Voici donc le récit de la naissance de ma poulette très pressée de venir au monde après nous avoir fait patienter jusqu’au bout… Un accouchement express à la maison. Attention c'est un pavé!
Nous sommes donc le jour du terme, rendez-vous de contrôle à la maternité en début d'après-midi. La sage-femme examine mon col, qui est ouvert à 2 doigts large. Mais la poulette est encore bien haute. Elle en profite pour faire un décollement des membranes. Le gynéco veut absolument qu'il y ait déclenchement le lendemain matin à cause du diabète gestationnel.
Rendez-vous est donc pris avec la sage-femme qui me suit pour un accouchement en plateau technique pour 7h le lendemain, en espérant malgré tout que le travail commence avant dans la nuit...
Sur le trajet du retour, je me sens bien, détendue. Il fait beau, mon homme prend les petites routes et je profite des beaux paysages auvergnats et des belles couleurs d’automne. Nous allons nous balader un peu avant d’aller chercher Elias chez sa nounou. Elle nous invite à prendre le café et nous restons un bon moment à discuter. Quelques courses avant de rentrer à la maison. Toujours aucune contraction, et je ne suis pas optimiste.
A 20h30 on passe à table. Une bonne assiette de pâtes sauce tomates-curry : au diable le régime, j’accouche demain, j’ai besoin d’énergie, d’autant que le petit dej du lendemain doit être plutôt léger… Les premières contractions commencent, irrégulières et pas trop douloureuses. Je veux croire que le travail commence. J’ai soudain envie que mon bonhomme s’en aille, je demande donc à son père de prévenir l’amie qui pouvait l’accueillir puis de le préparer et de l’emmener.
Les contractions s’intensifient un peu et à 21h15 j’envoie un message à ma sage-femme pour la prévenir que ça commence.
Juste après je sens que je perds le bouchon muqueux, un peu de liquide aussi. La poche des eaux s’est rompue, mais je ne l’ai pas compris sur le moment. Et je ressens une grosse envie d’aller à la selle, de pousser … Je décide d’aller dans la douche, ça commence à faire vraiment mal. Et toujours cette envie de pousser pour faire un caca qui ne veut pas sortir. Je dis à mon homme de demander à l’amie de venir, je ne veux pas qu’il me laisse seule, je commence à paniquer, je ne reconnais pas les sensations que j’avais lors de mon premier accouchement.
Je me sens un peu mieux sous la douche, mais à chaque contraction je perds pied, je ne comprends pas pourquoi ça fait si mal alors que j’en suis qu’au début, et pourquoi ce caca ne veut pas sortir.
J’entends que mon loulou est enfin parti, une petite pensée pour lui, je ne lui ai même pas dit au revoir, c’est sa 1ère nuit sans nous.
Mais une nouvelle contraction me recentre un peu sur mes sensations. La pression n’est plus derrière mais au niveau du périnée. Je touche et je sens la tête du bébé à 2 cm. Je crie à mon homme d’appeler la sage-femme, que la petite arrive. Et bizarrement je ne panique plus, je sais ce qui se passe et que je suis capable de le faire. Je dirige le jet d’eau chaude vers mon périnée, ça fait un bien fou. Après trois contractions pendant lesquelles je respire, laisse mon corps agir sans chercher à pousser, je sens que la tête va sortir. Je place mes mains pour l’accueillir, et elle sort d’un seul coup. Je l’attrape et la mets contre moi. Petit moment d’inquiétude, elle ne pleure pas mais je la vois bouger ses lèvres et l’entends émettre de petits bruits. Ouf tout va bien.
J’appelle mon homme pour qu’il me donne des serviettes pour la mettre au chaud. Il rappelle la sage-femme qui lui dit d’appeler le samu. Il est 21H50. Ils arriveront 20 minutes plus tard, à 8 ! Moi je suis toujours dans ma douche, je n’ai pas osé bouger. Le médecin m’aide à sortir pour aller dans la chambre m’allonger sur le lit. Il coupe ensuite le cordon (il ne l’a même pas proposé au papa ! heureusement qu’il ne souhaitait pas le faire !). Ma puce aura droit à la totale : vitamine, collyre, aspiration… puis saucissonnée dans une couverture de survie… Il refuse de nous emmener à la maternité où j’étais suivie, ce n’est pas la plus proche.
Dans l’ambulance, le médecin me pose tout un tas de questions laissant sous-entendre qu’il pense que cet accouchement sans assistance était volontaire.
De même l’arrivée à la maternité ne s’est pas bien passée. Là encore on a eu le droit à tous les protocoles (ben vous comprenez, on n’a pas votre dossier, on ne sait pas si le liquide amniotique était bien clair, le risque infectieux…). La seule chose que j’ai réussi à imposer c’est qu’ils permettent au papa de faire du peau à peau avec la puce plutôt que la laisser pleurer toute seule sur sa table en attendant que je puisse la prendre (plus de 30 minutes saucissonnée à la table d’accouchement avec des capteurs partout !).
Il faudra attendre 2h du matin pour qu’on puisse enfin se retrouver seuls tous les 3. Et mon grand viendra nous retrouver le lendemain après-midi. D’abord intimidé, il a ensuite voulu faire de gros câlins et bisous (d’ailleurs on a du mal à lui faire comprendre qu’il ne peut pas tout le temps lui faire des bisous) puis une tétée commune, un beau moment
…