Parce que ce forum m'a beaucoup fait avancer dans ma démarche, parce que Claire a su me conseiller au moment où j'en avais besoin, parce que vous m'avez beaucoup apporté , et tout simplement parce que je veux partager ça avec vous, je viens (enfin!) vous raconter comment s'est passée la mise au monde de ma petite fille:
Tout avait à nouveau commencé le matin vers 6h par un "faux travail". On n'y croyait pas.
En fait, bébé progressait (marche, ballon, travail du bassin,...), avec des contractions très fortes mais jamais régulières. Pourquoi faire comme c’est écrit dans les bouquins ?!
Vers minuit, j’ai pris un bain (hum, LA contraction allongée sur le dos dans le bain!) et tout s'est alors emballé. Nous sommes partis précipitamment: moi à genoux sur le siège avant en train de me cramponner au dossier et à l'appui-tête à chaque contraction.
A la maternité, la sage-femme m'a examinée. La seule chose que je voulais: qu'elle m'annonce que je n'avais pas fait tout ce travail pour rien. Et là: dilatation complète. J'ai mis un moment à y croire: j'étais trop heureuse! J'ai refusé la rupture de la poche des eaux pour essayer d’aller au bout de notre projet et surtout, pour laisser le temps à mon mari de revenir à mes côtés.
Les eaux ont commencé à se répandre un peu plus tard. Je ne savais pas que ça se faisait tout au long du travail lorsque c'est "naturel", car on l'avait rompue artificiellement "en une fois" pour mon premier accouchement.
J'étais tout le temps à 4 pattes, malheureusement penchée en avant car il n'y avait rien en hauteur à quoi s'agripper comme je l'avais fait auparavant. Je me suis mise sur le côté gauche tout à la fin, au moment de pousser.
J'ai cru mourir avant que vienne l'envie plus forte que tout de pousser. Je ne me serais pas crue capable d'extérioriser comme ça pour supporter ma douleur. Et je croyais vraiment que tout allait se terminer là: c’est déroutant et en même temps très fort, ce moment intense où on se dit que ça ne peut pas passer, qu’on va y rester. Et puis… CA pousse, enfin !
Pour l'équipe: une sage-femme qui ne savait pas trop au départ comment faire avec moi et qui s'est finalement adaptée à la situation. Une autre personne avec elle (sage-femme, aide-soignante?), celle qu’on ne voudrait pas voir à ce moment-là, qui fait des remarques comme si on n’était pas là:"c'est sale!" (elle l'a dit plusieurs fois! Ca m'a tant trotté que j'ai questionné mon mari après: Et bien, non, c’était juste parce que je répandais les eaux un peu partout tout du long !) et: « c'est plus rapide/c’est autre chose avec la péri ». Bref, oublier.
J'étais réceptive comme jamais à tout ce qui pouvait se passer, que ce soit à l'intérieur et à l'extérieur de moi. Mon mari m'a massée et encouragée tout du long.
J'ai tout le temps pensé à ma fille tant je la sentais. Je la voulais tellement tout contre moi. Elle est enfin sortie, un peu moins d’une heure après notre arrivée à la maternité. Un peu plus de 4kg et 52 cm. Et le fait de ne pas avoir eu d'injection de produit a rendu son accueil sur mon ventre encore plus intense.
Une petite inquiétude quand même pour moi : elle n’a pas voulu téter de suite, alors que mon premier enfant y était parvenu rapidement. Mais quatre heures après, elle avait tout compris et a ensuite tant tété (plus de 20 h de suite presque sans s’arrêter) que la montée de lait s'est faite au deuxième jour. Et maintenant, elle continue.
Les tétées sont assez espacées, elle se réveille une fois la nuit. Elle tète assez rapidement et avec beaucoup de force.
Et puis, elle est si belle. On se découvre chaque jour.
S’il fallait changer quelque chose pour que le projet soit encore plus cohérent : être suivie tout du long par la même sage-femme. Mais même sans ça, cette mise au monde m’a réconciliée avec l’accouchement.