Bébé Nature, la naissance respectée
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discutons autour de la grossesse, la naissance et le maternage...
 
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 doula ou pas doula ?

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cacendre
Saphaëlle
sainkho
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sainkho
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MessageSujet: doula ou pas doula ?   doula ou pas doula ? EmptyJeu 15 Sep 2011 - 10:29

ayant trouvé ZE sage femme pour un AAD je me pose la question de l'intérêt d'une doula dans mon cas... est ce bien nécessaire de multiplier les personnes? en tous cas je ne veux pas qu'on soit 15000 le jour J... d'ici là je ne sais pas... si ma SF est dispo pourquoi une doula ?

merci de me faire partager vos expériences !

et un regard critique en attendant sur la chose :

Point de vue d’une sage-femme

Chantal Birman

Un rappel historique rapide me paraît être le premier point permettant de comprendre le contexte sociologique dans lequel les doulas(*) sont apparues en France.


a) Le déficit de la Sécurité Sociale va en être l’événement historique majeur. Nos représentants ministériels pour y remédier vont prendre un certain nombre de mesures qui vont entraîner l’apparition des doulas françaises.

b) Quelles ont donc été ces mesures ?

* La fermeture des petites maternités ;
* La concentration des accouchements dans les grandes maternités ;
* La création de nouvelles structures regroupant l’ensemble des institutions d’un « bassin de santé » ;
* Une sortie précoce des femmes après l’accouchement, permettant une augmentation considérable des accouchements à effectif constant ;
* Une priorité donnée aux moyens techniques de surveillance du travail, aux dépens du temps de l’accompagnement humain.


En 2001, les sages-femmes, devant ce qu’elles jugeaient comme une grave dégradation des conditions de la naissance, mais également de leur travail, ont fait une grève suivie par l’ensemble de la profession.

Ce métier étant par essence même un métier de l’urgence, une grève se prolongeant dans le temps était intenable. Il suffisait au gouvernement de « faire durer » pour gagner ! C’est ce qu’ils feront, les sages-femmes n’obtenant dans ce premier grand mouvement de la profession qu’une année d’études supplémentaire (par la sélection du concours de première année de médecine : le P1) et l’expérience d’une première grève !

Pendant ce temps-là, le déficit de la Sécurité Sociale s’aggrave .

Dans les hôpitaux, les conditions de la naissance et celles des conditions de travail du personnel continuent de se dégrader.

Les femmes, sans doute moins mobilisables que leurs aînées (portées par le mouvement féministe), mais également parce qu’enceintes, seront absentes du mouvement de 2001.

Devant la course des sages-femmes dans les couloirs des hôpitaux, les femmes comprendront que leur tenir la main devenait « mission impossible » pour les sages-femmes. Pourtant elles en avaient toujours besoin…

Les doulas seront donc ces femmes qui, devant cette main ouverte, glisseront tout naturellement la leur.

Si ce constat historique est simple et peu polémique je pressens que la suite de mon exposé va se dérouler sous une météo moins favorable…

La conclusion de cette première partie est donc : que les doulas sont une mauvaise réponse à un vrai problème de santé.

Pourquoi ?

Parce qu’elles inscrivent leur profession en réponse « rustine » à la crise d’une autre profession : celle de sage-femme.

Par ailleurs leur présence auprès des femmes modifie obligatoirement celle de l’autre accompagnant permanent : le père.

a) Pourquoi les doulas ne sont-elles pas la réponse à l’insuffisance bien réelle des sages-femmes ?

Parce que le métier de sage-femme est d’abord un métier d’accompagnement.

Cette fonction précède historiquement sa mutation scientifique et technique. L’aspect empirique fait toujours partie de notre démarche pré-diagnostique dans sa dimension intuitive. Les constats cliniques pathologiques succèdent donc à l’instant intuitif. C’est ce premier malaise qui va mettre la sage-femme en situation de vigilance intense. Elle fait alors appel à ses connaissances scientifiques et met en place les moyens techniques lui permettant d’infirmer ou d’affirmer la pathologie. Bien sûr les doulas développeront également, du fait même de leur intense présence auprès des femmes, l’aspect intuitif. N’ayant pas la culture scientifique elles feront alors appel aux sages-femmes de plus en plus occupées ailleurs, du fait même de la présence des doulas. Il y a là une double perte de temps :

Celle entraînée par la succession des démarches : doula puis sage-femme.

Celle imputable à l’appauvrissement de la dimension intuitive de la sage-femme, la mettant dans l’action avec retard. Les clignotants du temps intuitif ne s’allumeront plus, entraînant un décalage dans sa mobilisation préjudiciable à la santé des femmes et des enfants.

Rappelons que l’ensemble des études montrent que la multiplication des intervenants auprès d’un patient nuit au patient lui même.

Enfin, la présence des doulas ne permettrait-elle pas de poursuivre dans la voie des économies budgétaires en continuant à charger de façon éhontée le travail des sages-femmes ?

On peut imaginer que la suroccupation des sages-femmes fera que tôt ou tard les doulas se retrouveront en situation d’assistance à personne en danger, répondant avec le cœur là où la compétence technique était nécessaire.

Toutes ces raisons me font dire que la création d’un sous-prolétariat de la « sage-femmerie » en la profession de doula est dangereuse aussi bien pour les femmes, les sages-femmes, que les doulas elles-mêmes.

b) La dimension politique

L’arrivée des doulas en France au moment où les sages-femmes revendiquaient des conditions de travail et un salaire décents ne peut être vécu que comme la réponse scandaleuse à leur revendication. La polémique sur les doulas détourne du véritable problème qui est celui du doublement du nombre de sages-femmes françaises. Par voie de conséquence, les doulas se retrouvent, malgré elles, en position de « jaune » dans le mouvement de revendication des sages-femmes.

Payer des gens moins qualifiés pour faire un travail c’est délégitimer ce travail. Les emplois jeunes, dans les lycées, ont été les « doulas » des professeurs et ont fait couler la même encre que la mienne aujourd’hui.

Il y a là une entrée de la politique qui se met en concurrence avec la médecine scientifique et moderne.

Dans la mesure où la profession de doula n’est pas légalisée, mes propos sont une mise en garde plutôt qu’une accusation. Toutefois son existence réelle dans les professions de santé illégales la fait entrer, de fait, dans ce qu’on appelle populairement les charlatans. Il y a, dans ces métiers marginalisés, un risque augmenté d’échange d’argent « de la main à la main ». On sait bien que ce type de rémunération risque d’échapper à la fiscalisation et aggrave donc d’autant le déficit de la sécurité sociale.

Par ailleurs les doulas n’auraient aucune responsabilité juridique puisque les sages- femmes resteraient scandaleusement responsables de tout !

Comment rendre responsable quelqu’un qui ne se définit que dans l’accompagnement ?

c) L’aspect plus psychologique

Là encore je pressens un danger dans le fait que ce sont elles-mêmes qui définissent leurs compétences et leurs champs d’applications, sans contrôle des autorités de santé. Cette situation en marge les rend forcément vulnérables et attirera, en écho, la sympathie de la partie la plus fragile de la population.

Enfin leur présence auprès des femmes en travail change forcément l’implication de leurs compagnons pendant ce moment unique. L’accouchement, dans sa mise en situation d’urgence des êtres, est révélateur. Il est banal de dire que c’est un moment initiatique pour la mère, le père, mais aussi le couple. N’y aurait-il pas dans une présence trop appuyée d’un professionnel un risque d’écrasement du rôle du père et donc de détournement de sens ?

d) Le risque inhérent aux sages-femmes elles-mêmes

Les sages-femmes peuvent mettre les doulas dans la même situation qu’elles ont elles-mêmes été face aux médecins. Pourquoi ne pas retarder le plus possible notre arrivée auprès des femmes grâce à la présence de la doula qui nous a précédé sur place ? Nous savons tous combien, dans les pratiques privées « le temps, c’est de l’argent ».

En conclusion, je dirai que la France doit s’aligner en matière d’accompagnement sécuritaire de la naissance sur ses voisins européens. Une femme une sage-femme étant la norme, l’exception étant de deux.

Il revient aux doulas le mérite d’avoir mis en lumière la situation d’abandon dans laquelle sont les femmes dans la période périnatale. La sortie précoce des institutions aggravant encore cette détresse. L’HAD, si elle prend en charge la surveillance médicale, ne répond pas aux besoins d’aide à domicile des femmes pendant cette période. Une profession déchargeant les femmes des charges matérielles de ce moment est effectivement à créer.

Le travail des femmes et les mutations sociales ont modifié les mobilisations familiales autour des naissances. Jadis c’est la famille élargie qui prenait en charge la jeune accouchée. Aujourd’hui c’est une famille nucléarisée, réduite à papa-maman-bébé, qui va se retrouver à domicile deux jours après l’accouchement. Je n’ai aucune objection à ce qu’une aide à domicile spécialisée dans la périnatalité vienne pallier l’insuffisance de la famille nucléaire. Ce qui m’inquiète c’est la dérive possible dans une prétendue compétence médicale que je trouverai alors dangereuse.

À l’heure ou l’allaitement maternel se réinvente, il est temps de réinventer la famille élargie. Aides à domicile et sages-femmes y ont toutes deux leur place.


(*) Le mot « doula », (du grec ancien), est utilisé aujourd'hui dans le domaine de la périnatalité, pour nommer une femme qui a pour vocation d’aider une autre femme et son entourage pendant la grossesse, l'accouchement et la période postnatale, grâce à son expérience et à sa formation
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Saphaëlle
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MessageSujet: Re: doula ou pas doula ?   doula ou pas doula ? EmptyJeu 15 Sep 2011 - 11:01

Je crois que tout simplement ça doit dépendre du ressenti d'une femme à l'autre. Certaines ont peut-être besoin d'une main supplémentaire ? D'autres gardent leur suivi "médical" pour le gyné et prennent une doula pour l'accompagnement psychologique et le soutien ?

Comment tu le ressens, toi, là au fond de ton coeur ?
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sainkho
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MessageSujet: merci de ta réponse   doula ou pas doula ? EmptyJeu 15 Sep 2011 - 11:19

Maud a écrit:
Je crois que tout simplement ça doit dépendre du ressenti d'une femme à l'autre. Certaines ont peut-être besoin d'une main supplémentaire ? D'autres gardent leur suivi "médical" pour le gyné et prennent une doula pour l'accompagnement psychologique et le soutien ?

Comment tu le ressens, toi, là au fond de ton coeur ?


comme je suis assez instinctive en effet : j'ai trouvé en la personne de ma sage femme LA personne pour m'accompagner.... à côté de ça j'ai mon homme qui est génial, très présent, très affectueux comme il l'a tjrs été etc
et pour le reste eh bien j'échange avec les autres femmes qui sont maman... par la biais de ma sage femme dailleurs en partie puisqu'elle a fait des rencontres récemment entre maman AAD... bref j'ai trouvéun réseau associatif qui me convient bien...

donc une doula serait sans doute "en trop"... surtout que je ne veux pas 10 000 personnes autour de moi

en plus je vois une hypnothérapeute spécialisée perinatalité car je compte me préparer avec l'hypnose... et pour l'aspect psychologique ben ce sera elle (j'ai réglé bcp de choses de mon passé familial j'ai une mère mais c'est comme si j'en avais pas disons que j'ai une génitrice, et ma grossesse me re-projette dans le passé c'est un peu bouleversant certains jours mais tout à fait gérable vu que je m'y attendais un peu... )

une doula ne remplacera pas la mère que j'ai pas eu et dont je sens le manque en ce moment forcément (mais je m'y attendais à ça, pas de surprise là dessus !!!).... j'ai pas de soeur je n'ai que des frères

mais j'ai des amies !!!

pour la transmission et les exemples j'ai l'habitude de les prendre à l'extérieur de ma famille depuis longtemps... je crois que j'ai réussi mon coup une fois de plus en trouvant cette SF et ce réseau alternatif aav
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cacendre
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MessageSujet: Ce n'est pas comparable !    doula ou pas doula ? EmptyJeu 15 Sep 2011 - 11:52

Autant j'aime beaucoup Mme Birman pour son livre "Au monde" que j'ai dévoré et qui a eu le mérité de bien replacer la situation des accouchements sans péridurale à l'époque de nos mères (sic !) autant en ce qui concerne les doulas ses propos montrent autant un réel parti pris (n'oublions pas qu'elle est sage-femme est donc défend sa profession) qu'une méconnaissance complète des compétences et qualités des doulas.
Cela me fait un peu penser aux propos tenus par Mme Badinter sur l'allaitement maternel d'ailleurs... conflit de génération, je pense ! mimique045

Surtout que le métier de doula n'a rien de NOUVEAU !!! Ailleurs dans de nombreux autres pays, même européens et même frontaliers à la France (Suisse, Belgique, Luxembourg et j'en passe...) ce métier est plein expension. C'est juste qu'aujourd'hui comme pour celui d'assistante matenelle (AMAT) il est entrain de se "professionnaliser" et donc comme toute nouvelle profession, il fait peur... aux autres professions et notamment à celui de sage-femme ! Comme les ostéopathes font encore peur aux médecins, comme les sophrologues ont fait peur aussi, comme les psy ont fait peur en leur temps aux prêtres également, comme... comme... Pourtant toutes ses professions NE SONT PAS COMPARABLES ! Et elles n'enlèvent RIEN aux compétences de celles qui les précèdent, mais elles en rajoutent au contraire, en terme de bien-être et d'aide à la personne. C'est un progrès social et c'est tout !

Il est vraiment dommage que certaines sages-femmes n'aient pas encore compris cela... quel rôle pouvaient avoir les doulas auprès des jeunes mères et pères (oui cela n'enlève rien non plus à la place du père bien sûr, c'est un + pas un - ). Mais cette gue-guerre stupide s'arrangera avec le temps, j'en suis sûr ! Après pour l'ordre des sages-femmes comme pour l'ordre des médecins... sont pas toujours commodes non plus ! Ce sont des "ordres", hein... pascontent149

Pourtant je pense que le jour où, au niveau populaire et médiatique, la différence sera bien établie pour tout le monde et où la place de chacun(e) sera mieux défini (pas un profession médical du tout mais un accompagnement à la personne), alors avoir une doula en plus d'une sage-femme, d'une aide à domicile, d'amies, etc. "coulera de source" comme cela peut se voir ailleurs, d'ailleurs... content050

Donc ces doutes, Sainkho, proviennent surtout, à mon avis, du fait que ce métier est encore considéré comme un "luxe" par beaucoup de gens ; que peu pourront malheureusement s'offrir ; comme peu pourront s'offrir aussi une aide à domicile après la naissance, ou même s'offrir une maison de naissance à l'étranger ou un AAD avec une sage-femme libérale... Après est-ce pour autant inutile ? Non, pas du tout ! Est-ce que cela fait trop de monde, non encore moins... Tu verras qu'on se sent malgré tout très seul parfois après la naissance et que pendant une doula sait se faire très très discrète au contraire 0059_G Son rôle étant aussi de diminuer le niveau de stress de tout le monde, c'est pas pour en rajouter !

J'ai personnellement tester la différence avec ma sage-femme (que j'adore d'ailleurs), mais ma doula (ou une amie proche tenant se rôle), c'est encore très très différent ; il a des choses que j'ai pu partagé avec elle que je n'ai pas pu avec ma sage-femme et d'autres choses que je ne pouvais dire qu'à l'une ou qu'à l'autre... Bref, c'est très différent comme relation ! Car ce n'est une professionnel de santé justement. Et puis les petits plats cuisinés, c'est pas un trop de pro ça (par ex) !!!
Alors bonne réflexion sur ce sujet.
Amitiés.





Dernière édition par cacendre le Jeu 15 Sep 2011 - 12:26, édité 1 fois
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sainkho
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MessageSujet: oui merci   doula ou pas doula ? EmptyJeu 15 Sep 2011 - 12:08

cacendre a écrit:
Autant j'aime beaucoup Mme Birman pour son livre "Au monde" que j'ai dévoré et qui a eu le mérité de bien replacer la situation des accouchements sans péridurale à l'époque de nos mères (sic !) autant en ce qui concerne les doulas se propos montrent autant un réel parti pris (n'oublions pas qu'elle est sage-femme est donc sa profession) qu'on méconnaissance complète des compétences et qualités des doulas à lors actuelle.
Cela me fait un peu penser au propos tenu pas Mme Badinter sur l'allaitement maternel d'ailleurs... conflit de génération, désolé ! mimique045

Surtout que le métier de doula n'a rien de NOUVEAU !!! Ailleurs dans d'autres pays européens d'ailleurs même frontaliers à la France (Suisse, Belgique, Luxembourg et j'en passe...) ce métier est plein expension, c'est juste qu'aujourd'hui comme celui d'assistante matenelle (AMAT) il est entrain de se "professionnaliser" et donc comme toute nouvelle profession il fait peur... aux sages-femmes ! Comme les ostéopathes font peur aux médecins, comme les sophrologues ont fait peur aux sociologes, comme les psy ont fait peur aussi en leur temps, comme... comme... Pourtant toutes ses professions NE SONT PAS COMPARABLES ! Et elles n'enlève RIEN au compétence de celles qui les précèdes, mais elles en rajoute en terme de bien-être et d'aide à la personne, c'est tout !

Il est vraiment dommage que certaines sages-femmes n'aient pas encore compris cela... mais cela viendra, j'en suis sûr ! Après l'ordre des sages-femmes c'est somme l'ordre des médecins... sont pas toujours commodes non plus. pascontent149
Pourtant je pense que le jour où au niveau populaire et médiatique la différence sera bien établie et la place de chacune bien défini, cela "coulera de source" alors content050
Tes doutes donc Sainkho proviennent surtout, à mon avis, du fait ce métier est encore considéré comme un "luxe" par beaucoup que peu pourront malheureusement s'offrir ; comme peu pourront s'offrir aussi une aide à domicile après la naissance, ou même s'offrir une maison de naissance à l'étranger ou un AAD avec une sage-femme libérale... Après est-ce pour autant inutile ? Non, j'ai personnellement peu tester la différence avec ma sage-femme (que j'adore d'ailleurs), mais ma doula (ou une amie proche tenant se rôle), c'est encore très très différent ; il a des choses que je ne pouvais dire et partager qu'avec elle... car ce n'est une professionnel de santé justement !!! Et puis les petits plats cuisinés, c'est pas un trop de pro ça !!!
Alors bonne réflexion sur ce sujet.

#####

oui certes.... sauf qu'une amie tu ne la rémunères pas pour son soutien si tu vois ce que je veux dire...
je n'ai pas d'apriori je m'interroge juste sur ce qu'une doula pourrait m'apporter à moi... et je suis pas certaine qu'elle me soit nécessaire... d'abord parce que c une question de feeling et que je suis assez difficile sur ce plan là... or j'ai la chance d'avoir eu ce feeling immédiat avec ma SF...

ensuite pour la partage entre femmes j'ai trouvé un réseau et j'ai des amies

pour les petits plats, les massages et cie j'ai mon homme !!!

donc payer une doula pour sa présence limite je crois en fait que ça me gênerait... j'aurais l'impression de rémunérer une sorte d'amitié humaine et çà ça me dérange

nos sociétés ont tout marchandisé y compris la simple solidarité humaine...

on sait très bien que la sécu compense en partie la solidarité familiale : dans les pays sans sécu elle est dailleurs bien plus grande, par obligation sans doute, mais l'entraide est plus naturelle et répandue...

alors je préfère à côté de ma sage femme trouve une entre aide amicale que je n'aurais pas à rémunérer

avis perso !!!



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Louve
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MessageSujet: Re: doula ou pas doula ?   doula ou pas doula ? EmptyJeu 15 Sep 2011 - 13:28

L'accouchement a toujours été une histoire de FEMME, quelque chose que les hommes ne peuvent pas comprendre, qui les inquiètent et malgré tout ce qu'ils peuvent cacher, cette inquiétude se ressent.

Dans le monde une femme n'est jamais seule pour mettre au monde son enfant, pendant sa grossesse, et les mois suivant : les mères, soeurs, amies sont là pour aider, soutenir, accompagner, rire, aider pour les tâches ménagères, la cuisine : bref un soutien qu'une SF ne pourra jamais fournir.
Puis la vie communautaire et familiale est devenue de plus en plus une vie de solitaire restreinte autour d'une très petite famille : les parents et les enfants. Le reste est évacué, relégué aux discussions de repas de famille mais guère plus.

Hors la femme humaine, de part son bassin rétrécie lié à une stature debout est le seul mammifère ayant besoin d'aide pour mettre bas. La sage femme a pris ce relais avec des compétences médicales en plus. Le médecin a fait son entrée : le scientisme également. D'une histoire de femme, l'accouchement est devenue un acte médical géré par des hommes (hallucinant mais vrai) avec des médecins ayant LA connaissance, la femme reléguée à un trou faisant sortir un bébé. La femme ne sait pas, le médecin sait. Tu te tais et tu l'écoutes.
L'accouchement se centralise autour du médecin et non plus autour de la femme. Du coup, pour une question de gestion, on regroupe les femmes dans des structures :des hopitaux où les médecins sont plus à leurs aises et n'ont plus besoin de se déplacer. La sage femme relégué à la simple assistante du médecin. Plus de psychologie, de soutien, d'accompagnement.

Les cris sont supprimés par la péridurales, le temps est accéléré par de l'ocytocine, l'accouchement est une geste technique, plus une histoire de femme.

Mais les femmes ont le blues, seules, démunies, désarmée et soumise à un rythme qu'elles ne peuvent plus supporter, elles se révoltent. La révolution féminine tente d'alléger le poids sur leurs épaules. Le père fait son entrée, il va accompagner la femme qui a besoin d'aide. Il accompagne désormais la femme à la maternité, attends dehors en tournant en rond dans la salle d'attente que la sage femme lui apporte sa progéniture. Puis il se fait de plus en plus présent. Les pères réclament une reconnaissance de leur statut, ils veulent nourrir, porter, bercer l'enfant comme la maman. ils veulent que le bébé soit autant attaché à la maman qu'au papa, ils veulent être reconnus. ils participent de plus en plus à l'accouchement, tiennent la main, apportent de l'eau, donnent à manger (quand ils le peuvent).

Mais même avec la plus grande sincérité et envie de comprendre les besoins de la maman, le papa ne PEUT pas comprendre, il ne sait pas ce que c'est que ressentir les premières douleur de l'enfantement, le désespoir hormonal après la naissance, ce désespoir peut de temps avant la fin de l'accouchement (vous vous souvenez cette sensation que l'on va mourir), ce besoin de se déconnecter pour redevenir animal, louve à l'écoute de son instinct le plus primaire qui saura la guider dans la douleur, dans l'amour, l'attente l'envie de voir ce petit bébé naître.
A mes yeux, la doula est née de tout cela, ce métier est née pour cette envie de faire de l'accouchement un rituel de FEMME, quelque chose que seul une femme qui a déjà donner naissance peut comprendre. Alors bien sur une amie, une mère, une soeur peut faire acte de doula. Mais notre regard global sur l'accouchement a tellement changé, pour beaucoup de femme maintenant l'accouchement est l'affaire du médecin et non plus une affaire de femme, complètement déresponsabilisé : l'accouchement fait peur, il fait mal : il faut que ça aille vite et sans douleur pour retrouver la forme et la ligne le plus vite possible.

J'ai accouché de Lilith avec une SF et mon mari qui débordant d'amour m'a soutenu autant qu'il le pouvait. Il m'a offert ses bras pour me soutenir, m'accrocher, me soulager. Il m'a massé, donné à manger, à boire. Mais malgré tout il me manquait quelque chose : il me manquait une femme, quelqu'un qui l'avait déjà vécut. Alors bien sur ma SF était de très bon conseil mais elle était là pour le côté médical et est resté très discrète, rassurante mais suffisamment discrète pour me permettre de rentrer dans ma bulle. Mais je sentais l'inquiétude de Matt, son sentiment d'impuissance face à ma douleur, son inquiétude quand aux heures qui passaient sans que Lilith daigne pointer le bout de son nez.
Pour le prochain, si j'en ai les moyens je souhaiterais être accompagnée par une femme. S'il le désire Matt sera à mes côtés mais je sens que j'aurais besoin d'une femme en plus.


Et pour conclure : la merveilleuse phrase de Rachel Green (Friends) : "pas d'utérus, pas d'avis" qui vaut son quintal d'or pur content050 content050
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MessageSujet: Re: doula ou pas doula ?   doula ou pas doula ? EmptyJeu 15 Sep 2011 - 13:59

AMEN Louve 0059_G 0059_G 0059_G 0059_G 0059_G

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cacendre
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MessageSujet: Rectifs importants   doula ou pas doula ? EmptyJeu 15 Sep 2011 - 15:47

C'est plus par rapport aux propos de Mme Birman vis à vis des doulas (que je trouve excessive) qu'à ton interrogation "doula ou pas doula" que je trouve logique en fait pour une future maman aav
On se pose toutes la même question la première fois : a-t-on besoin de monde autour de nous pour accoucher ? Et bien non, tu as raison, on n'a réellement besoin de personne puisqu'on est soi et le bébé à mettre au monde et le reste est superflu (lorsque tout va bien, bien sûr content050 )

Quand au papa qui va se transformer en "maman-bis" (cad qui va faire ressortir le côté maternant-féminin de sa personnalité) et bien c'est tant mieux si cela marche pour certains, mais pour la plupart des hommes que j'ai rencontré au moment de la naissance de leurs enfants, il reste avant tout des "hommes", donc mal à l'aise devant la maternité et l'acte d'accoucher, même un peu "gauche" et angoissé (c'est quand même leur femme qu'il aime et qui souffre - hum), limite stressé et donc stressant... Il n'arrive déjà pas à comprendre ce qu'on ressent en étant enceinte... alors les contractions et le reste après...
La plupart n'arrive pas à trouver leur place au moment de cet acte naturel mais très "féminin", et n'arrive pas à réagir à certains injonctions médicales, n'arrive pas toujours immédiatement à se sentir "papa" et arrive encore moins à masser leur femme pendant le travail ou à trouver les mots qui reconfortent avant, pendant, après, etc. ou simplement la "bonne attitude" rassurante et... ZEN ! Seule une femme peut comprendre cela (bon il y a aussi des exceptions, hein !) et c'est prouvé que pour mieux "materner son enfant, il faut être un peu materner soi-même" - question de transmission...

Et pourtant mon homme a, chez nous, un côté "féminin" très marqué, très sensible, un vrai papa gâteau avec ses enfants qui fait la cuisine, les courses et tout et tout (enfin pas le ménage, mais bon pas parfait non plus - sic) content050 Pourtant il n'a pas toujours su me comprendre, ni m'écouter durant mes grossesses, la naissance de nos enfants ou encore moins pendant l'allaitement. Et étant présidente d'asso sur ces sujets, j'ai pu constater depuis toutes ses années qu'il n'était malheureusement pas le seul dans ce cas...
C'est normal, ce n'est PAS une femme et ce n'est PAS une mère, ni une amie, etc. !

Quand à la fameuse amie non rémunérée, j'en connais malheureusement peu qui accepte de faire TOUT le suivi que fait une doula (avant, pendant, après), aient suffisamment de connaissance valable sur la grossesse, la naissance, l'allaitement, le portage ou le massage-bébé, etc. Et puis en général elles décrochent vite... à cause du boulot des gamins, de la vie, quoi !.C'est normal aussi ! Car c'est très intense comme moment et même la sage-femme "décroche" aussi de son côté parfois pour ne pas se faire "manger son temps" par toutes ses mamans qu'elle suit également de son côté... et c'est normal aussi !

Un proverbe africain dit : "il faut tout un village pour élever un enfant"... Ben on conprend pourquoi !

Après ce n'est pas pour t'influencer dans ton choix légitime, c'est juste pour bien expliquer pourquoi le métier de doula est important ET différent de celui d'une sage-femme qui lui aussi est très important et très différent d'un autre. C'est complémentaire mais ce n'est pas comparable, même si malheureusement on les compare trop souvent (comme Mme Birman qui le fait très maladroitement, je trouve dans ce texte).

Voilà bonne fin de grossesse à toi, et 0059_G au papa et à ta gentille sage-femme.
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MessageSujet: Re: doula ou pas doula ?   doula ou pas doula ? EmptyJeu 15 Sep 2011 - 17:57

Mode modo :

Cacendre : j'ai fusionné ton nouveau post (qui était une réponse directe à ce sujet) avec le sujet original

Modalement votre

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Ana
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MessageSujet: Re: doula ou pas doula ?   doula ou pas doula ? EmptyJeu 15 Sep 2011 - 18:39

Louve 0001_G 0001_G 0001_G 0001_G

Je ne vais pas citer ta réponse... Mais Amen 0059_G
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MessageSujet: Re: doula ou pas doula ?   doula ou pas doula ? EmptyJeu 15 Sep 2011 - 19:02

Louve, j'adore quand tu écris, c'est tellement vrai 0001_G 0001_G 0001_G
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Amandine01
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MessageSujet: Re: doula ou pas doula ?   doula ou pas doula ? EmptyJeu 15 Sep 2011 - 19:44

Alors pour mon expérience d'AAD pour mon dernier avec ton SF géniale, présente ect... j'avoue que j'aurais apprécié (avec le recul) la présence d'une doula pour la suite surtout.... j'ai eu des soucis pour mettre en place l'allaitement, et même avec toute la bonne volonté du monde ma SF ne pouvait pas être présente autant que je l'aurais voulue. Je n'avais pas de soutient autour de moi face à mon choix et ca a été une rude épreuve, une doula m'aurait fait beaucoup de bien, j'en suis persuadée!
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