Suite au post de Caramel où j'ai lâché que j'avais retiré ma fille de l'école, je viens en donner un peu les raisons par ici pour ne pas polluer le post de Cara mais rassurer Fille du vent (
) sur le fait qu'il ne s'est rien passé de gravissime.
J'avais déjà parlé un peu de mes réticences au début de
ce post (que je n'ai pas repris car il avait continué sur un autre souci qui n'est finalement pas la raison de l'arrêt scolaire).
En fait, depuis le début, N. avait des difficultés avec l'instit', du mal à gérer les cris, les punitions. Il semble qu'elle même n'ait été punie qu'une seule fois mais elle restait choquée des punitions des autres, elle revenait tous les jours en nous expliquant qu'un tel ou une telle avait été punie. Elle rejouait les scène avec ses doudous, elle leur hurlait dessus qu'ils étaient punis, qu'ils n'avait pas le droit de bouger
Un jour, elle est revenue en nous disant, "aujourd'hui, il y avait beaucoup "d'affreux" à l'école" (Eh oui, la maîtresse les punissant sur la chaise des "affreux jojos", s'ils sont punis, ils sont affreux
). On tâchait de faire avec, d'accompagner notre puce en lui expliquant que la maîtresse faisait comme elle pouvait, que ce n'était sans doute pas simple d'avoir 30 élèves à gérer...
Et puis, un autre jour, elle revient en nous expliquant comment les petits (PS1, 2/3ans) étaient des cochons, qu'ils faisaient de la peinture avec la maîtresse et que celle ci était venue montrer à tous les grands comment les petits avaient fait les cochons. On s'est regardés comme ça avec mon homme
On peut comprendre que la maîtresse se laisse parfois emporter ou déborder mais là, c'est purement et simplement de l'humiliation. On a expliqué à N. que chacun avance à son rythme et que même si les petits mettent de la peinture partout, ils ne sont pas forcément des "cochons", ils apprennent à l'utiliser et ils découvrent la texture.
Je revois aussi ce jour où, en déposant ma fille, j'entends ce petit bout qui pleure à chaudes larmes, et qui se fait engu**ler parce qu'il ne va pas chercher un mouchoir tout seul
Bref, on avait de plus en plus de mal à justifier les manières de faire de la maîtresse, de manifester notre désaccord tout en n'attaquant pas "l'autorité" de l'instit' dans sa classe.
Puis j'ai rencontré une dame au yoga qui avait eu son fils quelques années auparavant avec cette maîtresse et qui m'a dit que son fils (et son mari qui manque de confiance en lui) avaient été traumatisés.
Elle m'a dépeint cette maîtresse comme psycho rigide, manipulatrice et perverse narcissique. Juste avant les dernières vacances, N. a eu une nouvelle remplaçante pendant 3 semaines. N. était beaucoup mieux, plus enjouée ; elle ramenait fréquemment des bâtons et des fleurs de la cour de récréation (chose que la titulaire devait empêcher
). Un matin, j'explique à la remplaçante que N. est contente de voir qu'elle est encore là, qu'elle préfère ses méthodes à celles de son instit' habituelle (N. le verbalisait très bien); l'ATSEM m'entend et acquiesce "c'est sûr que (prénom de l'autre) est plus sévère". (C'est peu de le dire, mais elle ne pouvait sans doute pas se permettre plus).
Ça faisait un moment que l'on se demandait ce que l'on faisait avec l'école, que je ressentais bien que je préfèrerai l'IEF mais que je laissais N. à l'école pour mon "confort personnel", pour me garder du temps libre.
Parce qu'en dehors des manières de faire de l'instit', il y avait déjà pas mal de choses qui nous dérangeaient dans l'école à la base : le non respect du rythme de l'enfant (dans les apprentissages mais aussi du rythme de vie pour ma fille qui est une lève tard mais ne fait pas de siestes), les trop grands groupes, les vacances imposées...
Ce qui a fait basculer la balance, c'est juste avant les vacances, quand je dépose N. et que la maîtresse m'arrête alors que je l'aide à enlever son manteau "Ne lui enlevez pas, on sort, on s'en va à un spectacle".
"ah bon, mais je n'ai pourtant pas été prévenue..."
La remplaçante s'est renseignée et m'a expliqué que, comme c'est sur le temps scolaire, ils estiment ne pas avoir besoin de prévenir les familles.
Ok , mais moi quand je dépose ma fille à l'école, j'imagine qu'elle est à l'école!
Ils sont donc allés voir le spectacle où j'avais emmené N. deux jours plus tôt (je cherche à offrir une ouverture culturelle à ma fille malgré le peu de moyens qu'on a en ce moment, si j'avais su qu'ils allaient voir le même avec l'école, j'aurai gardé les sous pour autre chose
).
On a fini par se dire que l'on n'avait plus assez confiance pour la laisser là bas et comme N. nous disait très clairement qu'elle ne voulait pas y aller, qu'elle préférait rester à la maison (dans la dernière lettre qu'elle a voulu qu'on écrive à son cousin, elle nous dicte "Je n'aime pas aller à l'école mais je dois y aller parce que je suis inscrite"); on a décidé de la retirer de l'école.
Alors on ne sait pas encore très bien comment on va faire, on se laisse cette fin d'année et les grandes vacances pour voir si on arrive à trouver un rythme qui nous convienne à toute les deux. Parallèlement, on se renseigne auprès d'une école privée (ils doivent me rappeler),avec des effectifs beaucoup plus faibles (18 cette année en maternelle, tous niveaux confondus) pour avoir une autre piste au cas où on n'ait pas envie de continuer après les grandes vacances. Je tâche aussi de me rapprocher de groupes IEF dans la région, pour échanger sur les pratiques et permettre des rencontres entre enfants (N. est très contente de ne plus aller à l'école mais regrette tout de même les copains...)
Voilà en gros où on en est