les éloigner des conversations d'adulte

à partir de quel âge vous jugez nécéssaire que les enfants n'entendent pas les conversations d'adultes, celles sur des sujets épineux, éthiques, moraux, conflits, vie affective des parents etc...

je me pose cette question car je me rends compte que je n'y fais pas assez attention avec ma fille, et pourtant elle comprend bcp de choses, en répète. Mais justement je ne sais pas trop ce qu'elle comprend, comment elle le comprend, et quelles conséquences et quels échos ça a en elle.... ?

vu qu'elle est quasimment tout le temps avec moi, ben c'est vrai que quand je suis au téléphone ou à table avec ma famille ou mes amis et qu'on parle de sujets sérieux, j'oublie trop vite qu'elle est là et qu'il n'est pas bon qu'elle entende certaines choses à son âge....

est ce vraiment possible de leur éviter cela.....?

Je ne pense pas qu'il faille absolument éloigner les enfants des conversations "sérieuses" des adultes.
Comme tu dis, c'est difficile de leur éviter d'en entendre !!
Et ils enregistrent biiieeeen avant qu'on ne le réalise (perso mon fils, qui a parlé "tard" -après deux ans- nous a ressorti des trucs entendus bien avant qu'il ne parle !!!) !

Et puis très vite il y a l'école...
Et la télé, la radio : nous avons la chance de ne pas avoir de télé et de ne pas écouter la radio, ce qui limite quand-même les fuites !!

Enfin bon, ne pas les éloigner... C'est vrai que ça dépend quand-même ...

Disons que d'avoir des petites oreilles aux alentours force souvent à une certaine réserve, ou une nuance.
En tout cas, il y a des trucs concernant lesquels je tourne "7 fois ma langue dans ma bouche" avant de parler (comme on dit) !!

Mais parfois on ne fait pas attention. Il est toujours possible de renuancer après-coup, ou de dire "tu sais ce sont des histoires d'adulte " (??)

J'évite de véhiculer des généralités, des messages intolérants, par exemple.

Mais il y a toujours les "ah non, on ne va pas encore aller voir ta mère" qui donnent des "tu sais, mamie, maman elle dé-tes-te venir te voir"

Beaucoup de conversations "engagées" (politique, écologie, etc) ne subissent aucune censure chez nous.

Mais nous tentons de rester, euh, "neutres" quand on s'adresse à lui, c'est à dire qu'on ne simplifie pas les choses du côté "c'est bien ou c'est mal" : par exemple concernant les indiens et les cow-boys, les soldats, les "brigands", la police et la prison... Il se fait son idée à son rythme...

D'ailleurs, beaucoup d'enfants connaissent une phase très "morale" !!

On censure aussi les conversations plus gore : un fait divers genre "une mère qui a tué ses enfants"...

comme lionne, je pense qu'ils comprennent tôt, voir ils ressentent les émotions.

J'avoue j'ai beau y penser, on a tellement peu de temps à deux qu'on parle devant les enfants, voir on parle en message codé. Mais des fois, j'ai besoin de dire les choses même si ce n'est pas bon à entendre sur des gens qui m'agacent et je me dis que peut être mes enfants pourront venir nous parler le jour où il auront des soucis car nous le faisons.

Une fois, on parlait à mots couverts et je voyais notre fille qui essayait de comprendre. je lui ai dit qu'elle ne pourrait pas comprendre car on faisait exprès de camoufler.

Mais en général on reste comme on est, on discute de ce dont on veut discuter.... zen même temps, parler travaux, ça va c'est assez neutre.

Le sujet me fait vachement penser à des enfants de ma famille...

Les parents parlaient de tout devant eux, et faut dire que c'est des sacrées commères (voire des fouille-m... si je peux me permettre) et les gosses sont devenus... flippants, je vois pas comment le dire autrement...

Déjà, ils peuvent vous raconter en détail que papa a trompé maman, mais que comme le nouvel amant de maman l'a laissée tomber, il est revenu à la maison pour le loyer, tout ça...

Ensuite, tout ce que les parents critiquent sur le dos des autres de la famille ressort dans le comportement des enfants je trouve.

Et finalement, un gosse de 8 ans qui te répète les platitudes qu'on se dit dans la rue entre passants et qui ne sait plus avoir une conversation d'enfant, je trouve ça triste...

Bon, maintenant ça ne m'empêche pas de parler devant ma puce, même si c'est pour me plaindre des parents de mon homme ^^ mais c'est pas non plus des critiques énormes, juste des "oh non là aujourd'hui j'ai pas envie de visites". Et à côté de ça je me suis trouvée parfois super mal, en larmes à cause de ma mère ou autre et j'ai vidé mon sac en présence de la petite, simplement parce que si je voulais m'isoler, mon mari allait garder la petite et j'allais me retrouver toute seule sans pouvoir parler... Elle veut pas beaucoup rester toute seule.

Le point peut-être qui me paraîtrait important, c'est de ne pas se faire de critiques "généralisantes" devant les petits, du genre "tu es ... (égoïste, cruel, ...) parce que les enfants ne comprennent pas toujours qu'on peut éprouver quelque chose à un moment et ne plus l'éprouver après, ou juste le dire par colère.

Maintenant pour ce qui est de l'âge j'avoue que je n'en ai aucune idée! Quand je parle avec mon homme j'ai pas l'impression que la petite écoute mais va savoir...

baboun a écrit:

zen même temps, parler travaux, ça va c'est assez neutre.

Justement, je trouve normal, et même "bien" que les enfants entendent aussi leurs parents parler de choses concrètes, de choses de la vie.
Les travaux en sont un très bel exemple !

Assister à une conversation entre adultes au cours de laquelle il y a : problème -> tension (voire conflit) -> résolution... Quelle belle leçon !
Voir ses parents ne pas être d'accord entre eux et manœuvrer pour trouver une issue, avec plus ou moins d'éclats et de difficultés : c'est quand-même important.

(bon j'ai pas dit que parler chantier mène automatiquement à des résolutions, hein, je ne suis pas concernée mais je ne me fais pas d'illusion...)

ah oui lionne, je ne l'avais pas vu ainsi lol

Sujet difficile... Nous on s'engueule souvent devant lui, parfois quand je l'ai dans les bras. Mais comment faire autrement, on va pas s'envoyer des mails !!!
Là j'ai décidé qu'on allait censurer les "gros mots". On parle assez charretier tous les deux et j'aimerais qu'on perde l'habitude, va falloir bosser ça.
Mais bon quand j'y pense, c'est vrai que quand on se promène on parle de machin qui a fait ça et truc muche qui dit ça... Mais je me dis, comment faire sinon ? On se parle le soir et c'est tout ? Bon mon fils est petit encore, ça viendra peut-être naturellement plus tard.

2 ans, 2 ans 1/2, ça doit etre l'age où j'ai commencé à faire plus particulièrement attention aussi, surtout qu'il chopait et répétait le moindre mot (heureusement, quand il a repris mon "putain!" mumuré en voiture, c'était sous forme de "pita!" ... mais 50 fois par jour! ).

Là où j'ai surtout été vigilante, c'était sur le fait de raconter à d'autres (genre, à son père ou à ma mère au téléphone, en réunion de famille etc...) ses petits mots ou anecdotes qui m'avaient fait rire ou plus tard, avec plus de langage, les moments d'échanges qu'on avait pu avoir entre nous, meme anodins à mes yeux. Je pense que ça peut avoir un énorme impact sur leur sentiment de confiance et d'intimité avec nous. Je trouve que c'est ce qui demande le plus de "discipline" et de vigilance, à mon niveau.

Le reste (un fait divers abominable, telle personne de la famille qui te saoule, les étripages conjugaux etc....) je trouve que ça coule déjà plus facilement de source.

zoétoune a écrit:

Là où j'ai surtout été vigilante, c'était sur le fait de raconter à d'autres (genre, à son père ou à ma mère au téléphone, en réunion de famille etc...) ses petits mots ou anecdotes qui m'avaient fait rire ou plus tard, avec plus de langage, les moments d'échanges qu'on avait pu avoir entre nous, meme anodins à mes yeux. Je pense que ça peut avoir un énorme impact sur leur sentiment de confiance et d'intimité avec nous. Je trouve que c'est ce qui demande le plus de "discipline" et de vigilance, à mon niveau.

Le reste (un fait divers abominable, telle personne de la famille qui te saoule, les étripages conjugaux etc....) je trouve que ça coule déjà plus facilement de source.

oui c'est vrai que ça j'y pensais bcp moins mais c'est très important aussi, et pas évident à respecter je pense (surtout pr les grands bavards....).

pour le reste, oui ça semble évident, mais bizarrement je fais gaffe à ce qu'elle ne voit pas le JT, ou images inapropriées sur le net, mais j'ai bcp plus de mal avec les conversations parce qu'on est dans le mouv, on est à table on discute, elle joue à côté en silence mais en fait elle capte tout, et après me ressort des trucs (je m'en suis bien rendu compte pdt les élections surtout, et elle avait à peine 2 ans). Et parfois, ben tu commences sur un sujet soft et ça dérive vite sans qu'on y prenne garde...
mais vraiment je sens que je dois faire des efforts à ce niveau maintenant (je sais pas pourquoi j'en prends que conscience que maintenant )
merci de vos retours en tous cas !

m&m's a écrit:

zoétoune a écrit:

Là où j'ai surtout été vigilante, c'était sur le fait de raconter à d'autres (genre, à son père ou à ma mère au téléphone, en réunion de famille etc...) ses petits mots ou anecdotes qui m'avaient fait rire ou plus tard, avec plus de langage, les moments d'échanges qu'on avait pu avoir entre nous, meme anodins à mes yeux. Je pense que ça peut avoir un énorme impact sur leur sentiment de confiance et d'intimité avec nous. Je trouve que c'est ce qui demande le plus de "discipline" et de vigilance, à mon niveau.

Le reste (un fait divers abominable, telle personne de la famille qui te saoule, les étripages conjugaux etc....) je trouve que ça coule déjà plus facilement de source.

oui c'est vrai que ça j'y pensais bcp moins mais c'est très important aussi, et pas évident à respecter je pense (surtout pr les grands bavards....).

Ben, là, j'avoue faire tout à fait le contraire...
En ateliers F&M, pour la construction de l'image de soi, ils conseillent d'être porteur des choses positives faites par l'enfant. Imaginons un enfant qui aurait des peurs, mais est dans une situation où exceptionnellement, il les affronte, le raconter à d'autres, en sa présence, est conseillé. Je rechercherai le passage dans mes notes et dans le bouquin.
Moi, je n'y vois pas la trahison de notre intimité. Mais je vais y réfléchir...

Sheerazade a écrit:

m&m's a écrit:

zoétoune a écrit:

Là où j'ai surtout été vigilante, c'était sur le fait de raconter à d'autres (genre, à son père ou à ma mère au téléphone, en réunion de famille etc...) ses petits mots ou anecdotes qui m'avaient fait rire ou plus tard, avec plus de langage, les moments d'échanges qu'on avait pu avoir entre nous, meme anodins à mes yeux. Je pense que ça peut avoir un énorme impact sur leur sentiment de confiance et d'intimité avec nous. Je trouve que c'est ce qui demande le plus de "discipline" et de vigilance, à mon niveau.

Le reste (un fait divers abominable, telle personne de la famille qui te saoule, les étripages conjugaux etc....) je trouve que ça coule déjà plus facilement de source.

oui c'est vrai que ça j'y pensais bcp moins mais c'est très important aussi, et pas évident à respecter je pense (surtout pr les grands bavards....).

Ben, là, j'avoue faire tout à fait le contraire...
En ateliers F&M, pour la construction de l'image de soi, ils conseillent d'être porteur des choses positives faites par l'enfant. Imaginons un enfant qui aurait des peurs, mais est dans une situation où exceptionnellement, il les affronte, le raconter à d'autres, en sa présence, est conseillé. Je rechercherai le passage dans mes notes et dans le bouquin.
Moi, je n'y vois pas la trahison de notre intimité. Mais je vais y réfléchir...

le cas des peurs surmontées par l'enfant me semble en effet un peu différent... ça peut au contraire conforter l'enfant, le rendre fier, développer son estime de lui.
Moi j'ai compris le message de zoétoune plus dans le sens de raconter les petites habitudes, blagues, complicités, confidences (même anodines pour nous, mais jamais pr l'enfant) qui peuvent être perçues par l'enfant comme une trahison.

Il y a des choses de son quotidien que je raconte en fait : sa rentrée s'est bien passée, il dort bien dans sa nouvelle chambre, il a passé un super week-end chez papi - mamie, il aime aller au parc, je suis fière de lui parce que maintenant il sait faire ceci ou cela, etc...

Mais je veille à ne pas raconter des choses :
- qui portent à rire (un jeu de mot qu'il a pu faire sans s'en rendre compte et qui provoque le rire de mon interlocuteur, qu'il ne comprendrait pas)
- qui font référence à un moment d'intimité entre nous, un échange qu'on a eu à un moment où on était tous les deux. Si il me confie des émotions, ressentis qui font partie d'un vécu ou ressenti intime de près ou de loin. Genre, quand il me parlait de ses peurs dans sa chambre.

En fait, je me fie surtout à son regard, et dans ces deux situations, j'ai déjà eu l'occasion de lire dans son regard "mais pourquoi elle raconte ça?!" et je me suis dit que je n'en ferais pas autant avec un adulte, pour préservrer la qualité d'une relation, du coup, je fais gaffe...

On a eu aussi le regard qui en dit long quand je parlais d‘elle avec ma mère, c surtout quand je parle de ses betises ou de son mauvais comportement. J‘essaye de faire attention parce que ce n‘est pas bon qu‘elle entende ça c le mettre en valeur.
sinon ici mon mari rentre quand les enfants dorment alors c plus facile pour parler. Après on parle aussi parfois en langage codé parfois, on se chamaille peu. Au début on ne faisait pas forcément attention mais je crois que petit à petit on apprend à selectionner se qu‘on dit ou non devant elle. On ne cache pas grand chose je trouve mais après on a peut-être pas beaucoup à cacher.

Alors ici, le langage codé ne fonctionne absolument pas! Il écoute et absorbe TOUT ce qu'on se dit et si il y a le moindre mot ou la moindre phrase qui ne fait pas sens pour lui, il nous demande de lui expliquer (quite à le demander en boucle toute la soirée tant qu'il n'a pas une explication claire!), bref, le langage codé, pour nous, c'est encore pire, on a abandonné depuis longtemps!

Nous on y arrive avec des gestes surtout et quand elle est occupée, elle harcele mais on lâche pas. Mais c vrai que quand elle ne cerne pas bien se qu‘on dit et qu‘elle est à côté ça peut durer longtemps

Les codes ici ça fonctionne plus car les enfants trouvent comment les décodés ça les amuse en fait, on tente de les écartés en les invitant à faire une activité dans uen autre pièce et si jamais quelque chose nous échappe ben on en parle ++ pour pas laisser latent la discussion épineuse.

je n'ai pas de solutions a apporter ,dans le sens ou ma "grande" n'a que 6 ans et qu'elle se mêle déjà de tout ce qui ne la concerne pas ,s'implique dans toutes les conversations d'adultes et pose 100 000 questions ...
Et pour les gros mots ,comment dire c'est compliquer mon mari a tendance a ne pas arriver a se retenir d'en dire ...

c'est compliquer je trouve de pouvoir avoir des conversations d'adultes sans que les enfants s'en mêles

Du jour au mon homéopathe m a raconte qu'une petite vennait de rappeler que sa maman devait plus tarder à finir sa consultation avec le medecin par ce qu'elle avait rendez vous dans la filée avec le baquier, je fais attention...

Parler des choses de la vie oui. Genre les taches ménagères à faire, le quotidien de la famille oui mais les soucis conflits vies des autres sont un max évités devant eux!!!
Nous nous y sommes pris trop tard avec la grande mais du coup pour le petit c'est depuis le début.

Nous estimons qu'ils ont bien assez de leurs questionnements et d'inquiétudes d'enfnats à gérer. Ils auront bien assez de la pré ado et de l'adolescence pour voir comment discuter dans le but de régler un désaccord et ou un soucis...

C'est sûre qu'au quotidien nous ne pouvons pas y parvennir complètement. Surtout qu'il y a les autres personnes qui tournent autour d'eux! Mais nous nous debrouillons pas trop mal car ma grande à moins de "choses" de notre vie qu'elle raconte à tout va!!!

Et puis... Il y a aussi ce que mon neveu vit au quotidien... Ça rapproche ce qui était dit plus haut sur le fait de voir un enfant pour le coup de 6 Ans qui n'a plus de discourt d'un enfant justement... Genre papa et E ne sont plus ensemble car il l'a tapée... En fait nous le savons, ils ont juste ête une fois de plus nounouille et ont parles devant lui d'une petite bataille d'amoureux qu'ils avaient eux ensembles!!!
A entendre comme ça c'est rien... Mais voilà ce que cela à donné sur un enfant qui est déja bien deboussolle...