Antonin est né ;).

Kikoo !

Me voilà donc "rebranchée"... c'était inévitable, je devais accoucher sans avoir internet à la maison, loi de Murphy oblige content093 .

Initialement, donc, je devais accoucher à la maison de naissance, mais comme la vie est pleine d'imprévus, j'ai fini à l'hôpital, non sans un passage à la MDN (pour faux-travail )...

Donc... brièvement...

Après 3 jours de faux-travail assez intense, de contractions aux 7-8 minutes durant le jour, aux 18-20 minutes la nuit... j'ai fait un décollement du placenta. Tout petit, au début, ça ne compromettait pas la maison de naissance. J'y suis d'ailleurs allée pour 3h, le temps de me rendre compte par moi-même, avec l'approbation de ma sage-femme, que le travail n'avaiçait pas du tout et que c'était ENCORE une fausse alarme.

Le matin du 6, j'ai perdu beaucoup beaucoup de sang, d'un coup, environs 2 tasses . On a été convoqué d'urgence à l'hôpital par notre sage-femme. Après une écho pour s'assurer que je n'avais pas un placenta previa, on m'a examiné... col ouvert à 6 cm !

C'était "malheureusement" encore un faux-travail, j'ai eu des contractions aux 8 minutes toutes la journées, ça faisait mal mais ça ne bougeait pas. Ma sage-femme était avec nous, elle faisait office d'accompagnante, de support et de réconfort, en nous traduisant le jargon médical, en nous expliquant les procédures, etc... Formidable.

À 14h, après avoir consulté ma sage-femme et Antoine, j'ai demandé qu'on perce la poche des eaux et c'est là que ç'a vraiment commencé. Les contractions sont devenues plus fortes, aux 2 minutes. Antonin a mal réagit au changement brusque de "shéma" et son coeur ralentissait en bas de 40 battements par minutes durant les contractions. Tourne d'un côté, tourne de l'autre, rien à faire... mais au moins, il récupérait bien entre les contractions... ouf !

Vers 14h45, j'ai perdu le contrôle sur mon corps... respirer, visualiser, la chaleur, les massages... je ne gérait plus du tout la douleur. J'ai eu 4 contractions comme ça, avant que ça commence à pousser tout seul. Après avoir déclenché un branle-bas de combat général dans la salle d'accouchement, j'ai poussé 3 petites fois, non sans douleur... et on m'a remis un petit poussin tout rose, tout propre et tout beau. Il était 14h58 .

Il pesait 2800 grammes pour 47 cm. Je n'ai eu ni épisio, ni déchirure, ni péridurale... un très bel accouchement malgré tout.

Ce n'est qu'après la délivrance du placenta qu'on a compris la provenance du saignement: il y avait une partie "morte", blanche, d'environs 10cm de diamètre sur le placenta. Un décollement. Risques aléatoires, dans mon cas.

Après avoir analysé la situation avec la sage-femme, même si on avait démarré le travail à la MDN, j'aurais probablement due être transférée en cours de route. Alors je suis très sereine face à mon accouchement, ça aurait pu être bien pire.

Puis l'avantage de la sage-femme, c'est que j'ai pu rentrer chez moi le soir même, à 19h30 j'étais dans mon salon, à discuter sagement avec ma mère et celle d'Antoine, bébé au sein.

Puis sinon, Antonin est une petite merveille de bébé ! Il pleure très peu, tète bien, dort beaucoup... Il avait perdu quelques grammes, qu'il a déjà tous repris et même un peu plus que ce qu'il avait perdu.

Voilà pour le récit de naissance abrégé ;)

Une semaine plus tard, je suis quand même plutôt en forme, je trouve. Plus que lorsque j'ai eu ma fille. Les nuits sont courtes, le repos très difficile dans la journée... mais malgré tout, ça va bien.

Mes appréhensions face à la réactions de Florane étaient totalement injustifiée... je l'ai su en la voyant entrer dans la chambre après la naissance.

Elle est une grande soeur formidable. Elle câline son petit frère, le bécotte sans arrêt... et c'est lui qu'elle cherche désormais le matin au réveil. Elle entre doucement dans la chambre, se penche sur le berceau et le caresse... ou le cherche, s'il n'est pas là. Et si par malheur on le laisse un peu pleurer, elle nous ramène à l'ordre en nous tirant la manche, l'index accusateur.

Elle est un peu plus dure avec moi, mais uniquement lorsque je suis seule avec elle et le bébé. Si son père ou l'une de ses grand-mère sont là, rien n'a changé en ma belle petite Florane.

Fiou... j'ai fini mon roman, je crois ;).
Après, je vous mets le récit de naissance, version "d'Antonin" ;).


Noémi, Florane (20 mois) et Antonin (7 jours)

La naissance, vue par Antonin ;)

Dimanche, 4 septembre 2005.

Bien que je sois encore à l’étroit dans le ventre de maman, je bouge encore beaucoup. Depuis quelques temps déjà, ma tête bute à quelque chose de ferme et inconfortable : la porte de sortie. Cependant, je sens que la résistance diminue… C’est bientôt l’heure. De drôles de vagues me serrent de plus en plus souvent, régulièrement, comme un doux massage.

J’entend maman. Elle dit à ma grand-mère de garder Florane pour la nuit, juste au cas. Elle aussi, sent que ça s’en vient. Le massage continue de se régulariser… 5 minutes, 6 minutes… La douleur envahi quelque fois le bas de son dos, en même temps que la vague arrive. Pour moi aussi, la sensation est étrange.

Le temps passe, les vagues se calment. Elles continuent de revenir, mais aux 20 minutes : ce n’est pas pour ce soir. La nuit passe. Maman et moi dormons très mal, à cause des vagues. Nous nous retournons dans tous les sens.

Lundi, 5 septembre 2005.

La mini-tempête continue. Les vagues se rapprochent, s’éloignent. Maman a mal, elle ne peut pas marcher pendant que ça me masse. C’est comme ça toute la journée durant. Vers 17h, je ressens les vagues toutes les 4 minutes.

Maman téléphone à la mère de papa. Elle lui demande de venir dormir à la maison. Fébrile, ma grand-maman répond qu’elle arrive.

À 18h, maman va aux toilettes. Je l’entend crier à mon papa, la panique dans la voix : « Je saigne, téléphone vite à Marie ! ». La dame au bout du fil lui dit de finir nos valises et d’aller la rejoindre à la maison des naissances. Mamie arrive. On part.

À 19h, maman et papa sont installés. Marie écoute mon cœur : parfait. Elle examine la porte de sortie (le col, qu’elle dit) : 3 cm d’ouverture, effacé à 80%. Elle repart et nous laisse continuer notre « travail », tous les trois.

Au bout de 3h, après plusieurs partie de cartes avec mon papa, maman lui dit qu’elle ne sent pas que ça avance et qu’on va les renvoyer à la maison. Elle dit que les contractions sont encore trop éloignées (7 minutes) et qu’elle n’a pas l’impression qu’elles augmentent en intensité. Je suis bien d’accord.

Marie revient. Effectivement, elle propose à mes parents de rentrer à la maison, pour elle non plus, ce n’est pas le moment. Maman est déçue, fatiguée… mais elle s’y attendait. Nous rentrons, donc, vers minuit.

Malgré tout, les vagues continuent de revenir toutes les 10 minutes, durant toute la nuit. Maman a mal au dos. Papa doit la masser pendant les vagues. Au petit matin, maman et moi nous endormons enfin, épuisés.

À 6h, maman se lève. Florane, dans la pièce d’à côté, réclame son biberon du matin. Dès qu’elle pose le pied au sol, les vagues recommencent. Fatigués, nous nous rendormons, le temps d’une heure… pour un sommeil entrecoupé de vagues douloureuses.

Surprise ! À 7h, maman sent un liquide chaud entre ses jambes. Elle se lève rapidement, pour ne pas trop mouiller le lit. Elle court jusqu’aux toilettes et c’est là qu’elle découvre l’horreur de la situation. Son pantalon est imbibé de sang, des fesses jusqu’aux chevilles. Dans le fond de ses sous-vêtements, un gigantesque caillot de sang, de la taille d’un œuf. En s’assoyant sur la toilette, elle entend un « plouch » épeurant et découvre du sang très clair et abondant dans la cuvette.

Panique à bord ! Elle crie à papa d’appeler Charlotte au plus vite. Papa, endormi, hébété, lui apporte simplement une serviette hygiénique. Maman lui crie dessus en pleurant « appelle Charlotte, c’est urgent, je te dis ! ». Et là, papa comprend l’ampleur de la situation.

Maman pleure, toujours assise sur la toilette. Mamie se lève, un peu dépassée par ce qui se passe. Papa explique ce qui arrive à la sage-femme, au téléphone. Elle lui dit de se rendre rapidement à l’hôpital, qu’elle viendra nous rejoindre là-bas dans 20 minutes. Elle dit qu’elle va les prévenir de notre arrivée.

Dans la tête de maman, c’est la catastrophe. Ma belle naissance en maison des naissances devient une césarienne d’urgence, un placenta preavia… pire encore, je suis mort ! Elle prend rapidement sa douche, change de pyjama et rejoint ensuite mon papa dans la voiture, non sans embrasser d’abord Florane, qui dort toujours.

À 7h45, nous arrivons à l’hôpital. Très vite, on trouve une machine qui permet de voir à travers le ventre de maman. Je vais bien, mon petit cœur s’agite… et le placenta n’est pas dans la sortie ! Fiou ! Un monsieur, qui dit s’appeler « Dr. Fortin », examine le col de maman. 6cm ! Plus que la moitié du chemin de fait. Maman et moi on soupire de soulagement… au moins, notre dur labeur de la nuit a porté ses fruits !

Papa part faire l’admission de maman. Entre temps, Charlotte est arrivée et elle réconforte maman, parle avec les médecins. Elle convainc maman de laisser l’infirmière lui mettre une perfusion. À cause des saignements, qu’elle dit.

Papa revient, on change de chambre. On installe une drôle de machine sur le ventre de maman. Lune sert à capter mon cœur qui bat, tandis que l’autre compte l’intervalle entre les vagues et leur amplitude. Toujours 8 minutes entre deux… parfois même plus !

La journée s’écoule doucement, les vagues ne se rapprochent pas. Maman et moi, on a très faim. Mais la dame en vert ne veut pas qu’elle mange, au cas où elle aurait besoin d’une anesthésie. Maman marche, prend un bain tourbillon, remarche. Rien ne bouge. De mon côté, je ne sens pas la petite porte s’ouvrir plus. Maman non plus.

À midi, elle dit à papa et à Charlotte que ça n’avance pas, comme hier. Elle dit qu’elle va demander à ce qu’on crève les eaux. L’infirmière répond qu’on doit attendre son retour de l’heure de lunch, vers 14h.

À 14h, toujours aucun changement. La porte est encore bloquée 6cm. C’est un faux-travail. Maman sait très bien que si ce n’était pas du saignement, elle devrait encore rentrer à la maison.

Deux femmes entrent. Elle viennent pour les eaux. Je me demande bien ce que c’est ! Puis, je comprend. Un petit machin bleu apparaît près de ma tête et puis je sens tout à coup le liquide qui m’entoure s’échapper ! Elles vident ma piscine !

Dès cet instant, les vagues se rapprochent. Elles deviennent un peu moins forte, mais reviennent toutes les 2 minutes. Quelques fois, une vague plus grosse approche et ça me fait peur. Mon cœur ralenti. Beaucoup. « C’est inquiétant », qu’elle dit, la dame en vert. Il faut désormais surveiller. De 160 battements par minute, mon cœur ralenti souvent jusqu’à 40, pendant une vague ! Maman a peur. Moi aussi. Je ne comprend pas ce qui m’arrive.

On retourne maman sur le côté. Ça continue. Mais je récupère bien, entre les vagues alors la dame est rassurée. Charlotte rassure maman et papa.

Vers 14h40, maman et moi on ressent soudainement une vague si forte, si imprévisible, que maman perd le contrôle. Elle crie. Charlotte masse son dos et applique de la chaleur. L’infirmière, connaissant la naissance rapide de ma sœur, examine maman : 7cm ! Maman trouve que ça pousse. D’ailleurs, je sens bel et bien que je suis attiré vers le bas, très fortement, avec la vague. La dame en vert téléphone, paniquée, au Dr. Fortin pour lui dire d’être prêt.

Une autre vague, aussi forte et surprenante que la précédente. Maman pleure presque sous la douleur. Elle qui gérait tellement bien la situation, en respirant et en visualisant mon arrivée, ne gère plus rien, à présent. C’est son corps qui prend les commandes. Je sens soudainement la résistance près de ma tête s’effacer tout d’un cou et on me pousse vers le bas ! Maman crie « ça pousse, ça pousse ». L’infirmière blêmit : 9cm ! Au rythme où maman a mis Florane au monde, c’est le moment…

Elle court vers le corridor et presque aussitôt, 3 personnes entrent, c’est le branle-bas de combat. On recouche maman sur le dos, tandis qu’elle crie parce que ça fait mal et que ça pousse trop vite. J’ai peur, qu’est-ce qui m’arrive ? Je sens qu’on me sert très très fort.

Je vois la lumière. Ma tête est dehors. Quelqu’un dit à maman de regarder, mais elle dit qu’elle ne peut pas, qu’elle a trop mal. Je sens la fraîcheur du monde sur ma tête. Je suis né à moitié. Pourtant, j’entend déjà un drôle de bruit… ça vient de moi : je pousse mon premier cri ! Quelqu’un me tire pendant que maman pousse une dernière fois, en criant « ça déchire, ça déchire ! ».

Soudainement, j’ai très froid. Je pleure. Je sens qu’on m’essuie, qu’on essaie de me donner de la chaleur. Je suis dehors. Maman pleure en disant « oh ! le petit poulet… ». Elle et papa s’émerveille devant ma tignasse noire. Maman dit que je ressemble à son papa.

Il est 14h58.

Et moi, je pleure… je pleure… je pleure…

C’est qu’il a été long, le voyage. J’en ai, des émotions à partager…

Je crois bien que c'est la première fois que je pleure à chaude larme devant un témoignage d'accouchement... peut-être parceque je n'ai pas vécu le mien et ma fille non plus et que je m'en rend tt juste compte en te lisant (je pensais avoir bien vécu en gros ma césarienne, et ben non... c'est douloureux et un manque est présent... Moi aussi j'aurais voulu sentir mon bb). Ou peut-être est-ce ton récit qui est tt simplement magnifique !!! Merci d'avoir partagé ce moment avec nous et bravo à ton fils qui est très courageux !

C'est vraiment un très beau récit d'accouchement déjà parce que malgré tout ça a l'air de s'être passé du mieux possible mais en plus il y a beaucoup d'émotion dedans

Merci de nous l'avoir fait partager et félicitations à tous pour cette belle naissance

Je suis dans le même état que marie jlouis devant ton récit et celui d'Antonin... sans doute aussi pour les mêmes raisons qu'elle... C'est tout simplement magnifique, et je trouve que le mot n'est pas assez fort...
Félicitations à vous 3 et profitez bien de vos deux rayons de soleil !
Bisous
Chantal

Mariejlouis, pour les récits de naissances sans pleurer... ça vient ... c'est long mais ça vient... le deuil est long...


Fleur ton récit est super... quelle angoisse tu as du vivre....
formidable.

Tokaya

moi aussi j'ai pleuré

c'est super emouvant ton accouchement et en plus tu le racontes tres bien
ça a été long mais maintenant "ton petit poulet" est là et c'est super

repose toi bien et reviens nous voir vite

et pleins de bisous a toute ta famille

Felicitations et bienvenue Antonin!

Quel beau récit! Tu as eu un bel accouchement malgré tout oui...

Encore bravo ! ;)

ah bein moi aussi c'est rare que je ne verse pas ma larmiche!

et le récit vu par bebe est extra!!!!

bravo en tout cas, c'était tout de meme un très bel accouchement cmme tu le dis!

bienvenue à Antonin (j'adooore ce prénom!)

Moi aussi je pleure devant les naissances... Alors là, comme on l'a deux fois, ben je pleure deux fois plus!!
Encore félicitations à vous.
Pleins de bisous à votre famille à 4!

Félicitations, bravo pour ce bel accouchement!

C'est vrai que c'est un bel accouchement malgrès tout. Plein d'émotion, de joie et de larme pour l'arivée de ton petit poulet (ça me plait ça )!!!!

Encore félicitation à vous 2, et plein de bonheur à vous 4!!!

bienvenue à Antonin
très beau récit que j'ai lu avec grand plaisir

Super super!!!!!!!! jolie debut d'un voyage d'amour!!!!!!!!!!!!!! love
Merci pour tes récits

merci pour ces 2 beaux recits et ravie de te retrouver ;) J'ai eu peur en te lisant mais heureusement tout s'est bien terminé.

Felicitations

Ah oui, j'oubliais !

J'ai essayé de mettre des photos sur le site, mais elles sont trop grosses et j'ai pas tellement le temps de jongler avec les tailles. Alors j'en ai mis beaucoup sur mon espace perso. Vous gênez pas ;).

L'adresse est dans la section site perso ;).

je viens, un peu tard, mettre ma pierre à l'édifice des félicitations que les filles ont construit (oula je suis en forme moi dis donc ;) )...

Je dis moi aussi félicitation à la maman, autant pour la naissance de la crevette que pour ses dons de conteuse

bisoux

celis

me voià dire à mon tour ....

BIENVENUE à ANTONIN !!!!

et merci d'avoir partagé ton récit de sa naissance avec nous....
moi à tous les coup je pleure.....

Bisous et plein de bonheur !!!!!!!!!

J'avais pas vu ton récit... J'avais l'impression de le vivre, pis moi aussi j'ai pleuré... Merci pour ces beaux récits, et encore une fois bienvenue au tit poulet !
Bizzz

C'était il y a un an...

J'en pleure encore ;)

des moments inoubliables ...
beau récit

alors "bon anniversaire" !

Joyeux Anniversaire à ton petit poulet !!!