Tout d'abord, déclenchement prévu, pour cause diabète gestationnel sous insuline...
Je suis rentrée à l'hôpital le mardi 7 septembre 2010. A 07h30, on me prend en charge. Monito, quelques contractions, mais rien de bien annonciateur. La SF arrive, elle m'ausculte, bébé trés haut, col posterieur, fermé, légérement raccourci. Elle me pose le propess. Deux heures de monito pour surveillance et hop, on monte en chambre. Monito deux fois dans la journée et deux fois dans la nuit. Contractions, encore, à peine douloureuses, autant dire, qui ne servent à rien...
Le lendemain matin, rebelote, retour en salle. On m'examine, le col n'a pas bougé. On me pose un nouveau propess. Monito... retour en chambre... monito... Le soir en allant aux WC, le propess tombe dans la cuvette. La SF me dit que c'est pas grave, qu'elle devait justement me l'enlever. OK.
Le lendemain matin, c'est à dire, le jeudi 9 septembre, il est 8h. je me rend à nouveau en salle. Il y'a beaucoup d'accouchement aujourd'hui nous dit-on. Les SF sont préssées. En deux trois mouvements, je me retrouve toute nue, avec leur blouse et une charlotte sur la tête. L'anesthésiste arrive, elle m'explique ce qu'elle va faire. La péridurale n'est pas si douloureuse, je m'attendais à pire. Une aide soignante super sympa était devant moi, à me tenir les épaules et à m'expliquer comment souffler pour ne pas sentir le processus de l'anesthésie...
Ensuite, la SF me pose la perf d'ocytocyne. Monito. Elle m'examine. Col toujours pareil que la veille.
Et là, c'est l'attente... Les contractions s'enchainent. On me dit que mon bébé supporte trés bien les contractions, son coeur va bien. On m'a examiné, je sais pas combien de fois. Vers midi, le gyné de garde arrive. Il m'examine, me dit que mon col ne bouge pas malgré les multitudes de contractions, que la petite est trés haute, qu'il n'arrive même pas à atteindre le col, et qu'ils vont me préparer pour une éventuelle " césarienne". Là, c'est panique à bord, je veux pas, je pleure, moi qui n'y croit pas forcément je pries le bon Dieu pour ne pas avoir à subir ça. Je les voit qui arrivent avec leur rasoir électrique, leur sonde urinaire ( que d'ailleurs c'est une éléve infirmiére qui me l'a posé, je lui ai limite crié dessus quand elle a confondu le trou avec mon clitoris!! elles étaient à trois entre mes jambes à la fin......pfffff).
On attend encore. Dans l'aprés midi, le gyné revient, il m'examine, et me dit que le col a bougé qu'il est à 2. Et là, il me dit, "je vais essayer d'atteindre la poche des eaux et la rompre". Je crois que j'ai jamais eu aussi mal. De plus la péri n'a fonctionné que du coté gauche ( drole d'impression...) J'avais le sentiment qu'on s'acharnait sur moi. Je pleurais sans cesse, puis là.... "splach", ça y'est c'est terminé, il y est arrivé. Mon homme est avec moi, il me regarde... impuissant...
Le gyné repart. On vient me voir de temps en temps l'aprés midi pour m'examiner, mais rien ne se passe. Elle fut si longue cette journée...
Il est 20h, le gyné revient. Il m'examine encore. Et là, il me dit, on arrête. On a tout essayé pour que vous accouchiez par voie basse, mais votre col ne bouge pas et les battements de cœur de bébé commence à accélérer. On va procéder à la cesarienne. On m'enléve la perf d'ocytocyne. Je suis en larme. Je ne sais plus quoi dire.
J'arrête pas de pleurer, j'ai peur. Heureusement que mon homme est là. Il ne m'a pas laché une seule minute.
Ca y'est c'est l'heure, l'anesthésiste arrive. Il m'injecte son produit. On me transporte au bloc opératoire. J'ai froid. Je commence à ne plus sentir mon corps. J'ai juste mes bras, mes mains, et ma tête. A peine installée, crise de panique, j'arrive plus à respirer, je pleure, je ne veux pas qu'on m'ouvre le bide pour trifougner au creux de mes entrailles. On me met sous oxygéne, on m'injecte un produit pour me détendre. On m'explique ce qu'il se passe. Il y'a 5 personnes autour de moi. L'anesthésiste, deux aides soignants, une sage femme et le gyné. Dégoutée que mon mari n'ai pas été autorisé à rester avec moi... j'ai pas compris pourquoi d'ailleurs... On me demande si j'ai mal. Je dis que non. Juste l'impression qu'on me secoue dans tous les sens. Toujours cette sensation d'étouffer...toujours le masque à oxygéne sur le visage. On me parle, de ma vie, de ma fille, de mon homme... On me rassure. On m'injecte de la morphine, et un dérivé ( du padalan ou un nom dans ce genre, je sais plus...)
Et là, ça y'est, on me dit votre fille est là! Il est 22h05. Ils l'emmenent, mais je ne l'entends pas crier. Panique.... encore..... Puis ça y'est, j'entends son cri. On me la présente, au creux de mon cou, et contre ma joue on ne peut pas faire autrement, j'ai un champ stérile au dessus de la poitrine. Je passe de l'état "panique" à l'état " heureuse". Ma poupée est là, elle est si belle, toute calme, elle me regarde... c'est un moment que je n'oublierai jamais. Cette si belle rencontre.
Elle repart, on l'emmène à son papa. Quand à moi, on me secoue, on me recoue. Je ne me sens pas trés bien. L'anesthésiste me réinjecte je ne sais quel produit, et je me sens flotter... On m'emmène en salle de réveil. J'y resterait 3h, car j'ai eu "la totale de calmant" comme ils m'ont dit.
J'ai hate d'être avec mes amours. On me remonte en chambre, enfin. On me met les bas de contention, et là, je vois mes deux rayons de soleil pénétrer dans la chambre, je pleure de bonheur... C'est une toute nouvelle histoire qui commence...
Toujours aussi poignant pour moi de repenser à cette fameuse journée. Vraiment trés mal vécu et je souhaite vraiment que pour mon deuxiéme enfant, ce sera un accouchement par voie basse!!!!!!!