Il y a un mois... petit rêveur

Je sors de ma tanière pour vous raconter la naissance de mon deuxième petit bonheur.

Suite à la cholestase gravidique (mon foie ne supporte pas les hormones de grossesse ce qui risque d'entrainer la mort in-utero du foetus) et au diabète gestationnel, le corps médical a décidé de déclencher l'accouchement à 39sa. Pour N, mon "grand" (mêmes problèmes de grossesse), le déclenchement avait commencé à 35sa+6, donc là ce 39sa était une grande victoire.
La maternité m'a fait choisir le jour du déclenchement dans la semaine des 39sa. Cool, nous avons trouvé la meilleure solution pour que mon grand (21 mois) soit bien pris en charge et déboussolé le moins possible (c'était une de mes grandes inquiétudes, donc je pouvais être sereine de ce côté là finalement).
Je suis donc entrée le mardi à la maternité vers 9h, et à 11h on me posait le propes en me précisant que c'était le début (pour N, le déclenchement avait pris 5 jours : 2 propes et une perf de synto). J'étais inquiète sur la durée de ce déclenchement à cause de mes antécédents. Là, je ne voulais pas que ça dure 5 jours pour ne pas être éloignée trop longtemps de N. Les médecins et sages-femmes ont essayé de me rassurer en me disant qu'a priori, pour un second ça allait plus vite et qu'en plus étant donné qu'on était plus loin dans la grossesse, mon corps et le bébé étaient davantage prêts que pour mon premier. Toutefois, ils étaient quand même tous partis sur "plusieurs jours" avant l'accouchement.

Et bien non, ça n'a pas été le cas, à la grande surprise de tous, le (premier et unique) propes a fonctionné : à partir de la pause, les contractions douloureuses ne se sont quasiment plus arrêtées. Donc propes puis 2h de monito. Au bout de 3h, les contractions s'espacent jusqu'à disparaitre.
Petite parenthèse : la première sage-femme qui m'a prise en charge est A. A est originaire de la même petite ville aveyronnaise que moi (!), et le courant passe tout de suite très bien entre elle, S (mon compagnon) et moi. Elle a été géniale jusqu'à la fin.
La disparition des contractions au bout de 3h est une surprise pour A. Elle pensait vraiment que le travail avait commencé. Du coup, elle me demande si je veux une chambre seule et nous envoie nous installer puis nous suggère d'aller nous balader pour voir si ça peut relancer les choses. Il a suffit que je descende un étage pour rejoindre la chambre pour que les contractions se remettent en place. Pas la peine d'aller faire un grand marathon ! On pose donc les valises et on remonte à l'étage des accouchements. A décide de nous mettre d'ores-et-déjà en salle d'accouchement. La salle est assez grande, plus agréable que celle que j'avais eu pour N, et surtout il y a une sorte de grande banquette basse pour accoucher, ce qui ne me servira pas à moi, mais à S pour faire des petits roupillons pendant la nuit.
Les contractions sont rapprochées, pas forcément régulières (parfois toutes les 2mn, parfois elles attendent 4mn), assez douloureuses mais je gère. Tout comme pour N, je ne vois pas vraiment le temps passer (S si lui... on ne vit pas l'attente du tout de la même façon).
Re-parenthsèe : A avait abordé la question de la péridurale avant le début du travail. Je lui ai dit que je ne savais pas si je la voudrais ou pas (pour N, elle avait été quasi obligatoire car avant le début des contractions ils avaient posé des électrodes sur son crâne pour qu'on puisse bien suivre son rythme cardiaque). J'ai beaucoup aimé sa réponse : on en parle maintenant, et ensuite, plus personne ne te reposera la question. C'est seulement toi qui nous dira si tu la veux à un moment donné. Et effectivement, pendant 12h, il n'en a plus été question.
Oui, 12h. Le travail avançait lentement. Comme je le disais, j'étais un peu dans ma bulle. Le temps ne me semblait pas long. Du coup, je ne me souviens que très vaguement de ces heures. Je lis tous vos récits d'accouchement et vois toujours une multitude de détails. Mais moi je n'en ai pas à vous livrer. Je ne sais pas si j'ai tout oublié (j'ai une vraie mémoire de poisson rouge en général), ou si j'étais tellement shootée aux hormones que c'est passé dans une partie de mon cerveau inaccessible. Bref, voilà 12h que le travail (et pré-travail - en cas de déclenchement, les deux se confondent ai-je appris lors de la préparation à la naissance) a commencé. Il y a quelques heures déjà, A a laissé la place à C, qui n'a pas l'accent du sud, mais qui est tout aussi adorable, assez présente et discrète à la fois, rassurante et accompagnante. Je saurais plus tard que cette nuit-là, les accouchement se sont bousculés : 7 alors qu'ils n'ont que 3 "vraies" salles d'accouchement. Les sages-femmes sont vraiment des super-héros à réussir l'accompagnement dans ces conditions. Je suis épatée.
Donc après ces 12h de travail (vers 23h), C me propose de percer la poche des eaux pour aider un peu le col à s'ouvrir. Je ne me souviens malheureusement plus à combien il était ouvert (peut-être 6 ou 7 ?). C'est là que les choses se sont compliquées niveau douleur : moi qui depuis quelques heures commençait à envisager d'accoucher sans péri parce qu'il me semblait que "je gérais" (je m'épatais moi-même), j'ai compris que les 12h passées, ce n'était pas de la vraie douleur. Là, c'est LA douleur, celle qui fait qu'on hurle (les gémissements ne sont plus appropriés), qu'on ne sait plus ce qu'on dit, et que la seule chose que le cerveau a bien voulu me suggérer c'est "péridurale, et viiiite". Bref, 30 mn après, la péri était posée. L'anesthésiste n'était pas pire. Il m'a même demandé comme je me sentais. ;) Il s'y est pris à 2 fois pour la poser, mais ensuite elle était parfaitement mise, et pas trop dosée. Ouf (pour N je ne sentait vraiment rien).
La suite du travail a duré 5h. Je crois que j'ai pu dormir entre 30mn et 1h. S aussi.
Je crois avoir eu une mini dose de synto à la fin, mais je ne me souviens plus très bien (pourquoi ce synto ?).
C a passé la dernière heure à me faire changer de position pour que le bébé se retourne (côté, quatre pâtes, à genoux,...) : il descendait la tête vers le ciel. Elle avait peur que la poussée soit compliquée. En fait, il ne s'est jamais tourné.
Et puis ça a été le moment de pousser.
Je venais juste de redemander à C une petite dose de péri. Elle m'a proposé d'attendre car lorsqu'on pousse a priori les douleurs disparaissent. Si ce n'était pas le cas pour moi, elle pourrait refaire une dose.
Ensuite c'est allé tellement vite ! Et effectivement, à chaque poussée, toute douleur disparaissait. J'ai super bien poussé paraît-il (et je suis fière, même si je sais qu'elles disent ça à toutes les mamans). En 3 poussées environ, petit S était là. J'ai pu toucher sa tête alors qu'il était encore dans le bassin. J'ai pu l'attraper lorsqu'il est arrivé, mon bébé rêveur qui regardait vers le ciel. C'était le petit matin. 4h44 exactement. Une très jolie heure pour venir au monde. Tout était doux autour de nous : la lumière, les sages-femmes, la poussée m'a même semblée douce (douce et forte à la fois), et son odeur... Odeur que je n'oublierai jamais. Je n'avais pas pu sentir N lorsqu'il est né car très vite, il a été emmené pour des soins (vu qu'un peu préma). Mais là, petit S m'a offert ce moment de pur apaisement, pur bien-être.
Ce que je retiens de cet accouchement c'est son côté beaucoup plus naturel que celui de N. Malgré le propes et la péri, il n'y a pas eu les forceps, l'épisio (juste une petite déchirure d'un cm), les 12 personnes dans la pièce au moment de la poussée, l'absence totale de douleur des contractions, les poussées où je ne sentais rien de ce que je faisais...
Et grand S (le papa donc) a eu exactement le même sentiment que moi, même s'il a vécu ça de l'extérieur.

Aujourd'hui, petit S a un mois (et N 22). Il ressemble physiquement énormément à N au même âge (même s'il est né avec 4 cm de plus, et presque un kg de plus aussi).
C'est un bébé plutôt calme, qui aime beaucoup la chaleur et le réconfort de nos bras, pour notre plus grand plaisir.

Wahou, Zest...
Contente de te lire à nouveau et félicitations pour la naissance de ton petit rêveur
Profitez bien de votre nouveau bonheur à 4

Quel beau récit
Merciiii du partage

Merci de ce partage et wahouuu Une fois de plus, je me dis que je devrais écrire les naissances de mes garçons.

Mon aîné regardait aussi vers le ciel. La péridurale était trop dosée, je ne pouvais pas bouger. Je confirme la douleur qui disparaît une fois la descente bien engagée.

Félicitations et merci pour ton récit !
Bienvenue à petit S ! Comment le grand frère prend il son nouveau rôle ?

Super récit!!!
Merci de le partager avec nous

Quel beau récit, ça fait rêver....

Félicitations et bienvenue à votre petit bonhomme
Merci de nous faire partager ce magnifique moment.

Quel beau récit Zest merci encore une fois bienvenue à ton petit S.
et ça fait plaisir d'avoir de nouveau de tes nouvelles, j'espère que tout va bien pour vous, que N. se fait bien à son nouveau rôle de "grand" frère et que la vie à 4 s'installe tranquillement. je t'embrasse

Beau récit à lire

Et euh...12 personnes dans la pièce ?!

Merci pour ce beau récit et belle vie à 4.
Il faudrait que je le fasse aussi mais ça commence à dater maintenant. Ça risquerait d'être très déformé...
Merci encore !

Oh, Zest, comme je suis contente de te lire Je suis contente que tout se soit bien passé, que tu aies pu être sereine quant à la garde de N., que la cholestase ne t'ait pas fait vivre un accouchement trop précipité et qu'il ait pu être plus naturel.
Merci pour ton récit, très touchant (ça me rend nostalgique de mes accouchements, alors que le dernier n'a eu lieu qu'il y a 3 mois !)
Bienvenue à ton petit S. et profitez bien de votre vie à 4

Merci pour le beau récit de ton accouchement !  
Il faut chaud et doux au coeur!

Comment se passent ces premiers jours de rencontre ?

Merci pour vos messages.
Les premières semaines se passent plutôt bien. Mon homme est à la maison encore une semaine. Mais j'ai eu l'occasion de tester une semaine où il a retravaillé : c'était chaud car c'est moi qui amène N à la crèche le matin (et le soir je vais le chercher une fois par semaine). Et bien, avec petit S dans l'emeibaby, c'est pas facile d'être à 100% avec N dans ce moment-là (les jeux et les câlins à l'arrivée à la crèche sont quand même plus limités) et ça me rend assez triste.
Sinon il semblerait que petit S ait un reflux (RGO), comme son frère à l'époque, en un peu moins fort. Ca fait presque 2 semaines que j'ai supprimé tous les produits laitiers animaux. Dans une semaine, je saurais si y'a un mieux ou pas. En parallèle, on a commencé le Gaviscon. Du coup, vous l'aurez compris, petit S demande beaucoup d'attention, nuit comprise.
N a très bien réagit à l'arrivée de S. Il lui fait des caresses, lui donne son doudou, s'inquiète quand il pleure. Il l'a intégré dans la famille (il fait très souvent le tour de tous les membre de la famille "papa ? maman ? N ? S ?", c'est super mignon.
Avec nous, il est un peu dans l'opposition, le "non !", il jette un peu tout et n'importe quoi par terre, mais ça reste vivable (je le trouve toujours gentil, mon petit N). On essaie de passer chacun le plus de temps possible avec lui. Le plus dur c'est quand je suis épuisée par une nuit difficile. Ma zénitude s'envole assez vite.
Voilà pour nos débuts.

Ah la semaine qui donne un avant goût de ce que sera la suite...

Je te comprends que la crèche c'est moins facile avec un tout petit en plus... Quand j'étais passée au portage dos, c'était à nouveau plus facile...

En fait, ça me fait bien bizarre ton message, je me souviens encore de toi qui était enceinte de ton premier... ça passe...

Bon, ok, je sors

La zénitude qui s'envole assez vite, j'ai connu aussi... Avec le recul, je te conseillerais de prendre soin de toi, parce que de jour en jour ici on est passé d'une zénitude qui s'envole vite à plus de zénitude du tout, sans que je vois le truc venir!
Mais bon, ce n'est que mon expérience, ça ne veut pas dire qeu c'est systématique hein

Courage pour le reflux!

enfin je lis le recit de la douce arrivée de S.! J'imagine combien l'avoir avec toi dans les instants qui ont suivi sa naissance a été doux!
Heureuse de lire aussi que N. Est heureux de ce petit frère! D'ailleurs j'adore ton avatar
Du courage pour la prise de rythme, en espérant te voir tes vite!
Bisous!