07

Comme une pêche dans ta poire!
Même si petit, je voulais tout faire comme mon grand frère, nous étions cependant très différents. Mon frère a toujours été très obéissant, s’écraser devant les parents, mon père surtout (très respectueux de la hiérarchie, quoi !), bien « dressé » comme dirait mon père aujourd’hui sur le ton de la plaisanterie. Il n’empêche que, même sur ce ton-là, c’est quand même dit et que c’est carrément nul comme expression. Même pour un chien, on n’emploie pas ce terme : nous, on a fait de l’éducation à l’école des chiots, pas du dressage !). Moi, tout ça, ça n’a jamais été mon fort : forte tête, insolent, arrogant, effronté, impertinent, et plein d’autres qualificatifs du même acabit, j’en ai entendu pléthore à mon propos.

Alors que mon frère était assez « docile », moi, je tenais tête, à mon père évidemment mais pas que. J’ai toujours répondu, avec des « oui mais ». Répondre, avoir le dernier mot, c’est une chose dans laquelle j’ai excellé et qui s’est souvent soldée en général par une claque, et ce, jusqu’à l’adolescence (je ne sais pas à quand remonte la dernière claque de mon père, pas de souvenir de claque au cours des années collège). Donc, la réponse était souvent la même : baffe. Par extension, dès lors qu’il y avait une c*nnerie de faite, c’était forcément moi, le coupable idéal en somme. J’en ai pris aussi à la place de mon frère et ça, ça n’a pas été facile de digérer. Je pense que j’aurais aimé qu’il dise un jour, grand seigneur, une phrase du style : Laisse, Frangin, celle-là, elle est pour moi ! » mais non, il ne l’a pas fait.
 
Donc des baffes, j’en pris pas mal. Je me suis blindé et aujourd’hui, je suis assez résistant à la douleur quelle qu’elle soit (Cf Post Pas pleurer). Ça peut avoir des avantages comme pouvoir se jeter en short dans un roncier ou des orties pour échapper à des méchants (eux aussi en short) mais ça a aussi son lot d’inconvénients notamment sur le relationnel. J’ai dû me faire une carapace sacrément épaisse côté expression de mes émotions et ça m’est encore difficile de m’exprimer librement là-dessus.
 

Ce qui est terrible, c’est mon fils aîné est mon portrait craché physiquement et mentalement. En le regardant me tenir tête pour des broutilles et moi monter dans les tours, je me revois face à mon père 30 ans plutôt mais les rôles sont inversés : c’est moi qui suis dans le rôle de mon père, un rôle qui je n’ai absolument pas envie de tenir. Je veux dire que je ne veux pas reproduire ce schéma, casser la chaîne. J’étais comme ça petit, je sais que je n’ai pas aimé la façon de faire de mon père, que je ne veux surtout pas le reproduire mais c’est super dur de s’en affranchir. À la différence de mon père, Je n’ai jamais frappé mes enfants : mais la violence verbale qui sort de moi n’est pas vraiment mieux. Ça fait partie des choses sur lesquelles on a travaillé avec ma kinésio. J’aimerais vraiment mettre en place la communication non violente dans mon fonctionnement mais c'est encore contre-nature chez moi.
Marilyne s’est mise au Yoga. Moi, je crois que pour l’instant, j’en suis incapable. Faut que ça bouge, que ça pulse. À la maison, je ne peux pas facilement rester en place sans rien faire et quand je me déplace dehors, il n’est pas rare que je le fasse en courant. Faut que je cherche des bouquins et des ateliers pratiques pour mettre tout ça en place.
la suite du roman fleuve après... désolé, je vous retranscris comme ça, pêle-mêle, c'est du direct. 5, 4, 3, Paf, Pastèque !
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MessageSujet: Re: Ode (ou pas) à mon grand frère   Ode (ou pas) à mon grand frère EmptyMar 3 Mar 2015 - 14:22

Mond'dou, finalement tu n'es pas si taiseux que ça ! content050
Je trouve ça génial que tu aies pris conscience de tout ça et que tu veuilles changer les choses pour ton fils. C'est un magnifique cadeau que tu fais à tes enfants (ainsi qu'à ta compagne).
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MessageSujet: Re: Ode (ou pas) à mon grand frère   Ode (ou pas) à mon grand frère EmptyMar 3 Mar 2015 - 14:34

Comme je le disais, je me soigne ! content050 Faut que je me sente en confiance et/ou que je connaisse bien la personne. Encore que, même avec les gens que je connais, je ne sois pas toujours très loquace (hein Marilyne ? 0059_G ).

De la confiance et de la bienveillance, vous devez m'en inspirez beaucoup ! Merci à vous ! aav

Au fait, je ne t'ai pas félicité pour ton bébé. Je vous souhaite plein de belles choses à toi et ta famille ! 0059_G
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MessageSujet: Re: Ode (ou pas) à mon grand frère   Ode (ou pas) à mon grand frère EmptyVen 10 Avr 2015 - 14:56

Après quelques HS (si peu, si peu…), revenons à nos scouts…
Petite précision qui a son importance : Nous étions chez les Scouts d’Europe, la branche catholique du scoutisme (celle des origines diront les puristes), moi je m’en fous. Il n’y avait que ça à côté de chez moi et c’est surtout là qu’était mon frère ! Le plus important, quoi !

Donc scouts d’Europe, ceux avec le short velours bleu marine (assez connoté maintenant le bleu marine…), la chemise kaki, le béret, le foulard et tout et tout, mais chez nous, pas de facho au crâne rasé et lacets blancs. En revanche, qui dit scout d’Europe dit aumônier messe quotidienne, pèlerinage, retraite dans des monastères, bénédicités, grâces, confesses et tout et tout.

Ma famille est, disons, globalement catholique pratiquante, surtout du côté de ma mère. Pour mon père, c’est assez particulier, comme beaucoup de choses chez lui d’ailleurs. Je ne sais pas trop comment sont les autres mouvements de scoutisme au niveau organisation mais, chez les scouts d’Europe, c’est très hiérarchisé et très catholique. Je me suis donc retrouvé « cul de pat’ » (le dernier de la patrouille, avec son lot de corvées pas toujours équitables et de moqueries pas très fines à mon endroit). Je devais non seulement être aux ordres de mon frère, second de patrouille, mais aussi du chef de patrouille (CP) (qui n’a jamais pu m’encadrer et je lui ai bien rendu) mais aussi des deux suivants : mon cousin (passe encore) et du petit frère du CP (à qui on ne pouvait rien dire ni faire sans que son grand frère prenne sa défense, lui, que ce soit à tort ou à raison), le rêve quoi ! Donc, mes relations avec mon frère étaient plutôt celles d’un subordonné.

J’avais déjà des problèmes avec les ordres et l'autorité, d'une manière générale, donc, là, avec la hiérarchie (pas militaire, non mais presque !), ça ne s’est pas vraiment arrangé (pour ma totémisation peu de temps avant que j’arrête, ils avaient trouvé « Puma travailleur et arrogant », tout un programme… ils avaient assez bien cerné le personnage).

Attention ! Je ne dis pas que tout est noir, je ne rejette pas tout en bloc. J’ai quand même une enfance heureuse, je suis pas Oliver Twist non plus. Je pense que si ça m’avait pas plu a minima, je me serais cassé. Ces années de scoutisme m’ont permis de développer certains talents pour l’intendance et la cuisine (sauf pour le soufflé vegan), les constructions en bois et un goût prononcé pour le feu, pour la nature et la randonnée. De ces moments, je garde plein de super souvenirs. Mais pas pour le côté religion ni l’autorité (qui vont bien ensemble d’ailleurs). J’ai été CP quelques années après, mais ça n’a pas été une expérience folichonne : l’envie de prendre une revanche sans doute, à mon tour d’être le patron, un poil tyrannique : ça n’a pas été mon meilleur rôle. Côté religion, j’ai commencé à la zapper un peu : quand on faisait des WE scout lorsque j’étais CP, on faisait plein de jeux, de trucs et de bidules, des marches nocturnes dans la forêt jusqu’à l’aube ou des parties de cache-cache dans les cimetières, mais la messe, il m’arrivait de l’oublier (oh pas bien !)
J’ai arrêté le scoutisme vers 16-17 ans (fini le short ridicule en velours bleu marine ! C’est peut-être pour ça que je ne supporte pas d’être en short ou bermuda maintenant !). Je commençais, enfin, très timidement, à m’intéresser de plus près à ce que le père Albert appelait communément des créatures du diable, des pécheresses : les filles, les filles, les filles. Mais c’est pas très compatible avec la religion catholique tout ça ! Vite à confesse !

Les hormones m’ont rattrapé en seconde et j’ai un peu dérapé. Pour certaines filles à qui je voulais plaire, vu que j’étais plutôt horriblement timide et coincé et que je ne savais pas comment faire pour les brancher (je ne serais toujours pas très doué à ce jeu-là, je crois) je me suis mis à piquer tout un tas de babioles qui intéressaient certaines filles qui me plaisaient. Je piquais dans les tabacs, maisons de presse et autres supermarchés (mascara, briquets, cartes postales de bébé, cds et cassettes audio ou vidéo (c’était au siècle précédent, je le rappelle !). Je ne gardais rien pour moi (pas même le mascara, pourtant ça me va vachement bien m’a-t-on dit ! ça avec un jean taille basse 36, un peu serré, mais je faisais des ravages en soirée. Le problème, maintenant, c’est la barbe…). Donc, le fruit de ma pêche, J’offrais le tout juste dans le but de me faire des copains, enfin…, surtout des copines. Du coup, pas du tout captivé par les études, d’où le redoublement de la seconde.
On m’aurait menti ?
Avant, à la maison, redoubler, c’était impensable, la fin du monde, la honte absolue : Non, dans la famille, on n’a jamais redoublé, et puis, on a toujours été premiers de la classe, on a toujours eu 20/20 ! La barre était placée assez haute ! Ce genre de pression, ça marchait pas mal sur mon frère qui s’échinait à bosser, bosser et toujours bosser pour atteindre l’inaccessible étoile mais qui n’obtenait que des résultats moyen à assez bon (pas de 20/20 dans toutes les disciplines ! Oooooh la loose, Frérôt !). Moi, par contre, je n’ai jamais trop foutu grand-chose et c’est passé comme ça jusqu’à ma première seconde. Quand il a fallu se rendre à l’évidence que je n’arrivais pas à suivre le niveau et qu’il fallait me faire repiquer (pas assez mature qu’ils disaient avec mon année d’avance), et bien là, j’ai découvert le plus gros mensonge de l’univers, enfin, pour moi ! J’ai été scandalisé d’apprendre que mon père avait lui-même repiqué la 6e, la 4e, erré sans aucune conviction dans un lycée agricole en seconde et première pour finalement passer on ne sait comment un bac littéraire et l’obtenir avec 10 pile-poil de moyenne. L’image de mon père, « ce héros », avait sacrément jauni, et sa crédibilité volé en éclats. Je me rappelle encore avoir gueulé un énorme « QUUUUUUUOOOOOIIIIIIIIIIIIIII ? ». J’en revenais pas. C’est franchement nul de mentir là-dessus.

Piquer des trucs, c’est horriblement excitant, ça te donne un p*tain de coup d’adrénaline ! Mais c’est vite l’engrenage, tu piques de plus en plus gros et de plus en plus souvent. Les minettes avaient bien pigé le truc et en ont bien profité du mascara. Tiens ? L’amour et l’amitié ne s’achètent pas ?
À l’apogée de mon art, été 1992, je me suis fait dénoncer par un autre scout et je me suis tombé pour un briquet zippo tout pourri ! La loose ! Cour d’honneur (cour martiale chez les scouts si vous voulez et tout le tremblement, confession auprès de l’aumônier du camp (un type fort sympathique avec plein d’amour à revendre pour son prochain : Pour ce que j’ai pu entendre de mes propres oreilles d’adolescent : propos facho, intégriste, antisémite, anti-rock (musique de Satan), anti-tout quoi ! Mais bon comme on est tolérant dans le folk, on va vous garder quand même. Donc absolution des péchés parce que tu t’es confessé, et comme Jésus, il a pardonné à Pierre malgré le fait qu’il l’ait renié trois fois, je te pardonne aussi, tout ça tout ça ! Bien sûr, mes parents sont mis au courant de ma carrière d’Arsène Lupin.

Bilan : Privé d’expo universelle de Séville où mes parents allaient juste après la fin du camp scout et je suis condamné aux travaux d’intérêts généraux chez mes grands-parents. Géniale, la fin de l’été ! Autant dire que j’ai fait profil bas pour la rentrée. J’ai plutôt bien rattrapé le coche jusqu’au bac et mon père m’a enfin lâché. Aujourd’hui, il est même tout fier de moi et des c*nneries que je peux dire ou que je peux faire. Ça a bien changé depuis l’enfance. Depuis ce temps-là, j’ai aussi arrêté de piquer des trucs à part peut-être quelques verres à bière dans les bars, mais même ça, ça fait un bail. Au lycée, j’étais très éloigné de mon frère en tout, caractère, centres d’intérêt, amis. On était même persuadé avec mes cousines qu’il serait curé. Moi, pas du tout parti dans cette voie-là ! En 1re et Terminale L, on était tout un groupe de potes (filles et gars) très branché hippie, babos, cheveux longs et tout, clopes, musique des années fin 60-début 70, ça devait être les 25 ans de Woodstock et je me rappelle qu’on écoutait ça en boucle (dans un walkman ! je refais le sketch de Florence Foresti ou quoi ?). On n’écoutait pas de musique chez mes parents, du coup, je suis parti de zéro niveau musique et j’avoue que c’est toujours de la musique que j’aime bien écouter (Led Zeppelin, the Who, Ten Years after et tout et tout). Mon frère, lui, essayait de me faire écouter ses cassettes de groupes de rock scout (Nathalie, mon amour des JMJ en vrai) et du Jean-Michel Jarre mais j'ai pas vraiment accroché...

Donc plein d’interdits et super envie de les transgresser. La religion a été tenace chez moi. J’ai quand même mis longtemps à m’en débarrasser. J’ai été à encore régulièrement à la messe jusqu’à la fac. Et puis, j’ai ouvert les yeux, j’ai réfléchi par moi-même et me suis rendu compte de la maldonne, qu’il était possible de vivre sans religion. Issu d’une famille pratholique catiquante, j’en suis arrivé pour l’instant à une espèce d’écolo à tendance anarco-libertaire pas encore assumé. J’ai fait un sacré bout de chemin et il m’en reste encore pas mal à parcourir.
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MessageSujet: Re: Ode (ou pas) à mon grand frère   Ode (ou pas) à mon grand frère EmptyMer 15 Avr 2015 - 14:58

J'ai toujours ton post ouvert, j'ai pas encore trouvé le temps de tout lire, mais je vais y arriver!!!! aav aav aav aav
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