On est Vendredi 29 Novembre 2019, au réveil une grosse contraction, comme d'autres matins avant, je me lève, aux toilettes perte d'une partie du bouchon muqueux rose, je me dis je vais me reposer encore dans le canapé. Les enfants sont hyper discrets c'est bizarre, il est 10h30 et ils sont descendus puis remontés en chuchotant qu'ils allaient se remettre au chaud sous leurs couvertures.
Je commence par essayer d'appeler l'une des deux sages-femmes pour avoir son avis car chaque fois que je vais faire pipi c'est rose sur le papier. Je lui laisse un message, le temps passe, les enfants préparent des paquets de biscuits, T. me dit "c'est pour quand on doit partir pour ton rdv".
Et oui le Mardi j'ai vu la sage-femme et elle avait des doutes sur la position de bébé, elle sentait bien la tête en bas d'après elle mais entendait le coeur haut donc crainte qu'il/elle soit en siège, ça lui est déjà arrivé de se tromper entre la tête et les fesses à la palpation. Donc rdv contrôle écho pour vérifier la position ce Vendredi soir.
J'appelle la deuxième sage-femme qui me fait part de ses craintes avec le doute position et pas encore fait le contrôle. Je lui dis que pour moi bébé à la tête en bas, je suis confiante, j'ai jamais douté. Ça l'a rassure déjà mais elle préfère que j'essaie d'avancer mon rdv écho ou aller direct à la maternité ce sera plus rapide. Que sinon elle est là au cabinet toute la journée, je peux passer elle fera un toucher pour vérifier si la tête.
Que les signes peuvent être pour une naissance aujourd'hui autant que pour dans 3 jours. Je la tiens au courant.
J'appelle le secrétariat de l'échographiste, la dame note, doit le contacter et me rappeler rapidement. Je lui ai dis que j'étais en début de travail.
J'ai la première sage-femme jointe qui me rappelle, insiste pour l'écho et sinon elle connaît d'autres qui devraient pouvoir me prendre entre deux rdv.
Pertes qui continuent, contraction une de temps en temps rien de bien méchant.
Je décide de tenir mon mari au courant, il est au travail pour la journée. J'arrive pas à le joindre sur son portable. Le temps passe, aucune nouvelle de la secrétaire pour l'écho, je fais le sac pour la maternité en me disant toute façon y a pas d'eau chaude (le chauffe-eau ne fonctionnait plus depuis la veille...) et au cas-où, mais déjà le coeur gros (M. me demande ce qu'il y a, je lui explique il avait les larmes aux yeux avec moi...), en essayant d'appeler V. toujours. J'appelle sur l'accueil du magasin oú il travaille. Ils le font venir, il me dit ok ok je voit mon patron je quitte mon travail. 30mn après il est là, moi en larmes de me dire fini l'AAD. Il me console. Me dit qu'on va partir à la maternité faire ce contrôle et on voit après, il est là avec moi. Il est midi.
On descend, blocage sur la route pour abattage d'arbres, on rebrousse chemin pour passer par ailleurs, finalement ça s'ouvre. Puis sur l'autoroute je suis prise de remords, toujours aucune nouvelle pour l'écho, pas envie de mettre les pieds à la maternité, peur qu'ils me gardent. Même si un moment je me dis oh si bébé est en siège, et j'aurais une baignoire chaude !
Je rappelle la première sage-femme, lui demande qui pourrait me prendre en rdv. Elle me dit attend je m'en occupe. Me rappelle et l'échographiste lui a répondu, me case dans les 20mn, on revient vers cette ville. Il est 14h.
Arrivée au cabinet je vais vers les toilettes et là j'ai beau serrer les jambes...j'avais pas si envie de faire pipi ! J'ai rompu la poche des eaux, ça m'a échappé ! J'étais avec M., je lui dis va dire à papa que j'ai perdu les eaux !
Il m'apporte un change, on va faire l'écho, il pose la sonde et c'est bon ok bébé tête en bas vous pouvez rentrer ;)
J'appelle les sages-femmes, houra qu'elles disent en coeur ! Mais je leur dit euh plus d'eau chaude chez nous..
Bah pas grave on va en faire chauffer aucun soucis ! Soulagement pour moi !
On se dirige vers la ville pour laisser les garçons à mon grand-père (qui devait les prendre pour qu'on aille à la maternité), là au feu rouge contraction, y avait une voiture de police à côté de nous, V. qui leur dit "ma femme accouche vous pouvez nous escorter jusqu'à telle rue ?" "mais y a pas d'hôpital dans cette rue Monsieur" "tout est organisé c'est avec une sage-femme" et là on suit la voiture avec la sirène, les garçons étaient à fond !
On arrive dans la bonne rue, ils nous disent "mais y a pas de sage-femme dans le quartier vous êtes sûrs ?" oui oui c'est là vous inquiétez pas. V. monte les enfants, moi je me prends de remords je leur ai pas fait de bisou, je prends les clés et monte l'immeuble, arrivée chez mon grand-père pas de V....j'embrasse mes garçons et je file, il était en bas mort de peur de pas m'avoir trouvée dans la voiture ^^
Aller hop direction...chez nous !
Sur l'autoroute je reparle prénom, on l'avait pas encore.
Contractions toutes les 20mn environ. Bien sympa.
Je préviens la sage-femme qu'elle pourrait déjà monter.
Arrivés au chalet il est presque 15h, V. mange un bout, moi pas faim. Rien avalé.
Je m'affaire à ranger un peu pour faire de la place, sortir ce que je sais qu'il faut. Je sais je ferais mieux de me poser, me concentrer sur mes contractions. Mais j'ai besoin de faire ça. Place nette. Avant de lâcher. Et tout est dans ma tête, trop long d'expliquer. Mais de temps en temps je suis forcée à m'arrêter, m'appuyer sur la table ou le ballon.
V. me dit mais elle monte la sage-femme ? J'y dit rappelle la elle m'a rien répondu à mon message. Premier appel elle le prend cool lui dit "tiens moi au courant", puis rappel et là il lui dit franchement monte là.
Je lui dis ce qu'il doit encore rassembler que moi je peux plus. De fermer les volets que je puisse virer ma serviette qui fait que glisser. Porte fenêtre qui donne sur la route...besoin d'intimité.
J'ai besoin qu'il appuie sur le bas de mon dos à chaque contraction. Il galère à trouver les derniers trucs nécessaires. Les sages-femmes arrivent. Je suis enfouie la tête dans le canapé. J'essaye de reprendre pieds. Elles sont discrètes.
Je me remets en appui sur le ballon, traverse la contraction avec le son de ma voix, elles m'accompagnent de la leur. Joli moment.
Elle veut écouter le coeur du bébé. Moi j'ai un gros coup de pompe, me faut du sucre.
Je leur dit que c'est dur d'accepter d'accoucher sans eau pour moi.
Passent plusieurs contractions où c'est l'une des sages-femmes qui fait pression sur mon dos, ils essayent de me mettre un gant chaud, je supporte pas, une bouillotte trop chaude, la serviette mise pour isoler ma peau me pique je demande de tout virer. Je veux les mains de mon homme ! Il sent bébé bouger dans mon dos, mes contractions.
Passent ensuite quelques contractions où j'étends mon dos avec le ballon, je les gère seule en les concentrant dans le bas, me disant que non ça fait pas mal c'est pour faire descendre notre bébé. Impressionnant la différence de sensation.
On essaye de me basculer sur le tabouret d'accouchement mais je peux pas, ça met trop la contraction dans le dos. Pareil j'essaye d'aller faire pipi la position passe pas, ni debout.
Je reviens et me cale sur le côté dans mon canapé.
Les sages-femmes se disent aller on va tenter de lui remplir la piscine d'accouchement en faisant chauffer de l'eau à la cocotte. Elles vont dans la chambre où est la boîte de la piscine et là je dis ça pousse. Bon aller, sensations vraiment de poussée que j'ai jamais ressentie pour les autres naissances.
La sage-femme me met un papier avec un mélange d'huiles essentielles, j'apprendrais après que son nom est "consolation", j'y ai tenu, un repère, quand V. a voulu l'enlever en se disant c'est quoi ce vieux papier j'y ai dit "non ! Laisse !".
J'ai accompagné la poussée, plusieurs fois dans cette position, je sentais la progression et en même temps que ça suffisait pas. J'ai dit à notre bébé "attend, pas tout de suite, je me repose, chut", puis je suis passée à quatre pattes sur le canapé et là c'est devenu plus précis et efficace. V. me soutenait de près, il voyait tout de la progression de la tête du bébé. Elle est sortie jusqu'aux yeux et s'est arrêtée, et la contraction suivant tout le reste du corps est sorti de moi. Quel soulagement, "il est né notre bébé, il est sorti on l'a fait V. !", je me redresse, l'attrappe, c'est une fille mon chéri !
Rolala le moment ! Il était heureux ! Moi aussi ! Ce lien à ce moment j'oublierai pas !
Les sages-femmes se sont retirées direct bébé sorti, ont commencé à remplir les papiers pour nous laisser ce moment. Et là alors le prénom on l'appelle comment on met quoi !? On a décidé là !
Elle est née à 17h51.
Naissance rapide, en avance de trois semaines sur le terme, et efficace.
On n'aurait pu imaginer mieux ou différent, vraiment !
V. est allé chercher les garçons qui ont découvert leur soeur avec peu de décalage
T. intrigué par le cordon, qu'elle n'avait pas de dents ^^
M. qui disait je savais que c'etait une fille ! Il l'a dit tout le long de la grossesse !
Demoiselle de 3,015kg, toute belle pleine de vernis absorbé dans l'heure qui a suivi ! Elle a bien choisi son moment, on venait de décorer le chalet, et la guirlande lumineuse programmée par son père s'est allumée 9mn après sa naissance ! Période illuminée
Elle nous a donc rejoint il y a 16 jours maintenant, et la vie est belle, douce et paisible avec notre fille qui a été un bébé-lotus, reliée à son placenta jusqu'à ce qu'ils décident de se séparer, 6 jours après sa naissance.
Elle devait naître sans eau, me faire découvrir encore autre chose de la naissance.
On a passé encore 4 jours "à l'ancienne", toilette à la bassine !
Les sages-femmes nous ont avoué avoir hésité à intervenir quand A. était sortie jusqu'aux yeux, petite crainte de dystocie des épaules, dont cette sortie peut être le signe. Mais l'une des deux sages-femmes sortait de formation avec Isabelle Brabant, qui leur avait justement expliqué ce cas de figure en disant qu'on est tenté de pousser la femme à continuer sa poussée, pas attendre la contraction suivante. Mais c'est l'épuiser et tirer plus sur l'étirement de la peau qui a besoin de progression lente.
J'ai pu sentir la tête de notre fille à moitié sortie, ses cheveux, tenir mon pubis que je sentais vraiment étiré. Exprimer tout du long mes sensations sans être jugée mais accompagnée, écoutée, autant par mon mari que les sages-femmes.
Merveilleux.
Et maintenant qu'on est presque au terme dit, la neige va et vient, ça nous aurait stressé vu qu'elles étaient frileuses avec ça... Elle a bien fait de nous surprendre un peu et naître avant la demoiselle !
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. Pour mon premier, j'avais mangé 2h avant un gratin de pâtes chorizo et butternut (beaucoup de pâtes...). 
- d'ailleurs j'oublie pas que j'ai dû retard!)