Après ce récit de naissance, il faut aussi que je vous raconte les jours qui ont suivi... les pires que j'ai connu...
N est donc née le samedi soir.
La nuit de dimanche à lundi, j'ai mal partout (normal vu l'énergie que j'ai mis dans cet accouchement), j'ai des courbatures à des endroits insoupçonnés ! Je demande donc à mon homme du paracétamol. Il me ramène comprimé + verre d'eau, je me rendors rapidement.
Lundi matin, très tôt, je me sens patraque, j'ai des zones qui me démangent et qui sont bien rouges: le ventre surtout.
Je montre ça à M qui vient faire la visite à la maison: je suis alors rouge écarlate du haut des cuisses jusqu'en haut du torse, en passant par les dessous de bras.
Ca fait très allergie, on a bien vérifié avec l'homme que c'est bien du paracétamol que j'ai pris (j'ai déjà fais une réaction allergique à des médocs, codéine ou pénicilline, non testé à ce jour, qui avait fini en oedème de quincke).
Ca me démange énormément, c'est rouge bien vif comme un coup de soleil et ça chauffe... dans le doute, M fait un prélèvement pour écarter tous risques infectieux, on fait un ecbu aussi, mais ça fait vraiment allergie.
Le lundi après midi, on fait venir le médecin parce que ça empire, je me sens pas en forme, mais je mets ça sur le compte de l'accouchement.
Pour lui aussi ça fait réaction allergique.. à surveiller, il me prescrit de l'homéo, trop peur que je fasse une réaction avec tout traitement allopathique.
Le mardi, je me réveille avec de la fièvre, 38,5... M revient à la maison, on ne comprend vraiment pas ce qui m'arrive.
Elle téléphone au labo' à tout hasard savoir si les résultats sont arrivés ... et là on la voit blêmir et me dire " tu files aux urgences" .
Les analyses montrent que je suis positive au streptocoque A.
On débarque aux urgences avec mon homme et notre petite N.
On explique les jours passés, l'AAD est bien accueilli, pas de jugements ouf, je ne suis pas en état de supporter des remarques négatives.
J'ai droit à tout un tas d'examens: écho de contrôle pour vérifier si l'utérus est bien vide, ok de ce côté.
Je suis branchée pour vérifier mon rythme cardiaque, mise sous perf' ma tempé' est à 39,6...
Il est question de me transférer au CHU, puis quand l'ambulance débarque, on m'annonce que je dois allée dans un autre hôpital..
les ambulanciers ont un masque, on m'en donne un... mon homme nous suit en voiture.
En parlant avec l'ambulancier pendant le trajet, il m'apprend que les médecins évoquent la scarlatine, que je vais en service de réa' ...
J'arrive en réalité en USC (unité de surveillance continue), collée au service de réanimation... on me parle alors d'échographie cardiaque (euh ??? quoi? )Je suis branchée de partout, monito en continu, perf', tensiomètre et tout les branchements avec les bip bip qui vont avec..
je vais vite découvrir que ce service est ultra bruyant, les machines bipent en continu de partout...
On m'annonce que ma fille ne peut rester avec moi, trop dangereux pour elle... mon homme débarquera à 4h du mat' en néo nat' avec N sous le bras,n'ayant rien pour la nourrir...
moi je vais restée 2 jours dans ce service de l'horreur, loin de mon bébé, ne pouvant pas l'allaiter.. heureusement mon homme m'a fait parvenir en urgences un tire lait ... à moi de stimuler ma lactation pour espérer reprendre quand je la retrouverai (quand d'ailleurs? aucunes réponses à mes questions...).Je suis obligée de sonner pour demander à ce qu'un soignant m'aide, je ne peux rien faire avec le cathéter dans mon coude...
Je fais râler l'équipe, refusant le bassin, je débranche mes fils pour aller aux toilettes (comme une infirmière m'a autorisé de faire une nuit, bon certes en étant accompagnée...), mon monito sonne alors jusqu'à ce que je retourne au lit...
Dans cette chambre, je ne ressens plus le sommeil, la fatigue, je ne dors pas, somnolant seulement, de peur de trop dormir et de louper ma séance de tire- lait.Je crève de faim, ici les repas sont soumis à la prescription médicale, on m'apporte des plateaux avec peu de choses ...
je pleure sans arrêt, chute d'hormones, ambiance sinistre, interdiction de voir N... je n'ai ni téléphone, ni télé..rien que des appareils qui clignotent autours de moi et ce bruit en permanence...je n'en peux plus, je craque et commence à renvoyer c***r les soignants qui entrent avec leur "bonjour! comment ça va?"
M vient me voir tous les jours, faisant du forcing pour que je sois transférée au CHU où je pourrais alors retrouver mon bébé.
Niveau diagnostic les médecins sont évasifs... un coup je suis "contagieuse" un coup non...
je ne serais transférée que le jeudi en fin d'aprés midi .. après avoir vu le médecin infectiologue.
J'ai fais une infection à streptocoque A de type scarlatiforme. J'ai dû être en contact avec une personne infectée (angine par exemple) dans les jours avant l'accouchement, et ça ce serait déclenché au moment où j'étais le plus fragile.Je ferais aussi une réaction à une toxine du strepto.. j'apprends que je suis dans cet unité parce qu'aux urgences mon rythme cardiaque dépassait les 150 et que ma tension était de 8/4...ils ont craint la septicémie et l'arrêt cardiaque...à aucuns moments je ne me suis rendue compte que je risquais ma vie...
Je dois donc être mise sous antibio pendant 10 jours.. non compatible avec l'allaitement aux dires de ce bon médecin... "ah non, faut arrêter là !!il y a des laits en brique très bien maintenant!"
au final, une fois arrivée au CHU, je suis en service mater',je retrouve N, même sa grande soeur peut venir me voir.
Sur place j'ai de la chance, le médecin pédiatre, chef du service est THE ponte sur l'allaitement, c'est elle qui me donnera l'autorisation de reprendre l'allaitement ! Elle regrettera que ses confrères soient si peu informés des interactions allaitement/traitement.
Je resterais jusqu'au dimanche à la mater', le temps que l'allaitement se remette bien en place, N ayant dû avoir des biberons pendant mon hospitalisation, elle s'impatiente très vite une fois devant le sein.
Heureusement, le personnel est super bien formé et m'aide à enlever les compléments .
N se débrouille super bien, c'est une sacrée goulue et elle a repris largement son poids de naissance !