Voilà un témoignage d'une femme vivant en Norvèrge concernant la façon dont la socité en France a de considérer l'alliatement (soit qomme quelque chose de pas naturel smilie121 ).
J'ai été complètement séduite par l'intervention de cette femme qui selon moi pose les bons problèmes avec les bonnes réponses!
Ca m'a carrément donné envie de partit habiter en Norvège mdr mdr !!!
Voici son récit:
Alors, je me lance dans un petit commentaire, pour faire partager à celles que ça intéresse quelques remarques et anecdotes concernant l'allaitement maternel en Norvège.
Je précise que j'habite en Norvège et que mon compagnon est Norvégien, ainsi que toute ma "belle-famille", donc...
Comme chacun sait, la Norvège est, avec la Suède, en tête des pays d'Europe pour le taux d'allaitement : 99% à la naissance, 86% à 3 mois, 68% à 6 mois, 42% à 9 mois.
A titre de comparaison, voici les taux d'allaitement à la naissance de quelques pays européens : 99% aussi en Suède, 98% en Hongrie, 95% au Danemark, 92% en Suisse, 85% en Italie, 75% en Allemagne, 69% en Grande-Bretagne, 52% en France
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Je ne sais pas vous, mais moi ça me laisse toujours perplexe quand je compare ces chiffres.
?: Pourquoi une telle différence entre les Françaises et les autres ?? Comme je l'écrivais dans un autre poste, pourquoi les femmes françaises sont-elles les seules (ou presque) à trouver l'allaitement maternel "pas pratique", "contraignant", "fatiguant", "aliénant", etc ? Pourquoi sont-elles les seules à se poser la grande question métaphysique de savoir si elles vont allaiter ou non, alors que ce geste paraît si naturel dans la plupart des autres pays ? Pourquoi entend-on en France des remarques du genre "je ne veux pas exclure le papa", "j'ai peur d'abîmer mes seins", "j'ai l'impression d'être une vache à lait et de ne faire que ça", etc etc...?
Pour vivre au quotidien dans un pays champion de l’allaitement maternel, je suis profondément convaincue que le comportement des Françaises est le résultat d’une culture et d’une société très différentes.
Pour appuyer mon propos, je vais vous raconter deux petites anectodes.
Hier soir, suite aux messages échangés sur ce forum avec d’autres internautes, j’ai eu une petite discussion « sur l’oreiller » avec zhom sur le sujet. Je lui raconte le faible taux d’allaitement maternel en France, comparé aux 99% d’ici. S’ensuit le petit dialogue suivant :
Zhom : « Le lait artificiel, c’est pas aussi bien que le lait maternel, non ? »
Moi : « Effectivement, c’est moins bien, il n’a pas les propriétés immunologiques, il ne change pas de composition au cours de la têtée et au cours de la croissance de bébé… »
Zhom (pragmatique) : « Ben alors si c’est prouvé que le lait maternel est meilleur, pourquoi toutes les femmes n’allaitent-elles pas en France ? »
?:
Moi (embarrassée…) : « Justement, c’est bien la question que je me pose ! » :pt1cable:
Là je lui énumère les raisons généralement invoquées par les mères qui choisissent le biberon. Et je vois les yeux de zhom s’arrondir de plus en plus.
Zhom (dépassé) : « Ils sont bizarres en France, quand même… » :ouch:
Autre anecdote. Un jour j’invite la sœur de zhom et sa mère à prendre le thé. On papote. La nièce de zhom, 4 ans ½, joue avec son poupon. Et alors là, je vois se produire un truc extraordinaire : la petite remonte son t-shirt et colle le poupon sur sa poitrine. J’en suis restée bouche bée. :ouch: Elle faisait ça le plus naturellement du monde. Je dis alors mon étonemment à ma belle-sœur et ma belle-mère : « je n’ai encore jamais vu ça en France !! ». « Ah bon ? »
Tout ceci m’amène à quelques réflexions. Il apparaît évident que l’environnement est ici plus que favorable à l’allaitement maternel.
- Les petites filles ne voient que ça dans leur entourage, dès l’enfance cela leur paraît naturel et normal. Aucune raison pour elles, devenues mères, de donner du lait de vache en poudre dans un truc en plastique !
- Idem pour les hommes : ici aucunes réticences, aucune peur d’être « exclu », aucune jalousie de devoir partager le sein de madame avec leur petit. C’est naturel…
- Les professionnels de santé, si ignares sur le sujet en France, sont ici parfaitement informés et savent quoi répondre et comment résoudre les problèmes lorsqu’ils sont sollicités. Ils ne voient pas le biberon de lait artificiel comme le « sauveur » dès le moindre problème. :heink:
- Pendant leur grossesse et pendant leur vie en général, les femmes ne voient pas la moindre image de biberon dans les magazine, à la télé, sur les sites internet. Zhom et moi avons reçu au début de ma grossesse un petit livre chacun, décrivant semaine par semaine le développement du bébé et le ressenti des parents à chaque étape. Pas une seule photo de biberon, pas une seule pub d’aliment pour bébé, rien !! Que des bébés au sein. :love:
En France, selon un étude récente, une femme verra, à travers la pub, 50 bébés au biberon pour un bébé allaité durant sa grossesse… :pfff:
- Les femmes ont naturellement confiance en leur capacité à nourrir leur bébé. Ici, un bébé qui pleure, ce c’est pas « parce que mon lait n’est pas assez nourrissant », « parce que je n’ai pas assez de lait », :non: etc etc. Et le biberon n’est pas considéré comme l’objet miracle qui va faire arrêter n’importe quel nourrisson de pleurer et qui va lui faire faire ses nuits (ou plutôt nos nuits ;) ). Un nourrisson, ça pleure beaucoup, ça exige une disponibilité énorme, ça dort par cycle d’une heure ou deux, mais c’est comme ça et ce sont les mois les plus importants de sa vie. Voilà leur point de vue.
Je crois finalement qu’ici elles ont atteint, après 30 ans de politique favorisant et encourageant l’allaitement (ceci incluant notamment un congé maternité défiant toute concurrence…), un seuil ou elles ne se posent même plus la question de savoir si elles vont allaiter ou pas. Cela coule de source (c’est le cas de le dire !!).
Ce qui ne veut pas dire qu’elles ne se trouvent pas aussi confrontées, parfois, à des petits soucis durant leur allaitement. Mais avec un personnel médical formé, un entourage compréhensif et acquis à leur cause, et surtout une confiance simple et naturelle dans leur capacité à nourrir leur enfant, elles surmontent ces difficultés sans problème.
On sait qu’en France l’argument « le LM est le meilleur pour l’enfant » n’est pas un argument suffisant, puisque 50% des mères choisissent quand même le biberon. Il faut donc agir sur les causes profondes. Et se demander pourquoi la société ne valorise plus l’image de la femme allaitante. Pourquoi le sein est devenu un objet érotique et non plus un instrument nourrissier. Pourquoi les femmes vivent aussi mal le fait de se consacrer entièrement à leur petit nourrisson les premières semaines (« perte de liberté », « impression de ne faire que ça », « impossibilité de sortir et de laisser le bébé à quelqu’un », etc). Pourquoi la société se choque d’une femme allaitant en public mais pas de seins nus sur la plage. Pourquoi le rôle de mère semble incompatible avec celui de « femme active » (je précise que les Norvégiennes ont le taux d’activité professionnelle féminine le plus élevé d’Europe, ce qui ne les empêche pas de se consacrer entièrement à leur enfant pendant ses premiers mois).
Tout cela pour dire que la France n’obtiendra de résultats qu’au prix d’une modification profonde des mœurs de la société, et donc d’une volonté majeure au plus haut niveau.
D’abord il faut aider le plus possible les femmes qui choisissent d’allaiter pour qu’elles puissent le faire le plus longtemps possible et dans les meilleures conditions. Pour celles-là, si elles sont bien soutenues, l’affaire est gagnée car elles ont déjà la motivation.
Mais surtout il faut PROMOUVOIR l’allaitement maternel, faire de grandes campagnes de santé publique, insister sur les avantages pour l’enfant (diminution du risque d'obésité, meilleure résistance aux infections, moindres allergies, etc) et pour la mère (on l’oublie, mais qui dit allaitement maternel long dit énorme réduction du risque de cancer du sein et de l’ovaire), supprimer les biberons et les aliments infantiles du paysage publicitaire, former les professionnels de santé, interdire aux labos pharmaceutiques de suventionner des brochures, dépliants et autres affiches destinées aux salles d’attente, donner un long congé mat aux femmes allaitantes, valoriser la participation des hommes aux tâches quotidiennes, etc etc…
C’est ce qu’a fait la Norvège, et ça a marché !!!
Seulement pour ça, il faut des politiques qui aient des c...lles et ne soient plus à la botte des lobbies agro-alimentaires... :sarcastic: