Bonjour!
Zoé dort dans mes bras: je tente de prendre quelques minutes pour vous raconter la grande aventure!
Enfin, jeudi matin, on vient me chercher pour me déclencher vers 9h30 (Zoé est petite et semble ne plus grandir: il faut la faire naître avant qu'une souffrance n'apparaisse. Du coup finie la maison de naissance: nous sommes prisés en charge aux Bluets).
Je préviens le papa, lui dit d'attendre encore un peu à la maison car ça peut être long malgre mon col favorable (mou, toujours à deux, presque complètement effacé). Le médecin passe me voit rapidement et m’impose un cathéter de péri en cas de détresse fœtale... (Sans en discuter plus que ça). La sage femme est très sympa, on discute de mon projet de naissance initial, de ma peur du médical; je la sens tres ouverte à tout ça, elle négocie au maximum avec le médecin pour que tout se passe selon mes souhaits tant que tout va bien.
Début de la perf d'ocytocine vers 11h, très légères contractions, je suis zen, je lis un bouquin et dis à chéri qu'il peut venir doucement dans les environs, au cas où tout aille vite ou encore qu'on doive me faire une cesa en urgence. 12h30, les contractions sont toujours light, la sage femme me perce la poche des eaux: et là, les choses sérieuses commencent!!! Jules arrive vers 13h, j’ai mal mais je gère les contractions toutes les deux minutes. On commence le ballon pour faire descendre bebe, je me suspends à lui; je suis à quatre pattes par terre et ça fait du bien! Mon col est passé à 4, il reste un petit endroit qui ne s'efface pas. Ensuite je ne pourrai pas vous préciser le timing, c'est allé trop vite!! D'un coup les contractions s'enchaînent avec 30sec maximum entre deux: je commence à flipper un peu de pas y arriver! La sage femme dit au papa d'aller manger très vite, pour avoir des forces aussi. Elle reste avec moi en attendant, me masse, prépare l'arrivée du bebe, col à 7.
Jules revient, j'ai franchement mal, je ne peux plus souffler du tout entre deux contractions et commence à entrer dans un état second, l'envie de pousser arriver... Elle me fait mettre sur le lit, toujours à quatre pattes. Difficile d'apprivoiser les sensations quand elles évoluent chaque seconde, je dis que j'ai peur et n'y arriverai pas....
Après c'est mon mari qui m'a raconté car je n'ai presque aucun souvenir: j'ai fait 60% de la poussée sur le côté. Sauf que je n'étais pas hyper efficace (pour le coup je me souviens savoir sûil fallait que je pousse mais incapable de le faire bien car n'ayant pas eu le temps de sentir le travail se faire) et sur le cœur du bebe commençait à franchement faiblir. La médecin entre dans la pièce, fait mettre les étriers, m'oblige à changer de position pour être sur le dos et me menace de forceps si je ne l'ai pas sortie dans les 5minutes. Et là, je perds pied: impossible de reconnaître les sensations en étant sur le dos, je sens plus le bebe pousser, je vois plus du tout comment faire et je panique. Je me souviens avoir crié (confirmé par mon Jules et par le médecin qui est arrivé en renfort, m'entendant hurler). Là la première médecin me dit "ok bah forceps episio", forcement je flippe encore plus, me tord un peu dans tous les sens, elle me regarde dans les yeux et me dit: "bah voilà pourquoi fallait prendre une péri": très très psy, tout à fait de nature à te donner envie de lui coller ton pied dans la figure!! Du coup je supplie supplie me mette des doses de péri très vite ! Je bouge tellement pout l'episio que la sage femme me dit qu'elle a pas pu couper autant que prevu (tant mieux!!! Jules me dit des milliards de mots d'amour; le deuxième médecin (dr petrof, qu'on voit souvent dans les maternelles) pose sa main sur mon ventre en berçant , me regarde calmement, me dit que je vais y arriver et que je fais ça bien, qu'il faut juste que je me calme. Et là j'ai repris pied. Ils ont tourné Zoé, qui d' était mal engagée, avec les forceps (c'est assez violent franchement, ils tirent vraiment fort - Jules est resté très impressionné par ça, il avait l'impression qu'ils avaient abîme sa petite tête...); ensuite c'est à moi de pousser de nouveau, je sens sa tête descendre et élargir mon vagin, je pousse (pipi en même temps...) et d'un coup sa tête est sortie! C'est presque une délivrance! Jules garde un souvenir très émouvant de son visage qui jaillit,magnifique! Je pousse encore un peu pour les épaules, et là elle me propose de l'attraper pour finir les jambes: enfin, Zoé est sur moi! Elle respire! Je la vois pas beaucoup mais elle est belle! Son papa est tout fier! Je reprends mes esprits petit à petit et réalise que j'ai réussi à mettre ma fille au monde!(à 15h34!) (Ça me fait venir des petites larmes de vous raconter ça!...)
J'ai eu tout ce que je redoutais: péri, forceps, episio. Le kit terrifiant pour moi. Finalement je ne me souviens absolument plus de la douleur, je me souviens avoir eu peur à cause de cette rapidité qui m'a empêché d'apprivoiser ce qui se déroulait, mais je serai incapable de décrire les douleurs (l'esprit est tellement bien fait)! Je garde un très beau souvenir de cette naissance, des deux heures qui ont suivies au cours desquelles nous avons été seuls avec notre fille.
Pas de douleur suite à l'episio (ça tire un peu depuis deux jours mais plus du désagréable qu'autre chose), le soir même de l'accouchement j'étais debout normalement, grosse pêche le lendemain. L'heureux papa est resté toutes les nuits avec nous, c'était chouette (d'autant qu'au départ elle prenait mal ses biberons et les puéricultrices mettaient la pression).
Voilà THE recit les filles!!
Je crois que je vous ai fait n roman! mais bon, ça n'arrive pas tous les jours de donner naissance!