Le matin du vendredi 28 avril, je me réveille en forme, j’ai passé une nuit extra, à peine un réveil-pipi… ça fait longtemps que je n’ai pas si bien dormi ! Après la nuit précédente, celle du mercredi au jeudi 27, où je n’avais pas fermé l’œil entre 1h et 4h du matin, réveillée par des contractions assez fortes et plutôt régulières qui me pinçaient tout le bas du dos,… ça m’a fait un bien fou de passer une nuit correcte !
La journée du vendredi est calme, à la maison avec ma puce qui fait une belle sieste l’après-midi pendant que je fais des lessives et que je continue ma couture… Le soir, je mets des lasagnes au four pour le repas, pas trop envie de me casser la tête, d’autant plus que je recommence à avoir mal au dos.
Un peu après 22h, je sens que les contractions font progressivement leur apparition, exactement comme la nuit de mercredi à jeudi, mais plus douloureusement… Je mets Wendy en pyjama, elle remue beaucoup et je la gronde un petit peu, je me rends compte que je m’énerve facilement à cause de la douleur et au fond de moi, je commence à imaginer que cette fois le travail s’est vraiment mis en route.
Je ne dis encore rien à Guillaume, j’attends de voir comment ça va évoluer. Je me sers un peu de glace vanille, ainsi qu’à Wendy qui en réclame à côté de moi, et je vais m’installer devant le pc pour surfer un peu sur les forums, pendant que Guillaume et la puce regardent la tv ( la finale de « Je suis une célébrité, sortez-moi de là »… content093 )
Les contractions deviennent vraiment douloureuses. Je note sur un bout de papier leur fréquence : toutes les 10 minutes… J’ai l’impression que je dois aller aux toilettes, mais ça viens, puis ça repart. Je décide d’aller quand même y faire un petit tour… Là, je vois mon protège-slip inondé de sang rosé. Je me dis là, c’est sûr que ça travaille, ça y est…
Je reviens au salon et dis à Guillaume : « Mon amour, je pense qu’on va devoir y aller bientôt… » Il sourit. Il pense que j’ai perdu les eaux. Je lui explique ce que je ressens, je lui dis qu’il ne faut pas courir mais je pense que le travail s’est mis en route, et comme pour Wendy l’accouchement a été assez rapide, je préfère ne pas attendre trop longtemps à la maison. Il est un peu plus de 23h. La maternité est à une petite ½ heure de route, et il faut d’abord aller déposer Wendy chez mes beaux-parents. Guillaume les appelle, les prévient qu’on va venir leur amener la puce…
On explique à Wendy qu’on va aller chez Bonne-maman… elle est super heureuse, et prépare son petit panier avec ses jouets. Je lui explique en lui mettant sa veste qu’elle va aller faire un dodo là-bas, que son petit frère va bientôt arriver, et que dès qu’il sera là, on viendra la chercher.
On part de la maison vers 23h15. La nuit est fraîche, à peine 5° s’affichent sur le tableau de bord de la voiture. Guillaume met le CD de Raphael pour avoir une musique de fond, il sait que j’aime beaucoup… Sur le trajet, Wendy nous appelle à tour de rôle « papa ? », « maman ? » comme si elle était un peu inquiète quand même. On lui parle et on lui réexplique ce qui se passe. Elle répète « Bonne-maman, Bon-papa ».
La voiture s’engage dans la rue de mes beau-parents un peu après 23h30, mais une contraction arrive à ce moment-là. Je demande à Guillaume de faire un tour en plus pour la laisser passer avant de déposer Wendy, j’ai envie de pouvoir lui faire un câlin avant de la déposer… Et ça me permet de respirer et de laisser contracter ! On refait donc un tour du pâté de maison. Les contractions sont régulières, toutes les 10 minutes, je me dis avec un peu de chance, la suivante sera pour après avoir déposé Wendy !
C’est mon beau-père qui nous ouvre, tout content. On rentre 2 minutes, le temps de dire au revoir à la puce. Elle nous fait un bisou, se demande un peu ce qu’il se passe quand même. Mes beaux-parents allaient se coucher, ils vont prendre quand même un peu de temps pour jouer avec Wendy avant d’aller au lit.
Guillaume et moi, on remonte en voiture et on prend le chemin de la maternité. Là je craque, j’ai besoin de pleurer. C’est la première fois que notre puce va dormir ailleurs sans nous, première fois qu’on la laisse pour plus de quelques heures, et j’ai besoin de laisser couler mes larmes ! Guillaume me rassure en me disant qu’elle est bien là où elle est, je le sais, mais il fallait que ça sorte… puis toutes ces émotions qui se profilent… je l’aime ma puce, et je suis tellement heureuse de pouvoir bientôt accueillir son petit frère ! D’autant plus que c’est l’anniversaire de Wendy dans quelques heures, le 29 avril elle aura 2 ans, et notre deuxième enfant va sans doute naître le même jour !
On arrive à la maternité vers 23h45. On se gare sur le parking gratuit tout en bas, mais ça ne me dérange pas de marcher un peu, ça me fait même du bien. En fait je me sens heureuse de marcher un peu dans la nuit, avec mon homme qui me tient la main, et qui me soutient énormément par ses paroles et ses gestes. Quand une contraction arrive, il me tient le bas du dos en massant de façon circulaire, il respire avec moi…
Il y a quelques personnes à l’entrée des urgences. Le monsieur de l’accueil nous demande si on sait où il faut aller… on répond oui ! Ascenseur, direction le 3ème étage…
On est accueillis par une sage-femme d’apparence un peu froide. Elle ne parle pas beaucoup, elle nous emmène dans la salle de naissance « rouge » tout au fond du couloir. Je lui explique que j’ai des contractions toutes les 10 minutes, et que j’ai des pertes rosées. Elle me place sous monito pour une petite demi-heure. Ma tension est bonne (12/8 ) et je parviens toujours à gérer les contractions, même couchée sur le dos. La sage-femme part consulter mon dossier.
Avec mon homme, on papote un peu, on se dit que notre bébé va naître le même jour que sa sœur, c’est fou… Guillaume fait un peu le tour de la pièce, il est très détendu et ça me fait beaucoup de bien ! A chaque contraction, il me rejoint et s’assied à mes côtés. Par contre un truc l’obsède depuis que je lui ai dit que je devais aller aux toilettes et que je n’y arrive pas : il voudrait absolument que je demande un lavement ! je lui dis non c’est bon, ça va venir tout seul !
On verra bien quand on m’aura enlevé le monito…
Au bout d’une demi-heure, la sage-femme revient. Elle voit que le monito est bon, elle le débranche. Elle vérifie par un toucher la progression du col : dilaté à 5 cm. Donc c’est pour aujourd’hui… Elle me pose les questions d’usage sur mon choix de chambre, mon gyné… le prénom qu’on a choisi pour notre petit bout ! Dans mon dossier, elle a lu notre projet de naissance et semble emballée par nos souhaits. Elle me semble d’ailleurs tout-à-coup moins froide et beaucoup plus réceptive. Elle nous laisse à nouveau en nous disant d’appeler si besoin est.
Je marche un peu dans la pièce, ça me fait du bien. Je réussis à aller aux toilettes, ce qui soulage Guillaume ! Les contractions semblent se rapprocher un peu, mais en respirant bien, j’arrive à contrôler. Une contraction me semble un peu différente, et sploutch, je perds les eaux… Le liquide est bien transparent, accompagné d’un peu de sang. Guillaume appelle la sage-femme, qui vient essuyer un peu, et me dit que maintenant que la poche est percée, les contractions vont sans doute se rapprocher. Il est environ 00h45. Et c’est le cas, la force de la contraction suivante me surprend. Je suis debout, et elle me cloue sur place ! Je m’appuie sur le bord de la table, je respire bien, et Guillaume vient me masser le bas du dos. Wouah ! Je lui dis que ça y est là, fini de rigoler ! La sage-femme me place le monito ambulatoire.
Une nouvelle contraction arrive, et je sens que ça pousse, quoi déjà ? Je le dis à Guillaume, la douleur me déchire le bas du dos, et il appelle la sage-femme qui vient vérifier où en est le col : non ça n’a pas bougé, toujours à 5-6 cm…
Couchée sur le dos, les contractions sont difficilement supportables. Guillaume me demande si je veux prendre un bain… la sage-femme me dit que c’est une bonne idée. Elle fait couler l’eau et nous laisse.
Je demande à Guillaume de m’aider à me relever, couchée, j’ai beaucoup de mal à essayer de gérer les contractions. Il m’aide à me relever, le bain est rempli, je peux y aller… Mais nooon ! ! Je suis debout, et à la contraction qui arrive, je ne peux plus bouger, ça brûle, je sens que mon bébé arrive, il descend ! Guillaume veut appeller la sage-femme, mais je ne veux pas qu’il me lâche, j’ai besoin de sentir ses mains dans mon dos ou je perds les pédales ! ! ! Il sonne 2x, et la sage-femme est là presque dans la seconde, je lui dis « Il est là ! » et elle répond oui je m’en doutais ; elle appelle une autre sf, éteind la lumière, et me dis de faire de la place au bébé… J’écarte les jambes, je sens vraiment que mon petit bout est là, je ressens tout.. ; je n’ai presque pas besoin de pousser, il arrive tout seul ; la sage-femme l’attrape, et Guillaume l’aide en déroulant le cordon qui passait autour du cou de notre bébé.. ; avec lui sort le reste du liquide amniotique qui fait une énorme flaque rosée à mes pieds et qui baptise les baskets de Guillaume. Je prends mon petit cœur contre moi… Les sage-femmes m’aident à m’allonger, et mon homme et moi découvront notre deuxième merveille ! Il est éveillé, il nous regarde… Quel bonheur ! Je n’en reviens pas, ça a été si vite, il est déjà là, dans mes bras, tout chaud, tout couvert de sang… On est tous les deux très émus, il est 1h25 ce samedi 29 avril, et notre deuxième bonheur est né, 2 ans exactement après notre premier bébé d’amour.
La sage-femme a attendu que le cordon ait cessé de battre pour le clamper, et mon homme a pu le couper… Le placenta est sorti un peu après ; j’ai presque dû plus pousser pour le sortir que pour faire naître mon petit bout ! Le gynéco de garde passera recoudre quelques points sur une petite déchirure ; pendant ce temps, notre petit Lucky est resté dans les bras de son papa à qui il a adressé ses plus beaux regards… Ensuite, j’ai pu mettre notre petit bout au sein en peau à peau pendant un bon moment… Guillaume l’a ensuite habillé, la sage-femme l’a posé sur la balance (3kg300… comme sa sœur !) et on a regagné la chambre vers 4 heures du matin.
Cette naissance était magnifique… J’en garde un merveilleux souvenir, grâce à mon homme qui m’a énormément soutenu, aidé, grâce à l’équipe de la maternité qui a vraiment respecté nos souhaits, et bien sûr grâce à mon petit bonhomme que j’aime tant qui a fait de cet instant quelque chose d’inoubliable.