Naissance de Lina il y a déjà bientôt 7 mois, désolé c'est un peu long
Vers 2h du matin une contraction me réveille, elle n'est pas très douloureuse mais différente de d'habitude, je me dis que c'est surement pour aujourd'hui mais je l'ai tellement dit déjà, du coup je doute, je chronomètre les contractions et regarde à quelle fréquence elle se manifeste. Elles sont en moyennes toutes les 7 minutes mais ça me semble bien rapproché pour un début de travail, je me demande si je compte comme il faut, je cogite un peu puis finit par me rendormir jusqu'à 6h20, cette fois les contractions sont un peu plus fortes, même si je doute un peu, je sens que c'est aujourd'hui, je n'ai jamais ressenti de chose comme ça tout au long de ma grossesse.
Papa se réveille, je lui dis que c'est surement pour aujourd'hui, qu'il doit rester joignable, mais qu'il peut aller au travail tranquille qu'on ne partira pas à la maternité avant la fin d'après midi. Il me demande si je suis sure, je lui dis que oui que je vais prendre un spasfon et un bain et que je le rappelle ensuite. Je lui dis même qu'après mon bain j'irai acheter des croissants aux galeries Lafayette pour marcher un peu. Ce n'est pas vraiment douloureux je pense en avoir encore pour un moment et je veux vraiment partir à la maternité au dernier moment.
Je me lève prend mon spasfon, dit au revoir à papa et vais me faire couler mon bain, il est 8h. Je reste longtemps dans mon bain, je sens moins les contractions et ai peur que le travail s'arrête et que ce soit une fausse alerte d'autant plus qu'elles sont plutôt irrégulières mais peuvent être très rapprochées, je me dis que ce n’est pas possible qu'elles soient déjà toutes les 4/5 minutes. J'essaye de faire un peu de sophrologie/relaxation, de faire des exercices de respiration et surtout je te parle,je t'encourage, j'ai peur de l'accouchement mais j'ai hâte de te rencontrer, d'être sure que tu vas bien et de te tenir dans mes bras.
Lorsque vers 9h00 je sors de mon bain, les contractions sont bien là et se font ressentir de plus en plus. Je n’irai pas aux galeries Lafayette !!! Je décide d'essayer de me reposer pour voir si ça passe et pour prendre des forces pour la suite si vraiment c'est le jour J mais je n'arrive pas à me reposer, j'ai mal et surtout je suis trop excitée. J'appelle alors ma sœur pour lui dire que c'est certainement aujourd'hui et qu'il faut que R., son mari, se tienne prêt car c'est lui qui doit nous emmener. Notre conversation est entrecoupée par mes contractions qui m'empêche de parler. En entendant toutes ces contractions elle me dit qu'il faut y aller tout de suite sans attendre mais moi je ne veux pas y aller, je veux rester le plus longtemps possible à la maison, faire le plus gros du travaille chez moi, sans être attacher à un monitoring, en étant libre de mes mouvements,pouvoir boire et manger. Elle me dit d'appeler les urgences et de la tenir au courant. J’appelle les urgences pour leur demander ce qu’ils en pensent en leur disant que mes contractions ne sont pas régulières mais bien rapprochées, ils me disent que c'est surement le début du travaille, qu'il faut attendre un peu et venir si ça ne passe pas.
Tout cela me met le doute, et si finalement c'était déjà la fin? Et si j'accouchais chez moi toute seule?? Je me décide à appeler papa pour qu'il rentre vite, il faut aller à la maternité, il est 10h30. J'ai l'impression qu'il met des heures à rentrer, je suis à l'affut du moindre signe et commence à paniquer un peu. Je prends quelques affaires de dernières minutes, le traitement homéopathique que la sage femme m'a prescrit et contacte R. Papa rentre enfin, sa présence me rassure et je me demande s'il faut vraiment partir maintenant ou pas. Papa mange un bout et nous décidons d'y aller. Le trajet en voiture est très pénible et très long, il n'a jamais été aussi long. Personne ne parle dans la voiture, moi je continue à chronométrer mes contractions qui sont de plus en plus douloureuses. Je me demande si je vais arriver à accoucher naturellement sans péridurale si la douleur continue à monter comme ça.
Lorsque nous arrivons la sage femme nous accueille, me demande d'aller faire une BU puis nous installe dans une salle de pré- travaille, elle prend tout le dossier et le plan de naissance que nous avions fait pour le lire. Elle revient un petit moment plus tard pour m'ausculter. Elle nous dit qu'elle est tout à fait d'accord pour le plan de naissance à part pour le monito que nous ne voulions pas en continu, elle nous dit qu'elle va nous le mettre mais l'enlèvera s'il n'y a aucun soucis, elle le laissera finalement tout le long de l'accouchement. Elle m'ausculte enfin et me dit que le travail à bien commencer et que je suis bien dilatée à 3. Je suis rassurée que ce ne soit pas une fausse alerte mais déçue d'être seulement à 3, il y en a encore pour longtemps,j'aurais du attendre à la maison.
Je suis encore en état de discuter alors entre deux contractions nous discutons avec papa, je suis les 3/4 du temps sur le ballon à me balancer et papa est derrière à me masser. Nous nous disons qu'à maximum 19h tu seras avec nous, que nous allons enfin te rencontrer. Il est temps.
A 14h, elle revient m'ausculter, je suis seulement dilatée à 5 j'en peux plus, c'est long et très douloureux. Elle nous emmène en salle de naissance, me fait enfiler une blouse de l'hôpital et demande à papa de mettre une surblouse. Elle me pose ensuite un cathéter (même si je ne voulais pas de perfusion elle préférait que j'ai quand même que j'en ai un, j'ai accepter) c'est très difficile à gérer avec la douleur des contractions, et le mal être d'être allongée, au deuxième essai elle réussi enfin, j'ai mal au bras en plus de tout le reste!
La plupart du travail se passe sur le ballon ou sur le lit mais c'est très pénible avec les capteurs pour le monito dès que je bouge un peu ça ne capte plus, alors papa tente de tenir les capteurs pendants que je me balance. Pendant que je suis sur le ballon, je mets ma tête et mes avant bras sur le lit pour me pencher en avant, papa me masse le bas du dos, ça me fait du bien. La respiration m'aide beaucoup aussi, j'ai l'impression de ne pas trop mal gérer la douleur. Nous entendons alors une femme hurler dans une des salles à cotés, ça nous fait un peu peur et je dis alors que j'espère ne pas hurler de douleur comme ça.
Vers 15h30, je suis dilatée à 7/8, l'auscultation est très douloureuse mais je suis contente, ça avance, je ne souffre pas pour rien. La sage femme me dit que tu ralentis un peu, qu'elle va me mettre une perfusion d'ocytocine, je ne suis pas ravie, je ne préfère pas mais la laisse faire. Je n'ai plus le courage de me lever, j'ai de plus en plus de mal à gérer la douleur et préfère rester coucher. Je sais que ce n'est pas bien pour ta descente ni pour mon confort à moi mais étant donné que c'est ce dont j'ai envie je me dis qu'il faut m'écouter et me mettre comme j'en ai envie. A chaque contraction je pense à toi, je t'imagine entrain de descendre dans mon bassin, je me dis que tu arrives, qu'on y est presque.
Vers 16h15 je n'en peux plus, certaines contractions sont vraiment insoutenables, je ne gère plus du tout la respiration, je n'arrive plus à me centrer sur mon corps et sur toi, je panique. Je ne parle plus à papa à part pour lui dire que je souffre, que je ne vais pas y arriver, qu'il faut faire quelques choses. Il me dit que je peux toujours avoir la péridurale, me demande si je veux qu'il aille chercher la sage femme. Je ne sais pas, je souffre trop, il faut faire quelque chose mais je ne veux pas de péridurale, j'ai déjà fait les 3/4 du travaille et je pense que ce n'est pas bien pour toi, je réfléchis puis lui dit d'aller la chercher, je ne sais plus quoi faire.
Elle arrive, me demande ce qu'il y a je lui dis que je n'en peux plus, elle m'ausculte, me dit que je suis à 9 et me demande si je veux qu'elle perce la poche des eaux, ça pourrait accélérer le travail (mais ce n'est pas sur) et les contractions risquent d'être plus douloureuse, je ne sais pas, suis perdue et ne sait pas quoi faire, je veux juste que ça s’arrête. Je cherche une réponse dans le regard de papa mais il ne sait pas non plus. Je demande à la sage femme ce qu'elle en pense mais me dit que c'est à moi de décider. Je lui dis qu'on va essayer d'attendre encore un peu. Je tente de me recentrer sur toi et moi, ça marche mais pas longtemps.
La sage femme revient, elle me dit que le gynéco arrive qu'on va pousser. Elle me met les pieds sur les étriers, il est 16h40. Je ne suis plus du tout dans ma bulle, je panique, ne pense pas pouvoir y arriver, j'ai l'impression de ne plus avoir de répit, elles me disent de pousser dès que j'ai une contraction mais je ne les sens plus, j'ai l'impression que je contracte en permanence, je ne sais pas ni quand ni comment pousser. Je pense que ce n'est pas le bon moment pour pousser, je force et m'épuise, j'ai peur de ne pas y arriver et que tu restes coincé dans mon bassin. Elles m'encouragent me disent qu'on y est presque, que tu arrives, la sage femme me dit que tu es proche, elle me dit que tu as beaucoup de cheveux, elle propose à papa de regarder, il accepte.
J'ai du mal, j'y mets toutes mes forces mais j'ai l'impression que je ne t'aide pas, que mes poussées sont inefficaces.
Tu finis finalement par nous rejoindre à 17h04. Elle te mette contre moi et demande à papa de couper le cordon, j'oublierais jamais son regard pleins d'émotions. Tu es magnifique et me regarde fixement. Elle te laisse un peu sur moi, je te caresse et te regarde puis ils te prenne pour aller faire quelques soins (les rares que nous n'avions pas refusés) avec papa pendant que le médecin me fait quelques points. Je regrette maintenant de les avoir laisser t'emmener sans te laisser contre moi plus longtemps mais sur le moment je n'ai pas eu la force de refuser. En fait j'ai du mal maintenant à me rappeler exactement ce qu'il c'est passé, mes pensées,.. je crois que j'étais un peu ailleurs, ces poussées m'ont vraiment achevées. Vous revenez ensuite tout les deux, tu restes un moment dans les bras de papa le temps que le médecin finisse puis tu reviens contre moi, je demande de l'aide pour la première mise au sein mais tu trouveras finalement toute seule rapidement le chemin.
Nous restons tout les trois 2h en salle de naissance, papa se charge de prévenir tout le monde de ton arrivée et nous rejoignons ensuite la chambre. Ce n'est pas une chambre simple alors papa ne peut malheureusement pas rester trop tard. Je passe ma première nuit avec toi à mes cotés, je la passerai à te regarder.