Dans 4 jours, tu auras 9 mois. Dans 4 jours, tu auras passé autant de temps hors que dans mon ventre. J’ai du mal à imaginer qu’il s’est passé autant de temps depuis ta naissance. Tu nous combles chaque jour de tes câlins, de tes sourires, de ta petite personne si intéressante.
Toi si petit, avec tes 2,750kg, tu as poussé comme un champignon. Et tu découvres chaque jour de nouvelles choses et dépasses sans cesse tes propres limites. Quelle aventure !
Tu te tiens assis seul depuis un mois maintenant. Ton équilibre s’améliore de jour en jour lorsque tu te tiens debout, maintenu par nos soins. Tu découvres ces jours-ci qu’en prenant appui sur tes jambes, tu pourrais te lever seul. Et tu aimes prendre conscience de ce que ton corps te permet. J’ai trouvé ce week-end un petit garçon penché au-dessus de son berceau à regarder ses doudous qu’il venait d’expédier par terre, tout sourire en voyant maman arriver et fier de son progrès. Maman a ri pour ne pas t’inquiéter et parce que tu étais si mignon.
Tes petites quenottes neuves, tu les essayes sur tout ce qui passe à portée de ta bouche. La pomme crue (c’est rigolo quand ça croque), les doigts de maman et papa, tes jouets en particulier les poissons de ton bain que tu mords tel un fauve qui aurait attrapé sa proie.
D’ailleurs, tu grognes, imitant ton cousin de 3 ans, rentrant la tête dans les épaules et grondant tout ce tu peux. A la phrase « oh là là, qu’est-ce que j’ai peur ! », tu grognes de plus belle. Tu ris aussi, souvent et de bon cœur. Tu ris lorsqu’on te chatouille, tu ris quand on fait mine de te chatouiller sans même te toucher, tu ris quand on te fait des grimaces, tu ris lorsqu’on rit. Tu joues à cache-cache venant nous solliciter pour jouer avec toi. Tu te caches dans les capuches de tes serviettes de bain, derrière les jambes de ton pyjama quand je te change le matin, derrière tes jouets, derrière le bras de papa, simplement en baissant la tête... C’est bien simple, tant que tu caches tes yeux et que tu ne nous regardes plus, pour toi tu es caché. Et tu fais des bisous !
Tu avances avec confiance dans tes découvertes, malgré cela tu as encore plus besoin ces temps-ci que l’on te tienne la main, besoin de te rassurer en nous sachant près de toi, derrière toi, avec toi. Tu as 9 mois, 9 mois d’une petite vie bien remplie. 9 mois justement. Comme je le sens encore, moi, le cordon qui nous relie. Comme tu dois le sentir également.
Tu passes de belles et bonnes journées avec ton papa. Mais quand vient le soir, une heure avant que je ne rentre du travail, la journée se fait longue et tu n’as qu’une hâte : retrouver mes bras. Tout comme je n’ai qu’une hâte : serrer ton petit corps contre moi et te couvrir de bisous. Commence alors pour nous notre moment câlin où nous nous nourrissons l’un de l’autre. De ton bain jusqu’à ton coucher, nous ne nous lâcherons quasiment pas. Souvent, tu t’endors au cours de ton biberon, lové au creux de mes bras.
Papa, c’est vraiment bien mais ce n’est pas maman. Pourtant, tu le regardes avec intensité et tant d’amour, et je vois déjà dans ton regard les jeux que vous ferez ensembles lorsque tu grandiras, l’homme que tu voudras imiter à son image. Il est Papa, un point c’est tout.
Bientôt, une nouvelle page du livre de ta vie va s’écrire. Papa va reprendre le travail et tu vas aller chez nounou. Tu la connais déjà, elle est même venue te voir à la maternité. Tu l’aimes bien, la gratifiant de beaux sourires et lui faisant des bisous. Tu as été chez elle deux fois et cela s’est bien passé. Mais il faut qu’on fasse ton adaptation dans les règles pour que tu ne sois pas surpris de passer une journée entière chez elle.
Dieu sait que j’ai du mal à l’idée de te laisser à quelqu’un d’autre qu’à la famille. Je pars le matin au travail l’esprit tranquille, chagrin de te laisser mais tranquille, de te savoir avec ton père. J’avoue, si la situation le permettrait, je préfèrerais rester à m’occuper de toi. Nous y trouverions notre compte tous les deux. Si le neuvième mois correspond à l’angoisse de séparation chez les bébés, à mesure que les jours passent, je me demande s’il n’est pas de même pour les mamans.
Je t’aime, mon tendre bébé, déjà si petit garçon.